Chapitre 1 : Le peuple Ding : identité et milieu.

Carte de secteur Kapia. Source : élaborée par nous-même
Carte de secteur Kapia. Source : élaborée par nous-même

Dans ce chapitre, nous analyserons l’identité de ces peuples d’origine lointaine rattachée finalement à un lieu ou un fleuve appelé Kab-Kab et marquée par des migrations et des dispersions avant de s’installer dans le Bas-Kasaï. Les travaux académiques 20 de Flavien Nkay Malu, Florent Mufer, Musong et Nkuminsong ainsi que le précieux ouvrage de Isidore Ndaywel è Nziem et sa thèse nous aident à comprendre scientifiquement l’évolution de l’organisation traditionnelle, sociopolitique et de la littérature des Ding orientaux, ordinairement appelés Ding Mbensia.

Quant à leur identité ethnique, à l’heure actuelle, les Ding orientaux sont scientifiquement nommés les Ding, ou Dinga, qui forment une partie des populations de l’ethnie Ding, à l’Ouest de la République Démocratique du Congo. Ils habitent la province de Bandundu, district du Kwilu et territoire d’Idiofa, sur la rive droite du fleuve Kasaï et entre deux d ses affluents, la Piopio à l’Ouest et la Loange à l’Est. Jadis, précise Florent Mufer Mbala, on les appelait « Ba.Mbensie » et « Ding Munken Mbel » 21 . Selon O. Boone, ils forment un sous-groupe de la grande ethnie des « Ba.Dzing », parmi lesquels on compte les Ding Kamtsha, situés le long de la rivière Kamtsha. Nous appartenons personnellement à cette ethnie, dont voici les détails de ses origines, son paysage, sa population, sa société et son organisation politique.

Notes
20.

Cfr. NKAY MALU, F., Histoire des Ding Mbensia d’après les Traditions du Clan Ntshum (Des Origines à 1899), Mémoire de Licence en Histoire, UNAZA, Campus de L’Shi, 1979 ; NKAY MALU, F., Les Missionnaires catholiques chez les Ding orientaux de la République Démocratique du Congo. 1885-1964, Mémoire de D.E.A. Histoire religieuse, Université Lumière Lyon 2, Lyon, 2001 ; MUFER MBALA, F., L’Organisation traditionnelle du travail et développement coopératif chez les BaDing Munken du Zaïre, Paris, Institut Catholique de Paris, 1975 ; MUSONG, N., Esquisse panoramique des genres oraux Ding. Effort d’analyse stylistique, UNAZA, Campus de Lubumbashi, 1977 (Mémoire de Licence) ; NKUMINSONGO, V.F., Bases socio-économiques des Ding pour le développement agricole et rural, Mémoire de Licence, L’Shi, 1976 ; NDAYWEL è NZIEM, I., Histoire du Zaïre. De l’héritage ancien à l’âge contemporain, Louvain-la-Neuve : Duculot, 1997 ; NDAYWEL E NZIEM, I., Organisation sociale et Histoire. Les Ngwi et Ding du Zaïre, Thèse de Doctorat, Sorbonne, Paris, 1972.

21.

MUFER MBALA, F., L’Organisation traditionnelle du travail et développement coopératif chez les BaDing Munken du Zaïre, Paris, Institut Catholique de Paris, 1975, p. 4-5. A la soixante-sixième page de son mémoire de Licence en Histoire en 1979, Flavien Nkay dit qui est le chef Munken, chez les Ding orientaux. Aux yeux des Ding Mbensia, le porteur du titre Munken se présentait comme le garant de la prospérité et de la sécurité du pays. Législateur et juge suprême, Munken avait droit de vie et de mort sur ses sujets. Son tribunal était sans appel. Il apparaissait aussi comme un grand-prêtre puisqu’il présidait plusieurs cérémonies à caractère magico-religieux : le début des feux de brousse, l’ouverture du cycle de grandes chasses, la bénédiction de la terre, la mort du léopard et la naissance des jumeaux.