Lyon n’avait plus d’archevêque depuis avril 1814, depuis que le cardinal Fesch avait quitté définitivement la France pour l’Italie. Comme ce dernier ne voulut jamais démissionner de son siège 321 , le diocèse de Lyon fut d’abord dirigé par les vicaires généraux du cardinal Fesch 322 , puis par un administrateur apostolique, Mgr de Pins, ancien évêque de Limoges, à partir de 1824 323 . Mgr de Pins, qui se heurta à la fois à l’hostilité des vicaires généraux du cardinal Fesch et à celle du chapitre de Lyon, puis du gouvernement de Louis-Philippe, s’inquiéta lorsqu’il sut qu’à Rome, le cardinal Fesch était malade 324 , car il n’était pas le titulaire du siège de Lyon. Le décès du cardinal Fesch survint le 13 mai 1839 et de nombreuses questions se posèrent concernant le sort du diocèse de Lyon : Mgr de Pins pouvait-il devenir le nouvel archevêque ? Dans le cas contraire, quels étaient les souhaits du gouvernement et du Saint-Siège ? Quelle procédure de nomination des évêques ces derniers suivaient-ils ? Enfin, pourquoi Mgr de Bonald devint-il le nouvel archevêque de Lyon ?
Louis XVIII, par une ordonnance royale du 8 août 1817, nomma à l’archevêché de Lyon Mgr de Bernis, ancien archevêque d’Albi. Mais le pape Pie VII ne voulut pas le préconiser en cette qualité puisque le cardinal Fesch était encore titulaire du siège et il promut Mgr de Bernis, le 1er octobre 1817, à l’administration apostolique du diocèse de Lyon. Seulement, le gouvernement de Louis XVIII, désespérant de pouvoir enregistrer le bref au conseil d’Etat, proposa à Mgr de Bernis d’être coadjuteur à Lyon, avec future succession de ce siège. Or, ce dernier refusa, ne voulant pas être le grand vicaire du cardinal Fesch. (H. FISQUET, La France pontificale …, pp. 596-602, 611-613).
Courbon, Renaud et Bochard.
Mgr de Pins fut nommé archevêque “in partibus” d’Amasie le 3 mai 1824 (H. FISQUET, La France pontificale …,p. 618). Il recevait un titre d’évêché, parmi les évêchés disparus, mais sans juridiction sur celui-ci. Les pouvoirs de Mgr de Pins furent prorogés par le bref pontifical du 28 juillet 1830.
Mgr de Pins demanda des informations au consul de France à Rome et, curieusement, il écrivit au secrétaire d’Etat du pape Grégoire XVI pour demander un portrait du Saint-Père, afin de le placer dans son palais (B. BARFETY, La vie de l’Eglise de Lyon sous la monarchie de Juillet (1835-1840), D.E.S., 1954, 218 p., (pp. 190-191).