Codage sur Videograph

Pour coder les tâches épistémiques avec Videograph, pendant que la vidéo défile, nous avons la possibilité d'associer une ou plusieurs catégories à un événement précis de la vidéo, ayant un début et une fin, ce qui permet d'avoir une référence dans le temps de chaque catégorie. Alors que les catégories ne sont pas exclusives, c'est à dire que nous pouvons coder plusieurs catégories à la fois, les sous-catégories le sont, nous ne pouvons donc coder plusieurs sous-catégories à la fois. Le nombre de sous-catégories doit être fixé à l'avance et ne peut être changé une fois tout est fixé et que le codage commence alors que des catégories peuvent être rajoutées ou supprimées.

Le codage peut être fait soit en temps réel, c'est à dire que nous pouvons coder le début et la fin exacts de chaque catégorie, soit par intervalle fixe (la durée est fixée par le codeur), c'est à dire qu'un intervalle de temps est fixé et à cet intervalle sont associées des catégories dont l'occurrence réelle ne s'étale pas nécessairement sur tout l'intervalle.

Une fois le codage fait, il peut être exporté vers un logiciel de traitement statistique SPSS où les différentes catégories apparaissent avec leur codage et leur temps de début et de fin.

Nous avons fait le choix de coder nos tâches à l'aide de Videograph afin d'avoir une référence précise dans le temps de l'occurrence d'une tâche et de pouvoir effectuer des comptages et des croisements. Nos catégories et sous-catégories ont été définies a priori avant le codage de nos vidéos. Nous avons choisi de coder par intervalle fixe et non en temps réel pour des économies de temps ; il est plus simple d'affecter à un intervalle plusieurs catégories, même si leur début et fin ne sont pas exactement ceux de l'intervalle, que de coder le début et la fin de chaque catégorie. L'intervalle que nous avons choisi est de 10 secondes, ce qui correspond à peu près au temps moyen d'une tâche (d'après notre expérience avec les essais) ; une tâche peut cependant durer plus ou moins 10 secondes ; si elle dure moins de 10 secondes nous n’avons le choix que de coder un intervalle et si elle dure plus de 10 secondes nous ajoutons autant d’intervalles de temps que de dizaine de secondes.

Une tâche épistémique peut être réalisée ou suscitée, la personne la réalisant ou la suscitant pouvant être le professeur ou un élève. Nous obtenons donc pour chaque tâche 4 catégories: le professeur réalise la tâche, le professeur suscite la tâche, un élève réalise la tâche, un élève suscite la tâche.

Les résultats obtenus sont sous deux formes ; ces formes nous permettent de faire des liens entre les différentes échelles temporelles. Le 1er résultat est visuel, il est donné par la fenêtre qui montre le codage pour toute la séance. La figure 3 montre un extrait de cette fenêtre:

Figure 3. Fenêtre de codage du logiciel Videograph. En marron, la catégorie "thèmes" ; en orange "définir" ; en bleu "interpréter" ; en vert "faire des opérations formelles" et en rose "décrire". Pour les catégories des tâches la 1ère ligne correspond aux tâches réalisées par un élève et la 2eme à celles réalisées par le professeur.

Ce résultat nous permet déjà d'établir des liens généraux entre le niveau micro (celui des tâches) et le niveau méso (celui des thèmes ou de toute la séance) ; nous observons la façon dont les tâches sont réparties sur la séance et entre les thèmes.

Un 2ème résultat est celui obtenu après l'exportation des codages vers le logiciel de traitement statistique SPSS (nous montrons ces résultats dans la partie résultats et analyse). Nous obtenons alors des liens plus précis entre les différentes échelles puisque nous pouvons avoir la fréquence des tâches par thème, par séance et sur toute la séquence, ainsi que les durées de ces tâches.