2-1-2-2- Groupe 2 : l’acte principal au premier plan

Comme nous venons de le voir, ce groupe opte, dans sa prise de notes, pour une division du cours en deux groupes d’informations et pour un traitement en deux temps de chacun de ces deux ensembles. Le coût du deuxième groupe de données, plus exigeant en termes de tours de parole, est proportionnel au nombre d’éléments, lui aussi plus élevé dans la deuxième séquence que dans la première (identifiées ci-dessus).

Chacune des séquences est constituée d’une phase de négociation globale moins coûteuse que celle de re-négociation- inscription des éléments en cours de traitement. A première vue, nous serions tentés de dire que la première phase n’a pas permis de faire des économies sur la deuxième. Mais en regardant de plus près les données sur les différentes actions, nous constatons que lors de la phase globale, l’intérêt est focalisé sur les actes subordonnés de sélection, explication, et planification au détriment de l’acte principal de (re-)formulation- inscription qui est complètement occulté. Par contre, lors de la deuxième phase, l’intérêt pour les actes subordonnés est globalement moins important alors que l’intérêt pour l’acte principal est plus net. Nous comptons alors un nombre, parfois très important, de tours de parole liés à ce dernier type d’acte, ce qui explique le coût plus élevé de la deuxième phase par rapport à la première. En fait, en passant d’une phase à l’autre, les participants changent de point de vue et de pôle d’intérêt et donnent un nouvel équilibre à la balance des coûts. Comme exemple, citons celui de l’élément (33) qui compte, lors de la deuxième phase, 6 tours de parole de reformulation contre 0 tour de parole d’actes subordonnés alors que dans la première phase il comptait 0 tour de parole de reformulation contre 6 tours de parole d’actes subordonnés ; ou encore l’exemple de l’élément (18) qui compte, lors de la deuxième phase, 9 tours de parole de reformulation contre 0 tour de parole d’actes subordonnés alors que dans la première phase il comptait 0 tour de parole de reformulation contre 1 tour de parole d’actes subordonnés. Au total (toutes phases confondues), nous avons 121 tours de parole pour la reformulation (avec une moyenne de 3,18 tours de parole par segment) contre 106 pour les actes subordonnés (avec une moyenne de 2,78 tours de parole par segment).

L’écart n’est pas très grand entre les deux mais il laisse fortement penser qu’un grand intérêt est accordé à l’acte principal de (re-)formulation- inscription lors la phase de prise de notes.

L’économie est manifeste lors du passage à la rédaction du texte définitif qui voit son coût réduit de moitié par rapport à celui de la prise de notes. Toute l’attention est alors focalisée sur le niveau de l’expression et de la langue. Les actes subordonnés sont quasi-inexistants et ce aussi bien lors de la rédaction que lors de la révision du texte : le coût moyen lors de la rédaction est de 0,13 et de 0,75 lors de la révision. L’acte principal, lui, compte 67 tours de parole lors de la rédaction ce qui fait un coût moyen par segment de 1,52 ; et il compte 33 tours de parole lors de la révision ce qui fait une moyenne de 0,75 par segment.

G2 semble attacher plus d’importance à la mise en mots qu’à la sélection, à l’explication ou à la planification, et ce soit lors de la prise en notes, à plus forte raison encore, lors de rédaction du texte final. En cela, il se différencie nettement de G1, qui nous le rappelons, accorde plus d’importance à la sélection et à l’explication qu’à la formulation- inscription.