2. La région stéphanoise

Même si, comme dans la région lyonnaise, l’industrie textile garde sa prépondérance dans la région stéphanoise, sa part baisse en valeur relative au XIXe siècle, à cause des progrès importants des branches d’activité en pleine expansion : celles des mines de charbon et de la métallurgie. Le nombre des mineurs est passé de plus de 3 000 en 1828 à plus de 15 000 en 1869 ; le chiffre a donc été multiplié par cinq 950 . Les effectifs de travailleurs dans la métallurgie ont augmenté de manière aussi significative, puisqu’ils sont passés de 800 ouvriers en 1828 à 12 000 en 1872 951 . Toutefois, l’atelier artisanal l’emporte encore sur l’usine au début des années 1870, puisque, avec la passementerie, la fabrique des armes de commerce et une bonne part de la quincaillerie se perpétuent encore dans le cadre de l’atelier. Ces deux dernières activités sont loin d’être négligeables et participent à l’essor industriel de la première moitié du XIXe siècle. La quincaillerie concerne des activités variées, certaines en déclin comme la coutellerie et la clouterie, d’autres en expansion comme la lime, les faux et la boulonnerie 952 , localisées à Saint-Etienne et dans la vallée de l’Ondaine. En 1848, les quatre cantons de Saint-Etienne emploient environ 3 000 ouvriers et celui du Chambon-Feugerolles, 3 770, dans les industries de la quincaillerie 953 . Ces dernières, au XVIIe siècle, furent issues de l’industrie de l’armurerie qui débuta elle-même en 1515 avec la fondation de la Fabrique Royale par François 1er. Au cours du XIXe siècle, jusqu’à la fin du second Empire, les armuriers, qui se partageaient entre l’arme de guerre et l’arme de commerce, furent entre 4 000 et 5 000 à Saint-Etienne et dans les communes proches 954 . L’Etat qui se réservait le monopole de la fabrication des armes de guerre, recourait aux services d’entrepreneurs qui furent propriétaires de la Manufacture d’armes de guerre jusqu’en 1838 et étaient contrôlés par un inspecteur. Les entrepreneurs continuèrent à assurer les commandes de l’Etat, après que ce dernier fût devenu propriétaire en 1838, et ils décidèrent la construction, entre 1866 et 1869, pour satisfaire les grosses commandes, d’une usine moderne, équipée d’un parc de machines-outils actionnées par des machines à vapeur sur la plaine du Treuil, à la sortie nord de Saint-Etienne 955 . La fabrication des armes de commerce se maintint, quant à elle, dans une structure artisanale, marquée par une forte division du travail et une dispersion de la main d’œuvre contrôlée et dirigée par des marchands-fabricants, souvent par l’intermédiaire de commissionnaires 956 . Le travail est réalisé dans des ateliers familiaux du quartier de Villeboeuf, à Saint-Etienne, à Firminy, au Chambon-Feugerolles et dans les communes rurales du canton de Saint-Héand.

La présence conjuguée dans la région stéphanoise 957 du charbon et d’une tradition du métal perpétuée par des artisans du fer contribua à la mise au point par l’Anglais Jackson, de l’acier fondu au creuset dans l’atelier du Trablaine, au Chambon-Feugerolles, en 1817 958 . A sa suite, la métallurgie se répandit dans la Loire : au début de la monarchie de Juillet, il y avait entre Firminy et Rive de Gier, 4 hauts-fourneaux alimentés par la production de coke du bassin houiller, 6 scieries et 7 forges à l’anglaise, avec un millier d’ouvriers. En 1848, la Loire fournissait un tiers des aciers français et la moitié, en 1870 959 . Il serait fastidieux d’énumérer tous les inventeurs, les innovations et les établissements qui ont transformé les vallées de l’Ondaine et du Gier après l’exemple donné par Jackson 960 . Citons tout de même quelques noms : Beaunier, à l’origine de l’Ecole des mines de Saint-Etienne et réalisateur du premier chemin de fer français de Saint-Etienne à Andrézieux, a fabriqué le premier acier fondu, à l’usine de la Bérardière, à Outrefurens, en 1817, qu’il créa avec l’aide d’ouvriers allemands et alsaciens ; l’association entre Petin, ancien ajusteur et dessinateur et Gaudet 961 , ancien ouvrier forgeron, fut particulièrement fructueuse. Tous deux fondèrent en 1839 une usine à Rive-de Gier où ils améliorèrent le marteau-pilon, mis au point au Creusot. L’usine fabriquait des machines à vapeur, des essieux et roues de locomotives, des canons en fer … En 1854, Petin et Gaudet se sont associés aux frères Jackson en fondant la Compagnie des hauts-fourneaux, forges et aciéries de la Marine et des Chemins de fer. La nouvelle société 962 se spécialisa dès lors dans la trempe des ateliers de blindage, pour lesquels elle resta longtemps au premier rang mondial ; on peut citer également dans la vallée de l’Ondaine, Jean et Jacob Holtzer 963 qui, dans leurs ateliers d’Unieux et de Cotatay, réunissaient 500 ouvriers en 1860. Jacob Holtzer utilisa, le premier en France, des aciers soudables et des pièces d’acier moulé ; quant à Verdié, qui venait de l’Ariège, il a été à l’origine, avec la Société des Aciéries et Forges de Firminy, créée en 1854, d’une usine-champignon, qui a vu la mise au point du four Martin à récupération de chaleur et a produit une grande variété d’aciers. Elle est devenue rapidement, à Firminy, un des plus grands établissements industriels de France, qui comptait en 1860, 750 ouvriers 964 .

On peut relever déjà quelques caractéristiques de cette industrie métallurgique de la région stéphanoise : ses fondateurs qui sont le plus souvent des hommes étrangers à la région, ont dû, à la différence des fabricants de rubans, consentir à de lourds investissements afin d’utiliser un matériel coûteux et de disposer de vastes installations. Leurs entreprises, qui ont engagé un personnel qualifié, afin de connaître la réussite, ont parfois tendu au gigantisme, mais elles étaient entourées d’un grand nombre de petites entreprises archaïques. Finalement, la métallurgie a été un secteur d’activité où la concentration de la main d’œuvre et des moyens de production ont été fortes, mais tout de même moins que dans les mines de charbon 965 , comme nous allons le vérifier.

Le charbon forézien était exploité depuis longtemps et au XVIIIe siècle, les houilles ripagériennes et stéphanoises étaient vendues sur les marchés parisiens. Mais l’essor du bassin houiller de la Loire date du début du XIXe siècle et se poursuivit jusqu’au début des années 1870, avec une production approchant les quatre millions de tonnes alors qu’elle n’était que d’un demi-million de tonnes en 1824. Il faut dire que trois années plus tard, l’ouverture de la ligne de chemin de fer Saint-Etienne-Andrézieux permit de mieux écouler la production de charbon 966 . En 1836, avec une production d’environ un million de tonnes de charbon, les mines du bassin houiller de Rive-de-Gier et de Saint-Etienne représentaient 45% de la production française. Cette part relative a ensuite diminué mais jusqu’au second Empire, le bassin houiller de la Loire demeura le premier bassin français 967 . Le nombre de mineurs augmenta également, passant de 2 000 en 1823 à 18 000 en 1873. Des innovations techniques comme le remplacement du transport à dos d’homme par le traînage, ou le triage du charbon, améliorèrent un peu les conditions de travail et la qualité de la production, mais la multiplication des concessions et des exploitations de même que les incidents de fonctionnement 968 , freinèrent le développement du bassin. Aussi, des capitalistes saint-simoniens, lyonnais et parisiens, voulurent regrouper plusieurs compagnies et créèrent en 1845, la Compagnie des Mines de la Loire qui employa désormais les deux tiers des mineurs et assura les cinq sixièmes de la production de charbon de la Loire. Cette Compagnie appelée “Monopole” dans la région, rentabilisa l’exploitation en fermant des puits et en améliorant le rendement par une rémunération non plus collective des brigades de mineurs, mais du travail de chacun d’eux, à la tâche. De plus, la Compagnie vendit les meilleurs charbons à l’extérieur et réserva ceux qui étaient de moindre qualité à la consommation locale 969 . Le “Monopole” lésait, bien sûr, beaucoup d’intérêts et provoqua le mécontentement des autres compagnies, des propriétaires fonciers à cause de la fermeture de certains puits, des artisans locaux qui subissaient les prix élevés pratiqués par le “Monopole’ et également des mineurs qui déploraient l’augmentation de leur temps de travail. L’opposition des municipalités et de la chambre de commerce, hostiles à des capitalistes qui n’étaient pas de la région, conjuguée à une grève des mineurs de Rive-de-Gier en 1852 970 , vinrent à bout de la Compagnie que Napoléon III décida, en 1854, de fractionner en quatre compagnies rivales 971 .

Cet épisode du “Monopole” amène à s’interroger sur les relations sociales et professionnelles prévalant dans les mines d’autant que la Compagnie des Mines de la Loire a adopté une attitude paradoxale à l’égard de son personnel. D’un côté, elle s’est montrée exigeante au niveau de la productivité en multipliant entre autres le nombre d’amendes et de l’autre, elle a adopté une politique protectrice en créant un hôpital à Lorette pour les mineurs blessés en travaillant, ou en subventionnant la municipalité de Rive-de-Gier pour que les enfants des mineurs soient admis dans l’école des Frères 972 . Ces mesures en faveur des mineurs n’ont pas empêché ces derniers d’être particulièrement revendicatifs en déclenchant des grèves, que ce soit avant, pendant, ou après la période du “Monopole”. Pourquoi le paternalisme des compagnies minières n’a-t-il pas obtenu les effets souhaités, comme dans les établissements sidérurgiques où les revendications ont été beaucoup plus faibles ? Les accidents nombreux qui se produisaient dans les houillères foréziennes incitaient peut-être les mineurs à être plus exigeants concernant leurs salaires et la durée du travail. De plus, les mineurs grévistes qui avaient tissé des liens avec les sociétés secrètes lyonnaises qui les ont soutenus à l’occasion de la grève de Rive-de-Gier en 1844, montrèrent très tôt un sens aigu de l’organisation, en particulier en 1848, même s’ils furent peu réceptifs au débat idéologique concernant l’association, qui passionnait les verriers et les passementiers ; le 9 juin 1848, une organisation clandestine, le “comité central des mineurs” avait chargé des “présidents de puits” de mettre en marche les exploitations alors que la Compagnie avait décidé qu’on ne travaillerait pas ce jour-là 973 . En fait, les mineurs ne voulaient pas avoir affaire aux ingénieurs et gouverneurs nommés par les compagnies, rarement issus du monde ouvrier ; ils auraient préféré, à leur place, comme autrefois, des chefs de brigade désignés par les mineurs 974 .

Le paternalisme des maîtres de forges comme Holtzer ou Gaudet, qui étaient d’origine ouvrière, était sans doute plus efficace puisque, lorsque le Président de la République arriva à Rive-de-Gier en 1851, il se vit remettre une pétition dans laquelle les ouvriers demandaient pour leurs patrons, Petin et Gaudet, la décoration de la Légion d’honneur 975 . La position de Delahante, directeur des Mines de Firminy, était plus délicate quand il s’opposa au renvoi des mineurs en surnombre et se trouva ainsi en désaccord avec son lointain conseil d’administration 976 . Comme les patrons des nouvelles industries de la région lyonnaise, ceux de la région stéphanoise pratiquèrent donc également une politique paternaliste à cause de leurs convictions humanitaires, religieuses et aussi, parce qu’il leur fallait s’attacher une main d’œuvre trop rare. Ainsi, Verdié, à Firminy, a créé un fonds de prévoyance pour secourir les anciens contremaîtres et ouvriers méritants, un ouvroir et un orphelinat 977 . Jacob Holtzer, pour sa part, s’est occupé de l’ensemble de la population d’Unieux, en fondant une école maternelle et en faisant construire des logements ouvriers en 1847, puis des maisons plus petites avec jardin en 1861. Son gendre, Frédéric Dorian, devenu son associé en 1860, installa dans l’usine d’Unieux, un laboratoire de recherches où furent expérimentés des aciers spéciaux ; il poursuivit les réalisations sociales en mettant l’accent sur l’instruction des enfants, avec la construction d’une école et d’un ouvroir pour les filles 978 .

Les communes où a été créée une activité minière ou industrielle, comme Unieux, ont vu leur aspect changer et leur population fortement augmenter. C’est ce que nous allons découvrir en nous attachant surtout aux nouveaux espaces urbains lyonnais et stéphanois.

Notes
950.

J. SCHNETZLER, Les industries et les hommes dans la région stéphanoise …, p. 60.

951.

Il faut entendre par métallurgie, la sidérurgie, la grosse métallurgie et la mécanique (Ibid., p. 78). Notons que les usines métallurgiques, nombreuses, avaient surtout un personnel de spécialistes et rarement plus de 100 ouvriers, avant le processus de concentration du second Empire.

952.

Le développement de ces industries est permis par la quantité de fer et d’acier disponible, le gonflement de la demande agricole et la croissance des fabrications métalliques.

953.

Y. LEQUIN, Les ouvriers de la région lyonnaise (1848-1914). La formation de la classe ouvrière régionale …, p. 24.

954.

Jean-Paul BURDY, “L’arme et le cycle”, in Yves LEQUIN (dir.), Rhône-Alpes. Cinq cents années lumière –Mémoire industrielle …, p. 308. Les effectifs des armuriers comme le nombre de fusils fabriqués ont varié suivant la conjoncture nationale et internationale, mais ils ont globalement augmenté au cours du siècle.

955.

Ibid., p. 308. Les anciens ateliers dispersés des quartiers des Rives et de Chavanelle furent alors regroupés dans le nouvel établissement. En cas de presse, la Manufacture faisait appel à la sous-traitance des fabricants indépendants, d’ordinaire voués à la chasse.

956.

Idem, p. 311. Au cours du XIXe siècle, la région stéphanoise devint pratiquement le seul centre français de fabrication des armes de commerce.

957.

En dehors de l’industrie textile, on peut noter aussi hors de la région stéphanoise, le travail du papier dans la région roannaise avec les papeteries de Renaison et surtout celle de Villerest, mue par l’eau d’un canal de dérivation de la Loire, qui employait, en 1840, 164 ouvriers. (Y. LEQUIN, …La formation de la classe ouvrière régionale …, p. 21) .

958.

Jean-Paul BURDY et Michelle ZANCARINI-FOURNEL, “Le charbon et le fer”, in Yves LEQUIN (dir.), Rhône-Alpes. Cinq cents années lumière –Mémoire industrielle …, p. 146. Par la suite, Jackson, qui utilisait une main d’œuvre en partie anglaise, transféra son atelier au Soleil, près de Saint-Etienne, puis se fixa en 1830 à Assailly, entre Lorette et La Grand-Croix.

959.

Ibid., p. 146.

960.

Voir Y. LEQUIN, …La formation de la classe ouvrière régionale …, pp. 36-42 et 53-56, … Rhône-Alpes. Cinq cents années lumière –Mémoire industrielle …, pp. 147-154 et J. SCHNETZLER, Les industries et les hommes dans la région stéphanoise …, pp. 66-68.

961.

Jean-Marie Gaudet avait connu Hippolyte Petin à Lyon, à l’occasion des cours du soir de dessin que ce dernier donnait aux ouvriers (J. DU CHEVALARD, Notice biographique sur Jean-Marie Gaudet, ancien maître de forge à Rive de Gier, Théolier, 1887, 24 p. [p. 10]).

962.

En 1862, la Compagnie installa à Assailly des convertisseurs Beissemer, acheta des ateliers givordins et en 1866 des mines de houille à Roche-la-Molière et Fraisse. La Compagnie employait alors plus de 2 000 ouvriers.( Y. LEQUIN, …La formation de la classe ouvrière régionale …,p.53).

963.

Ces deux cousins, d’origine alsacienne et protestants, étaient arrivés dans la Loire en 1815. Jacob avait été inspecteur des manufactures d’armes de guerre. Parmi les inventeurs, il convient aussi d’évoquer le Givordin Verpilleux qui, après avoir créé à Rive-de-Gier, le premier atelier de construction mécanique, construisit une locomotive à roues couplées en 1839et, en 1840, un bateau à grappins pour remonter le Rhône. (J. SCHNETZLER, Les industries et les hommes dans la région stéphanoise …, p- 68).

964.

Jean-Paul BURDY et Michelle ZANCARINI-FOURNEL,“ Le charbon et le fer”, in Yves LEQUIN (dir.), Rhône-Alpes. Cinq cents années lumière –Mémoire industrielle …, pp. 153-154. A tous ces pionniers de l’industrie sidérurgique et métallurgique dans la Loire, on peut ajouter quelques noms comme ceux des frères Neyrand, à Saint-Julien-en-Jarez et des frères Marrel à Rive-de-Gier.

965.

J. LORCIN, …La région de Saint-Etienne de la grande dépression à la deuxième guerre mondiale …, T. 1, pp. 119-121.

966.

Le chemin de fer permit le développement précoce aussi bien des charbonnages que de la sidérurgie qui possédaient des embranchements directs sur les voies ferrées, elles-mêmes reliées à la Loire et au Rhône. (Yves LEQUIN (dir.), Rhône-Alpes. Cinq cents années lumière –Mémoire industrielle …, p. 142).

967.

Ibid., p. 142 et Y. LEQUIN, …La formation de la classe ouvrière régionale …, p. 36.

968.

A la veille de la création de la Compagnie des Mines de la Loire, il y avait plus de 60 concessions dont 33 furent réunies par la Compagnie et 105 exploitations indépendantes. En ce qui concerne les incidents de fonctionnement, une inondation rendit inutilisable tout le centre du bassin de Rive-de-Gier de 1829 à 1836. (J. SCHNETZLER, Les industries et les hommes dans la région stéphanoise …, pp. 60-61).

969.

Yves LEQUIN (dir.), Rhône-Alpes. Cinq cents années lumière –Mémoire industrielle …, pp. 142-143.

970.

L’empereur Napoléon III eut une attitude bienveillante à l’égard des mineurs dont il reçut trois délégués à Paris. (P. GUILLAUME, “Grèves et organisations ouvrières chez les mineurs de la Loire au milieu du XIXe siècle”, Le Mouvement Social , avril-juin 1963, pp. 5-18).

971.

Les compagnies de Montrambert, des Houillères de Saint-Etienne, des Mines de la Loire et de Rive-de-Gier.

972.

D. BARAU et E. DELAVEAU, Catalogue de l’exposition aux archives départementales de la Loire d’octobre à décembre 1991, concernant Thomas Hutter (1809-1879), 167 p. (pp. 122 et 125).La Compagnie des Mines de la Loire multiplia aussi les caisses de retraite et fonda diverses écoles.

973.

P. GUILLAUME, “Grèves et organisations ouvrières chez les mineurs de la Loire au milieu du XIXe siècle”, pp. 13-14. L’occupation des chantiers ne dura qu’un jour ; le lendemain, les mineurs reculaient devant l’ampleur de la tâche. Vingt ans plus tard, les mineurs feront preuve de la même détermination lorsque, sous l’impulsion de Michel Rondet, ils créeront leur propre caisse de secours mutuel.

974.

Ibid., pp. 14 et 17.

975.

J. DU CHEVALARD, Notice biographique sur M. Jean-Marie Gaudet …, p. 16. Dans leur réponse à l’enquête de 1848, Petin et Gaudet ont affirmé que “L’esprit de leurs ouvriers était bon mais, par le manque d’instruction, ils étaient faciles à tromper, surtout par les théories socialistes qu’on était venu leur prêcher” : réponse citée par N. VERNEY-CARRON, Le ruban et l’acier. Les élites économiques de la région stéphanoise au XIX e siècle, Saint-Etienne, 1999, 448 p. (p. 238).

976.

J. JACQUEMOND, La révolution industrielle dans la vallée de l’Ondaine (1815-1914), thèse, Université Jean Monnet, Saint-Etienne, 1992, 287 p. (p. 161).

977.

Ibid., pp. 96-105.

978.

Idem, pp. 163-164. Devenu un des patrons de l’usine de faux de Pont-Salomon en Haute-Loire, Dorian y installa également deux écoles et une caisse d’épargne produisant 5% d’intérêt. Il était très lié à Considérant, disciple de Fourier. Opposant au second Empire, il fut élu député de la Loire en 1863 et 1869. (N. VERNEY-CARRON, Le ruban et l’acier. Les élites économiques de la région stéphanoise au XIX e siècle …, p. 253).