Chapitre 6 : Les congrégations missionnaires

I. - Les congrégations masculines et leur apport.

Trois Congrégations missionnaires se sont succédé sur le même territoire des Ding orientaux : la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie de Scheutveld, plus couramment appelée des Missionnaires de Scheut ou missionnaires de la « Congregatio Immaculati Cordis Mariae (CICM) », la Compagnie de Jésus et la Congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée.

En ce qui concerne le Congo belge, la première implantation du christianisme, commencée en 1482, se solde par le départ, en 1835, des derniers Capucins de la côte occidentale. Le décret de la Sacrée Congrégation de la Propagande, daté du 9 septembre 1865, confie aux Pères français de la Congrégation du Saint-Esprit la Préfecture du Bas-Congo dont les frontières étaient fixées : au Nord par le cap Sainte- Catherine (en face de Saô Tomé), au Sud par la rivière Kunene (extrémité méridionale de l'Angola) et à l'Est, par le Kasaï dont on ne connaissait pas encore le cours en Europe. Les Spiritains n'entrent effectivement au Congo qu'en 1880, alors que le Roi Léopold II commençait à réaliser son rêve d'acquérir un vaste empire colonial au cœur du continent noir. Ils s'installent à Boma (1880), puis à Banana (1884) et fondent à Kwamouth, à l'embouchure du Kasaï, la mission de Saint Paul du Kasaï (1886). En même temps qu’eux, les Pères Blancs de Mgr Lavigerie organisent leur avancée religieuse à l'Est du Congo. C'est le Pape Léon XIII qui décida d'organiser les Missions d'Afrique équatoriale. Deux missions sont alors créées, celles de Nyanza et du Tanganyka. Peu après, Lavigerie, leur fondateur, obtient de Rome leur transformation en pro-vicariats et la création de deux nouvelles missions : celles du Congo septentrional et du Congo méridional, qui s'étendraient sur le cours supérieur du fleuve jusqu'à la hauteur du Stanley Pool. On était en septembre 1880. Plus tard, la question des limites des missions du Congo septentrional et méridional sera à l'origine d'un conflit entre trois protagonistes : la Sacrée Congrégation de la Propagande, le cardinal Lavigerie et le Père Ambroise Emonet, Supérieur général de la Congrégation du Saint-Esprit. Ce conflit ne trouvera une issue politique que pendant et après la Conférence de Berlin, qui s'ouvrit le 15 novembre 1884. Léopold II obtint le statut d'État pour le Congo indépendant. Le souverain juge inopportune la présence des prêtres non belges au Congo et, dans le cadre de ce qu'il convient d'appeler la "politique de territorialisation", le Saint Siège ordonne aux Spiritains et aux pères Blancs français de le quitter. Les premiers l’évacuèrent définitivement en 1891 et cédèrent leurs postes aux missionnaires de Scheut. Les seconds conservèrent la région située entre le Lualaba et le Tanganyka (Vicariat du Tanganyika occidental).