3.2.1. Tâches épistémiques pour la classe 1

La figure 9 montre l’ensemble des tâches suscitées et réalisées dans la classe 1 pour toute la séquence d’enseignement.

Figure 9. Tâches épistémiques pour toute la séquence d’enseignement dans la classe 1. A gauche : tâches suscitées, à droite : tâches réalisées. Le rayé correspond au professeur et le noir aux élèves.
Figure 9. Tâches épistémiques pour toute la séquence d’enseignement dans la classe 1. A gauche : tâches suscitées, à droite : tâches réalisées. Le rayé correspond au professeur et le noir aux élèves.

La tâche la plus suscitée en classe est l’interprétation en termes de relation entre objets/évènements et théorie/modèle (près de 220), suivie de définitions de concepts (près de 40), de descriptions d’objets/évènements (près de 25), de prédictions (près de 25) et d’explications (près de 25). La tâche la plus réalisée est l’interprétation en termes de relation entre objets/évènements et théorie/modèle (près de 320), suivie de descriptions (près de 160), de définitions de concepts (près de 100) et de critiques/évaluations (près de 80). Ceci montre que le savoir est le plus souvent introduit et vit en classe sous forme d’interprétations souvent accompagnées de descriptions et sous forme de définitions et la classe se place le plus souvent, concernant la modélisation, au niveau de la relation entre objets/évènements et théorie/modèle.

Si nous regardons les places qu’occupent le professeur et les élèves par rapport à ces tâches nous pouvons faire quelques hypothèses générales sur la tendance topogénétique de la vie du savoir dans cette classe. Il existe une certaine cohérence (en nombre) entre les tâches suscitées par le professeur et celles réalisées par les élèves, nous pouvons donc faire l’hypothèse qu’en général, les élèves répondent à l’attente du professeur (ceci n’est pas nécessairement le cas toujours mais nous ne pouvons pas le voir sur l’ensemble de la séquence) ; cependant ils ne réalisent pas plus que ce que le professeur suscite (les écarts sont très faibles sauf pour décrire), ceci montre qu’ils ne prennent pas trop l’initiative d’avancer le savoir eux-mêmes. Le professeur suscite beaucoup plus de tâches que les élèves (402 contre 20) et réalise juste un peu plus qu’eux (491 contre 442), ce qui nous mène à faire l’hypothèse que le professeur est plus le maître du jeu, il initie pour avoir des réponses mais il laisse quand même une grande part aux élèves dans ce jeu qui partagent presque à égalité avec lui les tâches réalisées. Toutefois ce partage n’est pas le même pour toutes les tâches ; certaines tâches sont plus du côté du professeur comme définir, décrire, faire des opérations formelles et critiquer/évaluer et les autres du côté des élèves. Donc le professeur intervient plus pour construire le cadre dans lequel fonctionne la modélisation (définir), décrire des situations (afin que les élèves puissent mieux les interpréter), s’occuper des représentations symboliques et trancher avec le point de vue scientifique dont il est le représentant (critiquer/évaluer). Les élèves critiquent/évaluent rarement et ne se positionnent pas donc clairement par rapport à d’autres points de vue.