3. L’essor des congrégations masculines et féminines

De nombreuses congrégations ont été créées en France au XIXe siècle et les 130 000 congréganistes de 1880 étaient dix fois plus nombreux que ceux de 1808 715 . Une partie de cette croissance est due au retour des ordres religieux anciens comme ceux des Jésuites et des Dominicains pour les hommes ou des Clarisses et des Ursulines pour les femmes, dont les membres prononcent des vœux solennels. Mais cette croissance est due surtout à la multiplication des congrégations à supérieur(e) général(e) 716 , se consacrant souvent à l’enseignement et tout particulièrement des congrégations féminines dont l’essor a été exceptionnel. Les congrégations à supérieur(e) général(e) se sont développées parce qu’elles étaient utiles socialement et parce qu’elles correspondaient au modèle centralisateur qui prévalut dans la société politique. Toute la société était demandeuse : l’Assistance publique introduisit systématiquement les congrégations dans les hôpitaux et les hospices ; l’alphabétisation des enfants a concerné toutes les classes de la société et les congrégations prirent également en charge les institutions d’enfermement comme les providences ou refuges, qui proliférèrent au XIX e siècle 717 . Le mouvement congréganiste s’est manifesté particulièrement dans le diocèse de Lyon avec des fondations et des innovations importantes.

Napoléon 1er , comme les gouvernements révolutionnaires précédents, maintint la suppression des congrégations, mais il dut tenir compte de la désorganisation de l’assistance et de l’enseignement dont seules, s’occupaient les congrégations sous l’Ancien régime et il fit preuve, donc, de tolérance vis à vis de certaines congrégations religieuses féminines. De plus, le diocèse de Lyon bénéficiait de la présence de son oncle, le cardinal Fesch, qui, nous l’avons vu, facilita la réinstallation des Frères des Ecoles chrétiennes et des religieuses Saint-Charles. Comme la législation leur a été souvent hostile 718 , les congrégations masculines se sont surtout développées sous des régimes qui leur étaient favorables, la Restauration et la période de l’Empire autoritaire. Il n’en a pas été de même pour les congrégations féminines qui ont déjà bénéficié de la loi de 1825 qui accordait à toutes la reconnaissance légale, puis de la loi Falloux qui suscita une forte demande d’institutrices, et du décret du 31 janvier 1852 qui permettait l’autorisation des congrégations fondées depuis 1825 et reconnaissait sans difficulté celle qui se livraient à une activité utile à la société 719 .

On peut distinguer trois périodes dans la dynamique congréganiste du diocèse jusqu’en 1870 : une période de reconstitution des anciennes congrégations 720 sous le premier Empire, une période de fondation de nouvelles congrégations sous la Restauration et la monarchie de Juillet et une période d’accueil de congrégations fondées hors du diocèse, surtout à partir des années 1860. Avant 1840, il y eut 20 fondations pour 8 accueils de congrégations et à partir de 1860, seulement 9 fondations pour 14 accueils 721 . Au début des années 1860, le nombre de religieux et de religieuses dans le diocèse est parmi les plus élevés de France : plus de 70 pour 10 000 femmes catholiques et plus de 15 pour 10 000 hommes catholiques alors que les moyennes nationales sont de 49,4 pour les femmes et de 9,8 pour les hommes 722 . La lettre circulaire de Mgr de Bonald du 2 juillet 1860, adressée à son clergé et concernant la pétition Dupin qui se plaignait des congrégations et associations religieuses, confirme la richesse du diocèse en congrégations religieuses : il énumère une centaine de communautés religieuses dont 15 ont leur supérieur(e) général(e) à Lyon et qui se consacrent pour la plupart à l’assistance et à l’enseignement 723 .

Même s’ils n’ont pas obtenu d’autorisation, les Jésuites ont tout de même eu dans le diocèse une influence discrète mais efficace. On a déjà évoqué leur influence sur la bourgeoisie catholique lyonnaise au sein de la Congrégation. Les Jésuites sont peu nombreux, moins de 800 en France en 1844 724 , répartis dans 55 maisons, mais leur apostolat a été marquant dans le diocèse comme prédicateurs et confesseurs, d’autant plus que Mgr de Bonald leur était très favorable, comme on a déjà pu le constater lorsqu’il était évêque du Puy. Ce dernier les a encouragés à s’installer à Fourvière en 1841 où ils furent attachés au sanctuaire et ils y fondèrent un scolasticat en 1858. Par ailleurs, les Jésuites favorisèrent le développement de plusieurs œuvres à Lyon dont celle du Calvaire de Madame Garnier au service des cancéreuses et en 1851, ils ouvrirent près de Villefranche le collège de Mongré 725 . Parmi les ordres religieux anciens, il faut signaler aussi les Capucins revenus à Lyon en 1833, présentés par leurs adversaires comme les hommes à tout faire des Jésuites. Etablis dans le quartier des Brotteaux où ils étaient les gardiens de la chapelle du monument dédié à la mémoire des victimes du siège de Lyon, ils donnèrent partout des missions et contribuèrent à faire pénétrer l’esprit franciscain qui a marqué Frédéric Ozanam de même que Camille Rambaud. Ce dernier, qui fut admis dans le tiers ordre franciscain 726 , fut à l’origine de la venue des Dominicains à Lyon, lesquels furent chargés du collège d’Oullins et cultivaient comme les Capucins, l’esprit de pauvreté et de dévouement aux œuvres sociales 727 . On peut noter également l’installation à Lyon en 1860 des Carmes Dechaux, prédicateurs et confesseurs. Les quelques autres congrégations d’hommes installées dans le diocèse exercèrent surtout leur activité dans le domaine de l’assistance, comme les Frères hospitaliers de Saint-Jean de Dieu, installés en 1824 au sud de Lyon 728 , ou de l’éducation.

Les congrégations mixtes unissant une branche féminine et une branche masculine sont, comme dans le reste de la France, peu nombreuses. Si les Lazaristes, adonnés aux missions, ne sont revenus à Lyon qu’en 1861, à la demande de Mgr de Bonald 729 , les Filles de la Charité, autorisées par Bonaparte dès décembre 1800, n’eurent plus qu’à reprendre leur costume religieux, car elles avaient été réintégrées à titre civil dans leurs établissements de charité, par la municipalité. Depuis 1795, les religieuses faisaient fonctionner à nouveau les marmites, avec distribution, entre autres, de soupe aux indigents 730 . Comme les deux autres congrégations majeures du diocèse, les religieuses Saint-Charles et Saint-Joseph, les filles de la charité exercent un apostolat polyvalent : si elles ne tiennent que quelques écoles, elles dirigent surtout, à Lyon, des providences et des orphelinats, assurent le bureau de bienfaisance des paroisses, desservent les hôpitaux de Saint-Luc et de Saint-Joseph 731 . Pour ce qui est des deux autres congrégations mixtes, on trouve les religieux et les religieuses du Prado qui ont collaboré avec le Père Chevrier et qui ont encadré une providence originale qu’on aura l’occasion d’évoquer ; on trouve enfin les frères et les sœurs Maristes de la Société de Marie, fondée par Jean-Claude Colin. Ce dernier a créé la congrégation des sœurs Maristes en 1817, en collaboration avec Jeanne-Marie Chavain, originaire de Coutouvre dans la Loire. Le Père Colin voulait, à Lyon, un couvent de sœurs Maristes pour servir de lieu de réunion au tiers ordre féminin dont il s’occupait. Les sœurs Maristes dirigèrent un petit pensionnat à la Croix-Rousse jusqu’en 1856 732 .

Les congrégations religieuses féminines, plus nombreuses 733 , sont, à Lyon, plus concentrées encore que celles des hommes, à Fourvière ou à la Croix-Rousse et ont des activités plus diversifiées. Les congrégations contemplatives occupent une place assez importante : aux trois congrégations reconstituées en 1805 et 1806, celles des Carmélites, des Clarisses et de la Visitation, se sont ajoutées 5 autres congrégations, dont celle de Notre-Dame de la Retraite du Cénacle née à La Louvesc et qui essaima à Lyon en 1841 sous l’impulsion de Madame Perrin, sœur de Pauline Jaricot 734 . Ces nouvelles congrégations manifestaient les courants spirituels caractéristiques du XIXe siècle, donnant la priorité à la découverte de Jésus-Christ avec le culte du Sacré-Cœur, l’adoration eucharistique et aussi le culte marial. A cet égard, Pierre-Julien Eymard, auquel le Père Colin avait confié la direction du tiers ordre de Marie, branche séculière de la Société de Marie, joua un rôle important dans la diffusion de ce type de spiritualité à Lyon. Ce dernier, en tant que visiteur de la Société de Marie, avait connu à Paris les œuvres eucharistiques nouvelles et une des membres de son association du Tiers ordre fit connaître au cardinal de Bonald l’existence, à Paris, de la Société de l’Adoration réparatrice. Comme il privilégiait la dévotion au Saint-Sacrement, l’archevêque demanda au Père Eymard de le documenter sur cette œuvre, dont la fondatrice était Mère Dubouché et qui vint à Lyon en janvier 1851 pour louer une maison place Saint-Jean. Ainsi, le 24 janvier 1851, Mgr de Bonald donna son accord pour la fondation de la congrégation de l’Adoration réparatrice, dont la chapelle devint un centre d’adoration pour les fidèles du quartier 735 .

Même si les adultes ne sont pas négligés avec, par exemple, en 1835, la création de la congrégation de Notre-Dame-de-Bon-Secours de Lyon pour l’assistance gratuite des malades à domicile 736 , la plupart des congrégations créées jusqu’à la fin du second Empire donnent la priorité à l’assistance et à l’éducation des enfants et des adolescents. Parmi les providences et les refuges qui se multiplièrent sous la Restauration et la Monarchie de juillet, plusieurs donnèrent naissance à des congrégations ou se tournèrent vers des congrégations existantes 737 , en particulier les religieuses Saint-Charles et surtout les religieuses Saint-Joseph.

Le cardinal Fesch facilita, on l’a vu à Lyon, la reconstitution de la congrégation des religieuses Saint-Charles. Le nombre de ces religieuses progressa rapidement car leurs supérieures admirent collectivement des religieuses venant d’ordres divers, désorganisés par la Révolution. Les religieuses Saint-Charles qui, avec 1 300 membres en 1861 738 se trouvaient au huitième rang national, étaient surtout des enseignantes mais elles s’occupaient également des pauvres et des malades dans les quartiers où elles avaient des écoles. Le cardinal de Bonald appréciait particulièrement le rôle qu’elles jouaient dans le monde ouvrier puisqu’il écrivait au ministre des cultes en 1846 :“nous devons la moralité de la classe industrielle aux sœurs de Saint-Charles. Leur zèle répand l’instruction parmi les jeunes ouvrières. C’est encore à ces sœurs que l’on doit l’amour du travail qu’elles inspirent à leurs élèves 739  ”. L’archevêque pouvait aussi compter sur l’apostolat des religieuses de Saint-Joseph, congrégation la plus importante du diocèse, avec 2 100 membres en 1861 740 . Pourtant, cette congrégation n’est devenue lyonnaise qu’en 1816, après que la supérieure de l’ancienne communauté de Monistrol, Mère Saint-Jean Fontbonne, eût transféré la maison mère, de Saint-Etienne, où elle avait été appelée par le cardinal Fesch en 1807, à Lyon 741 . En dehors de l’instruction des filles, les sœurs Saint-Joseph sont à la tête d’œuvres bien spécialisées, comme celle des providences ou comme la section des prisons dont les religieuses formeront, en 1841, avec l’autorisation de Mgr de Bonald, une nouvelle congrégation qui s’installa au Dorat, dans la Haute-Vienne 742 .

S’il est un domaine où les congrégations du diocèse ont obtenu des résultats remarquables, c’est celui de l’enseignement. En effet, en 1850, le Rhône et la Loire font partie des cinq départements comptant plus de la moitié de leurs élèves dans les écoles congréganistes, mais ils sont aussi les deux seuls départements parmi les cinq à avoir un taux de scolarisation de près de 75% 743 . Le nombre des instituteurs congréganistes a presque doublé entre 1840 et 1863 et la proportion de leurs élèves a atteint presque les trois-quarts en 1863 744 . Dans la Loire, l’Eglise éduque même 94% des filles en 1850. Dans ces conditions, il y a peu de paroisses qui n’ont pas une école congréganiste 745 . Mais pendant la période d’expansion scolaire, la demande d’enseignants congréganistes a dépassé l’offre, aussi les paroisses et les communes ont-elles dû adapter leur demande à leurs ressources et aux conditions exigées par les congrégations enseignantes. Moins la congrégation a de prestige, moins elle coûte : seuls, les villes et les gros bourgs peuvent recevoir les Frères des Ecoles chrétiennes qui s’établissent toujours par trois 746 . Les Frères Maristes se sont rendus 747 dans les paroisses qui ne pouvaient pas recevoir les Frères des Ecoles chrétiennes et les localités plus petites pouvaient compter sur les Clercs de Saint-Viateur 748 qui, se rendant individuellement dans les communes,étaient moins “chers”. On retrouvait également ce type de hiérarchie parmi les congrégations féminines enseignantes, même si les sœurs de Saint-Charles 749 et les sœurs de Saint-Joseph ont établi de nombreuses écoles dans les zones rurales. Une dizaine d’autres congrégations féminines étaient spécialisées dans l’enseignement, mais certaines constituaient en quelque sorte, l’échelon inférieur du système d’instruction congréganiste du diocèse de Lyon, comme ces Sœurs de l’Enfance, parcourant les hameaux du massif du Pilat, que nous avons évoquées ou les Sœurs de l’Enfant-Jésus de Claveisolles 750 , qui disposaient, dans les petites communes et les hameaux, de locaux souvent misérables. Il y eut quelques rivalités entre ces congrégations féminines, comme celles qui se produisirent entre les sœurs de l’Enfance et les sœurs de Saint-Joseph, mais l’Eglise du diocèse pouvait compter sur elles pour éduquer des futures mères et accroître ainsi la foi des générations futures 751 . Cela faisait partie des souhaits de Mgr de Bonald sur lequel nous allons nous interroger concernant les grandes orientations qu’il a données à l’administration de son diocèse.

Notes
715.

Denis PELLETIER, Les catholiques en France depuis 1815, La Découverte, 1997, 125 p. (p. 28)

716.

Leurs membres prononcent des vœux simples, le plus souvent de chasteté, d’obéissance et de pauvreté. Un décret de la Sacrée Congrégation des Evêques et Réguliers du 11 août 1889 a explicitement consacré l’expression “congrégation religieuse” dans le sens d’institut à vœux simples, mais, tout au long du XIXe siècle, le vocabulaire a été assez ondoyant. (Encyclopédie catholicisme, Le Touzey et Ané, 1952, T. 3, col. 9).

717.

Claude LANGLOIS, Le catholicisme au féminin. Les congrégations à supérieure générale au XIX e siècle, le Cerf, 1984, 776 p. (pp. 151, 211-213)

718.

L’hostilité gouvernementale à l’égard des congrégations masculines s’explique surtout par le fait qu’elles sont souvent indépendantes de l’autorité diocésaine et relèvent du Saint-Siège.

719.

Claude LANGLOIS, Le catholicisme au féminin …, pp. 628-630

720.

12 des 14 congrégations féminines existant dans le diocèse avant la Révolution furent reconstituées. (I. CARRON DE LA MORINAIS, Les congrégations religieuses féminines à Lyon : leur reconstitution ou leur installation de 1802 à 1878, Mémoire de maîtrise, Lyon, 1963, 123 p. (pp. 51-52)

721.

B. TRUCHET, Les congrégations dans la ville : leur patrimoine foncier et leurs fonctions à Lyon (1789-1901), Thèse, Lyon III, 1987, 756 p. (p. 389). A la fin des années 1860, il y avait environ 50 congrégations dans le diocèse dont 40 de femmes.

722.

Sarah A. CURTIS, L’enseignement au temps des congrégations. Le diocèse de Lyon (1801-1905) …, pp. 34 et 63

723.

Archives du diocèse de Saint-Etienne. En 1876, le diocèse de Lyon comptera 1 300 religieux et 4 673 religieuses dont 3 000 religieuses Saint-Joseph (E. BARATAY, La pratique religieuse dans le diocèse de Lyon de 1827 à 1908 … , p. 41)

724.

Michel LEROY, Le mythe jésuite …, p. 22.

725.

J. BURNICHON, La compagnie de Jésus en France …, T.2 , pp. 283-287, T.3, pp. 429-430.

726.

Jean- François SIX, Un prêtre. Antoine Chevrier. Fondateur du Prado, Le Seuil, 1965, 537 p. (pp. 148-156)

727.

J. GADILLE, Le diocèse de Lyon …, p. 247.

728.

Ibid., p. 223.

729.

B. TRUCHET, Les congrégations dans la ville …, p. 230.

730.

I. CARRON DE LA MORINAIS, Les congrégations religieuses féminines à Lyon …, p. 46.

731.

B. TRUCHET, Les congrégations dans la ville …, p. 171.

732.

Ibid., p. 212. La Société de Marie comprenait aussi des religieux qui partirent en mission en Océanie.

733.

On peut remarquer que parmi les 282 paroisses visitées par Mgr de Bonald, de 1841 à 1855, la grande majorité d’entre elles ont une communauté de religieuses. De petites villes comme Beaujeu ou comme Bourg-Argental, ont même pour la première, quatre communautés religieuses et, pour la deuxième, trois communautés. Pour les frères, il y a environ une communauté pour un peu moins de quatre paroisses. (A.A. de Lyon, I 127, I 128, I 129).

734.

B. TRUCHET, Les congrégations dans la ville …, p. 228.

735.

André GUITTON, Pierre-Julien Eymard, apôtre de l’Eucharistie, Médiaspaul, 1992, 383 p. (pp. 76-82). Mgr de Bonald encouragea aussi, en 1861, la fondation à Lyon d’une congrégation féminine missionnaire, celle de Notre-Dame des Missions (I. CARRON DE LA MORINAIS, Les congrégations religieuses féminines à Lyon …, p. 59).

736.

En 1834, quelques religieuses de l’Hôtel-Dieu, ne voulant plus être dépendantes du Comité des Hospices civils partirent fonder avec leur supérieur ecclésiastique, l’abbé Gabriel, une congrégation installée rue Bourbon, puis rue Sainte Hélène (I. CARRON DE LA MORINAIS, Les congrégations religieuses féminines à Lyon …, p. 57).

737.

Voir le chapitre 8. Plusieurs de ces congrégations comme celle de Saint-François d’Assise ou de la Sainte-Famille se reconvertirent par la suite dans l’enseignement à la suite des dommages subis par leurs providences en 1848.

738.

Claude LANGLOIS, Le catholicisme au féminin …, p. 332.

739.

Cité par Sarah A. CURTIS, L’enseignement au temps des congrégations …, p. 142.

740.

Claude LANGLOIS, Le catholicisme au féminin …, p. 332.

741.

B. TRUCHET,“ Jeanne Fontbonne (Mère Saint-Jean)”, in Dictionnaire du monde religieux, T. 6, Le Lyonnais …, p. 182.

742.

Charlotte Dupin, servante d ‘un prêtre de la paroisse d’Ainay, à Lyon, est à l’origine de cette congrégation. Elle fut incarcérée, ainsi que le prêtre, pendant la Terreur, en 1793. Une fois libérée, Charlotte voulut visiter les prisonniers et s’adjoignit d’autres femmes pour cet apostolat, appelées par la suite les Charlottes qui, en 1819, s’affilièrent à la congrégation Saint-Joseph (article de MARIE BERNARD BOOS concernant les Sœurs de Marie-Joseph, in Dictionnaire historique de l’éducation chrétienne d’expression française …, p. 430).

743.

Sarah A. CURTIS, L’enseignement au temps des congrégations …, p. 24. Les trois autres départements ayant plus de la moitié de leurs élèves dans les écoles congréganistes sont le Vaucluse, la Haute-Loire et les Côtes du Nord.

744.

La moyenne nationale en 1863 est de 22% pour les garçons et de 54% pour les filles. Dans le diocèse, à la même date, on trouve 64% des élèves garçons et 80% des élèves filles dans l’enseignement congréganiste. (Sarah A. CURTIS, L’enseignement au temps des congrégations …, pp. 40 et 62).

745.

Parmi les 115 paroisses visitées par le vicaire général Cattet en 1838 et 1839, les plus petites, souvent, n’avaient pas d’école mais avaient des projets de construction ou d’accueil de congréganistes. Par contre, moins de 1% des 282 paroisses visitées par Mgr de Bonald de 1841 à 1855 n’avaient pas d’écoles congréganistes. (A.A. de Lyon, I 125, I 127, I 128, I 129, I 131).

746.

Pratiquant, comme les autres congréganistes, la méthode simultanée, ils sont en rivalité, à Lyon, avec les instituteurs de la Société d’Instruction Primaire du Rhône, qui pratiquent la méthode mutuelle et dont les écoles sont subventionnées, comme celles des Frères par la municipalité. Les Frères des Ecoles chrétiennes, qui dirigent l’ensemble des écoles publiques de garçons du diocèse, ont fondé, au XIXe siècle, un institut agricole à Limonest, Vingt-cinq établissements dans le Rhône et une quarantaine dans la Loire. (Sarah A. CURTIS, L’enseignement au temps des congrégations …, pp. 35 et 55 et J. GADILLE, Le diocèse de Lyon …, p. 223).

747.

En 1830, les Frères Mariste occupaient 17 écoles et en 1848, 140 écoles. (André LANFREY, Une congrégation enseignante : les Frères Maristes de 1850 à 1904 …, pp. 8-10).

748.

Les Clercs de Saint-Viateur étaient présents dans une vingtaine de paroisses. On peut noter aussi la présence de la congrégation enseignante des Frères du Sacré-Cœur fondée par l’abbé Coindre à Lyon en 1821, dans quelques paroisses. (d’après les visites pastorales effectuées de 1838 à 1866).

749.

Comme les Frères des Ecoles chrétiennes, les sœurs de Saint-Charles sont très présentes à Lyon et à Saint-Etienne où les deux congrégations organisent également des classes d’adultes et où elles ont obtenu le contrat pour les écoles publiques. (Sarah A. CURTIS, L’enseignement au temps des congrégations …, pp. 35 et 49)

750.

Cette congrégation fondée en 1842 dans le Beaujolais par la lyonnaise Joséphine du SABLON a fusionné entre 1846 et 1858 avec les “Demoiselles de l’Instruction ” du Puy. Elle a fondé dans le diocèse entre 1842 et 1881 près de 80 établissements. (article de André LANFREY concernant les Sœurs du Monde Rural, in Dictionnaire historique de l’éducation chrétienne … , p. 641).

751.

Sarah A. CURTIS, L’enseignement au temps des congrégations …, pp. 20, 133-134.