II. - Dans le diocèse d’Idiofa

Idiofa désigne à la fois le diocèse et le territoire administratif. Ces deux institutions, ecclésiale et civile, dirigent des écoles publiques et privées. Les tableaux statistiques 377 en donnent une vision globale. Dans le diocèse d’Idiofa, on trouve aussi des Instituts supérieurs qui assurent une formation post-secondaire.

La question qui vient tout de suite est de savoir comment les Ding orientaux ont accueilli l’école à ses débuts, avant l’Indépendance. A dire vrai, vers les années 1930, l’école n’était pas facilement acceptée par les autochtones. Le Père Jean-Marie Ribaucourt le témoigne en ces termes : « (…) de nombreux chefs et de bambuta (Anciens) étaient convaincus que l’école des ‘ba mon Père’ (des ‘mon Père’) allait tuer le village, c’est-à-dire tuer les traditions et faire des habitants des adultes qu’ils ne pourraient plus guider à leur guise, en leur imposant les lois du clan » 378 . Ainsi donc, le supérieur de la mission devait avoir beaucoup de créativité « pour faire quelque chose avec quasiment rien dans le domaine de l’enseignement, de la construction des écoles, faire admettre un catéchiste instituteur par des gens qui n’en voulaient pas, s’astreindre à des milliers de palabres pour convaincre les villageois à envoyer, à l’école, leurs enfants, surtout les filles. Il fallait une infinie persévérance, de l’imagination et beaucoup de prières. » 379 Si l’on tient compte du réseau catholique avant la nationalisation de l’enseignement en 1975, on peut affirmer que l’enseignement à Idiofa était le plus développé de la région de Bandundu.

En primaire, en 1968, on comptait 63 écoles, fréquentées par 36.969 élèves, dont 26.144 garçons et 13.825 filles. En 1972, le nombre était passé à 63.515 pour l’ensemble du primaire, dont 5.728, soit 9,10 %, en classe terminale. L’examen pour la sélection d’entrée en secondaire n’avait retenu que 1.168 candidats, soit 20,40 % des effectifs de classe terminale.

En secondaire, pendant les mêmes périodes, on comptait, en 1968, 1.431 élèves dont 311 filles et, en 1972, 3.468 élèves dans l’ensemble du secondaire dont 238, soit 6,86 % seulement étaient en terminale. La même année, le même réseau connaissait une déperdition d’élèves qui se répétait chaque année, soit 80 % d’abandon après la 5e primaire, 80,60 % après la 6e et 93 % du secondaire. Les recherches faites auprès des parents et enfants de la Zone d’Idiofa, en 1972, d’une part, par Crispin Izia 380 et, de l’autre, par Girardot, que cite Crispin prouvent certains bienfaits de l’école. En les interrogeant, ces deux auteurs voulaient connaître leurs aspirations après l’école et situer le travail manuel dans leur vie d’écolier d’Idiofa. D’une façon générale, parents et élèves aspirent aux métiers qui confèrent non seulement un prestige social, mais aussi et avant tout, des avantages économiques certains. Pour eux, l’école a donc deux objectifs principaux : le diplôme et l’argent. L’éducation a sans doute une orientation centrée sur les hauts revenus et les diplômes, au mépris des métiers manuels. On ne s’en étonnera guère, car l’école créée après l’indépendance n’avait pas insisté sur la formation technique et les métiers. En revanche, les avis des parents et enfants divergent énormément sur l’aide apportée à la famille et sur la considération que confère l’école. Alors que les premiers attendent aide et soutien de leurs enfants diplômés, ces derniers se préoccupent de leur propre statut. Par ailleurs, on rencontre des parents et des enfants qui aspirent aux métiers rémunérateurs ; menuisiers, maçons, mécaniciens. Cela prouve d’une façon évidente que, insatisfaits de leurs propres conditions de vie et ne les souhaitant pas pour leurs enfants et les générations à venir, ils comptent sur l’école pour sortir de la pauvreté et accéder au progrès. Le savoir colonial était devenu le moyen permettant d’échapper à la vie rurale, en allant vivre en ville. Cet exode rural rendait déjà l’écolier et son instituteur étrangers à leur entourage clanique : leur comportement était inadapté aux us et coutumes de la tradition, probablement parce que marqués par un enseignement dont le contenu paraît totalement mystérieux et inaccessible à la famille paysanne d’une part ; de l’autre, parce que les acteurs sociaux de l’éducation (élèves et parents) ne sont pas intégrés à l’organisation de l’enseignement. Cette inadaptation de l’enseignement aux besoins et aux moyens locaux non seulement a rendu inefficace la fonction du système d’éducation, mais a surtout négligé les valeurs de la société traditionnelle, dont les parents sont les dépositaires.

La Convention de gestion scolaire du 26 février 1977 a provoqué une prolifération d’écoles sans aucune planification. Ce fut le moment où la politique du Parti-Etat du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) passait avant l’administration. Chaque homme politique pouvait obtenir une école, d’où la naissance de plusieurs écoles primaires et secondaires, même dans les villages sans infrastructure, ni professeurs qualifiés. La carte scolaire est sursaturée et c’est l’enseignement au rabais.

Jusqu’aux environs des années 1975, les écoles étaient créées sur la demande de l’Administrateur diocésain auprès du Gouvernement. Trois facteurs devaient être considérés : la nécessité d’avoir une école, les moyens financiers et matériels adéquats. Mais, après la Signature de la Convention scolaire entre l’Eglise et l’Etat en 1977 et à l’époque du Parti-Etat, le MPR, l’Administration dépendait des structures politiques. Les motivations à des fins de propagande et d’ambitions politiques étaient à l’origine de la création de beaucoup d’écoles sans avoir suivi la procédure institutionnelle de l’ouverture d’une école définie dans la Loi-cadre 381 . L’Etat est le premier et le principal organe qui crée des établissements publics d’enseignement. Ce sont des écoles maternelles, primaires, secondaires, supérieures et universitaires sur l’ensemble de la nation congolaise. Il veille sur les conditions de leur ouverture et de leur vitalité au niveau d’infrastructures matérielles et économiques et des ressources humaines (personnel d’enseignement, populations scolaires, compétences professionnelles, etc.). Il concède, cependant, à toute personne, de nationalité congolaise ou non, la possibilité de créer un établissement privé d’enseignement maternel, primaire et secondaire, et, cela, certes, au prix des garanties d’ordre politique, juridique, financier, matériel, moral et pédagogique. En considération de ces conditions, force est de souligner la préoccupation des autorités de l’Etat à obliger un statut identitaire précis pour tout créateur d’une école et pour l’école elle-même, y compris ses objectifs. Ainsi, l’anonymat n’est pas autorisé, moins encore des comportements inacceptables pour l’initiateur de la création et au sein de l’école créée. De cette manière, l’école peut garantir la bonne vie et mœurs dont dépend ainsi la qualité de l’éducation. L’Etat en reste le garant. Si, en matière d’enseignement, des infractions sont constatées, des sanctions peuvent être prises par l’Etat en vue d’éviter tout risque de dérive. Par exemple : la formation de l’esprit familial et patriotique, la conscience nationale, la fierté de son identité culturelle et la dignité de l’homme, la compétence, la conscience professionnelle, le sens de solidarité et de dignité, le souci d’intégrité, de justice et de vérité, le respect de la personne humaine, de ses biens et de ceux de la communauté, la fierté culturelle sont les principales valeurs.

Aujourd’hui, pour le seul Doyenné d’Ipamu avec ses quatre paroisses (Ipamu, Dibaya-Lubwe, Mangai I et Mangai II), toutes situées dans une seule et même entité administrative, le Secteur Kapia, il y a 31 écoles primaires et 20 secondaires conventionnées catholiques ; 14 écoles primaires et 16 secondaires conventionnées protestantes ; 6 écoles primaires et 6 secondaires conventionnées Kimbanguistes ; 8 écoles primaires et 10 secondaires officielles ; une école maternelle et un Institut Supérieur des techniques Médicales, en abrégé ISTM. Au total, le Doyenné d’Ipamu compte actuellement 113 établissements scolaires.

Cette sursaturation de la carte scolaire a entraîné la baisse spectaculaire de l’enseignement. Toutefois, ces écoles tentent de poursuivre tant bien que mal les finalités spécifiques de l’Enseignement National 382 , qui a connu d’énormes changements et perturbations. En effet, l’action éducative vise globalement à préparer l’enfant à la vie, à développer ses aptitudes intellectuelles, culturelles et humaines par la curiosité, la créativité et l’apprentissage d’un métier, d’une profession, afin d’assurer son insertion sociale et familiale. Le milieu familial et social structure l’action éducative d’un jeune enfant en vue de la formation de sa personnalité. La famille et la société restent ainsi la référence structurelle du comportement scolaire de l’enfant. C’est dans celles-ci qu’un enfant doit pouvoir s’intégrer, et c’est d’elles qu’il est issu. L’enfant trouve dans le milieu familial et social les caractéristiques essentielles et le modèle de son éducation scolaire, orientée principalement vers la vie. Cette éducation lui offre, par la même occasion, les moyens essentiels d’intégration utile dans la société et d’épanouissement de ses potentialités intellectuelles.

D’une façon générale, actuellement, le diocèse d’Idiofa a en son sein des établissements publics et privés d’enseignement. Tous sont régis, pour leur financement, par le budget général de l’Etat ou des entités décentralisées. L’école est globalement sous-équipée. La plupart des écoles secondaires scientifiques et techniques sont dépourvues de laboratoires, d’ateliers, de bibliothèques, ce qui gêne énormément la qualité de l’enseignement pratique. Jusqu’aux environs de 1982, l’Etat versait de subventions pour l’infrastructure matérielle et la réfection des écoles. A l’heure actuelle, ce sont des Associations de Parents d’Elèves des Ecoles Catholiques (APEEC) qui s’en occupent grâce aux contributions trimestrielles en espèces ou en nature qu’elles imposent aux parents qui s’en sortent difficilement à cause de la conjoncture économique assez ardue du pays. La majorité des écoles sont construites en pisé. L’état de celles qui le sont en matériaux durables laisse à désirer, faute de moyens pour leur rénovation. Néanmoins, on trouve quelques écoles qui offrent encore des conditions matérielles favorables aux études. Par exemple, les lycées Laku-Lanza, Madadum, Nso-Oso, Nganambel et le Petit Séminaire de Laba. Ces écoles ont hérité d’un équipement missionnaire et l’ont conservé avec l’appui d’organismes philanthropiques.

En général, les recettes financières des écoles viennent des cotisations de parents d’élèves régulièrement inscrits, d’activités lucratives organisées par les directions scolaires, de dons et legs, et de l’Etat. On ne peut pas négliger l’aide des organismes (ou entreprises) nationaux et internationaux. Ces financements servent essentiellement à assurer l’infrastructure matérielle et logistique des écoles, au paiement du personnel, à l’entretien des établissements. En réalité, la contribution des parents reste aujourd’hui la principale source financière de fonctionnement des écoles, l’Etat n’apportant qu’un appoint aux écoles agréées et à sa charge. D’autres écoles publiques ne sont pas payées parce qu’il faut une procédure administrative longue et compliquée. Depuis octobre 2005, la Banque Mondiale contribue partiellement aux frais de fonctionnement. Des initiatives locales d’autofinancement sont organisées pour compenser cette insuffisance financière. On peut affirmer que, dans la plupart des cas, l’Etat congolais ne s’occupe que « maigrement » du paiement des enseignants, l’infrastructure matérielle des établissements, leur entretien et leur équipement pédagogique et logistique étant mis au dernier plan.

Quant à la qualité de l’enseignement dispensé dans le diocèse d’Idiofa, elle est très généraliste et livresque. On constate très peu de pratique professionnelle dans les écoles techniques. L’enseignement est trop théorique, il est également dispensé par un personnel enseignant sous-qualifié, c’est-à-dire non diplômé et/ou diplômé, mais pas habilité à enseigner telle discipline ou telle autre. C’est un personnel qui n’est pas souvent compétent. Par ailleurs, dans les écoles scientifiques, l’enseignement technique n’est pas considéré, faute de matériels adéquats et de pratique professionnelle. Un stage de pratique professionnelle dans une organisation technique équipée (atelier, garage, institutions scolaires professionnelles) est obligatoire par tous les élèves qui terminent leur formation dans les écoles secondaires techniques.

Quand on regarde les principes d’éducation, l’enseignement est essentiellement directif, la part de l’enfant est très négligée. Ce dernier subit trop l’influence de la rue. Car, l’enfant n’a pas souvent de repères ou de modèles. Le souci de son autonomie longtemps déconsidéré l’est un peu moins aujourd’hui : « Il faut former un homme utile qui sait s’intégrer dans la société où il sera versé à la fin de ses études ». Ainsi a-t-on intégré dans la formation les principes semi-directifs, afin de tenir compte de l’enfant et de l’aider à prendre conscience de sa place comme principal acteur de son éducation. Dans ce sens, il pourrait comprendre les valeurs cardinales de la morale transmises dans les écoles congolaises. On doit avouer, cependant, que l’enfant a trop de difficultés pour les appliquer. Il grandit, en conséquence, dans les contre-valeurs véhiculées par certaines chansons, la radio et la télévision.

Dans la troisième partie, nous allons analyser les conflits de valeurs dans les domaines où ils apparaissent ainsi que les différents « contextes » de valeurs qui les ont nourris en rapport avec la modélisation de valeurs des Ding orientaux afin d’envisager des perspectives éducatives et axiologiques.

Notes
377.

Cfr. Annexes V.

378.

RIBAUCOURT, J.-M., (1997). Op. Cit., p. 77.

379.

Idem.

380.

IZIA, C., Le travail manuel dans l’éducation des jeunes congolais en Territoire d’Idiofa. Thèse du 3e cycle, Paris, 1971, 284 p.

381.

Cfr. Loi-Cadre n°86/005 du 22/9/86 de l’Enseignement national. Titre V : De la création et de l’agrément des Etablissements d’Enseignement. Articles 47-56 inclus : « Chapitre Ier : De la création des établissements publics d’enseignement. Article 45 : La création des établissements publics d’enseignement maternel, primaire et secondaire relève de l’initiative du Conseil Exécutif ou des entités décentralisées conformément aux normes édictées par l’Etat et au plan général de développement de l’enseignement. Elle est constatée par arrêté du Commissaire d’Etat ayant l’enseignement maternel, primaire et secondaire dans ses attributions. Article 46 : La création des établissements d’enseignement supérieur et d’enseignement universitaire est de la compétence exclusive de l’Etat. Elle est sanctionnée par ordonnance présidentielle. Article 47 : Le dossier de demande d’ouverture d’un établissement d’enseignement doit comporter les éléments suivants : 1° la dénomination de l’établissement ; 2° les objectifs et buts poursuivis par l’établissement ; 3° la désignation du lieu où l’établissement doit être ouvert ainsi que l’année scolaire envisagée pour son ouverture ; 4° le curriculum vitae de la personne chargée de la direction de l’établissement ; 5° la liste des membres du personnel enseignant avec l’indication de leurs qualifications et, le cas échéant, de leurs antécédents dans l’enseignement ; 6° les programmes des cours avec l’indication des horaires ; 7° l’indication du nombre d’élèves appelés à fréquenter l’établissement ; 8° les conditions d’admission ainsi qu’une indication sur la sanction des études s’il s’agit d’un nouveau type d’enseignement ; 9° la liste du matériel didactique et de l’équipement technique et scientifique. Article 48 : Il est statué sur le dossier d’ouverture dans un délai maximum de quatre mois, à dater de sa réception. Chapitre II : De l’Agrément et de la création des établissements privés d’enseignement. Article 49 : Toute personne privée, physique ou morale, zaïroise ou étrangère qui présente les garanties d’ordre politique, juridique, financier, matériel, moral et pédagogique définies aux articles 51, 52 et 53, peut créer un établissement privé d’enseignement maternel, primaire et secondaire. Article 50 : Les garanties d’ordre politique et juridique sont : a) pour les personnes morales : avoir une personnalité juridique propre ; se conformer aux lois et aux idéaux du Mouvement Populaire de la révolution. b) pour les personnes physiques : être majeur ; présenter une attestation de bonnes vie et mœurs ; présenter une attestation de militantisme délivrée par l’autorité locale si le demandeur est citoyen Zaïrois ; se conformer aux lois et aux idéaux du Mouvement Populaire de la Révolution, si le demandeur est de nationalité étrangère ; jouir de ses droits civiques et politiques. Article 51 : Par garanties d’ordre financier et matériel il faut entendre : 1° l’existence d’une infrastructure et de matériels didactiques propres, appropriés et viables ; 2° le dépôt à terme de six mois dans une institution bancaire du Zaïre de la somme nécessaire au fonctionnement de l’établissement et à la paie du personnel enseignant et administratif. Article 52 : Les garanties d’encadrement moral, pédagogique et administratif se rapportent : 1° à une expérience d’au moins dix ans dans le domaine de l’enseignement, ou, à défaut, s’associer à une personne physique ou morale remplissant cette condition ; 2° à la possibilité d’offrir aux élèves ou aux étudiants ainsi qu’au personnel d’un milieu éducatif susceptible de promouvoir la formation de l’esprit familial et patriotique, de la conscience nationale, de la fierté de son identité culturelle et de la dignité de l’homme ; 3° au dossier d’un personnel administratif et enseignant permanent, qualifié et compétent ; 4° à la conformité aux structures et aux programmes de l’enseignement national ; 5° au respect des minima et maxima des effectifs d’élèves ou d’étudiants répondant aux normes pédagogiques fixées par le département de tutelle. Article 53 : La création d’un établissement privé maternel, primaire et secondaire est subordonnée à l’agrément préalable du Département ayant l’enseignement maternel, primaire et secondaire dans ses attributions. Article 54 : L’agrément donnant l’autorisation d’ouverture d’un établissement d’enseignement ne peut être obtenu qu’à la suite d’une demande écrite adressée, sous peine de nullité, au Département ayant enquête dont l’objet est défini à l’article 56 de la présente loi. L’agrément est sanctionné par arrêté départemental du Conseil Exécutif. Article 55 : La demande faite au plus tard six mois avant l’ouverture de l’établissement privé d’enseignement comporte : 1° la dénomination de l’établissement, 2° les objectifs et buts poursuivis par l’établissement ; 3° la désignation de l’endroit où l’établissement doit être ouvert ainsi que la date envisagée pour son ouverture ; 4° la description succinte des locaux scolaires ; 5° une note sur la personne du promoteur qui doit avoir au moins une expérience de dix ans dans le domaine de l’enseignement, à défaut, une note sur la personne de l’associé remplissant cette condition ; 6° une note sur la personne chargée de la direction de l’école et comportant, en outre, l’indication de son âge et de ses activités personnelles antérieures ; 7° la liste des membres du personnel enseignant avec l’indication de leurs qualifications respectives et, le cas échéant, de leurs antécédents dans l’enseignement ; 8° les programmes des cours ; 9° l’estimation du nombre d’élèves appelés à fréquenter l’établissement ; 10° une copie des statuts de l’établissement ; 11° le motant de la participation des parents ; 12° la liste du matériel didactique nécessaire à l’exécution du programme ; 13° la preuve du dépôt à terme de six moix dans une institution bancaire zaïroise de la budget prévisionnel présenté par le promoteur ; 14° la note démontrant que l’établissement répond aux nécessités géographiques, démographiques, pédagogiques et économiques telles que fixées par les dispositions de la planification scolaire d’ensemble élaborée par l’Etat. Article 56 : L’enquête dont il est question à l’article 54 a pour objet d’apprécier : 1°si les locaux remplissent les conditions d’hygiène et de salubrité définies par les règlements en vigueur ; 2° si le promoteur et le personnel préposé à l’enseignement présentent des garanties de moralité ; 3° si le personnel enseignant justifie des titres et qualifications suffisantes pour le niveau dans lequel il est appelé à enseigner ; 4° si l’établissement d’enseignement dispose du matériel didactique nécessaire à l’exécution du programme scolaire ; 5° si le promoteur possède, dans une institution bancaire zaïroise, un compte dépôt à termes de six mois avec une somme nécessaire au fonctionnement de l’établissement, dont le montant sera approuvé par le Conseil Exécutif selon les circonstances ; 6° si l’établissement répond aux nécessités géographiques, démographiques, pédagogiques et économiques, telles que fixées par les dispositions de la planification scolaire d’ensemble élaborée par l’Etat. Dans un délai de six mois de la réception de la demande, l’enquête doit aboutir soit à l’agrément de l’établissement, soit à l’opposition motivée de l’autorité compétente. »

382.

Cfr. Loi-Cadre n°86/005 du 22/9/86 de l’Enseignement national. Titre II : Des Structures et des finalités spécifiques de l’Enseignement national, articles 17, 19, 23, 29 et 31 : Chapitre I : De l’Enseignement maternel et primaire. Article 17 : L’enseignement maternel a pour but d’assurer l’épanouissement de la personnalité de l’enfant par une action éducative en harmonie avec le milieu familial et social. Il concourt essentiellement à l’éducation sensorielle, motrice et sociale de l’enfant et vise à le rendre apte à suivre l’enseignement primaire. Article 19 : L’enseignement primaire a comme objectif de préparer l’enfant à la vie, de lui donner un premier niveau de formation générale, physique, civique, morale, intellectuelle et sociale. Il doit notamment : 1° préparer l’enfant à s’intégrer utilement dans la société ; 2° préparer à la poursuite d’études ultérieures, les enfants qui se seront révélés capables. Chapitre II : De l’enseignement secondaire. Article 23 : L’enseignement secondaire a pour but de faire acquérir par l’élève les connaissances générales et spécifiques afin de lui permettre d’appréhender les éléments du patrimoine culturel national et international. Il a également pour mission de développer en lui l’esprit critique, la créativité et la curiosité intellectuelles de le préparer à l’exercice soit d’un métier, soit d’une profession, soit à la poursuite d’études supérieures ou universitaires. Chapitre III : De l’Enseignement supérieur et de l’Enseignement universitaire. Article 29 : Les Instituts supérieurs pédagogiques ont pour but : a) de pourvoir le pays, en fonction de ses besoins, en personnel enseignant de formation supérieure, générale ou spécialisée ; b) de promouvoir, chez le cadre enseignant, une prise de conscience de son rôle d’encadreur et de la noblesse de sa mission ; c) d’organiser la recherche dans le domaine de la pédagogie en vue de découvrir les meilleures méthodes susceptibles d’améliorer la qualité de l’enseignement primaire et secondaire ; d) de vulgariser les résultats de ces recherches notamment par la rédaction et la diffusion des manuels scolaires adaptés à ces deux niveaux de l’enseignement. Article 31 : Les universités ont pour but : a) d’assurer la formation des cadres de conception dans tous les secteurs de la vie nationale ; b) d’organiser la recherche scientifique fondamentale et la recherche appliquée orientée vers la solution des problèmes spécifiques du Zaïre, compte tenu de l’évolution de la science, des techniques et technologies dans le monde contemporain. »