Les habitants du diocèse du Puy n’avaient pas eu d’évêque sous le premier Empire puisque le concordat avait incorporé ce diocèse à celui de Saint-Flour. Le gouvernement révolutionnaire avait agrandi le diocèse du Puy en lui assignant les limites du département de la Haute-Loire et en lui donnant aussi des paroisses prises surtout sur l’Auvergne. Aussi, quand le diocèse du Puy recouvra son autonomie en 1823 et que Mgr de Bonald en prit la tête, le diocèse était plus vaste que celui de l’Ancien Régime 1 . L’évêque du Puy était suffragant, comme les évêques de Clermont, de Limoges et de Tulle, de l’archevêque de Bourges, Mgr de Fontenay, auquel succédera, en 1825, Mgr de Villèle 157 . Le jeune évêque souleva un grand enthousiasme lorsqu’il arriva au Puy le 12 juin 1823 car les habitants du Velay étaient heureux de retrouver un évêque 158 . Ce dernier, dans la lettre de prise de possession de son siège, évoquait avec crainte et modestie la tâche qui l’attendait. Dans cette lettre, Mgr de Bonald était reconnaissant au Seigneur d’avoir conservé pour la France l’autel et le trône 159 . Ancien aumônier du comte d’Artois, il était prêt naturellement à les défendre tous les deux, mais nous aurons aussi à nous demander quel lien idéal l’évêque du Puy établit entre le trône et l’autel et quelle sera son attitude lorsque le régime politique changera, en 1830.
A. FAYARD, in Encyclopédie Catholicisme, T. 29, 1972, col. 423-424 et 430.
Almanach royal de la Haute-Loire de 1830 (Archives Départementales de la Haute-Loire).
M. BRIOUDE, Recherches historiques sur une partie du Velay, Le Puy, 1900, 534 p. (p. 481).
Lettre du 18 juin 1823 (A.D. Haute-Loire). Il précise dans cette lettre que “la Providence va prendre par la main un petit-fils de Saint-Louis pour le ramener de l’exil dans le palais de ses pères”.