2-1-3-2- Groupe 3 : partage d’intérêt sans économie de passage

La prise de notes de ce groupe présente un coût socio-cognitif relativement élevé. Les 11 éléments annotés ont nécessité un peu plus de tours de parole que les 29 segments rédigés du texte final. Et pour cause, la majorité des éléments soulignés dans la première transaction de ce groupe n’ont pas été notés.

Les éléments se divisent en deux groupes selon la stratégie adoptée : des éléments notés un à un, et des éléments discutés en bloc dont quelques-uns seulement sont repris en vue de leur inscription. Mais tous en ceci en commun : leur coût ne présente pas de logique qui soit tributaire de la stratégie utilisée ou de la phase en cours comme dans les deux autres groupes. Ainsi, l’élément (6) - un des trois éléments traités en bloc - présente, lors de la première phase, 0 tour de parole d’acte principal contre 10 tours de parole d’actes subordonnés et, lors de la deuxième phase, il présente 3 tours de parole d’acte principal contre 7 tours de parole d’actes subordonnés. Seul un nombre nul tour de parole relative à la (re-)formulation- inscription des éléments (4), (5) et (6) est noté lors de la phase de négociation globale de ces éléments. La phase de reprise de ces éléments et leur retraitement voit, certes, une augmentation du nombre de ces tours de parole mais elle est accompagnée d’un nombre de tours pour les actes subordonnés tout aussi important que dans la première phase. Globalement, les tours de parole pour les actes subordonnés sont de 42 contre 25 pour l’acte principal 46 . Ce qui fait, pour chacun des onze éléments notés, un coût moyen en actes subordonnés de 3,81 et en acte principal de 2,27.

Le passage au texte définitif, lui, est souligné d’un intérêt plus net pour la (re-)formulation et l’inscription. Les tours de parole en rapport avec cet acte sont plus nombreux. Le coût moyen des segments varie entre 4 et 5 (4,44) pour l’acte principal et entre 1 et 2 pour les actes subordonnés (1,55). Des pics sont notés pour certains segments comme le segment 16 qui compte 9 tours de parole de (re-)formulations/ inscription et 6 d’actes subordonnés ; ou encore pour le segment 20 qui compte 12 tours de parole de (re-)formulations- inscription pour 0 tour de parole d’actes subordonnés. Globalement, le rapport aux deux types d’actes est inversé : nous comptons 129 tours de parole pour l’acte principal contre 45 pour les actes subordonnés.

Les résultats que nous offre ce groupe permettent de confirmer les propos que nous avons avancés dans l’étude de la PDN dans le chapitre précédent, à savoir que la phase de prise de notes n’a pas été traitée comme une phase intermédiaire indispensable et constructive. L’intérêt y a été largement focalisé sur les actes subordonnés au point qu’elle a peu conduit à des actes de (re-)formulation- inscription malgré un nombre important d’éléments qui auraient pu être notés et qui sont traité par la suite lors de l’exposé oral et de la rédaction. En contre coup, l’exposé a été plus coûteux que pour les deux autres groupes : 45 tours ont été nécessaires à sa réalisation dont 36 rien que pour sa pré-planification. Toutefois, cette pré-planification a permis de réaliser l’exposé en 9 tours de parole. De même, la rédaction a été, globalement, presque tout aussi coûteuse que la prise de notes mais avec un rapport d’intérêt inversé : la priorité a été largement accordée à l’acte principal de (re-)formulation- inscription.

Le groupe 3 nous offre ainsi un troisième cas de figure : comme G1, il n’accorde pas d’importance à l’inscription- reformulation mais ce uniquement lors de la phase de prise de notes. L’acte principal retrouve, par la suite, une place primordiale lors de la phase finale de rédaction, à l’instar de ce qui s’est passé avec G2. Toutefois, contrairement à G2, le passage de la prise de notes à la rédaction, et avant, à l’exposé se fait sans économie de coût.

Notes
46.

Nous ne comptons ici que les interventions en rapport avec les éléments notés.