2- L’enseignant et l’interaction

2-1- Les fautes révélatrices de besoins

A-C. Berthoud (Berthoud & Py, 1993) distingue deux types de fautes : « des erreurs de compétences » qui relèvent de « lacune(s) au plan du savoir linguistique », et « des erreurs de performances (…) situées au niveau de la mise en œuvre du savoir linguistique » (Berthoud & Py. 1993 : 59). Les premières fautes, ou erreurs, sont alors la manifestation d’un manque de compétence, d’un vide notionnel. Les connaissances en questions n’ont pas été enseignées ou encore elles n’ont pas été retenues par l’apprenant. Alors que pour le deuxième type de fautes, il s’agit de ce que nous appelons souvent les fautes d’inattention en rapport avec des notions et des savoirs par ailleurs souvent bien assimilés et maîtrisés, des fautes que l’apprenant aurait été en mesure d’éviter avec un peu de recul par rapport à la situation d’énonciation. Cette situation peut être plus ou moins stressante comme lors d’un examen où il ne prendrait pas le temps, ou n’en aurait pas, de se relire ; ou lors d’une interrogation orale où la pression exercée par la contrainte de la bonne réponse et l’attente de la validation positive par l’enseignant peuvent déstabiliser les esprits un peu fragiles, ajoutée à cela la présence d’un auditoire qui peut s’avérer assez sévère : la classe. Nous parlons de lapsus et de ratés qui ne sont pas si révélateurs, sauf de tensions psychologiques ou de moments de dispersion.