3.4. Caractérisation des pratiques de classes à partir des liens entre les échelles

Figure 4. Méthodologie d’analyse des pratiques de classes
Figure 4. Méthodologie d’analyse des pratiques de classes

La figure 4 montre la méthodologie que nous adoptons pour caractériser les pratiques de classes. Un premier traitement des données prises en classe consiste à découper les séances en thèmes, à coder les facettes par thèmes dans le tableau Excel et les tâches épistémiques à l'aide de Videograph. Des analyses sont ensuite faites afin de caractériser le savoir enseigné au niveau des trois échelles temporelles, macroscopique, mésoscopique et microscopique, ainsi qu’au niveau des liens entre les différentes échelles. Au niveau macroscopique, une analyse conceptuelle des trois séquences d’enseignement est faite et nous permet de dégager leur structure conceptuelle et de comparer ainsi les classes. L’analyse au niveau mésoscopique  conduit à une structure thématique ; cette analyse nous permet d’établir des différences entre les trois classes, en particulier sur la chronologie, le contenu et la durée des thèmes.

Des liens peuvent être établis entre les différentes échelles. Des liens entre l’échelle macroscopique et l’échelle mésoscopique peuvent être établis en reliant la structure thématique à la structure conceptuelle, ce qui nous permet de caractériser des classes et de les différencier. Ainsi, pour un même concept traité dans différentes classes (qui apparaît dans la structure conceptuelle), des thèmes différents par leur chronologie, leur contenu et leurs durées, peuvent être mis en jeu suivant les classes.

De même, l’échelle microscopique peut être reliée à l’échelle de toute la séquence au moyen des notions de continuité et de densité. Elles nous permettent de caractériser la chronogénèse du savoir sur l’ensemble de la séquence.

Des liens peuvent également être établis entre le niveau microscopique (facettes et tâches épistémiques) et le niveau mésoscopique, en regardant la façon dont les facettes vivent à l’intérieur des thèmes, les liens qu’elles ont avec d’autres, les tâches épistémiques mises en œuvre, la topogénèse (responsabilité des différents acteurs vis-à-vis du savoir). Un lien peut être établi entre les tâches épistémiques et topogénèse au niveau des thèmes. En effet, la différentiation que nous faisons entre les tâches suscitées et réalisées et les différents acteurs nous permet d’étudier le rapport des acteurs au savoir et non pas les tâches en soi.

Ces analyses au niveau des différentes échelles ainsi qu’au niveau des liens entre elles nous permettent caractériser les classes et de les différencier.