I. Les insurrections lyonnaises de 1831 et 1834

Les ouvriers n’avaient pas été, de même qu’à Paris, les véritables acteurs de la révolution bourgeoise de juillet 1830, même s’ils avaient collaboré avec les fabricants en arrêtant le travail dans les ateliers et si certains d’entre eux avaient dépavé la place des Terreaux et construit la barricade du quai de Retz 1119 . Mais le milieu instruit des canuts lyonnais qui reste exclu politiquement et socialement par la monarchie de Juillet 1120 a pris conscience des droits qui lui sont dus et va les revendiquer fortement. Les années 1830 vont être marquées à Lyon, mais aussi à Saint-Etienne, par des insurrections, l’essor des sociétés de secours mutuel, devenues parfois des sociétés de résistance et également par le développement d’une presse ouvrière et celui de coopératives de production et de consommation.

Notes
1119.

Fernand RUDE, Les révoltes des canuts – 1830-1834, La Découverte, 2001, 208 p. (p. 19). L’ouvrage a déjà été édité en 1982 aux éditions Maspero.

1120.

Ils ne peuvent bénéficier ni du droit de vote, ni du droit de coalition, ni du droit de grève.