2. Conditions pour définir la politique de coopération internationale

Avec la Commission nationale zaïroise pour l’Unesco 598 , nous devons la réussite de cette coopération à quelques conditions. D’abord, cette Commission précise qu’il faut une politique de coopération qui repose essentiellement sur le Congolais comme acteur principal de « la redéfinition et la reconstruction d’un système rénové et réajusté ». Le neuvième chapitre abordant le cadre théorique de l’éducation aux valeurs montre clairement que le Congolais doit être au centre de la recherche des voies et moyens dans cet effort global de la reconstruction du secteur de l’enseignement en RDC. Son implication est plus que prioritaire, et c’est une œuvre interne d’abord avant toute autre initiative : comme l’engagement avec les partenaires internationaux. Cette œuvre interne doit manifester plusieurs effets : d’une part, l’engagement réel, concret et formel par l’Etat congolais à reconstruire le système éducatif, précisément à payer les enseignants et à impliquer les communautés locales dans la restauration des infrastructures scolaires ; d’autre part, l’acceptation par différents partenaires d’une politique de décentralisation.

A ces conditions préalables et essentielles la Commission nationale zaïroise pour l’Unesco ajoute – et seulement après avoir posé les premières – qu’il est indispensable qu’une action de coopération dans le secteur de l’enseignement soit en synergie avec des actions de coopération dans d’autres secteurs à l’intérieur du Congo, à savoir les soins de santé, l’agriculture et le transport. Dans chaque zone où les partenaires éducatifs entreprennent une activité de développement en éducation, il faut que l’efficacité de l’action et la réussite de ces entités décentralisées garantissent la coopération internationale pour la réalisation et la réussite des projets amorcés. Cette politique de coopération intersectorielle assurée à l’intérieur du Congo, la coopération internationale, poursuit le Rapport de ladite Commission doit se faire sur une politique qui tienne compte d’un certain nombre de caractéristiques. Ce doit être une politique qui a une double fonction : relancer l’ensemble du système éducatif par des actions locales et décentralisées ; avoir un effet démultiplicateur sur l’ensemble du système, c’est-à-dire se poser toujours la double question : l’effet de relance 599 que doit avoir un projet local et décentralisé sur l’ensemble du système éducatif, l’effet démultiplicateur 600 de ce projet local sur l’ensemble du système éducatif. Ensuite, cette politique de coopération doit se faire non pas seulement avec un partenaire identifié au Congo, dans une politique intersectorielle et décentralisée, mais aussi avec les autres organes financiers internationaux. Le diagramme ci-dessous nous fait comprendre l’effort de synergie entre les secteurs nationaux et internationaux, nécessaires pour la réussite d’une politique de coopération en matière d’éducation.

Notes
598.

République du ZAÏRE. LA COMMISSION NATIONALE ZAÏROISE POUR L’UNESCO, Développement de l’éducation. Rapport national du Zaïre, Kinshasa : Secrétariat Permanent, 1995, p. 19-23.

599.

C’est-à-dire  que « Si, à court terme, c’est une communauté locale qui tirera profit du projet, à long terme ce projet doit avoir une fonction de relance sur l’ensemble du système », in République du ZAÏRE. LA COMMISSION NATIONALE ZAÏROISE POUR L’UNESCO, Développement de l’éducation. Rapport national du Zaïre, Kinshasa : Secrétariat Permanent, 1995, p. 20.

600.

C’est-à-dire que « Les projets locaux et décentralisés doivent définir des relais au départ desquels ceux-ci pourront être généralisés à l’ensemble du système éducatif. », in Développement de l’éducation, …p. 20.