2. La place tenue par les laïcs et en particulier par la Congrégation

“Nul n’a mieux saisi, sans doute, le lien intime qui unit, dans la même dynamique sacrificielle, le martyre des prêtres et des fidèles lyonnais en l’an II et le renouveau catholique du premier XIXe siècle, que Pierre-Simon Ballanche 583 ”. Cette réflexion de Philippe Boutry souligne le tournant important que constitue pour la ville de Lyon la répression qu’elle a subie en 1793 et la perception aiguë qu’a eue le philosophe lyonnais des possibilités de renaissance pour ses habitants. Ballanche qui eut peur que son père fût guillotiné après le siège de 1793, pensait que Dieu envoyait des fléaux comme cette crise révolutionnaire mais qu’après la déchéance suivait la réhabilitation 584 . Cet écrivain, dont la doctrine est complexe, songeait à unir la tradition catholique et la théorie du progrès en essayant de “réconcilier les archéophiles et les néophiles 585 ”.La “Palingénesie sociale” qu’il a élaborée à partir de 1823, désigne une renaissance des êtres et des sociétés dans le sens du perfectionnement. Quand il emploie ce terme, il souligne la recherche de l’unité et de l'harmonie et propose aux catholiques l’alliance du “Credo” et de l’humanitarisme laïque 586 . La doctrine paraît particulièrement intéressante dans la perspective du renouveau du catholicisme lyonnais car elle suggère un rapprochement entre la société chrétienne et la société issue de la Révolution et par là, elle montre qu’elle a influencé les intellectuels chrétiens avec lesquels prendra consistance le catholicisme social 587  : nous pouvons penser ici à l’écrivain catholique lyonnais, fondateur des conférences de Saint-Vincent de Paul, Frédéric Ozanam, de même qu’au publiciste buchezien de Lyon, moins connu, Jérôme Morin. Tous deux vont essayer, nous le verrons, de réaliser le projet de Ballanche, en particulier au moment de la Révolution de février 1848, peu de temps après la mort de Ballanche, en juin 1847.

La « société chrétienne » qu’avait fondée Ballanche en 1804, réunissait des personnalités très diverses, reflétant l’éclectisme religieux des intellectuels lyonnais à la fin du XVIIIe siècle 588 . On y trouvait le libéral Camille Jourdan, qui, comme Ballanche, essayait de concilier l’esprit scientifique hérité des philosophes avec une intention religieuse et morale. Faisaient partie également de cette « société chrétienne » l’apologiste catholique Deplace, éditeur de Maistre, le physicien et philosophe André-Marie Ampère, ami de Ballanche, de même que l’agent de change Benoît Coste, cofondateur de la Congrégation des Jeunes Gens, de la Congrégation des Messieurs et de l’œuvre de la Propagation de la Foi 589 . Ce dernier illustre parfaitement cette bourgeoisie lyonnaise dont l’élite a été régénérée par les événements de 1793. Fils d’un négociant en soierie qui s’était réfugié en Suisse, fin 1793, pour échapper à l’échafaud, Benoît, après le retour de sa famille à Lyon en 1797, va avoir pour directeur de conscience l’abbé Ribière, qui est le secrétaire du conseil épiscopal présidé par Linsolas. Le jeune garçon assiste aux ordinations clandestines et sert la messe de Mgr d’Aviau, archevêque nommé de Vienne, qui loge sous un faux nom chez sa grand-mère 590 . Il ne faut donc pas s’étonner si le secret absolu exigé pour les missions de Linsolas va se retrouver dans la Congrégation mariale fondée à Lyon, en 1802, par sept jeunes gens 591 .

Le 18 juillet 1802, Benoît Coste et ses amis, qui avaient déjà remis en état l’église Saint-Bruno et y avaient réorganisé la procession de la Fête-Dieu, se retrouvèrent à l’oratoire tenu à Lyon par les Pères de la foi pour donner naissance à la Congrégation. Quatre jours auparavant, ils en avaient fixé le but : la gloire de Dieu, l’honneur de Marie, leur propre sanctification et celle du prochain ; la Congrégation de Lyon avait pour patronne la Saint Vierge et son immaculée conception 592 . Un Père de la Foi, le Père Roger, qui exerça son ministère à Lyon de 1802 à 1806, où il ouvrit un collège, avait été contacté par Benoît Coste et ses jeunes amis et il les aida à rédiger un règlement, inspiré de celui des congrégations mariales des collèges Jésuites, mais mettant l’accent sur l’action apostolique 593 . Deux autres congrégations 594 mariales de Jeunes Gens, celles de Bordeaux et de Paris, apparues le 2 février 1801, avaient précédé celle de Lyon. Celle de Paris eut comme fondateur un ancien jésuite, le Père Delpuits et comme initiateur, un Lyonnais, Régis Buisson. A cause des mesures prises à son encontre par Napoléon 595 , elle dut rentrer en sommeil de 1809 à 1814, avant de disparaître lors de la révolution de 1830, contrairement à celle de Lyon, car confondue avec la société secrète, royaliste, des Chevaliers de la foi et subissant les effets de la forte hostilité manifestée à l’égard des Jésuites 596 .

A la Congrégation des Jeunes Gens s’ajoutèrent d’autres congrégations suivant l’âge et le sexe des Lyonnais qui en faisaient partie. A vrai dire, la Congrégation des Demoiselles fut seulement restaurée par le Père Roger, le 8 décembre 1802, car Linsolas avait fondé dès 1788, on l’a vu, une société de jeunes filles chargées de visiter les malades, les prisonniers et de faire le catéchisme 597 . A la fin de l’année 1802, le Père Roger fonda la Congrégation de la Sainte Famille pour les hommes de plus de trente ans. Elle se recrutait par cooptation comme les deux autres congrégations, et son règlement insistait sur l’attention portée à la formation chrétienne des enfants par les pères de famille 598 . En janvier 1804, le Père Roger fonda également la Congrégation des Dames dont le but était similaire à celui des autres congrégations ; on demandait en particulier à leurs membres de mépriser les modes et les parures indécentes. La loi du secret était exigée pour toutes les congrégations de même que pour la Congrégation des ouvriers, créée également en 1804 et dont les membres faisaient partie auparavant de l’association charitable des Hospitaliers Veilleurs. Pendant la période impériale, seule la Congrégation des Demoiselles ne fut pas inquiétée mais grâce à une pratique efficace de la clandestinité, toutes les congrégations furent reconstituées facilement au début de la Restauration 599 .

La Congrégation est dirigée par un préfet, qui est nécessairement un laïc, élu pour un an et rééligible deux fois de suite comme ses assistants. Il y eut deux préfets de 1817 à 1848 par suite d’un dédoublement de la Congrégation des hommes, mais les liens entre les deux congrégations sont restés très étroits et elles ont eu le même directeur spirituel de même que de nombreuses réunions communes 600 . Les autres congrégations avaient moins d’autonomie : la Congrégation des ouvriers avait un préfet, mais ce dernier ne présidait le conseil de direction qu’en l’absence du directeur spirituel ecclésiastique. La Congrégation des Dames et celle des Demoiselles étaient prises en main par le directeur spirituel et cette dernière n’envoyait même pas de déléguées à la commission centrale des bonnes œuvres qui réunissait chaque mois les délégués des autres congrégations 601 . En 1832, la Congrégation des Jeunes gens regroupait 78 membres, et celle des Messieurs, 90. Dix ans plus tôt, le nombre total des hommes était de 150. Lorsque le Père Roger a remis en route la Congrégation des Demoiselles en décembre 1802, 50 jeunes filles étaient présentes. Quand aux membres de la Congrégation des Dames, leur nombre augmenta rapidement, passant de 30 en 1804 à 130 en 1807 602 . Mais tous ces chiffres ne peuvent suggérer toute l’importance accordée par les congréganistes à l’expression de leur foi : communions fréquentes, méditations, retraites sous la direction de leurs directeurs spirituels. Ils ne peuvent, non plus, donner une idée du nombre considérable d’œuvres mises en route par les diverses congrégations pour secourir spirituellement et matériellement les personnes dans la tradition ignatienne qui suppose un engagement dans la vie des hommes 603  : Benoît Coste, qui a joué un rôle majeur au sein de la Congrégation jusqu’en 1840, disait qu’“un véritable congréganiste peut être considéré comme une espèce de religieux, obligé par son état de rester au milieu du monde, mais qui n’en doit pas moins vivre toujours de la vie de foi 604 ”.

Les congréganistes ont d’abord rétabli des œuvres anciennes : à partir de 1803, les paroisses de Saint-Nizier, Saint-Pierre, Saint-François, puis les autres paroisses de Lyon eurent leur confrérie du Saint-Sacrement. Les curés acceptèrent les suggestions des congréganistes et ces confréries furent pour la Congrégation une abondante pépinière de nouveaux membres 605 . Les congréganistes ont fait renaître aussi la confrérie des Martyrs de Lyon qui organisait des récollections pour stimuler la charité de ses membres 606 . Les autres œuvres de la Congrégation se sont multipliées grâce au dynamisme des membres de ses sections. En dehors de la section du zèle qui devait viser l’accroissement du nombre des congréganistes, les autres sections de la Congrégation des Jeunes gens et de celle des Messieurs se préoccupaient de la formation religieuse et de la visite des pauvres, des malades et des prisonniers. La section des aumônes de la Congrégation des Jeunes gens prévoyait la visite des pauvres honteux par deux personnes, au moins une fois par semaine, en joignant une aide matérielle aux consolations de la religion. La section de charité des “Messieurs” venait aussi en aide à toutes les misères et visitait les condamnés à mort. Entre 1825 et 1840, les deux sections des Aumônes et de Charité se sont occupées chacune d’une quarantaine de familles représentant 200 personnes 607 . Les sections de l’instruction des “Jeunes Gens” et des “Messieurs” faisaient connaître les vérités de la religion grâce aux catéchismes. La Congrégation des “Messieurs” fonda dans les paroisses des catéchismes de persévérance transformés en Sociétés de Saint-Louis de Gonzague, sortes de petites congrégations où on était admis après avoir fait preuve d’assiduité et d’attention. Les membres de ces sociétés vont visiter les pauvres et font le catéchisme aux enfants de la paroisse. En 1840, huit sociétés fonctionnaient, fréquentées par plus de 400 adolescents 608 . Frédéric Ozanam, qui fit partie de la Congrégation des Jeunes Gens de décembre 1836 jusqu’à son mariage en 1841, a dirigé la Société de Saint-Louis de Gonzague, dans la paroisse Saint-Polycarpe avec zèle, et y a séduit par sa parole les jeunes gens qui l’écoutaient 609 . A partir de 1836, les “Messieurs“ ont fondé deux nouvelles sections, celle des “Mariages” et celle des “Vieillards”. La première formait le noyau de la société de Saint-François Régis, dirigée par un conseil de seize membres auquel Mgr de Pins avait confié la direction de cette œuvre, chargée de faciliter le mariage parmi ceux et celles qui vivaient hors de la société civile et religieuse 610 . Pour sa part, la section des “Vieillards” réunissait ces derniers dans plusieurs paroisses, pour leur donner une instruction religieuse régulière.

On dispose de peu d’informations concernant la Congrégation des Demoiselles reconstituée à la fin de 1802. La société des Charlottes, du nom de Charlotte Dupin qui faisait partie du groupe des demoiselles de Linsolas et qui avait œuvré dans les prisons, était une de ses filiales. Par la suite, les Charlottes qui continuèrent leur apostolat dans les prisons de femmes et qui n’avaient pas rejoint les religieuses de Saint-Joseph, s’intégrèrent à la Congrégation des Dames, reconstituée en 1817 611 . Les membres de cette dernière, qui avaient formé quatre sections, donnaient la priorité à la propagande des bons livres et jouèrent un rôle majeur dans l’ouverture des providences ou refuges pour les jeunes filles 612 . On recommandait aussi aux dames congréganistes d’inciter leurs maris à la fréquentation des sacrements ou du moins d’entretenir leurs bonnes dispositions à l’égard de la religion. Parmi les œuvres mises en route par la Congrégation, celle de la Propagation de la foi lui apporta la plus grande notoriété et lui permit d’élargir sa mission au monde entier. Les protagonistes de l’œuvre sont membres de la Congrégation au début des années 1820, au moment où les catholiques lyonnais sont sensibilisés au problème des missions : Benoît Coste, qui pensait qu’il fallait créer un seule œuvre centrale pour le financement des missions , était préfet de la Congrégation, en 1822, lorsque le conseil qu’il avait réuni ,fonda la Société de la Propagation de la Foi 613  ;quant à Pauline Jaricot, membre de la Congrégation des Demoiselles, qui fut informée par son frère Philéas, secrétaire de la section de charité des “Messieurs”, de l’urgence de l’aide à fournir aux missions étrangères 614 , elle eut l’idée, prise chez les Anabaptistes en Angleterre, de demander à ses associés 615 , organisées en dizaines, de verser un sou par semaine et la nouvelle association prendra en compte son système de collecte. Si les fondateurs de la Propagation de la Foi appartiennent à la Congrégation, il en est de même pour les membres du conseil central de l’œuvre, à Lyon, qui, dans la première moitié du XIXe siècle sont en même temps congréganistes. Tous appartiennent à l’élite de la société et la majorité d’entre eux, à l’image de l’ensemble des congréganistes, ont une origine nobiliaire comme Victor de Verna, premier président de l’œuvre de la Propagation de la Foi, ou font partie du monde du négoce et de l’industrie ; ainsi Didier Petit tient une manufacture d’étoffes pour ameublement et ornement d’église et André Terret, qui à sa mort en 1859, était président du conseil central de la Propagation de la Foi à Lyon, a été successivement fabricant de soieries puis à partir de 1839, directeur de la compagnie des forges de la Loire et de l’Ardèche 616 .

On comprend que des laïques catholiques aussi dynamiques aient pu avoir de bonnes relations avec l’Eglise de Lyon : même si Mgr de Pins a exigé au début que l’œuvre de la Propagation de la Foi lui verse une somme importante pour compenser, pensait-il, la diminution prévisible des ressources de ses séminaires 617 , les relations entre la Congrégation et l’administration diocésaine ont toujours été bonnes : l’archevêché nommait le directeur spirituel, qui était parfois vicaire général, comme l’abbé Cholleton, sous l’épiscopat de Mgr de Pins, et on communiquait à l’archevêché le nom du préfet. Mgr de Pins, puis Mgr de Bonald 618 ont prêté un salon de l’archevêché pour les assemblées annuelles de la Congrégation auxquelles ils assistaient fréquemment. Par ailleurs, certains prêtres devenaient membres honoraires de la Congrégation.

En dehors de la Propagation de la Foi, la Congrégation ne s’est pas implantée hors de la ville de Lyon, à l’exception toutefois de la deuxième ville du diocèse, Saint-Etienne où quelques membres de la Congrégation de Lyon, qui habitaient Saint-Etienne, ont essayé de constituer un groupe en 1804 et où les “Dames” et les “Demoiselles” de Lyon avaient une succursale. Une congrégation des “Hommes” et des “Jeunes gens” a fini par se constituer à la fin des années 1830, sous la direction de l’abbé Saint-Jean, curé de Notre-Dame, associée à celle de Lyon et dont les membres assistaient chaque année, en juillet, à leur fête anniversaire respective. La Congrégation de Saint-Etienne, qui avait créé une section à Saint-Chamond et qui réunissait une cinquantaine de membres au début des années 1840, a disparu après la révolution de février 1848 et ses membres ont rejoint plus tard ceux des conférences de Saint-Vincent-de-Paul 619 . En effet, depuis 1833 à Paris et depuis l’été 1836 à Lyon, une autre œuvre de charité inspirée en partie par de jeunes étudiants lyonnais, en particulier Frédéric Ozanam, a été créée : la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Celle –ci va apparaître comme une rivale 620 pour la Congrégation et être mal acceptée par ses membres de même que par une partie du clergé et par l’administrateur apostolique, Mgr de Pins 621 , dont il nous faut maintenant étudier l’action à la tête du diocèse.

Notes
583.

Philippe BOUTRY, “Une dynamique sacrificielle. Le catholicisme lyonnais du premier XIX e siècle”, in M. LAGREE (dir.), Chocs et ruptures en histoire religieuse – Fin XVIII e -XIX e siècles …, p. 159.

584.

Louis TRÉNARD, Lyon de l’Encyclopédie au Préromantisme, thèse pour le doctorat ès lettres, Université de Lyon, T. II, imprimerie Allier, Grenoble, 1958, 821 p. (p. 715).

585.

Ibid., p. 715. L’auteur cite l’ “Essai sur les institutions” de Ballanche, 1818, Œuvres, IV, p. 168.

586.

G. GENGEMBRE,“ Ballanche Pierre Simon (1776-1847)”, in Dictionnaire des écrivains de langue française, T. 1, p. 81.

587.

Ibid., p. 81.

588.

Jacques GADILLE, Le diocèse de Lyon …, p. 224. Dans cette société chrétienne, on philosophe sur le destin de l’homme et des civilisations. Les œuvres de Ballanche qui en sortiront, sont la première forme de ce que l’historien Joseph Buche a appelé “l’école mystique lyonnaise”, qui porte un cachet de christianisme et de romantisme (A. LATREILLE (dir.), Histoire de Lyon et du Lyonnais, T. II …, p.75).

589.

Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, T. 6, Le Lyonnais …, pp. 10-11-35-125-156.

590.

Ibid., pp. 125-126 (Article de Xavier de Montclos sur Benoît Coste).

591.

Ripoud, Jordan et Boni, qui deviendront prêtres, Dégrange, Lallemand, Journoud et Benoît Coste qui a 21 ans en 1802. [Antoine LESTRA, Histoire secrète de la Congrégation de Lyon – De la clandestinité à la fondation de la Propagation de la foi, Nouvelles éditions latines, 1967, 364 p. (p. 80)].

592.

Antoine LESTRA, Histoire secrète de la Congrégation de Lyon …, pp. 81-85.

593.

La société des Pères de la Foi avait été créée à Rome par le Père Paccanari, en 1799, pour pallier la suppression de la Compagnie de Jésus (Article de Xavier de Montclos sur le Père Roger, Dictionnaire du monde religieux, T. 6, pp. 374-375). Le cardinal Fesch prit pour confesseur le Père Roger qu’il confirma dans sa charge de Père de la Congrégation des jeunes gens et le Père Roger la lui fera bénir. (Antoine LESTRA, Histoire secrète de la Congrégation de Lyon …, p. 104).

594.

Les premières sociétés de jeunes gens connues sous le nom de Congrégation apparurent d’abord vers 1560, avec les élèves les plus pieux du Collège romain qui se plaçaient sous le patronage de la Sainte Vierge, puis dans les collèges des Jésuites (Antoine LESTRA, Histoire secrète de la Congrégation de Lyon …, p. 73).

595.

Elle avait favorisé la publication de la bulle pontificale excommuniant l’empereur. Pour ce faire, la Congrégation de Paris collabora étroitement avec celle de Lyon (Ibid., pp. 175-179).

596.

Gérard CHOLVY, Etre chrétien en France au XIX e siècle – 1790-1914, Le Seuil, 1997, 177 p. (p. 52).

597.

A. LESTRA affirme que Linsolas avait sans doute chargé le Père Roger de prendre en main la Congrégation des Demoiselles (Histoire secrète de la Congrégation de Lyon, p. 95).

598.

Ibid., p. 98

599.

Idem, pp. 118-120. En 1817, on distingua une Congrégation des jeunes gens, célibataires de moins de 33 ans et une Congrégation des Messieurs. Les deux congrégations ne recevaient pas d’hommes engagés dans les ordres (Règlements de la Congrégation de 1823, article 43, I 227, Archives de l’archevêché de Lyon).

600.

Auguste MAROTTE, Histoire de la Congrégation, 1945, pp. 1-4, (I 227, A.A. de Lyon)

601.

Antoine LESTRA, Histoire secrète de la Congrégation de Lyon …, pp. 95, 119, 121 et 122. Règlement de la petite congrégation (ou Congrégation des ouvriers) de l’Immaculée conception de la ville de Lyon fondée en 1817, pp. 17-21 (I 227, A.A. de Lyon)

602.

Antoine LESTRA, Histoire secrète de la Congrégation de Lyon …, p. 119. Jean-Claude BAUMONT, “Uneassociation de laïques catholiques : la Congrégation de Lyon – Aspects et limites de son action lyonnaise (1817-1840”), in Religion et politique. Les deux guerres mondiales. Histoire de Lyon et du sud-est. Mélanges offerts à M. le doyen André Latreille, Audin, 1972, 624 p. (p. 512).

603.

Si les congréganistes de Lyon comme ceux de Paris, soutiennent la royauté et combattent les idées révolutionnaires, ceux de Lyon sont les plus proches de la spiritualité ignatienne en s ‘engageant activement dans l’apostolat pour le salut des âmes, alors que la Congrégation de Paris a surtout des buts spirituels. ( pour la Congrégation de Paris, voir Geoffroy de GRANDMAISON, La Congrégation (1801-1830), Paris, 1889)

604.

J.C. BAUMONT, “Une association de laïques catholiques : la Congrégation de Lyon”, p. 514.

605.

A. LESTRA, Histoire secrète de la Congrégation de Lyon …, p. 116.

606.

Jacques GADILLE, Le diocèse de Lyon …, p. 219.

607.

A. LESTRA, Histoire secrète de la Congrégation de Lyon …, pp.89, 117 et 275. J.C. BAUMONT,“ Uneassociation de laïques catholiques : la Congrégation de Lyon”, p. 520. Cette pratique de la visite des familles pauvres existe aussi dans la Congrégation des Dames et celle des Demoiselles.

608.

J.C. BAUMONT …, p. 517.

609.

Ibid., pp. 530-531.

610.

Idem, p. 518.La société de Saint-François Régis avait été créée en 1826, à Paris, par le congréganiste Jules Gossin ; elle procurait sans frais les documents nécessaires pour le mariage des pauvres, en particulier des ouvriers, et pour la légitimation de leurs enfants. De 1837 à 1849, elle a réussi à faire sanctionner plus de 4 000 mariages et à faire légitimer 1 800 enfants (A.M. de Lyon, 744WP076). Les “Messieurs” avaient aussi une section de l’Education qui s’occupait de l’apprentissage des garçons (A. LESTRA …, p. 276).

611.

Janice FARNHAM, Alternative childhood : Girls providences in nineteenth century Lyon (1800-1850), dissertation, Catholic University of America, Washington, 1989, 293 p. (pp. 74-75)

612.

A. LESTRA, Histoire secrète de la Congrégation de Lyon …, pp. 120-124. Nous aurons l’occasion d’évoquer le rôle de la Congrégation des Dames concernant les providences de filles dans le chapitre 8 consacré à l’encadrement du travail des jeunes gens par l’Eglise.

613.

X. de Montclos, “ Benoît Coste”, in Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, T.6 , le Lyonnais , p. 127

614.

Les besoins du séminaire des missions étrangères à Paris étaient transmis à Lyon à la fois par un de ses séminaristes, Rondot, qui était membre de la Congrégation de Lyon et par Philéas Jaricot, qui était séminariste à Saint-Sulpice (Robert ROUQUETTE, “Pauline Jaricot et les Messieurs de Lyon”, Etudes, avril-mai-juin 1962, pp. 3-22).

615.

Pauline Jaricot avait fondé en 1817 une association de “Réparatrices du Cœur de Jésus méconnu et méprisé” dont les membres furent les premières à souscrire en faveur des missions étrangères. (A. LESTRA, Histoire secrète de la Congrégation de Lyon …, pp. 293-305)

616.

Richard DREVET, Laïques de France et missions catholiques au XIX e siècle : l’œuvre de la Propagation de la Foi, origines et développement lyonnais (1822-1922), thèse, Lyon 2, 2003, 626 p. (pp. 203-230)

617.

Finalement, il fut décidé d’accorder aux évêques qui en feraient la demande la somme de 1500 F par sujet embarqué pour l’étranger. (Richard DREVET, L’œuvre de la Propagation de la Foi …, p. 319)

618.

En 1860, Mgr de Bonald s’est démarqué un peu du zèle intempestif des congréganistes en faveur du maintien du pouvoir temporel du pape, en interdisant la confrérie de Saint-Pierre. Mais l’archevêque a été un fidèle soutien de l’œuvre de la Propagation de la Foi (Richard DREVET, L’œuvre de la Propagation de la Foi …, pp. 241 et 320-321). De plus, jusqu’à la fin de son archiépiscopat, il n’a cessé de donner des marques d’estime et d’affection au négociant-banquier Prosper Dugas, devenu préfet de la Congrégation en 1840. (L et P.J. DUGAS, Prosper Dugas. Vie et souvenirs, Oudin, 1878, 203 p., [p. 151]).

619.

Benoît COSTE, Histoire de la Congrégation (1802-1840), Rédaction imprimée à partir de son manuscrit, 297 p. (pp. 271-274), Œuvres Pontificales Missionnaires, Lyon.

620.

Le rédacteur des mémoires historiques de la Congrégation pour la période 1840-1855 (I 227, A.A. de Lyon, p. 23) s’interrogea en 1851 sur une éventuelle remise en cause du mot de Congrégation et sur l’utilité du secret et se demanda s’il n’était pas “plus politique de marcher désormais tête levée comme le faisait avec succès depuis plusieurs années la Société de Saint-Vincent-de-Paul”.

621.

Mgr de Pins laissa seulement échapper une parole de bienveillance dans une conversation particulière, à l’égard de la Société de Saint-Vincent-de-Paul et le soutien épiscopal ne s’affirma qu’avec l’arrivée de Mgr de Bonald, en juillet 1840. (Bruno DUMONS,“ Elites catholiques et engagement social – Frédéric Ozanam et lespremières conférences Saint-Vincent de Paul à Lyon (1836-1840)”, in Isabelle CHAREIRE(dir.), Frédéric Ozanam, Actes du Colloque des 4 et 5 décembre 1998à Lyon, Bayard, 2001, pp. 25-50 [p. 34]).