II. 1840 : de nouveaux prélats à la tête des évêchés et des trois archevêchés les plus prestigieux

Le 26 mai 1840, le comte de Montalembert conduisait l’abbé Affre chez le président du conseil, M. Thiers, en vue d’obtenir des assurances pour son protégé dans la perspective de l’accession à l’archevêché de Paris. Le chef du gouvernement leur donna de solides espoirs et d’ailleurs, dans l’après-midi, l’abbé Affre envoyait à Montalembert la lettre du garde des Sceaux qui lui annonçait sa nomination et le même ministre lui envoyait son secrétaire particulier avec la liste des nouveaux évêques : “Avec M. Affre à Paris, il y a Mgr Gousset à Reims, M. Gravéran à Quimper, M. Chatrousse à Valence et enfin M. d’Arcimolle au Puy, qui avait été demandé par M. de Bonald comme son successeur. Ce sont tous des choix excellents. Enfin, le joug de la coterie légitimiste est brisé : une nouvelle ère commence pour notre Eglise et notre pays 391 ”.Effectivement, le début des années 1840 a marqué un changement important pour l’épiscopat de l’Eglise de France puisqu’un grand nombre d’évêchés et d’archevêchés ont changé de titulaire et aux noms cités par Montalembert, on peut ajouter pour l’année 1841, deux nouveaux évêques en Bretagne, Mgr Brouais-Saint-Marc à Rennes et Mgr le Mée à Saint-Brieuc, et un nouvel archevêque à Cambrai, Mgr Giraud qui quittait le siège de Rodez.

De quelle autorité et de quel rayonnement les nouveaux prélats nommés par le gouvernement pouvaient-ils alors faire preuve ? Et, au moment où certaines régions sont touchées par les transformations provoquées par le libéralisme économique, quels furent les évêques qui se préoccupèrent de la condition faite aux travailleurs de l’artisanat et de l’industrie ?

Notes
391.

“Chronique catholique de mon temps” de Montalembert, du 26 mai 1840, in A. TRANNOY, Le romantisme politique de Montalembert avant 1843 …, p. 575.