1 La lutte contre l’esclavage des êtres humains organisé à l’intérieur de la tribu. En effet, l’administration coloniale n’acceptait pas la pratique d’enterrer vivants les esclaves avec leur chef défunt. |
2 L’horaire du travail de façon régulière. Car, avant l’arrivée des colonisateurs, les Ding travaillaient quand ils voulaient. |
3 L’amélioration de l’habitat exclusivement pour les bâtiments de l’administration publique. A partir de l’Indépendance du pays, les Congolais ont commencé à changer la manière de construire leurs maisons : usage des tôles et ciments. Maisons modernes avec équipements modernes. |
4 La technologie moderne, les usines pour la fabrication d’huile de palme, usines textiles, machines à coudre, automobiles, vélos, ustensiles de table, électricité, bateaux, hors-bord. |
5 Le commerce utilisant l’argent au lieu de faire le troc qui ne permettait pas d’apprécier la valeur réelle de l’objet vendu. La gestion et la rationalisation. |
6 L’usage de l’écriture (le papier et le stylobille) plutôt que la tradition orale. |
7 Une attention particulière sur l’hygiène dans les villages (propreté des W.C. et des parcelles ; propreté des sentiers qui mènent à la rivière). Pour faire respecter la loi, les amendes étaient infligées aux récalcitrants. |
8 L’urbanisme dans les villages, centres extra-coutumiers et villes. |
La colonisation, quant à elle, a également mis en relief les valeurs de la vie et de l’homme. La désapprobation de l’esclavage chez les Ding, l’introduction de notions de temps cyclique, de rationalisation, de gestion, de commerce et de l’argent devaient faire partie de cette promotion intégrale de la vie humaine, d’après l’Occident. En fait, l’amélioration des conditions de vie des Ding, y compris le changement de leurs mentalités, passait par la qualité des ressources humaines comme l’habitat, la santé, l’éducation, le bien-être psychologique et moral. De là la nécessité d’un nouveau mode de production relatif à une nouvelle technologie certes adaptée aux moyens locaux ainsi qu’aux conditions sociales réelles des Ding. Il faut toutefois souligner le caractère étranger des innovations de l’Occident. Par exemple : les tôles, l’électricité, le commerce, l’argent, la gestion, les amendes, l’urbanisation des milieux ruraux, l’écriture. Loin de nier l’apport infiniment grand de ces valeurs importées, leur nature et leur compréhension sociale et intellectuelle rejoignent très peu ce qui, avant eux, était employé (ou est employé jusqu’à ces jours). On citera, par exemple, le troc, le temps linéaire, la tradition orale et l’appréciation de ces valeurs occidentales par les autochtones, l’habitat traditionnel et l’importance sociale de matériaux de constructions de maisons.
On peut émettre cette hypothèse : les innovations de l’Occident chez les Ding orientaux sont essentiellement fonctionnelles, mais non identitaires. Cela pour dire que la réussite de la mission coloniale avait besoin de preuves et de moyens qui ne devaient affecter ni l’identité ni le rapport affectif des Ding eux-mêmes. Nous tenterons d’analyser leur perception de ces valeurs occidentales ainsi que leurs réactions. Mais, avant cela, il convient d’aborder l’apport socio éthique de la mission chrétienne chez ces populations. Nous venons d’analyser la colonisation comme un premier événement, qui constitue un contexte Ding, de la pénétration et d’acceptation des idées occidentales, en distinguant les idées qui auraient influencé certains secteurs particuliers et en étudiant les valeurs de la colonisation. Nous aborderons maintenant la mission chrétienne à Ipamu, entre 1908 et 1948, conduite aussi bien par des Congrégations masculines que féminines. Il apparaît en effet difficile de séparer l’évangélisation missionnaire de la colonisation, tant les deux s’imbriquaient fort. Comme pour la colonisation, nous allons chercher l’impact de la mission et ses valeurs dans les populations Ding.
Notre thèse n’a pas pris en considération les anti-valeurs (les méfaits ou les contre-valeurs) de la colonisation et de l’évangélisation parce que notre recherche est centrée non sur les contre-valeurs, mais sur les valeurs. D’autres chercheurs pourront s’occuper des contre-valeurs.