2-6- conclusion

Dans ce chapitre, nous avons pu voir à travers l’étude des interactions qui ont permis la réalisation des différentes tâches, que les stratégies de production diffèrent d’un binôme à un autre, et par conséquence les résultats aussi.

L’une des premières conséquences concerne la prise de notes et son rôle dans l’amélioration du travail mais surtout des conditions du travail : la mauvaise gestion de cette étape peut se traduire par une charge cognitive de la tâche qui devient trop lourde en l’absence de support, un aide-mémoire qui permet de se décharger de la focalisation sur la mémorisation des éléments à garder, leur planification, et donc de soulager sa mémoire d’un ensemble d’actes effectués, en faveur de la tâche finale à faire qui est la rédaction -ce qui permettrait aux rédacteurs de se consacrer plus aisément à cette tâche et avec un minimum de coût.

Nous avons aussi souligné la prédominance de certains types d’échanges, à savoir les échanges co-énonciatifs, par rapport aux interactions et ce quelque soit la stratégie adoptée par le groupe. Nous avons aussi vu que la nature de certains échanges, ce sur quoi ils portent, varient selon la phase de travail en cours et selon le produit qui va en découler. De même, suivant ces deux derniers critères, une plus ou moins importante part des échanges peut se faire en négociation. Nous avons aussi établi le lien entre ces résultats et ceux auxquels a abouti l’étude RST. Faire le lien entre le type et la nature des échanges et entre les différents types de relations identifiées dans le deuxième chapitre de ce travail nous a permis de voir les incidences des premiers sur les deuxièmes, et de pouvoir identifier à quels moments et comment se (re-)construisent les relations, comment elles sont reprises ou altérées et pourquoi.

La mise en rapport des résultats de l’étude du processus et des interactions avec le résultats de l’analyse des différentes relations nous amène à établir le lien suivant entre le travail (re-)formulatif et le travail explicatif (surtout en co-énonciation) : la maîtrise (ou le sentiment de maîtrise) des données scientifiques s’accompagnant de restructurations et de reformulations (explicatives et récapitulatives) aboutit à des altérations importantes. Ces altérations ne sont pas plus dues à une mauvaise maîtrise des connaissances en question qu’à une mauvaise maîtrise des mécanismes de la (re)-formulation et de la (re)-construction de textes. Les étudiants souffrent de difficultés à traduire clairement et même correctement leurs intentions et les intentions véhiculées dans le texte source. Un autre paramètre, d’ordre personnel, rentre aussi en ligne de compte : il s’agit du sentiment de sécurité par rapport à ces connaissances langagières et scientifiques qui incite ou non à la prise de risque reformulative. Et c’est bien là le problème pour nos participants : ils sont entre hésitants (G1 et G2) et peu compétents (G3, G4 et G7)

Nous ne cherchons pas à tracer un profil négatif de nos participants. Nous avons vu tout au long de cette recherche qu’ils ont, en plus des compétences scientifiques, certaines compétences communicationnelle et linguistique que nous n’avons pas manqué de souligner à travers l’études des reformulations, des stratégies rédactionnelles. Mais ces compétences ont besoin d’être remodelées et affinées afin qu’ils puissent faire face aux exigences des différentes situations qu’ils auraient à gérer.