3.2.2. Tâches épistémiques pour la classe 2

La figure 10 montre l’ensemble des tâches suscitées et réalisées dans la classe 2 pour toute la séquence d’enseignement.

Figure 10. Tâches épistémiques pour toute la séquence d’enseignement dans la classe 2. A gauche : tâches suscitées, à droite : tâches réalisées. Le rayé correspond au professeur et le noir aux élèves.
Figure 10. Tâches épistémiques pour toute la séquence d’enseignement dans la classe 2. A gauche : tâches suscitées, à droite : tâches réalisées. Le rayé correspond au professeur et le noir aux élèves.

La tâche la plus suscitée dans cette classe est l’interprétation en termes de relation entre objets/évènements et théorie/modèle (près de 220), suivie de celle en termes d’objets/évènements (près de 75), des opérations formelles (près de 70), et des explications (près de 40). La tâche la plus réalisée est l’interprétation en termes de relation entre objets/évènements et théorie/modèle (près de 215), suivie de celle en termes d’objets/évènements (près de 150), de critiques/évaluations (près de 115), de descriptions (près de 100), de définitions de concepts et de règles (près de 85) et d’opérations formelles (près de 85). Ceci montre que le savoir est le plus souvent introduit et vit dans cette classe sous forme d’interprétations souvent accompagnées de descriptions et sous forme de définitions et d’opérations formelles. Par rapport à la modélisation, la classe se place aux deux niveaux, celui des objets/événements et celui de la relation entre objets/évènements et théorie/modèle ; ceci reflète un aspect de la séquence SESAMES qui place les élèves au niveau des objets/événements avant de les faire passer au niveau relationnel. Les définitions sont partagées entre concepts et règles. La présence d’autant de définitions de règles s’explique par le fait que la séquence SESAMES mise sur les représentations ; ces définitions correspondent bien aux facettes relatives aux représentations symboliques et procédures.

Si nous regardons les places qu’occupent le professeur et les élèves par rapport à ces tâches nous pouvons faire quelques hypothèses générales sur la tendance topogénétique de la vie du savoir dans cette classe. Si nous regardons les tâches suscitées et celles réalisées, nous remarquons qu’il y a une certaine différence entre ce que le professeur suscite et ce que les élèves réalisent. Les élèves réalisent moins que ce que le professeur suscite en termes de relation entre objets/événements et théorie/modèle et plus que ce qu’il suscite en termes d’objets/événements ; certains élèves ont donc peut être tendance à se placer plus au niveau des objets/événements. Par rapport aux opérations formelles, les élèves réalisent aussi moins que ce qui est suscité. Le professeur suscite beaucoup plus de tâches que les élèves (430 contre 54) et réalise juste un peu plus qu’eux (449 contre 417), ce qui nous mène à faire l’hypothèse que c’est le professeur qui est plus le maître du jeu, il initie pour avoir des réponses mais il laisse quand même une grande part aux élèves dans ce jeu qui partagent presque à égalité avec lui les tâches réalisées ; cependant les élèves de cette classe suscitent plus de tâches que ceux de la classe 1. Toutefois ce partage n’est pas le même pour toutes les tâches ; certaines tâches sont plus du côté du professeur comme définir, décrire et critiquer/évaluer et les autres comme faire des opérations formelles, interpréter, prédire, expliquer, du côté des élèves. Donc le professeur intervient plus pour construire le cadre dans lequel fonctionne la modélisation (définir), décrire des situations afin que les élèves puissent mieux les interpréter, et trancher avec le point de vue scientifique dont il est le représentant (critiquer/évaluer). Les élèves critiquent/évaluent rarement et ne se positionnent pas donc clairement par rapport à d’autres points de vue mais ils le font un peu plus que les élèves de la classe 1.