2) Le déclin du pouvoir de l’Eglise, qui s’oppose à l’Authenticité.

Dans l’ensemble, la rivalité Eglise-Etat eut, entre autres, pour  cause immédiate l’adoption de l’Authenticité et l’institutionnalisation du MPR, dans la politique éducative du Zaïre et, pour occasion, l’Etatisation de l’enseignement et ses conséquences. Quelques objectifs de cette idéologie nous éclairent : Manifester la volonté de pouvoir et de reconnaissance légale, nationale de l’État, en vue de réagir contre la colonisation, qui imposait une hiérarchie suivant le modèle de celle des églises importées. En outre, il fallait aussi réduire la puissance de l’Eglise-Institution et favoriser son exclusion de la conception et de la négociation des lois. Cette idéologie visait, par ailleurs, à réduire aussi bien son influence sur la jeunesse par les écoles que le nombre de catholiques dans les organismes dirigeants du pays, en particulier dans les écoles. Elle n’oubliait pas non plus de récupérer la jeunesse et de l’éduquer à la philosophie de l’authenticité, qui pourrait la sortir de la « prétention » à l’endoctrinement par l’Eglise.

La rivalité de l’Etat et de l’Eglise  a eu quelques conséquences. Busugutsala présente les plus remarquables :

Notes
493.

Au sujet de « l’éditorial antirévolutionnaire sur l’authenticité », le cardinal affirme, dans son interview avec Vatican II le 12 janvier 1972, dans « sa résidence de repli » de Rome, qu’ »il n’est ni l’auteur ni l’inspirateur de cet article ». De plus, dans sa « lettre pastorale subversive » du 16 janvier 1972, il félicite les chrétiens d’avoir bien participé à la célébration de Noël, leur rappelant que le cœur de notre vie chrétienne est notre foi en Jésus Christ ; et que les chrétiens qui aiment leur pays se donnent pour le progrès et recherchent la paix et l’amour fraternel » [Documentation Catholique (DC) n°1607, du 16 avril 1972, p. 374]. Ce qui suppose de servir Dieu, de le respecter et aussi de ne pas confondre « les choses de Dieu et les choses des hommes ». Dans la même interview, le cardinal Malula avoue qu’il y avait par contre un projet de lettre en vue de « ramener la paix et la tranquillité dans la conscience des gens… », de rassurer la communauté chrétienne et les chrétiens que « les prêtres continueraient à baptiser et en leur donnant des prénoms comme d’habitude » [Documentation Catholique (DC) n° 1607, du 16 avril 1972, p. 374].

494.

BUSUGUTSALA, G.G., Op. cit., p. 160.

495.

Ibid., p. 162-163.

496.

Cfr. BUSUGUTSALA, G.G., Op. cit., p. 162-163.