Nous considérons qu'une conception est "un ensemble de connaissances ou de procédures hypothétiques que le chercheur attribue à l'élève dans le but de rendre compte des conduites de l'élève dans un ensemble de situations données" (Tiberghien & Vince, 2005). Cette définition met l'accent sur le fait qu'une conception est une reconstruction du chercheur à partir des productions de l'élève et qu'elle a un champ d'application limité. Cependant, elle reste muette sur le rapprochement ou l'éloignement du savoir des élèves du savoir scientifique. On trouve d'autres appellations dans la littérature concernant les conceptions comme "alternative conceptions", "alternative frameworks", "misconceptions", "preconceptions". Ces appellations renvoient souvent aux "mistaken answers students give when confronted with a particular situation" ou aux "ideas about particular situations students have which evoke the "mistaken" answers" (Dykstra, 1992). Elles mettent l'accent donc sur l'éloignement ou la différence entre le savoir des élèves et le savoir scientifique.
Il existe une littérature assez étendue sur les conceptions des élèves, la mécanique est le sujet le plus fréquemment et largement étudié. Nous n'avons pas pour but d'analyser et recenser ces travaux. Nous retenons juste certaines conceptions en lien avec les concepts en jeu dans les séquences d’enseignement étudiées et avec le questionnaire que nous avons passé aux élèves avant et après l'enseignement de la dynamique. Les séquences et le questionnaire testent essentiellement la relation entre le concept de force et les concepts de mouvement, vitesse et interactions. Les deux premières relations sont à la base du principe d'inertie et la troisième à la base du principe des actions réciproques.