5. Valeurs globales et valeurs sectorielles

Le cinquième binôme comprend les valeurs globales faites naturellement de valeurs morales comme les catégories de bon/mauvais, de juste/injuste, de licite/illicite, etc., pouvant être appliquées partout. Elles ont pour objet les différentes dimensions de la vie sociale et pour champ d’application ou de légitimation toutes les relations humaines. On dira, par exemple, que la justice est une exigence pour répartir un héritage, fixer un salaire, prononcer un jugement ou régler un conflit international 521 . Ainsi, chez les Ding orientaux, dans le cadre de la mort d’une personne, la vérité et la justice sont deux exigences fondamentales pour sanctionner par le fétiche traditionnel d’ekong (la lance du devin guérisseur ou du sorcier), le coupable d’un décès, d’un meurtre, d’un vol qualifié, d’une maladie afin d’éradiquer cette pratique dévalorisante. De façon extraordinaire, on recourt quelquefois à la pratique de Evu 522 (grave malédiction ancestrale Ding). Ces deux pratiques, reconnaissons-le, étaient comme des « solutions » extrêmes, mais rares, une fois épuisées toutes les voies traditionnelles pour punir un « coupable » ou un récalcitrant de la société. Ou encore l’usage de la bénédiction religieuse, du baptême, des sacramentaux pour un bien-être moral individuel ou collectif. En revanche, les sphères particulières de la vie sociale intéressent les valeurs sectorielles comme les valeurs politiques, économiques ou religieuses, comme la démocratie parlementaire, la concurrence, la prière. Il reste néanmoins qu’une valeur sectorielle peut devenir structurante (le sport, par exemple, peut devenir l’axe de la vie de quelqu’un). Les Ding orientaux sont, par exemple, très religieux et chrétiens; ils aiment la prière, estiment l’intégrité morale.

Notes
521.

Idem.

522.

Cfr Enquête, Question n°25.