Dates importantes sur la Politique de l’éducation sous la IIème République (1965-1997) : Du monopole étatique à une nouvelle libéralisation de l’enseignement national.
En gros, on peut dire que 1960 à 1974, c’est l’effort vers la nationalisation.
On peut inclure, dans la période d’étatisation d’écoles, les années 74-77. Grandes crises Etat-Eglise : 1971-1972 ; 1974-1975.
De 1977 à 1990, c’est la période de désengagement progressif de l’État.
1990-1997 Transition démocratique de la République du Zaïre. Gouvernement de Transition.
Le 24 avril 1990, le Président Mobutu met fin au système de Parti-Etat et annonce l’institution de la IIIème République (Ière partie).
. 1977 Convention scolaire entre l’Etat et les grandes Eglises du Zaïre.
Nous pouvons noter ici le passage du monopole étatique à une nouvelle libéralisation de l’enseignement national. Deux concepts clés véhiculent l’idéologie étatique : «la laïcité » de l’Etat et «l’Authenticité ». Pour définir et expliquer la « laïcité » de l’État, l’Abbé Busugutsala reprend ce texte de la Constitution du 24 juin 1967 : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Dans la République du Congo, il n’y a pas de religion d’Etat. Toute personne a le droit de manifester sa religion ou ses convictions, seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques, l’accomplissement de rites et l’état de vie religieuse, sous réserve de l’ordre public et de bonnes mœurs. » 487 Au Zaïre, précise-t-il, la laïcité de l’État n’exclut pas le fait religieux : il y a bien coexistence de la liberté religieuse, de l’autonomie de l’État et de l’Eglise, ainsi que neutralité dans les questions particulières de chaque Institution, sans pour autant que ce soit de l’indifférence. L’idéologie de « l’Authenticité » bouleverse la politique de l’éducation ; les conséquences de tels bouleversements atteignent aussi les relations Eglise-Etat, vers 1971. Le 4 octobre 1974, Mobutu définit sa politique du recours à l’Authenticité comme suit : "L'authenticité est une prise de conscience du peuple zaïrois de recourir à ses sources propres, de rechercher les valeurs de ses ancêtres, afin d'en apprécier celles qui contribuent à son développement harmonieux et naturel. C’est le refus du peuple zaïrois d'épouser aveuglément les idéologies importées. C'est l'affirmation de l'homme tout court, là où il est, tel qu'il est, avec ses structures mentales et sociales propres." 488
De plus, continue Busugutsala, l’État proclame « l’institutionnalisation du parti : le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) est le Parti-Etat, seule institution au Zaïre et unique source du pouvoir et de la légitimité » 489 . Il importe, pour nous, de donner ici des précisions sur ces trois concepts importants : « Authenticité », « Laïcité », « Institutionnalisation du MPR ». Ce sont trois modes d’application de l’idéologie étatique, qui ont eu, eux aussi, de nombreuses conséquences sur le système éducatif :
BUSUGUTSALA, G.G., Op. cit., p. 151.
NDAYWEL E NZIEM, I., Histoire du Zaïre. De l’héritage ancien à l’âge contemporain, Louvain-La-Neuve : Duculot, 1997, p. 670. C’est nous qui soulignons.
BUSUGUTSALA, G.G., Op. cit., p. 155.