1. Le mutuellisme et la révolte lyonnaise de 1831

Le compagnonnage, forme d’associations d’ouvriers visant à la fois l’instruction professionnelle et l’assistance mutuelle, a vu son importance se réduire au XIXe siècle, même si l’agglomération lyonnaise est restée sous la Restauration un centre important du compagnonnage et si ce dernier a connu des tentatives de rénovation. Dans la Fabrique, le compagnonnage a joué un rôle temporaire de 1831 à 1834 avec la Société des Ferrandiniers, dont nous aurons l’occasion de reparler et avec la “Société de bienfaisance des ouvriers tisseurs de la ville de Lyon” qui, créée en 1844 et affiliée à l’union des Travailleurs du Tour de France, a disparu en 1847 1121 . Il n’était pas simple pour les artisans et les ouvriers de trouver une autre forme d’association que le compagnonnage, qui avait l’inconvénient de réserver ses secours aux jeunes ouvriers effectuant leur tour de France. En effet, la loi Le Chapelier de 1791 interdisait théoriquement les associations d’un même métier. De plus, les sociétés de secours étaient régies par l’article 291 du code pénal de 1810 qui interdisait toute association de plus de vingt personnes et qui exigeait l’agrément de cette association et le contrôle de ses statuts de la part de l’administration 1122 . Les sociétés de secours mutuels protégeaient, moyennant une cotisation ouvrière, contre les risques sociaux, maladie, vieillesse …, chômage, mais dans ce dernier cas, l’aide pouvait être perçue comme une caisse de grève secourant un chômage volontaire. On comprend dès lors la discrétion des membres des sociétés et la surveillance méfiante des autorités. Pourtant, dès 1804, avait été créée à Lyon la société des approprieurs-chapeliers dont les ouvriers avaient organisé une caisse de retraite qui rappelait celle de la confrérie d’Ancien Régime. D’autres sociétés suivirent cet exemple et les chapeliers furent aussi les premiers à ne pas se contenter du simple souci d’entraide et à créer, en 1817, la société de secours mutuels dite la “Bourse commune” qui soutint une grève en faveur d’un tarif 1123 . Sous la Restauration, avec la tolérance des autorités, vingt-sept sociétés de secours mutuels purent fonctionner dont huit dans la Fabrique, associant le plus souvent compagnons et chefs d’atelier 1124 . La société mutuelle la plus connue fut celle qui, rassemblant des chefs d’atelier, fut au cœur de la lutte des canuts pendant l’automne 1831 et dont l’initiateur fut Pierre Charnier.

Ce dernier avait ouvert, en 1818, un atelier avec quatre métiers à tisser, rue Saint-Marcel, à Lyon et était devenu un chef d’atelier en étoffes façonnées qui joua un rôle majeur dans la fondation d’un mutuellisme revendicatif et dans les événements de novembre 1831. Dès 1825, il conçut l’idée d’une association de chefs d’ateliers après avoir connu le désagrément de monter trois métiers sans suite 1125 . Charnier voulait, à la fois, se défendre contre les fabricants et contre les compagnons et les apprentis dont il dénonçait “l’insubordination toujours croissante”. Il avait la nostalgie des corporations d’Ancien Régime et avait sans doute projeté avec le fabricant Pavy de reconstituer l’ancienne “Communauté de maîtres marchands et maîtres ouvriers fabricants en étoffe d’or, d’argent et de soie 1126 ”. Charnier était un royaliste, hostile au libéralisme économique et politique et un catholique sincère. Mais il fut aussi influencé par l’idéologie socialiste utopique et en particulier par le saint-simonisme. Il voulait créer une “franc-maçonnerie ouvrière, neutre en politique, mais créée en opposition contre la franc-maçonnerie révolutionnaire 1127 ”. En septembre 1827, il fonda la “Société d’indication mutuelle des chefs d’atelier de soieries de Lyon”, première association de défense mutuelle. Cette association, très hiérarchisée, devait comprendre quinze compagnies de vingt membres dirigées par un “syndic” et la réunion des quinze “syndics” avec le bureau central composé du directeur, Charnier, de deux sous-directeurs, d’un secrétaire et d’un trésorier, devait former le “Grand Conseil”. Ce projet recueillit plus de cent adhésions mais Charnier rentra en opposition avec ses compagnons et se sépara de l’association en avril 1828. Celle-ci toutefois, se maintint sous le nom de “Devoir Mutuel”, avec une quarantaine de mutuellistes, groupés autour de l’un des deux sous-directeurs, Bouvery 1128 . Dans le “Devoir Mutuel”, les compagnies deviennent des loges de vingt membres. Les délégués de onze loges forment une loge centrale dont les présidents constituent le conseil directeur de l’association. L’association du “Devoir Mutuel” qui rassembla 240 membres en 1831, avait pour objet le secours mutuel, l’organisation de cours professionnels, la recherche du travail et la lutte contre les abus 1129 . Les conditions d’admission dans la société, qui était secrète, étaient rigoureuses : le postulant devait être présenté par deux membres de la société et sa vie privée était soumise à une enquête sévère 1130 . Quant au droit d’entrée, il était fixé à 3 francs et la cotisation mensuelle à 1 franc. 1131

Depuis la Révolution de juillet 1830, le ralentissement de l’activité économique faisait progresser le chômage et le mécontentement des ouvriers lyonnais se traduisait par des placards affichés dénonçant entre autres “cette liberté qui donne la misère”, de même que par des manifestations : celle du 19 janvier 1831 rassembla 800 travailleurs aux Brotteaux qui criaient : “Du travail et du pain” ; 15 ouvriers furent arrêtés 1132 . La loi du 26 mars 1831 aggrava la situation des ouvriers par une augmentation des impôts : “La somme des contributions de toute la classe ouvrière de Lyon se trouva, écrivait le préfet du Rhône, triplée et souvent quadruplée.” Il n’est donc pas surprenant de voir circuler à Lyon des brochures posant la question sociale comme celle de “L’Age d’Or dévoilé” du marchand-chapelier Dervieux qui était vendu au profit des ouvriers sans travail 1133 . L’aile gauche du parti républicain, représentée à Paris par la “Société des amis du peuple”, où on trouvait les théoriciens socialistes comme Buchez et Blanqui, n’était pas non plus indifférente à la question sociale. Ils proposaient aux ouvriers un front commun contre leurs adversaires et leurs critiques violentes furent relayées à Lyon, en juin 1831, dans la presse républicaine naissante avec “La Sentinelle nationale” et “La Glaneuse” 1134 .

De leur côté, de février à avril 1831, 4000 ouvriers en soie, ont signé une adresse à la chambre des députés, reprochant la partialité du Conseil des prud’hommes, favorable aux fabricants. A l’automne 1831, la situation économique s’était améliorée, mais les prix de façon n’avaient pas augmenté comme le réclamaient les canuts. Aussi, le mutuelliste Bouvery prit-il l’initiative d’une réunion à la Croix-Rousse le 8 octobre, où les 300 assistants exigèrent un tarif de la part des fabricants 1135 et une nouvelle organisation vit le jour, élaborée essentiellement par Charnier 1136 , qui avait mis en route la première association de défense mutuelle : 40 sections de la ville de Lyon comprenant chacune environ 200 chefs d’atelier devaient nommer 2 délégués siégeant dans une commission, composée par conséquent de 80 commissaires ou “syndics”. Le 13 octobre, ces derniers nommèrent à leur tour une commission centrale, dont faisait partie Charnier, ayant pour président Bouvery et pour vice-président, Falconnet. Le premier cadre du mutuellisme, rassemblant une ou deux centaines de chefs d’atelier, était donc dépassé, d’autant plus que le 30 octobre, fut mis en place “l’association générale et mutuelle des chefs d’atelier de la ville de Lyon et des faubourgs”, véritable association de résistance 1137 .

Le rapport de force entre les canuts et les autorités avait commencé dès la réunion du 8 octobre à la Croix-Rousse. Deux jours plus tard, les chefs d’atelier étaient 1500 à se réunir et alors, redoutant des désordres dans la ville, le général Roguet fit pression pour obtenir une réunion du conseil des prud’hommes, aboutissant à un accord concernant l’augmentation des façons des ouvriers en soie. Le même jour, 11 octobre, le conseil fut donc réuni et déclara “utile qu’un tarif au minimum soit fixé pour le prix des façons 1138 ”. A l’image du général Roguet, le préfet, qui avait réuni le 15 octobre les membres de la chambre de commerce, de même que les maires de Lyon et des trois faubourgs, admit le tarif comme une nécessité “dans la crainte des excès auxquels se porteraient les masses soulevées si on trompait leur attente 1139 ”. Ainsi, le 21 octobre, sous la présidence du préfet, des maires, des membres de la chambre de commerce et du conseil des prud’hommes, put avoir lieu la première réunion d’une commission mixte composée de 22 fabricants et de 22 commissaires délégués par les chefs d’atelier. Le 25 octobre, jour où le tarif fut enfin signé par les membres de la commission mixte, 6 000 chefs d’atelier et compagnons montrèrent leur force et leur détermination en marchant en silence, des faubourgs vers la préfecture, rangés par section 1140 . Entre temps, les compagnons avaient voulu imiter les chefs d’atelier : le 17 octobre 1831, près de 150 d’entre eux s’étaient rassemblés sur les fortifications du quartier des Tapis, avaient nommé leurs commissaires et avaient fondé une association dissimulée sous le titre d’une société de bienfaisance 1141 . Ces commissaires devaient visiter les ateliers pour s’assurer du respect des tarifs, tarifs auxquels une minorité de fabricants, soutenus par le ministre du commerce, le comte d’Argout, allaient bientôt s’opposer. Le 5 novembre, ces derniers envoyèrent un mémoire à la chambre des députés afin de présenter leur plainte et le ministre du commerce ordonna au préfet du Rhône, Bouvier du Molart, de préciser que “le tarif n’avait pas force de loi, qu’il n’était qu’un engagement d’honneur 1142 ”. Dès lors, le conseil des prud’hommes qui, depuis le 1er novembre, condamnait les fabricants qui n’observaient pas le tarif, cessa de condamner sa non-exécution. L’agitation ne fit donc que grandir chez les canuts et le dimanche 20 novembre, chefs d’atelier et compagnons, réunis sur la place de la Croix-Rousse, décidèrent de ne pas reprendre le travail le lendemain et de venir, en masse, dans la ville, comme le 25 octobre, afin d’exiger le respect du tarif convenu 1143 .

Le 21 novembre au matin, à la Croix-Rousse, les chefs de section ont fait arrêter tous les métiers et, comme des rassemblements se sont formés, les autorités ont envoyé pour les disperser, des détachements de la garde nationale, composés surtout de fabricants et de commis de fabrique. Ces derniers ont été naturellement très mal accueillis par les canuts et ainsi, les affrontements ont commencé 1144 . Les canuts de la Croix-Rousse, surtout les compagnons, ont rapidement dressé des barricades 1145 sur l’une desquelles ils avaient arboré le drapeau noir, symbole de deuil, avec la fameuse inscription : “Vivre en travaillant ou mourir en combattant”. Le 22 novembre, les insurgés, auxquels se sont joints les ouvriers des autres quartiers, se sont emparés de la ville de Lyon, évacuée par les troupes du général Roguet dans la nuit du 22 au 23 novembre. Les ouvriers ont pris possession de l’hôtel de ville où, un groupe hétéroclite, constitué d’anciens volontaires du Rhône qui avaient tenté une expédition malheureuse en Savoie en février 1831, et de petits bourgeois républicains, a formé un gouvernement insurrectionnel. Pour leur part, les dirigeants mutuellistes, non partisans de la violence, Bouvery, Falconnet et Charnier, se sont effacés. Ils ont gardé des contacts avec le préfet, impuissant à l’intérieur de sa préfecture, et satisfait de pouvoir utiliser leur concours pour neutraliser les occupants de l’hôtel de vile les plus révolutionnaires. Le 24 novembre, les chefs d’atelier, qui voulaient se rapprocher des autorités légales, ont réussi à remplacer le gouvernement insurrectionnel et à former un gouvernement provisoire. Le 26 novembre, le maire provisoire 1146 et le préfet, après entente avec les chefs de section 1147 , ont annoncé qu’une nouvelle commission mixte réviserait le tarif 1148 . A la fin du mois de novembre, le préfet avait repris la situation en main : le 28 novembre, les magasins étaient ouverts, les ouvriers en soie commençaient à reprendre le travail et dans premiers jours de décembre, le pouvoir était rendu aux autorités légitimes. Le 3 décembre, le duc d’Orléans, héritier du trône et le maréchal Soult, avec une armée de 26 000 hommes rentraient dans la ville. Le libéralisme économique reprenait ses droits : le 17 décembre, le ministre du commerce recommandait aux préfets de se servir des articles 414 et 416 du Code Pénal pour réprimer les appels illégaux des ouvriers lorsqu’ils réclamaient des augmentations de salaire 1149 . Toutefois, les ouvriers restaient organisés et leur résistance allait se poursuivre.

Notes
1121.

Y. LEQUIN, Les ouvriers de la région lyonnaise (1848-1914) – Les intérêts de classe et la République …, pp. 181-183.

1122.

Alain DEWERPE, Le monde du travail en France – 1800-1950, Armand Colin, 1998, 170 p. (p. 72). Les articles 414 et 415 du code pénal punissaient moins sévèrement les coalitions de fabricants en vue d’abaisser les salaires que celles des ouvriers coupables du délit de cessation concertée du travail : pour les premiers, était prévue une peine d’emprisonnement de six jours à un mois et pour les seconds, une peine variant de un à trois mois ; les chefs du mouvement ouvrier pouvaient même subir un emprisonnement de deux à cinq ans. (Jean ALAZARD, “Le mouvement politique et social à Lyon entre les deux insurrections de novembre 1831 et d’avril 1834”, Revue d’histoire moderne et contemporaine, T. XVI, n°1, juillet-août 1911, p. 39).

1123.

Y. LEQUIN, … Les intérêts de classe et la République …, pp. 191 et 195.

1124.

Ibid., p. 191 et Paul ROUGIER, “Les sociétés de secours mutuels et les associations industrielles ouvrières àLyon de 1800 à 1850”, in Les associations ouvrières. Etudes sur leur passé, leur présent, leurs conditions de progrès, De Guillaumin, 1864, 467 p. (p. 151).

1125.

François RUDE, “L’insurrection ouvrière de Lyon en 1831 et le rôle de Pierre Charnier”, Bulletin de la Révolution de 1848, T. 35, 1938, pp. 21-26. Dans la fabrication des tissus façonnés, il fallait jusqu’à un mois pour monter un métier, ce qui exigeait de la part du chef d’atelier une avance d’argent assez forte.

1126.

Ibid., pp. 28-29.

1127.

Idem, pp. 30, 158, 160-161.

1128.

Idem, p. 28 et Fernand RUDE, La révolte des canuts …, pp. 15-16. Charnier ne rentra à nouveau dans la société qu’en 1832.

1129.

Edouard DOLLEANS, Histoire du mouvement ouvrier (1830-1871), Armand Colin, 1953, 397 p. (p. 59).

1130.

J. ALAZARD, “le mouvement politique et social à Lyon entre les deux insurrections de novembre 1831 et d’avril 1834 …”, T. XVI, n°1, pp. 41-42.

1131.

A. DEWERPE, Le monde du travail en France – 1800-1950 …, p. 71.

1132.

Fernand RUDE, Les révoltes des canuts – 1831-1834 …, p. 20-21.

1133.

Ibid., pp. 21-22.

1134.

Idem, pp. 25-26.

1135.

Idem, p. 22 et p. 27.

1136.

Charnier avait des relations difficiles avec les autres chefs d’atelier parce qu’entre autres, il était hostile au tarif, car, pensait-il, ce dernier, création éphémère, serait vitre remis en cause par la libre concurrence. Mais, il était favorable à l’envoi d’une pétition aux autorités pour demander la création d’une commission formée de négociants et de chefs d’atelier afin de supprimer certains abus. (François RUDE, “L’insurrection ouvrière de Lyon en 1831 et le rôle de Pierre Charnier” …, pp. 46-49)

1137.

Les membres de l’association s’engageaient, sur leur honneur, à refuser le concours de leur main d’œuvre au négociant qui ne voudrait pas se conformer au tarif qui avait été décidé le 25 octobre. (Fernand RUDE, Les révoltes des canuts. 1831-1834…, pp. 27, 32 et 33).

1138.

Fernand RUDE, Les révoltes des canuts. 1831-1834…, p. 28.

1139.

Ibid., p. 29.

1140.

Idem, pp. 30-31.

1141.

Idem, p. 29.

1142.

E. DOLLEANS, Histoire du mouvement ouvrier (1830-1871)…, pp. 63-64. Bouvier du Molart évaluait à 104 sur 1 400 le nombre des fabricants manifestant leur hostilité au tarif.

1143.

Fernand RUDE, Les révoltes des canuts. 1831-1834…, pp. 34-35.

1144.

Si les canuts ont des armes, puisque beaucoup de chefs d’atelier font partie de la garde nationale, beaucoup d’ouvriers en soie vont combattre sans armes à feu. Fernand RUDE donne un récit détaillé de l’insurrection qui a duré jusqu’à la fin du mois de novembre. (pp. 36 à 70 de son ouvrage Les révoltes des canuts…)

1145.

La proclamation du général Roguet, le matin du 22 novembre, invitant les gardes nationaux à prendre les armes, a eu peu de succès et les troupes de ligne, pour leur part, opposèrent une faible résistance aux insurgés.

1146.

Le maire de Lyon, Prunelle, était à Paris et ne reviendra dans sa ville que le 30 novembre. (François RUDE, “L’insurrection ouvrière de Lyon en 1831 et le rôle de Pierre Charnier” …, p. 151)

1147.

Les chefs de section du mutuellisme, qui déléguèrent deux des leurs, Bernard et Charnier, pour se rendre à Paris, afin d’informer le gouvernement sur les causes des troubles de Lyon, jouèrent un rôle important dans le rétablissement de l’ordre et de la légalité dans la ville. En effet, ils servirent d’intermédiaire entre le conseil municipal et les ouvriers, pour la distribution d’argent et de vivres, qui commença dès le 24 novembre. De plus, le 30 novembre, ils déléguèrent certains d’entre eux pour se rendre auprès du duc d’Orléans afin de le presser de faire son entrée dans la ville. (Ibid., pp. 150-151)

1148.

Cette décision pouvait être interprétée diversement : les ouvriers en soie ont vu, là, l’imminence de la fixation d’un tarif enfin appliqué, alors que cela laissait présager l’annulation du tarif par le maréchal Soult le 7 décembre 1831, après qu’il eût occupé la ville avec son armée.

1149.

E. DOLLEANS, Histoire du mouvement ouvrier (1830-1871) …, p. 68. Pour sa part, le préfet Bouvier du Molart, rappelé à Paris et accusé de faiblesse et de parti pris, fut destitué et remplacé par un préfet énergique, Gasparin.