1. Le rôle majeur de l’Eglise clandestine de Linsolas et de l’administration du cardinal Fesch

Le curé Linsolas avait eu l’occasion d’afficher ses convictions au cours d’un sermon prêché à Saint-Nizier le 15 mars 1791 dans lequel il invitait à prier pour le pape, l’archevêque légitime de Lyon, le roi et le famille royale. Son sermon fut interrompu par un tumulte et il fut incarcéré jusqu’au 5 mai 1791 551 . De plus, avant la Révolution, Linsolas avait mis sur pied, en 1788, une association de jeunes filles, spécialement recommandables par leur piété, leur vertu et leur dévouement et qui étaient réparties en trois classes : celles qui visitaient les prisons, celles qui visitaient les malades à l’Hôtel-Dieu et celles qui faisaient le catéchisme aux petites filles 552 . Par ailleurs, si, dans les premiers temps, une trentaine de paroisses seulement étaient rattachées à l’obédience de Mgr de Marbeuf, par la suite, le clergé “légitime” vit le nombre de ses membres augmenter avec de nombreuses rétractations du serment après les brefs pontificaux de mars et avril 1791, et surtout, l’opinion populaire, principalement dans les campagnes, était largement favorable aux prêtres réfractaires 553 . Par conséquent, le nouveau chef de l’Eglise de Lyon avait des atouts pour mener à bien une organisation originale, celle du culte clandestin, inspirée des missions d’Extrême-Orient où les chrétiens étaient persécutés.

La stratégie de Linsolas était très différente de celle qui fut adoptée par les vicaires généraux de Paris qui essayèrent de rétablir le culte dans les églises en profitant d’une certaine liberté accordée par les “Thermidoriens” à partir de juillet 1794 puis par le Directoire. Linsolas, au contraire, jugeait ces régimes inconciliables avec la doctrine et la vie de l’Eglise 554 . En mars 1794, Marbeuf avait accepté la proposition de Linsolas que son diocèse soit érigé en mission. Les vingt-cinq missions, correspondant à des archiprêtrés ou cantons regroupant plusieurs paroisses, étaient confiées à des chefs de missions, au début choisis par les missionnaires puis, par la suite, par l’archevêque ou ses vicaires généraux. Le chef de mission indiquait à chaque missionnaire les paroisses dont il aurait la charge, surveillait son secteur, interdisait aux fidèles toute communication avec les prêtres non autorisés. De plus, il transmettait au Conseil 555 les lettres des missionnaires et aux missionnaires les réponses et les règlements du Conseil. Ces prêtres itinérants, qui travaillaient de préférence la nuit, étaient secondés par des chefs de villages, nommés par le chef de mission, qui présidaient les prières et veillaient à l’état religieux de la paroisse en l’absence des missionnaires. Ces derniers étaient aidés aussi par des catéchistes chargés de prospecter les communes où la mission n’avait pas encore pénétré, d ‘assurer la sécurité des missionnaires ou de s’occuper des aumônes, de l’ondoiement des nouveau-nés et de la visite des malades. Bien des femmes furent des collaboratrices efficaces des missions : des laïques qui cédèrent leur maison comme oratoire ou donnèrent aux gendarmes de fausses indications, des religieuses qui furent des auxiliaires pour faire l’école ou le catéchisme 556 .

Certains missionnaires organisèrent même de petits séminaires pour former de jeunes prêtres, à Saint-Martin en Haut, dans les monts du Lyonnais, Roche, dans les monts du Forez, Saint-Jodard, près de Roanne. Comme les grands séminaristes de l’établissement de la place Croix-Paquet s’étaient dispersés, Linsolas confia à Mermet, un ancien maître de morale de Saint-Irénée, la formation des séminaristes qu’il avait pu réunir : cet enseignement dispensé à trois étudiants était répercuté par eux à leurs camarades dispersés 557 . A la fin de 1797, Mgr d’Aviau, archevêque de Vienne, quittant son lieu d’exil en Suisse et passant à Lyon, procéda à plusieurs ordinations clandestines chez le négociant Guérin, place du concert. Après la mort de Mermet, en 1800, son successeur réussit à installer quarante séminaristes, en 1801, dans la maison dite de la Providence 558 .

Les missions qui regroupaient moins de cent prêtres en 1795, en regroupaient 677, quatre ans plus tard 559 . Quelle fut leur efficacité ? Linsolas en donne lui-même une idée, à l’issue de ses visites annuelles : pour la Loire, en 1796, la religion “avait pris un grand accroissement” depuis deux ans ; si les ouvriers de Saint-Etienne étaient acquis aux constitutionnels, les non pratiquants protégeaient le plus souvent les missionnaires 560 . La solution appliquée par Linsolas avait l’avantage de former des élites ferventes et décidées et elle devait son succès à son organisation méticuleuse et aussi à son intransigeance et à sa méfiance vis à vis de tous les pouvoirs qui s’affrontaient à la fin de la Révolution 561 . Mais cette intransigeance rebuta de plus en plus, non seulement le clergé constitutionnel, mais aussi les membres du chapitre, si bien qu’à la mort de Mgr de Marbeuf, en avril 1799, les chanoines du chapitre élurent, pour administrer le diocèse vacant, un vicaire capitulaire, Rully. De son côté, le pape nomma comme administrateur apostolique, le vicaire général émigré de Mgr de Marbeuf, Verdolin, alors que Linsolas, appuyé par ce dernier, voulut continuer à diriger l’Eglise de Lyon 562 .

La reconstitution du siège de Lyon, en vertu du concordat de 1801, annulait tous les pouvoirs accordés à l’abbé Verdolin. On nomma un nouvel administrateur apostolique, Mgr de Mérinville, évêque de Troyes, avant que l’abbé Fesch, oncle du Premier Consul, devienne, en juillet 1802, le nouvel archevêque de Lyon 563 . Ce dernier avait les capacités d’organisation de son neveu, mais n’avait pas ses préjugés contre le clergé. Il avait grand besoin de ces qualités dans un diocèse immense, regroupant le Rhône, l’Ain et la Loire et où la division des esprits était grande. De plus, comme il fut souvent absent de son diocèse où il ne résida que seize mois au cours d’un épiscopat de douze ans, ses directives furent appliquées avec généralement une grande compétence par ses vicaires généraux et, en particulier par Joseph Courbon ; ce dernier avait été choisi comme vicaire général par Mgr de Marbeuf sur le conseil de M. Emery, dès 1788 564 . Ennemi des affrontements doctrinaires et bon connaisseur du clergé du diocèse, il sut trouver des solutions pour pacifier les esprits et faire adhérer les prêtres constitutionnels et réfractaires au concordat. Le cardinal Fesch choisit aussi, comme vicaire général, André Jouffret, qui avait été son condisciple à Aix, et qu’il chargea de restaurer l’instruction dans le diocèse. Il le nomma comme premier vicaire et le remplaça à ce poste par l’abbé Courbon lorsque Jouffret fut nommé évêque de Metz, en 1806. L’archevêque confia, par ailleurs, à l’abbé Renaud, ancien premier vicaire de Lamourette et Primat, la mise en place des nouvelles circonscriptions paroissiales 565 . Un ancien missionnaire de l’Eglise clandestine de Linsolas, l’abbé Bochard, joua également un rôle important après avoir été nommé vicaire général par le cardinal Fesch, en 1808. Il réorganisa les séminaires et restaura de nombreuses congrégations religieuses. Après l’exil du cardinal en 1814, il assuma la plus grosse part de l’administration du diocèse 566 .

Le cardinal Fesch montra qu’il accordait une grande importance à la formation des prêtres en fondant six séminaires : l’Argentière, où il introduisit les Pères de la foi, et Alix , dans le Rhône, Meximieux dans l’Ain, Saint-Jodard, Roche et Verrières dans la Loire. Il voulut aussi susciter les vocations ecclésiastiques en invitant les curés à former dans leurs paroisses des écoles cléricales. Pour ce qui est de son grand séminaire, Saint-Irénée, il le confia aux Sulpiciens et lorsqu’en 1812, ces derniers furent contraints par Napoléon à quitter le séminaire, le cardinal Fesch fit appel à l’abbé Gardette à qui il avait confié en 1802 la direction du petit séminaire de Saint-Jodard 567 . Quant aux Pères de la foi, Roger et Barat, ils durent fermer leur pensionnat ouvert à Lyon en 1801, l ‘année suivante, sur l’intervention de Fouché ; il comptait déjà 127 élèves 568 .

L’enseignement élémentaire avait aussi souffert de la crise révolutionnaire. En 1803, une vingtaine de Frères des Ecoles Chrétiennes qui dirigeaient dix écoles à Lyon demandèrent à l’archevêque d’intervenir auprès du pape et du gouvernement pour fixer le chef-lieu de l’Institut à Lyon. En 1804, les Frères échappèrent au décret qui dispersait les congrégations non autorisées et le cardinal les aida à installer leur maison mère de même que leur noviciat et en 1808, il fit reconnaître leur institut par un décret impérial qui introduisait les Frères des Ecoles chrétiennes dans l’université 569 . Ces derniers tenaient non seulement des écoles mais aussi des ateliers d’apprentissage : en 1814, une centaine de frères, dans la Loire et dans le Rhône, instruisaient plus de 3600 élèves 570 . Le cardinal accorda aussi son appui et sa protection aux Sœurs de Saint-Charles dont le prêtre Charles Démia avait établi à Lyon la première communauté de maîtresses d’école, en 1680. En 1802, le maire de Lyon leur avait proposé de reprendre leurs fonctions. Puis, en novembre 1804, les religieuses furent présentées par le cardinal Fesch, sous les auspices du vicaire général Jauffret, au pape Pie VII, de passage à Lyon. En 1806, l’association des dames charitables, dite de Saint-Charles était autorisée dans le diocèse de Lyon et l’année suivante, la mère de l’empereur, sœur du cardinal Fesch, accordait à la Supérieure le couvent des Annonciades, dans la Montée des Carmélites à la Croix-Rousse, qui abrita 77 religieuses en 1813 571 . Le cardinal leur accorda aussi les jardins attenant aux bâtiments. Les sœurs de Saint-Charles, hospitalières et institutrices, ouvrirent plusieurs écoles à Lyon et une à Saint-Etienne. Dans les deux villes, le conseil municipal fournissait le salaire de ces enseignantes et des enseignants, les Frères des Ecoles chrétiennes 572 . Pour parfaire la rechristianisation de son diocèse, le cardinal Fesch envisagea aussi une institution de prêtres missionnaires diocésains. Pour cela, il acheta une partie de l’ancienne chartreuse des Lys, près de l’église Saint-Bruno à la Croix-Rousse, où l’abbé Rauzan de Bordeaux vint diriger les premiers missionnaires en 1807. Ces Missionnaires de France, comme les appelait le cardinal, prêchèrent plusieurs missions dans le diocèse, en particulier à Lyon et assurèrent le service paroissial de Saint-Bruno. Mais le décret de Napoléon du 26 décembre 1809 dispersa les maisons de missions et le cardinal Fesch essaya de sauver ses missionnaires en accueillant certains d’entre eux, dont l’abbé Rauzan 573 dans sa “maison” du grand aumônier à Paris et en laissant les autres à Saint-Bruno à titre de vicaires. Le cardinal qui avait acheté différentes parties de l’ancienne chartreuse, dont la Maison Carrée, vint s’y installer, de retour du concile de Paris, au cours de l’été 1811, accompagné de son secrétaire, le jeune abbé de Bonald 574 . Exilé à Rome, le cardinal continua à s’occuper, à partir de la fin de 1814, de sa fondation des Chartreux, en écrivant à ce sujet, à son vicaire général, l’abbé Bochard qui, avec l’aide du directeur du grand séminaire, l’abbé de la Croix, prépara le redémarrage de l’œuvre 575 .

L’archevêque de Lyon prit donc des décisions importantes en vue de la restauration religieuse de son diocèse, et, on peut en mesurer les effets en examinant la situation du clergé sous le premier empire : le diocèse compta, de 1803 à 1815, 340 nouveaux prêtres, ce qui est nettement supérieur aux résultats obtenus dans les autres diocèses. En effet, dans le diocèse de Cambrai, Mgr Belmas n’ordonna, au cours de la même période que 61 prêtres et dans le diocèse de Quimper, il n’y eut, de 1803 à 1810 que 65 ordinations 576 . Dans le diocèse de Lyon, comme ailleurs, le manque de prêtres était criant puisque le 1er juin 1805, le cardinal écrivait à M. Emery qu’ “il avait un déficit de 250 prêtres alors que 60 autres mouraient chaque année 577 ”. De plus, les prêtres qui attendaient leur affectation avaient une moyenne d’âge élevée puisqu’en 1805, les trois quarts des ecclésiastiques du Rhône avaient plus de quarante-cinq ans 578 .

Malgré les efforts du cardinal et de son vicaire général Courbon pour réconcilier les constitutionnels et les réfractaires, des ferments de désunion se sont maintenus dans le clergé, en particulier à Saint-Etienne où des prêtres ont été les derniers du diocèse à signer la formule d’adhésion au concordat, en janvier 1803, et où l’abbé Cholleton, le nouveau curé de la Grande église, eut des relations difficiles avec ses paroissiens 579 . De plus, il demeura un noyau de prêtres opposés au concordat et jansénistes. Jusqu’à la fin de la Restauration, des prêtres de la “petite Eglise” 580 et des prêtres jansénistes “illuministes” 581 posèrent problème à l’administration diocésaine 582 .

En tout cas, l’action de Fesch et de ses vicaires généraux, précédée des missions de Linsolas, avait été efficace. Ces dernières avaient non seulement porté leurs fruits grâce au zèle de nombreux prêtres mais aussi grâce à des laïcs, chefs de villages, catéchistes, jeunes filles qu’ils avaient regroupées en association, dès avant la Révolution. Tous, en particulier les membres de la bourgeoisie lyonnaise touchés par la répression de 1793, vont jouer un rôle majeur dans le renouveau du catholicisme au début du XIXe siècle.

Notes
551.

J. LEFLON, “Jacques Linsolas”, in Encyclopédie Catholicisme, T. 30, 1973, col. 814.

552.

Jacques GADILLE (dir.), Histoire des diocèses de France. Le diocèse de Lyon …, p. 203. Une de ces associées, Claudine Thévenet, qui assista ses deux frères aînés jusqu’à leur exécution en 1793, joua, on le verra, par la suite, un rôle important comme fondatrice de providence et de congrégation.

553.

Ibid., pp. 201-202.

554.

J. LEFLON, “Jacques Linsolas”, in Encyclopédie Catholicisme … , col. 814.

555.

Le Conseil qui dirigeait les missions comprit quatre vicaires généraux : outre l’abbé Linsolas, un ancien Jésuite, le père Desprès, l’ancien supérieur lyonnais de la Congrégation de Saint-Lazare, Jacques Daudet et un chanoine de Besançon, l’abbé Huot de Villers. En dehors de ces derniers qui résidaient à Lyon, il y avait trois vicaires généraux forains chargés d’un arrondissement (Charles LEDRÉ, Les missions de l’abbé Linsolas …, pp. 82, 83, 132).

556.

Charles LEDRÉ, Les misions de l’abbé Linsolas …, p. 185

557.

Jacques GADILLE (dir.), Le diocèse de Lyon …, p. 204

558.

Charles LEDRÉ, Les missions de l’abbé Linsolas …, p. 185. Mgr d’Aviau et Mgr Galart, évêque du Puy, avaient procédé à d’autres ordinations de séminaristes lyonnais à Saint-Maurice en Valais, en Suisse.

Le séminaire de la Révolution demeura dans la maison de la Providence jusqu’en 1805

559.

Ibid., pp. 96-97. La mission de Montbrison est celle qui avait le plus de prêtres après la métropole (Lyon).

560.

Linsolas fut mieux reçu en montagne qu’en plaine. A Lyon, il y avait de nombreux foyers de vie catholique très active ; après le 18 Fructidor (septembre 1797), le culte nocturne fut célébré activement. (Charles LEDRÉ, Les missions de l’abbé Linsolas …, pp. 361-368).

561.

A l’issue du coup d’état de Fructidor qui relança la persécution contre les prêtres, les missionnaires de Linsolas furent moins facilement arrêtés que les prêtres constitutionnels (Jacques GADILLE, Le diocèse de Lyon …, p. 207).

562.

Linsolas fut arrêté par Fouché le 8 septembre 1801, peu avant l’arrivée du nouvel archevêque, Mgr Fesch. Refusant de renoncer à son titre de vicaire général, il fut emprisonné et ne rentra en France qu’à la Restauration. (J. LEFLON, “Jacques Linsolas”, in Encyclopédie Catholicisme …, 1973, col. 815).

563.

Jacques GADILLE, Le diocèse de Lyon …, p. 208.

564.

Ibid., p. 214.

565.

Idem, pp. 212 et 214.

566.

Article de Louis TRÉNARD concernant l’abbé Bochard, in Xavier de MONTCLOS (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, T. 6, Le Lyonnais …, p. 61.

567.

Jacques GADILLE, Le diocèse de Lyon …, p. 211 et article de Xavier de Montclos concernant Philibert Gardette dans le dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, T. 6, Le Lyonnais …, p. 196. L’abbé Gardette fut supérieur du grand séminaire de 1812 à 1841 et y maintint les traditions sulpiciennes si bien que lorsque les sulpiciens revinrent à Lyon en 1824, il fut agréé à la société. Parmi les 2000 prêtres qui furent formés sous sa direction, il y eut Jean-Marie Vianney.

568.

Joseph BURNICHON, La compagnie de Jésus en France T. 1, …p. 15.

569.

Si, en 1803, les Frères étaient tolérés comme instituteurs individuels, en 1808, à cause du manque de personnel et d’argent et par opportunisme, Napoléon introduisit leur institut dans l’université (LouisTRÉNARD, Lyon de l’Encyclopédie au préromantisme. Thèse pour le doctorat ès Lettres – Université de Lyon – 1958, tome second, [pp.660-674] ).

570.

Ibid., p. 673.

571.

Marie GRANGE, “Congrégation des sœurs de Saint-Charles de Lyon depuis 1680”, Bulletin de la Diana, T. 54, 1995, p. 639.

572.

Sarah A. CURTIS, L’enseignement au temps des congrégations – Le diocèse de Lyon (1801-1905) …, p. 35.

573.

Le cardinal fit nommer l’abbé Rauzan chapelain de l’empereur et ce dernier poursuivra, par la suite, à partir de Paris, avec ses anciens confrères, l’action des missionnaires de France tout au long de la Restauration. Leurs successeurs formeront à Lyon, nous le verrons, une société nouvelle en 1816. (A.M. ODIN, Les Chartreux de Lyon, Audin, 1937, 291 p. [pp. 48-54] ).

574.

A.M. ODIN, Les Chartreux de Lyon …, p. 52. L’abbé de Bonald occupa au second étage une chambre d’angle, qu’il eut le désir de revoir trente ans après, lorsqu’il fut devenu à son tour archevêque de Lyon.

575.

Ibid., p. 54.

576.

Pierre SOUMILLE, La vie religieuse dans le Rhône – Le rétablissement du culte – L’état des paroisses – 1802-1805, D.E.S., 1948, 441 p. (p. 410). Le grand nombre des ordinations ,les premières années, s’explique par le travail spirituel effectué auparavant par les missionnaires de Linsolas. Rappelons à ce sujet que, grâce à Linsolas, 40 séminaristes étaient réunis en 1801 à la maison de la Providence. Ce nombre augmenta fortement après l’arrivée du cardinal Fesch puisqu’il y avait près de 300 séminaristes, place Croix-Paquet en 1812, pour 48 ordinations cette année-là. (Jean SOULCIÉ, La formation des clercs au séminaire Saint-Irénée de Lyon de 1659 à 1905. Thèse de doctorat, T. II, 1955, p. 188) .

577.

Jacques GADILLE, Le diocèse de Lyon …, p. 211.

578.

Pierre SOUMILLE, La vie religieuse dans le Rhône – 1802-1805 …, p. 408.

579.

Olivier MARTIN, Un catholicisme urbain au XIX e siècle : Saint-Etienne de 1801 à 1914, Mémoire de Maîtrise, 2000, Université Jean Monnet, Saint-Etienne, 178 p. (pp. 51-54).

580.

La diffusion des principes jansénistes à Lyon à la fin du XVIIIe siècle s’explique à la fois par l’action des prêtres oratoriens, hostiles aux Jésuites et par les complaisances de l’archevêque de Lyon, Mgr de Montazet, prédécesseur de Mgr de Marbeuf, à l’égard du jansénisme. Une vingtaine de prêtres de Lyon, qui s’étaient opposés au concordat, formèrent la “petite Eglise” : ils renoncèrent à solliciter des lettres de communion et exercèrent leurs fonction dans le secret des oratoires privés (Camille LATREILLE, La petite Eglise de Lyon, Lardanchet, 1911, 296 p. (pp. 7-96)). Dans le diocèse de Lyon, quelques prêtres et quelques milliers de fidèles jansénistes étaient aussi présents dans les cantons au sud-ouest de l’Ain, dans la plaine et les monts du Forez, à Roanne et à Saint-Etienne.

581.

La plupart des jansénistes du diocèse appartiennent à la forme millénariste du jansénisme, dite “convulsionnaire” ou “illuministe”. Ils voient dans l’avènement du monde moderne accéléré par la Révolution, une étape décisive de la marche vers la fin des temps. Pour eux, la Révolution est un aboutissement dans le déclin de l’Eglise catholique (J.P. CHANTIN,“ Le jansénisme contemporain à l’épreuve de la modernité : unprojet de société des “amis de la vérité” du Lyonnais au XIXe siècle”, in L. VAN YPERSELE et A.D. MARCELIS (dir.), Rêves de chrétienté – Réalités du monde – Imaginaires catholiques – Actes du colloque, Louvain-la-Neuve, 4-6 novembre 1999, Le Cerf, 2001, 444 p. (pp. 229-236).

582.

En 1803, le cardinal Fesch fit arrêter douze prêtres jansénistes (Benoît LAURENT, L’Eglise janséniste du Forez, 1942, 270 p. (pp. 58-72) ).