1. Conditions de vie, conditions de travail et réactions ouvrières

Rappelons d’abord que l’idéologie libérale refuse toute intervention de l’Etat dans les rapports du travail et donc une quelconque réglementation protectrice. De plus, la loi Le Chapelier de 1791 a rendu illégaux les regroupements professionnels et elle ne sera remise en question qu’en 1864, avec la loi abolissant le délit de coalition 1019 . Par ailleurs, la loi de 1803, instituant le livret ouvrier pour les ouvriers des manufactures, fabriques et ateliers, et celle de 1854, qui a étendu aux femmes l’obligation du livret, n’ont été abrogées qu’en 1890 1020 . En ce qui concerne la durée du travail, la loi du 9 septembre 1848 l’a fixée à 12 heures pour les adultes dans les manufactures. Les jours non travaillés, en dehors du dimanche, étaient au nombre de cinq auxquels pouvaient s’ajouter des fêtes chômées patronales, des fêtes corporatives et des fêtes civiles locales 1021 .

Comme dans les autres régions françaises concernées, et nous en avons déjà eu un aperçu avec la prise de position de certains évêques, la condition des travailleurs salariés de l’industrie dans la Loire et le Rhône était difficile. En ce qui concerne les conditions de travail, on déplore le plus souvent le manque d’hygiène : ainsi, à Saint-Etienne, la seule pièce où loge le forgeur-quincaillier sert aussi d’atelier à sa femme et à ses enfants pour limer et achever les pièces forgées. Les croisées de l’atelier du passementier stéphanois restent fermées pour éviter l’altération de la couleur du ruban, donc l’air est vicié par les brins de soie et la poussière des colorants. Cet atelier, comme celui du canut lyonnais, sert aussi de cuisine et de dortoir. On pourrait multiplier les exemples comme celui des tisseurs de toile à Feurs et à Panissières, dans la Loire où les boutiques sont des caves humides. Il y a tout de même des exceptions comme les aciéries de Rive-de-Gier qui sont des établissements très salubres 1022 .

La durée du travail, quant à elle, est variable suivant les professions et les périodes de l’année, mais la loi de septembre 1848 qui la fixait à douze heures, n’est pas respectée 1023 . La journée de travail est particulièrement longue pour les ouvriers de la soie : Limousin, chef d’atelier dans la rubanerie stéphanoise, répond à ce sujet, lors de l’enquête de 1848, que dans son industrie “on travaille de quatorze à seize heures par jour, quelquefois dix-huit et plus ” 1024 . Dans les moulinages de Lorette, la durée du travail était encore de seize heures en 1856 1025 . Les verriers de Rive-de-Gier peuvent aussi travailler quotidiennement jusqu’à dix-huit heures mais seulement pendant la moitié du mois et en 1856, ils travaillaient en moyenne treize heures par jour 1026 . La journée de travail était la moins longue, autour de dix à onze heures, pour des ouvriers très spécialisés comme ceux du livre, pour les mineurs et les métallurgistes 1027 . A partir des années 1860, les demandes de réduction de la journée de travail se multiplieront et seront à l’origine de grèves. D’ailleurs, la tendance a été à la réduction du temps de travail entre 1840 et 1870 grâce au progrès technique mais ce dernier a pu contribuer à aggraver les conditions de travail en intensifiant la tâche : ainsi, l’ingénieur Euverte, placé à la tête de l’usine métallurgique de Terrenoire en 1858, a introduit le salaire aux pièces pour augmenter la production 1028 .

Si les sidérurgistes et les métallurgistes sont parmi les plus favorisés pour la durée du travail, ils le sont aussi pour les salaires. Ces derniers sont également élevés dans la verrerie. D’une manière générale, les salaires sont plus élevés en ville qu’à la campagne 1029 . Les salaires les plus faibles sont ceux de la petite métallurgie dispersée dans la région stéphanoise et ceux de la filature et du tissage du coton et de la soie. On a déjà évoqué dans ce chapitre (note 863) la faiblesse des salaires du tisseur lyonnais et du passementier stéphanois, certes difficiles à évaluer, puisqu’il faut tenir compte des gains de la maîtresse d’atelier et du compagnon, lequel doit payer, par ailleurs, comme l’apprenti, certaines sommes 1030 au chef d’atelier. En tous cas, les fabricants ne s’en tiennent qu’à la loi de l’offre et de la demande et refusent de fixer un tarif en prétextant les inégalités de capacité individuelle, de matériel et d’articles. Si on prend l’exemple de la région roannaise, on retrouve le même type d’échelle des salaires, les plus favorisés étant ici les mariniers et les plus défavorisés, les travailleurs de l’industrie textile : en 1858, à la Pacaudière, à l’extrémité nord-ouest de la Loire, un tisseur en soie perçoit quotidiennement entre 1,75 franc et deux francs, un tisseur en coton, autour de 2,5 francs comme le maçon de Saint-Symphorien-de-Lay ; pour leur part, les forgerons, charpentiers et menuisiers gagnent 3 francs et les serruriers 3,5 francs 1031 . A partir de 1848, les secours fournis en cas de maladie ou d’accident tendent à représenter une part non négligeable du revenu de l’ouvrier 1032 , mais il faut tenir compte des crises de cherté, surtout sous le second Empire, et des longues périodes d’inactivité.

Dans la rubanerie stéphanoise, le chômage dure en moyenne trois ou quatre mois dans l’année 1033 . Mais dans les fabriques stéphanoises et lyonnaises, comme l’industrie de la soie est une industrie de luxe, il y a autant d’années normales, où le nombre de passementiers ou de canuts sans ouvrage augmente ou diminue faiblement, que d’années de crise ou de presse. En 1851, année de crise, plus de la moitié des 40 000 métiers de la ville de Lyon et des communes suburbaines ont été démontés dans le courant du printemps et de l’été. Au début des années 1860, la guerre civile américaine eut des effets dévastateurs sur l’industrie textile de la région : 30 000 canuts, au cours de l’hiver 1861-1862, ont été régulièrement secourus par les bureaux de bienfaisance et les comités paroissiaux ; l’hiver suivant, 28 000 tisserands autour de Tarare et de Thizy étaient sans ouvrage 1034 . Dans les autres industries, il y a aussi des périodes d’inactivité, aussi bien pour les typographes, les maçons, les constructeurs de bateaux, les mineurs … et même pour les métallurgistes qui ont connu une période difficile à la fin des années 1850 1035 .

Avec des moyens d’existence insuffisants et précaires, les ouvriers sont le plus souvent mal nourris et mal logés. Ceux qui travaillent chez un chef d’atelier rubanier à Saint-Etienne, couchent tous au grenier, réduit malsain au-dessus de la fabrique, qui reçoit tout l’air vicié de l’atelier 1036 . Les mineurs vivent souvent dans une seule pièce très sale, encombrée par la literie où les enfants sont entassés 1037 . La médiocrité du logement dans les villes en expansion est surtout due au prix élevé des loyers. A Lyon comme à Saint-Etienne, les ouvriers de la Fabrique montrent toutefois, le dimanche, s’ils ne sont pas trop endettés, une tenue vestimentaire assez recherchée 1038 . La pauvreté, le chômage et la dangerosité de nombreux métiers ont des conséquences graves et trouvent peu de solutions. La pauvreté 1039 engendre l’illettrisme chez la plupart des ouvriers et des fléaux comme celui de l’alcoolisme. Le chômage, encore plus grave lorsqu’il s’accompagne d’une augmentation du prix du pain comme en 1856 ou 1867, provoque une extrême mobilité des ouvriers qui ont parfois la possibilité d’aller travailler dans les chantiers de travaux publics ouverts par le gouvernement et les municipalités, surtout sous le second Empire 1040 . Pour ce qui est des maladies professionnelles, les informations fournies par le rapport de la commission médicale stéphanoise lors de l’enquête de 1848, expliquent bien pourquoi l’espérance de vie des travailleurs de certaines professions est réduite. L’espérance de vie la plus faible, de 37 ans, est celle des mineurs : ils souffrent souvent d’asthme et de cathares pulmonaires mais leur mortalité précoce s’explique surtout par les accidents nombreux qui se produisent dans la mine 1041 . La durée moyenne de la vie, de 42 ans, n’était guère plus élevée chez les passementiers stéphanois et il en était sans doute de même pour les canuts lyonnais : la phtisie pulmonaire les décimait cruellement, la baisse de leur acuité visuelle ne leur permettait plus de travailler au-delà de 50 ans et l’appui répété du battant du métier à barre sur la poitrine provoquait des maladies de l’estomac. Les forgerons, dans la quincaillerie et l’armurerie, avaient des ulcères variqueux car ils devaient travailler constamment debout 1042 .

Il reste à nous demander comment les ouvriers ont réagi face à leurs conditions de travail. Remarquons d’abord que le délit de coalition n’a pas empêché les grèves qui, souvent, étaient liées à l’insuffisance des salaires et que le mouvement des grèves dans la région était semblable, globalement, à celui de la France toute entière. Ainsi, l’année 1833, qui a vu, à Lyon et à Saint-Etienne, l’arrêt des métiers par les ouvriers de la soie, a connu en France un nombre de poursuites contre les coalitions d’ouvriers plus important qu’à l’habitude 1043 . Nous distinguerons les périodes de la monarchie de Juillet, puis des débuts de la seconde République avec l’application des droits de réunion et d’association jusqu’à ce que le délit de coalition soit réaffirmé avec la loi du 27 novembre 1849 ; nous distinguerons ensuite la période 1849-1863, au cours de laquelle la grève devint un moyen de lutte habituel et enfin, les dernières années du second Empire, après le vote de la loi de 1864 supprimant le délit de coalition.

Dès les débuts du règne de Louis-Philippe, les ouvriers de Loire et du Rhône se sont montrés particulièrement combatifs. Dès le 2 mars 1831, un grand nombre d’ouvriers canonniers de Saint-Etienne, Valbenoîte et Rochetaillée avait provoqué une émeute devant l’atelier Girardet à Valbenoîte où une machine à fabriquer des canons de fusils avait été introduite. La machine fut détruite, le matériel saccagé et le préfet fit venir la troupe de Montbrison 1044 . Le début des années 1830 devait aussi connaître les révoltes violentes que nous évoquerons ultérieurement : celles des canuts lyonnais en novembre 1831, puis en avril 1834 où leur exemple fut suivi par les passementiers stéphanois. Seules, les années 1835, 1838, 1839 et 1841 ne semblent pas avoir été marquées par des conflits notables à Lyon, Saint-Etienne, Roanne et Rive-de-Gier, centres industriels majeurs où naissent les grèves. L’année 1846 voit une recrudescence de la contestation avec la dégradation de la conjoncture économique : grève des ouvriers teinturiers à Saint-Etienne et à Lyon, grève des menuisiers et charpentiers à Saint-Etienne, grèves et violences dans le bassin minier à Saint-Etienne 1045 . On a tenté précédemment d’expliquer le fort esprit revendicatif des mineurs avec la dangerosité de leur profession et les liens qu’ils ont pu établir avec les sociétés secrètes lyonnaises. On peut y ajouter le paternalisme autoritaire de la Compagnie qui les excluait de la gestion de la caisse de secours qu’ils alimentaient 1046 . Mais, déjà, avant la constitution de la Compagnie, les mineurs de Rive-de-Gier s’étaient mis en grève en 1840 et 1844. Ceux de Saint-Etienne firent de même en 1846. Les deux grèves de 1844 et 1846 furent à l’origine d’affrontements sanglants entre les soldats qui avaient arrêté les mineurs et les grévistes 1047 .

Le conflit reprit entre la Compagnie et les mineurs de Saint-Etienne et Rive-de-Gier en mars 1848 entre le moment où les ouvriers en soie lyonnais, en février 1848, et stéphanois, en avril 1848, s’en sont pris au matériel textile des providences (voir le chapitre 10). Des cortèges armés de bâtons parcourent la région mais le travail ne s’est arrêté véritablement qu’en mars 1849, avec une grève d’un mois qui a paralysé tout le bassin houiller. A la suite de la Révolution de 1848, l’agitation ouvrière est devenue multiple avec à la fois des revendications salariales, des manifestation de luddisme avec le bris de machines, au cours des expéditions contre les communautés religieuses et des démonstrations dans la ville de Lyon des “Voraces”, compagnons tisseurs républicains. L’agitation est particulièrement forte à Lyon, où on parle de 40 000 ouvriers sans travail, qu’une Commission du travail va tenter d’occuper dans les chantiers nationaux 1048 .

Malgré la remise en question du droit de coalition à partir de 1849, il ne s’est pas passé une année sous le second Empire, sans qu’il y eût un mouvement revendicatif et cela dans divers secteurs : parmi les plus combatifs se trouvaient les ouvriers lyonnais du bâtiment qui voulaient eux aussi un tarif unique, les fabricants de tulles, les tisseurs de peluche de l’usine Martin à Tatare etc. … Quant aux mineurs, après leur grève de 1852, celle de 1869 toucha tout le bassin houiller, rassemblant 15 000 grévistes et fut marquée par la fusillade de la Ricamarie le 16 juin 1869 qui fit onze morts 1049 . Si avant 1864, les poursuites judiciaires limitaient la durée des grèves, après cette date, le pouvoir judiciaire n’intervint qu’en cas d’incident ou d’entraves à la liberté du travail 1050 . Les grèves devenues plus nombreuses, connurent plus souvent le succès et se multiplièrent. Ainsi, le pays roannais connut ses premières véritables grèves : grèves des charpentiers, des cordonniers, des ébénistes et des tisseurs qui se succédèrent à Roanne de 1865 à 1868 1051 . Si les grèves se multiplièrent, surtout à partir de 1868, ce fut en partie à cause de l’essor des organisations ouvrières : société civile et de prévoyance des canuts en façonnés de Lyon, caisse fraternelle des mineurs stéphanois etc. …, sans oublier la “Société Internationale” dont le Lyonnais Albert Richard a promu une section dans sa ville en 1869.

A la troisième question de l’enquête de 1848 concernant l’apprentissage, Antoine Limousin avait répondu que l’apprentissage commençait trop tôt, durait trop peu de temps et que des chefs d’atelier abusaient des jeunes apprentis en les utilisant seulement comme une aide pour mener le métier 1052 . Cette réponse nous amène à nous interroger sur l’enfant-ouvrier.

Notes
1019.

Cette loi a permis un certain exercice du droit de grève mais la loi autorisant dans certaines conditions les syndicats professionnels, n’a été adoptée qu’en 1884.

1020.

Les ouvriers voyaient dans le livret une loi d’exception contre eux et les patrons n’y étaient pas intéressés. (J. FOMBONNE, Personnel et DRH …, pp. 56-60).

1021.

J. FOMBONNE …, pp. 84-87. En dehors du repos dominical qui sera remis en question en 1880, les jours non travaillés étaient ceux du 1er janvier et correspondant aux fêtes de l’Ascension, l’Assomption, la Toussaint et Noël.

1022.

Y. LEQUIN, Les ouvriers de la région lyonnaise (1848-1914). Les intérêts de classe et la République, P. U. de Lyon, 1977, 500 p. (pp. 9 et 14).

1023.

A Saint-Chamond, certains industriels qui ont fréquemment des contraventions, imaginent toutes sortes de moyens pour échapper à la loi. (Ibid., p. 55).

1024.

A. LIMOUSIN, Enquête industrielle et sociale des ouvriers et des chefs d’ateliers rubaniers, Saint-Etienne, 1848, 56 p. (p. 44). Dans le travail de la soie, à Bourg-Argental, il arrivait également qu’on dépasse les dix-huit heures de présence (Y. LEQUIN, … Les intérêts de classe et la République …, p. 57).

1025.

Etats statistiques dressés en 1856 par les Commissaires de police et cités par H. BARET, Histoire locale du travail, édit. Dumas, 1932, 140 p. (p. 135).

1026.

Ibid., p. 134 et J. CHARON-BORDAS, Ouvriers et paysans au milieu du XIX e siècle. L’enquête sur le travail de 1848, Publi sud, 1994, 513 p. (p. 85 et suivantes).

1027.

La durée du travail pouvait aussi varier pour des usines qui avaient le même type d’activité et la même direction. Ainsi, les ouvriers des établissements Jackson et Pétin-Gaudet travaillaient en 1856 dix heures par jour à Saint-Chamond et douze heures à Lorette (H. BARET, Histoire locale du travail …, pp. 133-135).

1028.

J. LORCIN, …La région de Saint-Etienne de la grande dépression à la deuxième guerre mondiale …, T. 2, p. 329.

1029.

A Roanne, un fileur gagne 2,25 francs par jour en 1848 contre 1,5 franc pour le fileur de Saint-Germain-Laval (Y. LEQUIN, Les intérêts de classe et la République …, p. 46).

1030.

Le chef d’atelier prélève, pour location du métier, la moitié du salaire gagné par les compagnons et l’apprenti paye une somme pour frais d’apprentissage (B. PLESSY et L. CHALLET, La vie quotidienne des canuts …, p. 197).

1031.

M. GODINET, Histoire de Roanne et de sa région …, T. 2, pp. 173-179. Les salaires des femmes et des enfants étaient, bien sûr, encore plus faibles, comme nous aurons l’occasion de le constater.

1032.

J. LORCIN, La région de Saint-Etienne de la grande dépression à la deuxième guerre mondiale …, T. 2, p. 339.

1033.

A. LIMOUSIN, Enquête de 1848, p. 29.

1034.

Y. LEQUIN, Les intérêts de classe et la République …, pp. 68-72.

1035.

En 1858, on a renvoyé 160 ouvriers chez Pétin-Gaudet à Saint-Chamond et les ateliers du P.L.M. d’Oullins ont renvoyé la moitié de leurs 1 200 ouvriers entre avril et juillet 1859 (Ibid., pp. 72-73).

1036.

A. LIMOUSIN, Enquête de 1848, p. 18. Les ouvriers en soie du quartier Saint-Georges, à Lyon, sur la rive droite de la Saône, vivent dans de véritables taudis. (L.R. VILLERME, Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie, 1840, 458 p., T. 1, Editions d’histoire sociale, 1979, p. 361).

1037.

H. BARET, Histoire locale du travail …, p.121.

1038.

Si le médecin spécialiste des questions sociales, Villermé, en fait le reproche aux ouvriers (tableau …, p. 363), pour le chef d’atelier Limousin, c’est la conséquence de la propreté et de la délicatesse de l’industrie du ruban (Enquête de 1848 , p. 19)

1039.

En 1848, le juge de paix de Roanne écrit que sur 20 000 habitants, 3 000 “grouillent dans les quartiers fangeux de Roanne, du Coteau, des baraques Mulsant”. (M. GODINET, Histoire de Roanne et de sa région …, p. 176).

1040.

Y. LEQUIN, Les intérêts de classe et la République …, pp.. 173-176.

1041.

Dans le bassin houiller de Saint-Etienne, non compris celui de Rive-de-Gier, plus de 400 accidents graves sont survenus de 1836 à 1843. (H. BARET, Histoire locale du travail …, p.122).

1042.

L’espérance de vie des forgerons était de 48 ans, beaucoup plus faible que celle des cultivateurs qui était de 59 ans. (Ibid., pp. 121-124).

1043.

Il y eut, en moyenne, de 1825 à 1847, en France, cinquante-quatre poursuites par an contre les coalitions d’ouvriers dont quatre-vingt dix en 1833. (J. FOMBONNE, Personnel et DRH …, p. 213).

1044.

Jean MERLEY, Saint-Etienne au milieu du XIX e siècle – La Révolution de 1848 et les débuts de la seconde République, Saint-Etienne, 2003, 443 p. (p. 95).

1045.

Jean-Pierre AGUET, Les grèves sous la monarchie de Juillet (1830-1847), Droz, 1954, 406 p., (p. 296 et suivantes). D’après la police, 500 ouvriers sur 700 ont pris part à la grève des teinturiers lyonnais de décembre 1846 qui a duré trois semaines. (Vincent ROBERT, Les chemins de la manifestation …, p. 74).

1046.

P. GUILLAUME, “Grèves et organisations ouvrières chez les mineurs de la Loire au milieu du XIXe siècle”, p. 29

1047.

Toutes ces grèves provoquées par une baisse des salaires connurent l’échec, sauf celle de 1844 qui rapporta aux mineurs une augmentation de vingt-cinq centimes. Des grévistes furent blessés au cours de l’affrontement du 5 avril 1844 à Grand-Croix et le 30 mars 1846, près d’une mine d’Outre-Furan, quatre mineurs et deux femmes furent tués. (Jean PRALONG, Saint-Etienne, histoire de ses luttes économiques, politiques et sociales, impr. Reboul, 1990, T. II, 213 p. (pp. 56-60).

1048.

Y. LEQUIN, Les intérêts de classe et la République …, pp. 158-162.

1049.

Les mineurs réclamaient la centralisation des caisses de secours, l’augmentation des salaires et la réduction des heures de travail. Les compagnies minières acceptèrent de réduire la durée du travail à onze heures, mais refusèrent une augmentation des salaires. (G. GARDES (dir.), Grande encyclopédie du Forez et des communes de la Loire – Le pays stéphanois – La vallée de l’Ondaine, Horvath, 1985, 465 p. [pp. 386-388]).

1050.

Les pouvoirs publics sont souvent sollicités comme arbitres d’autant plus que l’empereur, on l’a vu, a montré une certaine sollicitude pour les mineurs. (Y. LEQUIN, … Les intérêts de classe et la République …, pp. 135-145).

1051.

M. GODINET, Histoire de Roanne et de sa région, T. 2, p. 181.S’il y eut moins de dix grèves en 1868, leur nombre a dépassé la quarantaine en 1869 et 1870, touchant des petites villes comme Bourg-Argental, où se rassemblèrent des travailleurs de plusieurs professions. (Y. LEQUIN, Les intérêts de classe et la République …, pp. 205-206).

1052.

A. LIMOUSIN, Enquête industrielle et sociale des ouvriers et des chefs d’ateliers rubaniers …, pp. 7-8.