Conclusion

Nous reformulons la trajectoire et les contenus de notre étude en reprenant sa distribution autour de quatre grandes parties.

À la rencontre du public

Nous avons amorcé en opérant un détour par l’histoire du handicap et de sa prise en compte par l’école. Là, nous avons constaté combien l’accueil des enfants différents a suscité des inquiétudes et motivé des vocations. La mobilisation a d’ailleurs été internationale et les outils successivement mis au point partagés.

En France, les premiers textes législatifs accompagnant les efforts de l’école sont promulgués. Mais on s’en tient le plus souvent à une pédagogie des rudiments. Les buts en sont limités tant ils s’appuient sur une conception négative de ce public. De plus, le modèle d’évaluation pour l’intelligence des sujets scolarisés a involontairement participé d’un processus d’exclusion.

Avec la Loi de 1975, un changement des mentalités tend à s’affirmer. On offre enfin la possibilité pour des enfants et adolescents handicapés de vivre leur scolarité en milieu ordinaire. Les circulaires de 1982 et 1983 en précisent les principes et les modalités. Le texte de 89 insiste pour sa part sur l’obligation de tout faire pour favoriser cette intégration. Les circulaires de 1991 et 1995 concrétisent cette injonction dans le premier et second degré (création des CL.I.S et U.P.I.). De nouveaux concepts apparaissent en début du XXIème siècle (inclusion, enfants à besoins éducatifs particuliers). La Loi du 11 février 2005 donne enfin une définition précise du handicap. Elle se décline comme suit : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de la santé invalidant ». L’architecture des bâtiments devrait s’en trouver modifiée et la participation des parents comme des élèves au projet de formation enfin reconnue.

Ce cheminement en faveur d’une reconnaissance d’un droit à la dignité de chacun doit être accompagné d’instructions pour mettre en œuvre un apprentissage pertinent.

La recherche dans le domaine du retard mental est de nos jours en pleine évolution. C’est d’ailleurs l’occasion de rencontres et parfois d’affrontements entre les diverses personnes concernées (parents et enfants / professionnels de l’éducation). Il n’en demeure pas moins que l’orientation de ces nombreux travaux s’en tient le plus souvent aux aspects cognitifs. Les autres paramètres (estime de soi, motivation, métacognition…) ont un rôle laissé pour secondaire. Quant à l’évolution variable des troubles elle reste très mal connue. Reconnaître l’enfant mentalement déficient comme une personne à part entière constitue le défi de notre modernité. Il est urgent de le considérer à travers l’évolution de ses capacités dans son environnement plutôt qu’au seul constat de ses limitations intellectuelles et adaptatives. On doit se soucier sans plus attendre du tremplin qu’autorisent les dimensions sociales et morales par l’autre différent.

Ces considérations nous ayant immergés dans l’univers du handicap et de ses lectures associées nous avons ensuite précisé le cadre conceptuel de notre intervention.