II. - Les Congrégations féminines et leur apport

Il serait injuste de parler seulement des hommes, alors que les femmes, elles aussi, sont allées, par-delà les mers et sous les tropiques, apporter la « Bonne Nouvelle » et la « Civilisation » au Congo. Les religieuses ont été, comme l’indiquent la plupart de leurs écrits, plus proches des gens et plus sensibles aux détails de la vie quotidienne. Leur travail auprès des malades et des femmes les mettait dans une réelle proximité avec les familles, ce qui favorisait un dialogue et une compréhension, plus grands dans le quotidien de la vie. Les premières religieuses arrivées au Congo à la suite des Pères de Scheut, sont les sœurs de Charité de Gand. Elles se dévouent à soigner les malades du sommeil en même temps qu’elles donnent une instruction religieuse et une formation humaine aux jeunes filles. On les voit à l’œuvre d’abord à Berghe-sainte-Marie dès 1894 et plus tard à Luluabourg-Mikalayi. On ne saurait vraiment pas dire si les Ding orientaux avaient connu ces Sœurs du temps des Scheutistes. Une chose est certaine : elles ne se sont jamais installées à la mission de Pangu ; mais les journaux quotidiens 260 des missionnaires de cette mission indiquent les nombreuses escales des Sœurs de passage en route vers Léopoldville ou pour le Haut-Kasaï. Il semble probable que les Ding présents à Mangaï, Lubwe et Pangu ont dû voir ces étranges femmes blanches, avec leurs voiles et leurs casques coloniaux. Les Jésuites de la Mission du Kwango feront, quant à eux, appel aux Sœurs de Notre-Dame de Namur pour préparer des épouses chrétiennes aux jeunes néophytes de leurs « colonies scolaires ». Avec l’extension de la Mission, d’autres congrégations féminines d’origine belge s’installent les unes après les autres et essaiment au milieu de la mission des Jésuites au fur et à mesure que de nouveaux postes sont fondés. Les Sœurs de Marie de Namur et de Saint François de Sales de Leuze arrivent respectivement à Ipamu, en 1928 et à Mwilambongo, en 1929. Présentons ces congrégations qui, venues les premières chez les Ding, ont marqué de nombreuses générations.

Notes
260.

Le langage ordinaire des missionnaires parle de journaux d’hier ou les D’hier.