2.1. Savoir savant

Le savoir savant ou le savoir mathématique comme le dit Chevallard (1991) est celui dont les mathématiciens professionnels, universitaires ou chercheurs purs sont les détenteurs et les fabricants permanents (Arsac 1989). Cette définition donnée dans le domaine des mathématiques peut être valable en sciences, notamment en physique ; cette discipline a été mentionnée par Chevallard dans plusieurs de ses exemples: le savoir savant serait donc le savoir scientifique de la physique produit par la communauté des chercheurs en physique.

Ce savoir se distingue d'un autre type de savoir par sa légitimité institutionnelle comme le dit Joshua (1996):

‘"La seule distinction raisonnable -mais elle est de taille- est de nature institutionnelle. (...) Sont considérés comme savants les savoirs qu'une société donnée considère comme tels à un moment donné de son histoire." (Joshua, 1996, p.67) ’

Chevallard mentionne aussi le critère de scientificité: "Prenez le mot dans le sens que vous voudrez: les mathématiques sont certainement un savoir savant". Cependant, ces deux critères, celui de légitimité institutionnelle et la scientificité, sont différents comme le souligne Halté (1998) et ne se trouvent pas toujours réunis dans un savoir qu'on considère savant:

‘"Certain personnage savant qui prétendait que la terre tournait était si peu légitime, en ce temps où l'institution religieuse "disait la culture" légitime, qu'il a subit les conséquences de ses affirmations. Cela n'a nullement remis en cause, semble-t-il, le fait que la terre tourne effectivement. Il est clair que l'on peut abandonner l'un des deux aspects pour l'autre, encore moins, réduire l'une des caractéristiques à l'autre!" (Halté, 1998, p. 182)’

Ce savoir savant ou scientifique sera confié à une certaine communauté afin d'en produire un savoir qui pourrait être enseigné aux élèves, un savoir qui soit assimilable par ceux-ci et utile pour eux en tant que citoyens ou futurs scientifiques.