2-3-3- Le code-switching

Le code-switching touche différentes facettes de l’interaction 53  :

Le code-switching est plus présent dans les interactions des uns que celles des autres. Ce sont G1 et G2 (dans l’ordre) y ont le plus recours. Pour G2, l’introduction du code- switching dans son interaction se fait de manière quasi progressive : plus nous avançons dans la tâche, plus les participants acquièrent de l’aisance et de la spontanéité dans leurs rapports, et plus ils font appel, spontanément, à leur langue maternelle. Mais aussi, plus la tâche devient problématique, plus ils recourent à l’arabe pour la résoudre. C’est le cas aussi pour G1 et G3 chez qui nous signalons le recours à l’arabe dès les premiers moments de l’interaction, mais ce recours reste plus ou moins modéré jusqu’aux moments de tension liés souvent à l’explication. Ainsi, nous pouvons avoir dans ces interactions des codes-switching ponctuels (marqueurs, validation, verbes) et dans d’autres cas, des échanges entiers en arabe, surtout explicatifs : les seules traces de la langue française s’y résument aux termes scientifiques alors que le raisonnement est pris en charge par l’arabe. Pour G4 et G7, cet outil communicationnel se limite à quelques connecteurs ou marques de validations.

Toutefois, pour tous les groupes, la présence du code-switching diminue lors de la rédaction et disparaît (quasiment) lors des exposés. Ces deux productions semblent perçues comme devant se faire exclusivement en français.

A la fin, il est difficile de ne pas penser que le recours à l’arabe vient pour combler une défaillance expressive, même momentanée ou occasionnelle. C’est d’ailleurs ce que exprime l’un des participants : K de G3 n’arrivant pas à trouver un mot en français en 293 et 295 avoue sa difficulté : [moi arbi], pour dire qu’elle raisonne et réfléchit en arabe.

Notes
53.

Nous utilisons ici la catégorisation établie dans le cadre du projet CMCU.