1-3- La combinaison RC et RST

Un des intérêts de la RST est de souligner les opérations ou les relations rhétoriques les plus importantes des textes de départ et voir si elles sont identifiées et reprises par les étudiants dans les différents textes d’arrivée. Mais nous pouvons remonter un peu plus loin dans le processus de réécriture et voir ces phénomènes avant, dans les négociations orales et à travers l’étude du processus rédactionnel. A ce niveau, la RST se combine avec un autre modèle théorique : l’analyse du processus rédactionnel à travers la rédaction conversationnelle.

Plus précisément, il s’agit de voir comment et à quel niveau l’identification/reprise des relations se fait, et donc voir l’importance accordée aux segments en question, leurs coûts cognitifs, interactionnel et social, voir comment et quelles marques linguistiques choisissent les participants pour exprimer quelles relations et les différentes associations qui se créent éventuellement.

L’étude des différentes étapes du processus permettra d’éclairer le passage de TS à TC ou TO (oral) ou TPN (prise de notes) et de voir comment il affecte la structure rhétorique et la cohérence et ainsi déterminer le rôle de la compression d’information et de la (re)-formulation. L’analyse RST ne permet que de spéculer sur les raisonnements sous-jascents à l’identification des relations. Elle ne s’intéresse pas au processus de création ou de construction de textes et de ces relations mais va directement à la description de sa structure. Or, nous pensons que l’identification des différentes étapes qui accompagnent, précèdent et préparent cette identification ainsi que celles qui accompagnent le réinvestissement des relations dans le nouveau texte, oral-exposé ou écrit, toutes ces étapes sont les reflets des degrés de compétences ou de manque de compétences que nous cherchons à définir.

Le dispositif mis en place afin d’étudier le processus rédactionnel pourra être exploité dans cette autre dimension de l’étude des textes.

Nous nous proposons donc d’étudier, dans un premier temps, les stratégies rédactionnelles adoptées par les différents groupes et le coût des « choix » procéduraux effectués alors par les participants. Dans un deuxième temps, en nous appuyant sur la typologie « échanges négociatifs » et « échanges co-énonciatifs » et sur les différents actes, acte principal et actes subordonnés, nous abordons plus en profondeur les choix rédactionnels au cours de leurs traitements pour en souligner la pertinence mais aussi les conséquences sur la composition des textes finaux. Le rapport entre les différents niveaux de traitement des informations (sélection, explication etc.) et la manière dont se fait ce traitement (accord, désaccord) permettra d’expliquer et d’éclairer, au niveau de la structure rhétorique, les phénomènes de reprise, explicitations, altérations etc. qui ont été identifiés dans l’étude des textes cibles. Plus précisément, ceci nous permettra d’établir, selon les groupes, un rapport entre le travail sur le traitement scientifique et le degré d’aisance scientifique d’un côté, et le travail sur la matière linguistique et la liberté ou la prise de risque reformulative d’un autre côté. Pour finir, nous compléterons cette analyse par l’étude des différents moyens communicationnels auxquels ont recours les participants pour réussir leurs tâches et nous établirons un bref inventaire de leurs compétences.