2. L’intensification du mouvement d’association des ouvriers après 1831

Les journées de novembre 1831, essentiellement celles des 21 et 22 novembre, ont provoqué un millier de victimes dont 350 hommes et femmes tués et le double de blessés 1150 . Si les onze insurgés arrêtés, puis jugés à Riom ont été acquittés, 1151 l’association générale et mutuelle des chefs d’atelier a provisoirement disparu 1152 .

Mais, au moment où les chefs d’atelier avaient essayé d’obtenir un accord sur le tarif, Falconnet, vice-président de la commission centrale, publiait, le 25 octobre 1831, le prospectus d’un journal hebdomadaire ouvrier, “L’Echo de la Fabrique” 1153 . Parmi les 38 premiers actionnaires du journal, fondé par l’avocat Peyronnet et dont Falconnet devient le gérant, 31 étaient des chefs d’atelier en soierie, dont une dizaine figurait parmi les fondateurs du mutuellisme. Parmi les 7 autres, se trouvait un tulliste, Vidal, le principal rédacteur de l’ “Echo”, un fabricant républicain, Depouilly et un gradué en droit, Chastaing, autre rédacteur, qui deviendra rédacteur en chef, après la mort de Vidal en août 1832 1154 . Marius Chastaing avait un long passé républicain et il soutenait la cause ouvrière en affirmant que “L’Echo” se proposait pour but “l’amélioration physique et morale de la classe prolétaire 1155 ”.Son éclectisme politique se manifestait dans le journal en accordant autant de crédit à l’école saint-simonienne qu’aux théories fouriéristes. Chastaing était plus déiste que chrétien mais on peut tout de même le rattacher à ces fortes personnalités lyonnaises qui, s’inspirant de Ballanche, voulaient rapprocher le christianisme de l’humanitarisme laïque 1156 . Comme d’autres rédacteurs de la presse ouvrière, Chastaing appréciait le journaliste de “L’Avenir” devenu célèbre, Lamennais, qui non seulement voulait concilier Dieu et la liberté, mais se préoccupait des classes laborieuses et vit dans la force des canuts “qui vainquit, une force qui se modérant elle-même, se montra pure comme la justice et sainte comme l’humanité 1157 ”. La presse ouvrière de Lyon avait une attitude bienveillante envers le courant catholique libéral de Lamennais, représenté dans la ville par “L’Echo des paroisses”, “La Sentinelle catholique” et surtout “L’Institut catholique” dirigé par Auguste Rivet, ami de Lacordaire et Montalembert, au cours des années 1840 1158 .

Chastaing ne resta pas longtemps à la tête de la rédaction de “L’Echo” : en conflit avec certains actionnaires du journal, il le quitta en août 1833, remplacé par le mutuelliste Bernard 1159 . Chastaing créa alors de multiples journaux éphémères, à cause de conflits au sein de la rédaction du journal et surtout à cause des sanctions gouvernementales et de la législation plus répressive à l’encontre de la presse à partir de septembre 1834 : en novembre 1833, apparut “L’Echo des travailleurs”, puis Chastaing édita de 1834 à 1835 “La Tribune Prolétaire”, à laquelle succéda le “Nouvel Echo de la Fabrique”. Les lois de septembre 1835, à la suite de l’attentat de Fieschi contre le roi du 28 juillet, portèrent un coup d’arrêt à la presse ouvrière jusqu’en 1840. En 1841, Chastaing reprend le titre primitif de “L’Echo de la Fabrique” qui est alors, avec “Le Censeur”, le seul journal d’opposition démocratique et sociale, à Lyon, et lu surtout dans les milieux de canuts de la Croix-Rousse. Chastaing, évincé de “L’Echo” en 1845, crée enfin la “Tribune lyonnaise”, dont le public est plus large que celui de “L’Echo” 1160 et qui sera supprimé en février 1851.

On peut remarquer que Chastaing, dont les prises de position reflètent celles de l’ensemble des journaux ouvriers lyonnais, resta respectueux à l’égard des personnalités de l’Eglise même s’il critiqua certains mandements de Mgr de Bonald. Il a même pris la défense de ce dernier qui, en février 1848, avait ordonné des prières publiques “pro populo” et non “pro Republica”, comme l’avait fait l’archevêque de Paris 1161 . Toutefois, si “La Tribune” et “L’Echo” défendent la moralité publique comme les journaux catholiques et reconnaissent la dignité du sacerdoce, les deux journaux deviennent anticléricaux lorsqu’ils dénoncent l’intolérance de certains prêtres, le silence de l’Eglise à l’égard des injustices sociales et sa servilité envers le pouvoir 1162 .

En dehors des journaux fondés par Chastaing, on peut citer d’autres titres de la presse ouvrière : “L’Indicateur”(1834-1835), dont le gérant, Favier, est un tulliste qui deviendra adepte de Fourier ; “L’Echo des ouvriers” (1840-1841), fondé par le chef d’atelier, Collomb ; “Le Travail”, organe de la rénovation sociale, journal démocrate communiste (1841) 1163 … A Saint-Etienne, à la fin des années 1830, est apparue également une presse ouvrière avec “L’ami des ouvriers”, parrainé par le “journal de Saint-Etienne” et fondé par Grandjasse, passementier et producteur de garance. Cet hebdomadaire qui tire à 300 exemplaires et qui est lu par les rubaniers, ressemble à “L’Echo de la Fabrique” 1164 .

L’agitation politique et sociale ne tarda pas à renaître à Lyon, moins d’un an après l’insurrection de novembre 1831. L’année 1833 a été particulièrement marquée par une mobilisation des ouvriers, que ce soit à Lyon ou à Saint-Etienne. La France connut d’ailleurs, cette année-là, une vague de grèves sans précédent, dont une dizaine à Lyon et à Saint-Etienne, surtout dans les centres anciens de métiers et d’artisanat 1165 . La nouveauté réside, par rapport à l’agitation de 1831, dans une collusion entre mutuellistes ouvriers et groupes républicains dont il nous faut évoquer l’organisation.

A partir du deuxième semestre 1832, la police constate, à Lyon, une activité accrue des républicains que conforte le retour des emprisonnés de novembre 1831. Un banquet patriotique, présidé par Baune, qui venait de se faire connaître auprès des canuts lyonnais par son “Essai pour faire cesser la détresse de la Fabrique” 1166 et offert à Garnier-Pagès, chef républicain parisien, rassembla à l’Elysée lyonnais, le 30 septembre 1832, 1883 convives, chiffre jamais atteint jusqu’alors 1167 . Des sociétés secrètes se formaient comme celle des “Indépendants philanthropes” de Chastaing où se trouvaient des canuts de la Croix-Rousse. Mais le préfet surveillait surtout le journal républicain, “La Glaneuse”, qui fut l’objet de plusieurs saisies et poursuites. Son directeur, Granier, organisait des réunions d’ouvriers dont Berger, le gérant de “L’Echo de la Fabrique” lui donnait la liste pour l’achat collectif d’actions de “La Glaneuse” 1168 . Comme chevilles ouvrières de ce journal, relevons deux noms, celui de Rivière Cadet et celui d’ Antide Martin. Le premier, qui était imprimeur sur étoffes à Lyon, était à la fois correspondant du journal “Le Phalanstère”, publié à Paris par les disciples de Fourier, et rédacteur à “L ‘Echo de la Fabrique”. Il exposait le fouriérisme aux chefs d’atelier mutuellistes et provoqua, en août 1833, le départ de Chastaing du journal, car ce dernier refusait de se laisser endoctriner 1169 . En 1840, il devint directeur-gérant d’une petite revue mensuelle, “La Démocratie lyonnaise”, dont nous aurons l’occasion de reparler, car elle a prêté attention aux préoccupations du nouvel archevêque de Lyon, Mgr de Bonald, à l’égard du monde du travail. Martin, pour sa part, qui devint, en novembre 1833, rédacteur en chef de “La Glaneuse”, y fit paraître son “Catéchisme républicain”, qui fut diffusé également en un grand nombre d’exemplaires dans le sud-est et le centre de la France. Martin y démontrait non seulement les avantages de la République, mais aussi sa sympathie pour les prolétaires et dans sa vingtième leçon consacrée au travail, proposait des solutions saint-simoniennes et fouriéristes, avec entre autres, grâce à la puissance des associations, l’obtention des instruments de travail par ceux qui les emploient 1170 . Le “Catéchisme républicain” antérieur à l’“Exposé des principes républicains” de la Société parisienne des droits de l’homme, préludait à la propagande de la section lyonnaise de la Société des droits de l’homme 1171 , à la fondation de laquelle Martin avait participé. A la fin de l’année 1833, cette dernière, en plein essor, comptait un nombre de plus en plus important d’ouvriers mutuellistes.

La réorganisation du mutuellisme ouvrier n’avait en effet pas tardé à se produire. La Société des compagnons ferrandiniers 1172 , dissimulée au début sous le nom d’une société de bienfaisance, avait même poursuivi son existence, après sa naissance, en octobre 1831, sur les fortifications du quartier des tapis. Le droit d’entrée dans la Société, fixé à 3 francs et la cotisation mensuelle de 1 franc étaient les mêmes que ceux de l’association du ”Devoir Mutuel” des chefs d’atelier, créée en 1828. Les Ferrandiniers, dont la société tenait à la fois du compagnonnage et du mutuellisme, avait aussi des loges de vingt membres, appelées “fractions” et un de leurs principaux soucis était la limitation des horaires du travail et du nombre des apprentis 1173 .

De leur côté, les chefs d’atelier lyonnais qui, en dehors d’une commande de 640 000 francs d’étoffe d’ameublement pour le compte du roi, n’avaient obtenu que la constitution d’une caisse de prêts, eurent quelque espoir au niveau d’une réforme du conseil des prud’hommes mais les deux ordonnances royales de janvier 1832 et juin 1833 ne fixèrent pas, comme ils le souhaitaient, un nombre égal de fabricants et de chefs d’atelier pour siéger au sein du conseil 1174 . Dès lors, les chefs d’atelier renforcèrent leur organisation secrète : leurs 6 centrales réunissant 1234 membres en avril 1833 passent à 11 centrales en décembre 1833 et le nombre de membres est doublé. Chacune des centrales nomma deux délégués pour constituer un conseil exécutif de 22 membres dont la position se durcit 1175 . En juin 1833, les mutuellistes, d’accord avec les Ferrandiniers, avaient appliqué le système des mises en interdit contre les maisons qui refusaient les augmentations des prix de façon qu’ils réclamaient 1176 . Depuis le début de l’année 1833, le mutuellisme faisait de plus en plus d’adeptes dans les divers métiers : le 13 janvier, “L’Echo de la Fabrique” annonçait la création par les ouvriers imprimeurs lyonnais de l’“Emancipation des prolétaires”, société d’assurance mutuelle au titre provocateur puisqu’elle se proposait de lutter contre la privation de travail ; suivirent en novembre, l’“Ordre des Frères-Unis”, fondé par les maîtres et ouvriers tireurs d’or, guimpiers, passementiers et enjoliveurs et, en janvier 1834, ce fut la société des “Frères de la Concorde”, créée par les ouvriers cordonniers 1177 .

L’idée d’association s’était aussi répandue parmi les passementiers 1178 stéphanois dont les relations avec les ouvriers en soie de Lyon devinrent plus fréquentes en 1833. En avril, des délégués furent envoyés par les passementiers de Saint-Etienne pour étudier l’organisation des mutuellistes lyonnais 1179 . Les chefs d’atelier réclamaient, comme à Lyon, l’établissement d’un tarif et étaient confrontés également au problème de la multiplication des mises en train sur le métier à cause des changements fréquents d’articles à tisser. Ils avaient fondé d’abord, dans les premiers mois de 1833, une société mutuelle de secours, puis, le 4 mai 1833, une organisation plus revendicative, le “Conseil des syndics passementiers”, qui réclama aux négociants l’établissement d’un tarif de façons. Après que le sous-préfet eût convoqué les chefs d’atelier individuellement et les eût dissuadés de maintenir leur revendication, ils décidèrent de renforcer leur organisation en créant, le 31 mai, dans un café de Montaud, la “Société générale des passementiers” : la ville de Saint-Etienne était divisée en 9 sections au sein desquelles les passementiers se réunissaient en comités de 16 à 18 membres. Les cotisations devaient alimenter une caisse de secours pour venir en aide aux sociétaires en cas de maladie ou de chômage 1180 . Comme les versements à cette caisse ne comportaient pas de reçu, le sous-préfet ne pouvait engager des poursuites contre la Société des passementiers qui ne tarda pas à montrer son efficacité : en août et début septembre 1833, des mises en interdit furent prononcées contre des négociants et l’enterrement de deux passementiers fournit à la Société l’occasion de passer en revue ses troupes, fortes alors de 1 500 à 2 000 hommes 1181 . Les autorités s’inquiétaient d’autant plus que l’effervescence républicaine s’était répandue chez les passementiers 1182 et qu’un banquet annoncé en septembre, réunit finalement, à Givors, le 10 novembre 1833, 150 mutuellistes de Lyon, 60 passementiers de Saint-Etienne et 20 mutuellistes de Saint-Chamond 1183 .

En février 1834, à Lyon, un défi est lancé à nouveau aux autorités par les ouvriers mutuellistes, comme à l’automne 1831. Toutefois, la situation est cette fois un peu différente : d’un côté, une collusion est possible entre les ouvriers et les associations républicaines et de l’autre, le préfet Gasparin n’a pas l’esprit conciliant et se prépare à l’affrontement. Le conseil exécutif des mutuellistes poursuivait ses mesures de rétorsion contre les fabricants récalcitrants et, le 14 février 1834, après qu’une majorité de mutuellistes aient voté la grève, soutenus par les Ferrandiniers, 14 000 métiers s’arrêtèrent. Mais, comme le préfet refusa de présider une réunion concernant le tarif, les mutuellistes votèrent la reprise du travail, le 19 février 1184 . Les autorités passent bientôt à l’offensive : le préfet fait entrer de nouvelles troupes dans la ville et six membres du conseil exécutif mutuelliste sont poursuivis de même que trois Ferrandiniers et quatre autres ouvriers. De plus, au niveau gouvernemental, un projet de loi renforce les dispositions du code pénal concernant l’interdiction des réunions pour les associations non autorisées 1185 . Ce projet de loi, qui les vise directement, provoque le rapprochement entre mutuellistes et républicains. Le 6 mars 1834, le journal républicain, “La Glaneuse” annonce que toutes les associations ouvrières ou républicaines vont grouper leurs forces, des mutuellistes aux sociétaires des droits de l’homme en passant par les Concordistes. Le 5 avril, un comité d’ensemble est créé, composé de douze membres dont Baune, président de la section lyonnaise des droits de l’homme, Girard, président du conseil exécutif des mutuellistes et Marigné, président de la société philanthropique des ouvriers tailleurs 1186 . Le même jour, le procès de treize meneurs de la coalition de février commence devant le tribunal correctionnel, place Saint-Jean, où beaucoup de mutuellistes et de Ferrandiniers se sont rendus. Mais, le président du tribunal qui ne parvient pas à maintenir l’ordre, renvoie l’affaire au 9 avril, jour qui va être choisi par le conseil exécutif du “Devoir mutuel” pour déclencher une grève générale. Dès lors, on se prépare, tant du côté des ouvriers que des responsables politiques et militaires, à l’affrontement : le 6 avril, l’enterrement d’un chef d’atelier appartenant au “Devoir mutuel”, suivi par huit à dix mille personnes, fournit le prétexte d’une démonstration des forces ouvrières et républicaines. Le 8 avril, les responsables mutuellistes siègent sans désemparer et de leur côté, les autorités répartissent les troupes de soldats dans la ville 1187 .

Notes
1150.

Gérard CHOLVY, FREDERIC OZANAM – L’engagement d’un intellectuel catholique au XIX e siècle …, pp. 164-165. L’auteur cite le témoignage du docteur Ozanam qui se trouva dès le matin du 22 novembre à l’hôtel de ville de Lyon pour panser les blessés.

1151.

E. DOLLEANS, Histoire du mouvement ouvrier (1830-1871) …, p. 69.

1152.

Le 12 février 1832, le journal ouvrier “L’Echo de la Fabrique” annonçait que les cotisations versées seraient remises aux adhérents qui voudraient les retirer.

1153.

Fernand RUDE, Les révoltes des canuts – 1831-1834 …, p. 32.

1154.

Ibid., pp. 106-110.

1155.

“L’Echo de la Fabrique” du 9 septembre 1832. A partir du numéro du 3 mars 1834, “L’Echo” s’intitula “Journal industriel et littéraire” et on pouvait lire dans le numéro du 1er juillet 1832 que le journal était lu en Angleterre “avec avidité”. Cette édition de Londres en langue anglaise s’explique par la présence de l’économiste Bowring à Lyon, en 1832, qui enquêta sur le commerce des soies et devint un des actionnaires de “L’Echo”. (Fernand RUDE …, p. 116).

1156.

Nous avons déjà évoqué, dans le chapitre 4, l’orientation nouvelle proposée par Ballanche aux catholiques, qui influença certains laïcs lyonnais.

1157.

Fernand RUDE, Les révoltes des canuts – 1831-1834 …, p. 76.

1158.

Roger VOOG, “Les problèmes religieux à Lyon pendant la monarchie de juillet et da deuxième république”, Les cahiers d’histoire, T. VII, 1963, pp. 413-414 ; et Roger VOOG, “Auguste Rivet”, in Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, T.6, le Lyonnais…, p. 371.

1159.

“L’Echo” est devenu alors le journal officiel du mutuellisme qui va prendre en charge son financement (Fernand RUDE, Les révoltes des canuts – 1831-1834 …, p. 116).

1160.

Roger VOOG, “Les problèmes religieux à Lyon pendant la monarchie de juillet et da deuxième république” …, pp. 406-407.

1161.

Ibid., p. 416.

1162.

Idem, pp. 410-412.

1163.

C. LEVY, “Les ouvriers en soie de la Fabrique lyonnaise de 1835 à 1848”, 1848 et les révolutions du XIX e siècle, été 1947, T. XXXVIII, pp. 36-37.

1164.

Jacqueline MOURIER, La presse à Saint-Etienne de 1825 à 1848, E.N.S. de Fontenay, 158 p. (p. 112) ; référence aux A.D.L. : 11J51.

1165.

Cette recrudescence de la mobilisation ouvrière s’explique surtout par l’organisation de sociétés ouvrières qui coordonnent leur action entre certaines villes (Christophe CHARLE, Histoire sociale de la France au XIX e siècle, Le Seuil, 1991, 392 p. (p. 53).

1166.

Eugène Baune devint président de la section lyonnaise de la Société des droits de l’homme, association républicaine dirigée à Paris par Cavaignac et fondée à Lyon en 1833. (Claude LATTA, Eugène Baune (1799-1880). Un républicain dans les combats du XIX e siècle, Montbrison, 1995, 198 p. (pp. 36-43).

1167.

Fernand RUDE, Les révoltes des canuts – 1831-1834 …, pp. 86-87.

1168.

Ibid., pp. 87-89.

1169.

Jean MAITRON (dir.), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français. 1 ère partie : 1789-1864. De la Révolution française à la fondation de la première Internationale, les Editions ouvrières, T. III, 1966, pp. 320-321.

1170.

Fernand RUDE, Les révoltes des canuts – 1831-1834 …, pp. 91-95.

1171.

Voir la note 1166.

1172.

Les ferrandiniers étaient spécialisés dans la fabrication d’une étoffe de soie tramée laine, la ferrandine, inventée par un fabricant de Lyon, J. Ferrand (François RUDE, “L’insurrection ouvrière de Lyon en 1831 et le rôle de Pierre Charnier” …, p. 146). Les ferrandiniers avaient choisi la couleur verte, symbole de l’espérance et le rouge, symbole de l’honneur. Ils avaient aussi des emblèmes professionnels : boucles d’oreilles aux anneaux desquelles pendaient les outils du tisseur, les ciseaux plats et les pinces. (J. ALAZARD, “le mouvement politique et social à Lyon entre les deux insurrections de novembre 1831 et d’avril 1834 …”, T. XVI, n°1, p. 45).

1173.

Fernand RUDE, Les révoltes des canuts – 1831-1834 …, p. 119.

1174.

Ibid., p. 68 et 106.

1175.

Ce conseil exécutif devait assister le conseil des présidents de centrale mais comme ce dernier a refusé de transmettre aux loges une proposition de suspension des travaux pour sept fabricants de peluche qui avaient abaissé les prix de façon, la majorité des mutuellistes, à la demande du conseil exécutif, vota la destitution du conseil des présidents, jugé trop modéré et qui ne sera pas renouvelé. ( Idem, p. 114 et 124)

1176.

E. DOLLEANS, Histoire du mouvement ouvrier (1830-1871) …, p. 93.

1177.

Fernand RUDE, Les révoltes des canuts – 1831-1834 …, pp. 113 et 121.

1178.

Même si la passementerie a une acception plus large que la rubanerie, les mots rubaniers et passementiers sont indifféremment employés.

1179.

Jean PRALONG, Saint-Etienne – Histoire de ses luttes économiques, politiques et sociales, Livre II : De la Restauration des Bourbons à la Commune de Paris, Saint-Etienne, 1990, 213 p. (p. 48).

1180.

Ibid., p. 49. Les ouvriers passementiers s’organisèrent également en un groupe minoritaire de compagnons ferrandiniers et en une autre société d’ouvriers à laquelle la Société générale des passementiers communiquait les décisions prises à l’égard des négociants récalcitrants concernant le tarif. A Saint-Chamond, il existait aussi une société mutuelle de chefs d’atelier passementiers qui, au cours de l’été 1833, conclut une entente avec celle de Saint-Etienne, de même qu’une société ouvrière de Ferrandiniers qui, comme à Saint-Etienne, s’affrontaient parfois violemment avec les mutuellistes (Idem, pp. 49-50).

1181.

Idem, p. 51. Au début du mois d’août, un fabricant, Colard, premier adjoint au maire de Saint-Etienne, accepta de payer à un chef d’atelier 13 aunes faites, alors que l’usage voulait qu’il n’en paye que 12, sous la menace d’arrêt des 100 métiers qui travaillaient pour lui. A cause des craintes de troubles, les mandats provoqués par la plainte de Colard et prévus contre 6 membres de la Société des passementiers furent transformés en mandats de comparution (Idem, p. 50).

1182.

Le passementier Caussidière était à Saint-Etienne le représentant de Baune. La Société lyonnaise des droits de l’homme implanta également des sections à Villefranche, Rive de Gier et Montbrison (Claude LATTA, Eugène Baune (1799-1880). … , pp. 44-45).

1183.

Les discours qui y furent prononcés, glorifiaient l’union entre tous les travailleurs. (Jean PRALONG, Saint-Etienne – Histoire de ses luttes économiques, politiques et sociales, Livre II  …, pp. 51-52).

1184.

Tous les ouvriers n’acceptèrent pas d’emblée cette décision prise par les mutuellistes, par 1 382 voix contre 545. Quelques rixes se produisirent sur la place des Terreaux et à la Croix-Rousse, accompagnées des cris de “Vive la république”. Les Ferrandiniers, pour leur part, déclarèrent qu’ils avaient droit à une indemnité pour tous les jours qu’ils avaient passés sans travailler. (J. ALAZARD, “le mouvement politique et social à Lyon entre les deux insurrections de novembre 1831 et d’avril 1834 …”, Revue d’histoire moderne et contemporaine, T. XVI, n°3, novembre-décembre 1911, p. 290).

1185.

E. DOLLEANS, Histoire du mouvement ouvrier (1830-1871) …, pp. 96 et 98. La loi qui sera votée le 10 avril 1834, contraint toute association même de moins de vingt personnes à avoir une autorisation préalable.

1186.

D’après les rapports du commissaire central de Lyon, cité par E. DOLLEANS, Histoire du mouvement ouvrier (1830-1871) …, p. 99.

1187.

Fernand RUDE, Les révoltes des canuts – 1831-1834 …, pp. 131-133.