1. Les fabriques lyonnaise et stéphanoise

La Fabrique est une organisation de l’industrie de la soie qui instaure des relations originales et parfois tendues entre ses membres d’autant plus qu’elle connaît des périodes successives de prospérité et de crise puisque la soie est une industrie de luxe. Implantée dans la région depuis le XVIe siècle, l’industrie de la soie a connu une nouvelle expansion après 1815 et elle est à l’origine d’une progression de la population : si on prend l’exemple de la commune de la Croix-Rousse, le principal fief du tissage de la soie, son chiffre de population a presque quintuplé entre 1801 et 1851 839 . La Fabrique, que ce soit à Lyon ou à Saint-Etienne, rassemblait beaucoup plus de travailleurs que les autres industries. A la fin de la monarchie de Juillet, la soierie rassemblait à Lyon et dans ses faubourgs 40 000 personnes dont 30 000 tisseurs appelés aussi canuts 840 . 11 000 personnes dispersées dans la Loire et dans le Rhône travaillaient aussi pour le compte de la Fabrique lyonnaise. La Fabrique de Saint-Etienne, qui n’avait pas la même ampleur que la Fabrique lyonnaise, mais dont elle était indépendante, comptait à la même époque, 30 000 ouvriers dont 23 000 à Saint-Etienne 841 . Jusqu’à la fin des années 1860, le nombre de personnes travaillant dans le cadre de la Fabrique et le nombre de métiers à tisser seront en forte augmentation, malgré les périodes de crise.

L’organisation de la Fabrique repose, à Lyon comme à Saint-Etienne, sur la division du travail entre le fabricant d’une part, et d’autre part, les chefs d’atelier et leurs compagnons qui travaillent pour plusieurs fabricants. Les quelques centaines de fabricants, à Lyon et à Saint-Etienne, limitent leur investissement aux magasins et aux bureaux situés dans le centre de la ville ; ils achètent à des négociants 842 la soie qu’ils font ensuite préparer à de petits industriels ou artisans, avant de la confier aux canuts ou aux passementiers afin que ces derniers la transforment en tissu ou en étoffe que les fabricants se chargent ensuite d’écouler sur les marchés français et étrangers 843 . Pour leur part, les ouvriers de la soie, chefs d’atelier et leurs compagnons, installés le plus souvent sur les collines de la ville et de plus en plus, comme on le verra, à la campagne, se chargent d’exécuter un travail pour lequel ils étaient rémunérés “à façon”, sur la base de tarifs dont le taux variait en fonction de la longueur de la pièce et de la qualité du travail.

Si les tisseurs représentent la majorité de la main d’œuvre, de nombreux autres métiers gravitent autour de la soierie avec une place importante occupée par les femmes : dévideuses et ovalistes qui préparent les fils dans les ateliers de moulinage ; dans l’atelier du canut, la metteuse en mains qui divise les paquets de soie ouvrée, l’ourdisseuse et la remetteuse qui préparent la chaîne, sans oublier le liseur de dessins et le monteur qui vient organiser le métier lorsqu’il s’agit d’un article nouveau 844 . Dans la région de Saint-Chamond, des fabricants de rubans, qui avaient subi durement la concurrence des fabricants de Saint-Etienne, transformèrent leurs locaux pour recevoir des métiers à tresser des lacets, à partir de la fin des années 1810. Mais, contrairement à la Fabrique de rubans, il s’agissait là d’un secteur précocement mécanisé et rassemblant en 1855, seulement 28 fabricants pour 8 000 métiers. Pour leur part, les établissements Benoît Oriol et Alamagny possédaient trois grandes usines à Saint-Chamond qui employaient 1 500 personnes 845 .

Même si les fabricants ont utilisé de plus en plus des soies étrangères, les besoins de la Fabrique ont entraîné, dans la première moitié du XIXe siècle, un grand développement de la sériciculture, surtout dans l’Ardèche et la Drôme et même au sud de la plaine du Forez 846 . Près des magnaneries, la filature et le moulinage ont pris une forme industrielle et certains fabricants sont devenus manufacturiers : ainsi, Claude Joseph Bonnet, dont l’activité originelle était le moulinage à Jujurieux, dans l’Ain, a réuni toutes les opérations de la soierie, la filature, le moulinage et le dévidage, avec le tissage à Lyon et à la campagne 847 .

La soierie lyonnaise était totalement urbaine à la fin de l’Ancien Régime mais l’essaimage des métiers à tisser a commencé dès le premier Empire car la ville n’avait pas assez de travailleurs, et, par la suite, parce que les fabricants voulaient utiliser une main d’œuvre rurale à meilleur marché. A partir des années 1830, la dispersion s’est accélérée et en 1840, la moitié des 57 000 métiers à tisser étaient situés hors de Lyon et ses faubourgs 848 . Lyon conservait les métiers Jacquard et se réservait les tissus façonnés et les plus coûteux, alors que la campagne s’emparait des tissus unis. Il en était de même pour la Fabrique stéphanoise où le bel article façonné était réservé aux ateliers urbains alors que le taffetas et le satin tout venant étaient réservés aux métiers ruraux. Toutefois, les rubaniers de Saint-Etienne étaient quatre fois plus nombreux en 1848 que ceux qui travaillaient hors de la ville, dans les vallées de l’Ondaine et du Gier et dans les cantons de Saint-Héand et de Saint-Genest-Malifaux 849 .

A l’ouest du département du Rhône, une autre région d’industrie textile regroupait les Fabriques de Tarare et de Thizy, spécialisées, la première, dans l’industrie des mousselines de coton, des broderies, des peluches de soie, et la seconde, dans le travail du coton et dans le tissage de la soie. En 1855, 75 fabricants de Tarare ont concouru à l’exposition universelle de Paris 850 . Le travail du coton était surtout la spécialité de la région roannaise même si le tissage de la soierie y est apparu au milieu des années 1830 autour de Charlieu et de Roanne. Le tissage du coton à domicile s’est maintenu, mais la plupart des ouvriers travaillaient à Roanne en atelier. L’industrie du coton roannaise a lancé deux nouveautés au cours des années 1850, la fabrication du “Vichy”, toile à carreaux avec des filés de couleur, et les premiers articles de bonneterie 851 . En 1861, on comptait à Roanne 4 000 des 6 000 ouvriers de l’industrie du coton de l’arrondissement 852 .

Pour comprendre les enjeux représentés par le monde du travail au sein de la Fabrique, il nous faut revenir sur le rôle et la place du fabricant et du chef d’atelier dans les deux grands centres de la soie de Lyon et de Saint-Etienne, où leurs relations étaient souvent difficiles. A Tarare, même si la population de la ville est passée de 7 000 à 14 000 habitants entre 1831 et 1851 à cause du développement de l’industrie de la soie, les ouvriers mousseliniers de la ville sont 10 fois moins nombreux que ceux qui travaillent sur tous les métiers répartis dans 300 communes de montagne, en particulier autour de Saint-Symphorien-en-Lay, qui emploie 3 600 ouvrières au tissage de la mousseline. De plus, comme la ville de Tarare manque d’eau l’été, les traitements du produit fini ne peuvent s’y poursuivre et les travailleurs, alors au chômage, vont travailler aux champs 853 . On ne trouvait donc pas, dans la Fabrique de Tarare, de relations aussi conflictuelles qu’à Lyon et Saint-Etienne entre les fabricants et les chefs d’atelier dont la rivalité se manifestait déjà sous l’Ancien Régime avec le terme de marchand-fabricant utilisé pour les premiers et de maître-fabricant pour les seconds 854 .

Au cours des années 1830, au moment où leurs relations ont conditionné l’histoire sociale et politique de Saint-Etienne et surtout de Lyon, une polémique s’est engagée dans les journaux lyonnais sur le rôle des fabricants : dans “Le Précurseur”, journal ouvert aux idées républicaines, on pouvait lire le 26 février 1833 que “dans la Fabrique de Lyon, le véritable industriel n’est pas le fabricant qui n’est qu’un capitaliste … ou un entrepositaire de crédit et de marchandise …, mais le chef d’atelier qui monte les métiers, loue les lieux de travail, engage et paie les ouvriers … 855 ”. Un correspondant du “Courrier de Lyon”, journal favorable à la bourgeoisie, rétorqua à cette attaque contre les fabricants en citant les mérites de MM. Bonnet et Rémond qui, grâce à leurs études ”sur les matières premières ont élevé la supériorité de notre fabrication en étoffes unies, au point de ravir à Florence les taffetas qui s’y faisaient ces derniers temps 856 ”. Pour sa part, Edouard Aynard, banquier et homme politique catholique libéral, souligne bien la spécificité du fabricant lyonnais qui “fournit la matière première, la création, l’indication ou le choix de l’art et court le risque commercial 857 ”. Le fabricant était bien créateur puisqu’il indiquait à l’artisan le dessin à exécuter dans le cas du façonné ou la couleur à la mode, dans le cas de l’uni. Mais, en fournissant la matière première, la soie, très onéreuse, il avait surtout des moyens financiers dont ne disposait pas le chef d’atelier. Ce dernier, sans contact direct avec la clientèle à laquelle il n’avait ni le droit, ni les moyens de vendre sa production, sans passer par l’intermédiaire du fabricant, dépendait entièrement de ses commandes 858 .

Le statut du chef d’atelier était ambigu : il n’était pas prolétaire, au sens marxiste du mot, puisque dans son espace de travail, il n’y avait ni usine, ni emploi généralisé de machines 859  ; il n’était que demi-entrepreneur puisque d’un côté, il vivait d’un travail salarié et d’un autre, il lui arrivait d’être à son tour employeur 860 . Il n’avait de contacts fréquents qu’avec le commis de barre de la Fabrique, sourcilleux quant au poids de la matière première employée 861 , prompt à déceler un défaut ou une tache et trompant souvent l’ouvrier pour servir les intérêts de son patron 862 . En définitive, les 15 000 tisseurs chefs d’atelier de Lyon et de Saint-Etienne représentent une population pauvre 863 , mais une main d’œuvre fortement alphabétisée puisqu’il lui faut savoir lire les feuilles d’ordre et les comptabilités 864 . C’est aussi un groupe social qui a sa fierté, sa dignité, une éthique et qui saura mettre en place, nous le verrons, ses propres organisations.

Pour sa part, le monde des fabricants, appelés aussi « soyeux”, qui s’était étoffé surtout sous la Restauration et regroupait, sous le second Empire, environ 400 maisons de Fabrique, à Lyon, et 200 fabricants rubaniers à Saint-Etienne, était assez hétérogène. Cette diversité était apparente au niveau du chiffre d’affaires et de la production. Les très grands fabricants, comme Heckel à Lyon, qui avait 1 200 métiers dans la ville en 1845 865 , n’étaient qu’une dizaine. Ces derniers, avec les grands fabricants qui occupaient entre 100 et 500 métiers, réalisaient les trois quarts du chiffre d’affaires de la Fabrique 866 . Certains fabricants vendaient des étoffes de soie en tout genre, mais d’autres se sont spécialisés, comme J. B. Martin pour les velours et peluches et Montessuy-Chomer pour les crêpes. Au cours du siècle, près de 200 fabricants se sont également spécialisés dans le vêtement liturgique 867 . Mais, il ne faut pas oublier de nombreuses petites maisons très éphémères.

Quand nous évoquerons, dans un des chapitres suivants, les catholiques du diocèse face au monde du travail, nous retrouverons cette opposition au sein de l’élite de la Fabrique entre les chefs d’atelier et les fabricants, mais cette fois par rapport à leurs relations avec l’Eglise du diocèse. Il nous faut, pour l’instant, décrire les activités du monde rural qui avaient souvent des liens avec la Fabrique.

Notes
839.

La Croix-Rousse avait moins de 6 000 habitants en 1801 et 28 000 habitants en 1851 (Yves LEQUIN, Les ouvriers de la région lyonnaise (1848-1914) - La formation de la classe ouvrière régionale, P.U. de Lyon, 1977, 573 p. (p. 27).

840.

Le Canut est celui qui use de la canne dont a été faite la canette qui est le tube placé dans la navette du métier (Bernard PLESSY et Louis CHALLET, La vie quotidienne des canuts, passementiers et moulinières au XIX e siècle, Hachette, 1988, 284 p. (p. 127).

841.

Yves LEQUIN, Les ouvriers de la région lyonnaise (1848-1914) - La formation de la classe ouvrière régionale … pp. 27-32. Fabricants lyonnais et stéphanois étaient présents parfois dans la même localité, comme à Bourg-Argental, petite ville au sud de la Loire où ils ont installé des usines : usines de rubanerie des stéphanois Colcombet et Berne, usines de moulinage et tissage des lyonnais Guty et Jarosson etc… (N. BATHIE, Bourg-Argental, un actif foyer économique au XIX e siècle, Mémoire de maîtrise, Jean Monnet, Saint-Etienne, 1991, 84 p. (pp. 24-34).

842.

Le négociant en soie comme Louis Guérin , à Lyon (1810-1872), est aussi souvent un banquier : il fait des avances aux producteurs, ouvre des crédits aux fabricants et reçoit des soies en consignation. Certains marchands de soie sont devenus également des industriels qui préparent la soie en devenant filateurs et mouliniers [Bernadette ANGLERAUD et Catherine PELLISSIER, Les dynasties lyonnaises – Des Morin-Pons aux Mérieux du XIX e siècle à nos jours, Perrin, 2003, 830 p. (p. 19)].

843.

Jean LORCIN, Economie et comportements sociaux et politiques – La région de Saint-Etienne de la grande dépression à la deuxième guerre mondiale. Thèse de doctorat d’Etat, 1988, T. 1, 224 p. (p. 82).

844.

B. PLESSY et L. CHALLET, La vie quotidienne des canuts …, p. 142.

845.

M. MARRONNE, L’industrie des tresses et lacets dans le canton de Saint-Chamond des origines à nos jours, Mémoire de maîtrise, Jean Monnet, Saint-Etienne, 1983, 142 p. (pp. 6-13) et Jean LORCIN, …La région de Saint-Etienne de la grande dépression à la deuxième guerre mondiale, T. 1 … , p. 127.

846.

Yves LEQUIN, Les ouvriers de la région lyonnaise – La formation de la classe ouvrière régionale …, pp. 33-34

847.

Ibid., p. 34. Bonnet commença à édifier une manufacture à la campagne en 1835. Certains fabricants stéphanois firent de même, Sarda en 1844 et les frères Colcombet en 1853. Tous deux utilisèrent la force hydraulique de la Semène et s’installèrent à une trentaine de kilomètres de Saint-Etienne, en Haute-Loire, près de Saint-Didier et à la Séauve. (Nicole MAVRIDORAKIS, Le ruban et le métal – Recherches sur les élites économiques de la région stéphanoise au XIX e siècle (1815-1914), thèse, Lyon II, 1995, T. 1, 239 p. (p. 169)

848.

Idem, pp. 28-29. Les tisseurs dépendant de la Fabrique de Lyon se trouvaient surtout dans les Monts du Lyonnais et à l’ouest du département du Rhône , dans le nord de la Loire et dans le Bas-Dauphiné. La multiplication des métiers campagnards à domicile ou rassemblés en grandes usines, s’est poursuivie sous le second Empire. En 1860, Lyon commandait à 36 000 métiers urbains et à 100 000 métiers campagnards.

849.

Idem, pp. 28-33.

850.

Un grand nombre des 60 000 ouvriers employés par la Fabrique de Tarare au milieu des années 1850, sont disséminés dans la campagne dans un rayon de 20 à 40 kilomètres autour de Tarare et jusque dans le Doubs et la Haute-Saône pour les ouvrières brodeuses : Lettre de la chambre consultative de commerce de Tarare au ministre du commerce du 20 juillet 1848. (Registre de la chambre consultative de commerce de Tarare n°4, avec les comptes-rendus pour la période 1848-1862, pp. 3-4 : Archives de la chambre de commerce de Lyon).

851.

Marcel GODINET, Histoire de Roanne et de sa région, Horvath, T. 2, 1976, 515 p. (pp. 160-166). On peut noter également la naissance dans la région de Cours, à l’est de Roanne, en 1825, d’une fabrication originale, celle de la couverture à trame grossière, filée à partir de déchets textiles et de chiffons obtenus à bas prix. Par la suite, Cours deviendra un centre lainier d’importance nationale. (Bernard GRIFFAULT, Le Roannais, une région ? Un pays ?, Centre d’études foréziennes, 1993, 317 p. (p. 144).

852.

Grande encyclopédie du Forez et des communes de la Loire – Roanne et son arrondissement, Jean-Pierre HOUSSEL (dir.), Horvath, 1984, 517 p. (p. 18).

853.

La ville de Tarare fait travailler également un grand nombre de brodeuses et à partir de 1843, des jeunes filles de la campagne dans la manufacture de peluches et de velours installée par l’industriel lyonnais Martin. [Claude ALBOUT, Démographie et industrialisation d’une région rurale de la fin du XVIII e siècle à nos jours : le canton de Tarare, Mémoire de maîtrise, Lyon, 1970, T. 1. ,237 p. (pp. 28-39)].

854.

Maurice GARDEN, Lyon et les Lyonnais au XVIII e siècle … , Flammarion, 1975, 374 p. (p. 283, note 15). Les chefs d’atelier qui étaient environ 7 000 à Lyon au cours des années 1840 étaient aussi appelés, mais de plus en plus rarement, maîtres-ouvriers.

855.

Article cité par Henri PANSU, Claude-Joseph Bonnet – Soierie et société à Lyon et en Bugey au XIX e siècle, Lyon, 2003, 590 p. (p. 199).

856.

Ibid., p. 200 : article cité du 4 mars 1833.

857.

Edouard Aynard, “Lyon en 1889. Introduction au rapport de la section d’économie sociale”, citation de B. ANGLERAUD et C. PELLISSIER, Les dynasties lyonnaises …, p. 20.

858.

Jean LORCIN, La région de Saint-Etienne de la grande dépression à la deuxième guerre mondiale …, T. 1, p. 82.

859.

On peut noter d’ailleurs que dans le monde de la Fabrique, les métiers à bras sont dominants et qu’il n’y a qu’une faible progression des métiers mécaniques à partir du milieu du XIXe siècle.

860.

Francoise BAYARD, Mathilde DUBESSET, Yves LEQUIN, “Un monde de la soie’ in Yves LEQUIN (dir.), Rhône-Alpes, cinq cents années lumière, Mémoire industrielle, Plon, 1991, 501 p. (p. 102).

861.

Certains chefs d’atelier pratiquent le “piquage d’once” en incorporant à la pièce tissée un peu d’eau ou d’huile afin de pouvoir conserver une partie de la matière première.

862.

Maurice MOISSONNIER, Les canuts, Messidor/éditions sociales, 1988, 202 p. (pp. 52-54) et Antoine LIMOUSIN, Enquête industrielle et sociale des ouvriers et chefs d’ateliers rubaniers acceptée par la majorité des délégués, Saint-Etienne, 1848, 56 p. (pp. 23-24). Après son passage à Saint-Etienne à la fin du mois de juin 1844, Flora Tristan, militante socialiste et féministe, évoquera “ces ignobles commis de barre qui privent, selon leurs caprices, l’ouvrier de travail et par conséquent de nourriture ou lui paient si peu son travail que le malheureux est obligé de travailler dix-huit et vingt heures” (Flora Tristan, Le Tour de France. Journal : 1843-1844, T. 2, Maspéro, 1980, 236p. (p.8).

863.

Quand le salaire journalier du tisseur est de 2,25 F, au même moment, le salaire moyen de l’ouvrier lyonnais, en dehors de la Fabrique de soierie, est de 3,50 F. A Saint-Etienne, le passementier arrive à 3F par jour mais, l’aide de sa femme, non rémunérée, est intégrée à ce chiffre. (B. PLESSY et L. CHALLET, La vie quotidienne des canuts …, p. 201).

864.

Yves LEQUIN (dir.), Rhône-Alpes. Cinq cents années lumière …, p. 101.

865.

J. P. CARCEL et B. CARCEL, Deo Soli. La vie d’un prêtre : Pierre Pousset (1794-1883), Feurs, 1998, 750 p. (p. 309)

866.

B. ANGLERAUD et C. PELLISSIER, Les dynasties lyonnaises…, p. 20. Les deux auteurs, dans les pages suivantes, donnent des exemples significatifs de familles lyonnaises de fabricants.

867.

Ibid., p. 20. Le vêtement liturgique était un article de très haute qualité, mais sa production ne représentait qu’une petite partie de la production lyonnaise de soierie.