3. Les révoltes de 1834 ont-elles remis en cause le mouvement associatif ?

Le 9 avril 1834, cinq à six mille ouvriers occupent, en se promenant, toute la partie de la ville comprise entre le Pont de Pierre et le Pont du Concert, la place Bellecour et le palais de justice. Après le premier coup de feu qui éclate en fin de matinée, rue Saint-Jean, interrompant la plaidoirie de Jules Faure, qui défendait au palais de justice des meneurs de février, la fusillade s’engage entre les ouvriers et les soldats. Des barricades commencent à être érigées par les ouvriers dans le centre de Lyon de même qu’à la Croix-Rousse, et le soir du 9 avril, les soldats ont réussi à prendre le contrôle du centre de la ville alors que les hauteurs sont occupées par les insurgés 1188 . Parmi ces derniers, la part des ouvriers est moins écrasante qu’en 1831, et même si les compagnons ferrandiniers occupent une place importante, beaucoup de canuts restent chez eux. Quelques centaines d’insurgés sont moins armés qu’en 1831, car des désarmements avaient suivi l’insurrection 1189 . Le 10 avril, Vaise et la Guillotière ont pris part à la révolte mais comme ce dernier faubourg représentait un nœud de communications important, le général Aymard y concentra ses efforts et ses troupes en reprirent possession dès le 12 avril 1190 .

Contrairement à l’insurrection de 1831 qui s’est limitée à Lyon, celle d’avril 1834 a eu des répercussions à Paris et dans les villes de province, dont Saint-Etienne. Le 13 avril, les républicains de Paris avaient tenté un soulèvement pour soutenir ceux de Lyon, mais, après deux jours de combat, l’émeute fut écrasée. A Saint-Etienne, déjà, le 24 février 1834, une manifestation organisée par la section de la Société des droits de l’homme au sujet du procès contre les mutuellistes lyonnais et stéphanois avait tourné à l’émeute 1191 .En avril, les premières nouvelles de l’insurrection lyonnaise trouvent la population ouvrière dans un état de surexcitation car la Société générale des passementiers faisait encore pression pour imposer ses prix 1192 . Le 10 avril, l’interdit général des métiers de la Fabrique fut décidé par tous les ouvriers et on parlait d’aller “aider ceux de Lyon”. Le 11 avril au matin, trois à quatre mille ouvriers manifestèrent en chantant des chansons républicaines place de l’Hôtel-de-ville de Saint-Etienne et réussirent à faire cesser le travail dans une partie des mines de charbon de la ville et des alentours. Les membres de la Société des passementiers tentèrent en vain de calmer la foule en annonçant que les deux négociants en rubans qui avaient réclamé des dommages-intérêts y avaient renoncé. (Voir la note 1192). Les émeutiers se dirigèrent ensuite vers la Manufacture d’armes à Villeboeuf, mais deux compagnies d’infanterie contraignirent la foule à refluer vers le centre-ville. Quelques barricades furent hâtivement dressées mais tombèrent rapidement. Le 12 avril, la ville de Saint-Etienne était en état de siège et une nouvelle tentative fut faite le soir, sans succès, par des ouvriers, pour s’emparer de la manufacture 1193 .

Le 13 avril à Saint-Etienne et le 14 avril à Lyon, après la dispersion des insurgés de la Croix-Rousse, le calme était revenu. L’insurrection lyonnaise coûta la vie à environ 130 soldats et 200 civils. L’affrontement dépassa en violence celui de 1831 dans la mesure où un grand nombre de victimes n’avaient pas pris part à l’insurrection. La reconquête de la ville par les 10 000 soldats du général Aymard fut méthodique et sanglante, comme en témoigne le massacre des habitants de la grande rue de Vaise le 12 avril 1194 . A Saint-Etienne, un soldat et cinq ouvriers furent tués 1195 . Pendant l’insurrection lyonnaise et après son échec, plus de 500 personnes furent arrêtées et 135 le furent également à Saint-Etienne 1196 . Cette fois, les 121 accusés, dont 59 de Lyon et 5 de Saint-Etienne, qui furent incarcérés fin mars 1834, à Paris, à la Conciergerie, furent déférés à la Chambre des pairs, constituée en haute cour de justice. Les accusés stéphanois de même que les accusés lyonnais, dont l’abbé Noir, qui avait probablement secouru les insurgés, avaient sollicité l’assistance de Lamennais devant la cour des pairs 1197 . Ce dernier venait de s’illustrer à nouveau, avec son ouvrage paru fin avril 1834, “Paroles d’un croyant” qui, appelant le peuple à se libérer de tous ses oppresseurs, ne pouvait que réconforter les vaincus d’avril 1834 qui étaient prisonniers. Lamennais rendit visite aux détenus et, ému de leur détresse qui contrastait avec l’aisance de certains Parisiens détenus à Sainte-Pélagie, il décida de lancer une collecte en leur faveur. Dans son appel reproduit par lithographie et qui circula parmi les militants républicains, il soulignait le problème des familles d’ouvriers lyonnais tombés dans le dénuement à cause de l’emprisonnement du père de famille 1198 . Le procès ouvert le5 mai 1835 se termina le 25 juillet et le 13 août, la cour rendit son arrêt : en ce qui concerne les lyonnais présents, 50 furent condamnés dont 7 à la déportation parmi lesquels figuraient Baune et Martin, et 9 furent acquittés dont les mutuellistes Girard et Poulard. Restaient 26 contumaces dont 22 furent condamnés et 4 furent acquittés 1199 . Le procès des stéphanois ne se termina qu’en décembre 1835 : Caussidière, le passementier président de la section stéphanoise des droits de l’homme fut condamné à vingt ans de détention et devait rester sa vie durant sous la surveillance de la haute police 1200 . Les autres furent condamnés à des peines de prison plus légères. Finalement, les républicains furent frappés plus sévèrement que les canuts mais il ne faut pas oublier que ces derniers étaient souvent des militants républicains.

Les journées d’avril 1834 et les lois de septembre 1835 qui étaient la conséquence de l’attentat de Fieschi à Paris, provoquèrent l’interruption de la presse ouvrière 1201 et la désorganisation des sociétés de résistance mutuellistes, à la suite des arrestations. Les chefs d’atelier et les Ferrandiniers abandonnèrent leur organisation mutuelliste mais ces derniers maintinrent leur association compagnonnique qui seule, pouvait être tolérée par les pouvoirs publics 1202 . Villermé, médecin spécialiste des questions sociales qui a enquêté en 1835 et 1836 sur le monde des ouvriers du textile et en particulier à Lyon, établit une nette distinction entre le mutuellisme reconnu par l’autorité locale et le mutuellisme de résistance. Pour le premier type de mutuellisme, il a identifié chez les ouvriers en soierie de la Fabrique de Lyon, 81 1203 sociétés de secours mutuels, dites aussi de prévoyance, réunissant 3 700 membres qui mettaient en commun une petite partie de leurs gains pour aider ceux qui tombaient malades ou devenaient infirmes. Villermé précise qu’il ne faut pas confondre ce premier type d’institution éminemment morale avec la société mutuelliste des chefs d’atelier et celle des Ferrandiniers, qui s’étaient développées après les journées de novembre 1831. Il admet que ces dernières aient souhaité secourir les ouvriers sans travail, mais il leur reproche d’avoir menacé l’autorité légale et d’avoir voulu, avec la fixation d’un tarif, faire augmenter le prix du travail 1204 . Villermé, comme les autorités gouvernementales, ne conçoit donc pas que les ouvriers puissent disposer d’un quelconque pouvoir économique qui puisse remettre en cause l’ordre établi : dans les années qui suivirent l’insurrection de 1834, la surveillance avait été très serrée pour couper court à toute renaissance des sociétés de résistance ouvrières dans la Fabrique. Aussi, beaucoup d’ouvriers se tournèrent vers les associations politiques et militèrent dans des sociétés secrètes, en particulier dans les cellules “communistes” comme on aura l’occasion de le découvrir. Toutefois, au début des années 1840, d’autres tentatives de coalition eurent lieu dans la Fabrique lyonnaise : en novembre 1842, une société de résistance, dite l’“Auxiliaire”, fut soupçonnée d’avoir été à l’origine du mouvement de coalition des chapeliers en vue d’obtenir une augmentation de salaires 1205 . De même, de mars à mai 1844, des chefs d’atelier fabricants de châles mélangés d’une part, de même que des compagnons d’autre part, s’étaient regroupés en une douzaine de sections et avaient revendiqué à nouveau un tarif des prix de façon 1206 .

Pour s’arroger un pouvoir économique et s’assurer des moyens d’existence plus substantiels, les ouvriers tentèrent aussi l’expérience des coopératives de consommation et surtout de production. D’inspiration fouriériste, ces associations eurent une existence plus ou moins éphémère. Si l’“Association commerciale d’échanges” de de Mazel, créée en 1833 rue de la Préfecture à Lyon et fondée sur la suppression de la monnaie, eut peu de succès 1207 , le fabricant d’étoffes de soie, Derrion, réussit à fonder en 1835, la première coopérative de consommation française, le “Commerce véridique et social”. Avant le déclenchement de l’insurrection d’avril 1834, Derrion avait pris, vis à vis des membres de l’association des Mutuellistes, l’engagement de travailler à l’établissement d’“un nouvel ordre social”. Il envisageait de faire fonctionner plusieurs maisons de vente au détail et au demi-gros, d’objets de consommation courante, puis, plus tard, une fabrique centrale d’étoffes en soie. “L ‘Indicateur”, journal auquel il collaborait, ouvrit, le 8 février 1835, une souscription gratuite “pour la fondation d’une vente sociale d’épicerie devant commencer la réforme commerciale”. Le journal recueillit peu d’argent, mais la contribution financière d’un ancien chef d’atelier permit le démarrage de la Société Derrion et Compagnie. Un premier magasin vendant des denrées d’épicerie fut ouvert, montée de la Grande Côte à la Croix-Rousse et le montant des ventes permit l’ouverture de cinq autres magasins. Mais les soupçons de la police et les tracasseries administratives firent peu à peu abandonner la coopérative par les consommateurs 1208 . Des coopératives de production furent également mises en route dans la Fabrique lyonnaise : en 1833, des tireurs d’or, des guimpiers, puis des tailleurs d’habit travaillèrent quelque temps en ateliers coopératifs. En octobre 1834, s’était également créée, sous la forme d’une Société en nom collectif, une association qui réunissait des compagnons et des chefs d’atelier 1209 .

Mais, la tentative faite par les passementiers de Saint-Etienne, en 1841, pour créer une coopérative de production préoccupa beaucoup plus les pouvoirs publics car il s’agissait d’une entreprise ambitieuse et qui leur faisait craindre une coalition d’ouvriers, comme cela avait été le cas en 1833 avec la “Société générale des passementiers”. Depuis les événements de 1834, les sociétés de secours et de prévoyance autorisées et contrôlées par l’administration avaient été les seules, comme à Lyon, à se multiplier 1210 . Les passementiers stéphanois n’avaient, pour leur part, fondé aucune association depuis la dissolution de leur société en 1834. Une crise de la rubanerie au printemps 1840 incita onze d’entre eux à fonder une “Société de bienfaisance des ouvriers rubaniers de la ville de Saint-Etienne” dont ils remirent les statuts au sous-préfet le 19 mai 1211 . Si, dans un premier temps, le sous préfet ne trouva pas d’objection à cette création, il éprouva bientôt comme le préfet des craintes et tous deux firent l’amalgame entre les projets des rubaniers et la propagande républicaine. Finalement, ces derniers renoncèrent à la fondation de leur société, mais un deuxième projet vit le jour au début de 1841 et le préfet le trouva très différent du précédent qui se contentait de mettre en place une société de bienfaisante. Il s’inquiéta d’autant plus que le sous-préfet lui avait fait savoir que l’initiateur de la nouvelle société, un rubanier-passementier nommé Laurent, était vice-président du Comité de Réforme électorale de Saint-Etienne 1212 .

Quel type d’association les passementiers voulaient-ils donc créer ? Le prospectus de la société qui devait porter le nom de “Société générale pour la fabrique de rubans” indique que des chefs d’atelier et compagnons voulaient créer une association de travail permettant de récompenser le travail de chacun dans des proportions égales, d’assurer des secours comme une société de prévoyance ordinaire et d’assurer une éducation gratuite aux enfants 1213 . La société dont l’acte fut déposé au parquet le 12 mars 1841, avait pour but “soit d’acheter les soies et matières premières, de fabriquer ou de faire fabriquer et de vendre les produits, soit de travailler à façon pour les autres maisons de commerce 1214 ”. Fabricants de rubans, dessinateurs, chefs d’atelier et ouvriers passementiers étaient appelés à en faire partie jusqu’à concurrence du nombre de 5 000. Le fonds social se composait des apports divers des membres 1215 , des prélèvements sur les prix de façons, sur les bénéfices etc. …Le capital inaliénable et indivisible, appartenait à la Société entière 1216 . Il s’agissait donc bien d’une coopérative de production, d’inspiration surtout buchezienne 1217 , et on comprend que les autorités du département aient tout fait pour que le projet des rubaniers, qui pouvait intéresser des milliers d’ouvriers, ne devienne pas une réalité. La correspondance entre le ministre de l’intérieur et le préfet de la Loire montre que ces derniers redoutent l’influence des bucheziens, qu’ils qualifient à tort de communistes, car les découvertes faites chez l’avocat Nermon de Montbrison montrent que ce dernier est l’intermédiaire entre Ott 1218 , disciple de Buchez et les organisateurs de la société des passementiers 1219 .Le préfet craint également que la force persuasive des républicains favorise la constitution de la société des passementiers d’autant plus que Laurent, son principal protagoniste, était en rapport avec Arago, député et futur membre du gouvernement provisoire de la République en février 1848 1220 . Le ministre et le préfet pensent que les passementiers veulent échapper à la loi sur les associations en formant une société commerciale et ils sont décidés à neutraliser leur projet par tous les moyens 1221 . Des membres de l’association des passementiers furent arrêtés à partir du mois de septembre 1841, dont Laurent et plusieurs passementiers cafetiers car ces derniers avaient accueilli des réunions de plus de 20 personnes. Le jugement du tribunal correctionnel de Saint-Etienne du 10 janvier 1842 précisa dans ses attendus que l’acte de Société des passementiers ne pouvait être considéré comme celui d’une société commerciale mais comme un règlement tendant à organiser le travail des passementiers et que ces derniers, notamment Laurent, auraient dû demander l’autorisation du gouvernement pour leur association. Le tribunal prononça la dissolution de l’association, condamna Laurent à deux mois de prison et trois passementiers cafetiers à une amende 1222 .

Les ouvriers devront attendre l’avènement de la IIe République pour tenter de créer à nouveau, en toute liberté, des coopératives de production et de consommation. Après avoir constaté combien les deux insurrections de 1831 et 1834 et les multiples tentatives d’association des ouvriers lyonnais et stéphanois avaient inquiété les pouvoirs publics, il nous faut examiner quel écho a eu leur action dans le monde des penseurs, écrivains et économistes.

Notes
1188.

E. DOLLEANS, Histoire du mouvement ouvrier (1830-1871) …, p. 101.

1189.

Les insurgés organisent des expéditions dans les communes voisines pour se procurer des armes mais sans grand succès. (Fernand RUDE, Les révoltes des canuts – 1831-1834 …, p. 173).

1190.

Ibid., p. 143 à 158.

1191.

Un agent de police avait été tué (J. MOURIER, La presse à Saint-Etienne de 1825 à 1848 …, pp. 97-98).

1192.

A la fin du mois de mars 1834, l’association avait décidé que tous les fabricants devraient s’engager, par une affiche placardée dans leurs ateliers, à payer les prix fixés par elle. Les métiers de deux fabricants qui avaient refusé, furent arrêtés le 1er avril. Mais le 2 avril, le Conseil des Prud’hommes condamna les ouvriers à des dommages-intérêts. (Jean PRALONG, Saint-Etienne – Histoire de ses luttes économiques, politiques et sociales, Livre II  …, p. 54).

1193.

Ibid., p. 54 et Etienne FOURNIAL, Le grand républicain, Christian Duché (1804-1865), Roanne, 1990, 323 p. (p. 24).

1194.

Pierre Charnier déposa à ce sujet au procès des insurgés de mai 1834 (Fernand RUDE, Les révoltes des canuts – 1831-1834 …, pp. 171 et 181).

1195.

Maurice DUROUSSET, La vie ouvrière dans la région stéphanoise sous la monarchie de Juillet et la deuxième république …, D.E.S., Lyon, 1958, 280 p. (p. 120).

1196.

Fernand RUDE …, p. 175 et Maurice DUROUSSET …p. 120 : la plupart étaient des ouvriers ou des artisans dont 64 passementiers, 18 quincailliers, 10 mineurs, 9 armuriers, 6 cordonniers et 5 tailleurs.

1197.

Fernand RUDE, Les révoltes des canuts – 1831-1834 …, p. 176. Le comité des Lyonnais et Stéphanois avait présenté une liste de 13 défenseurs choisis parmi les personnalités les plus notables. Mais la cour prononça un arrêt récusant ces défenseurs car ils n’étaient pas inscrits au tableau comme avoués ou comme avocats. (Idem, p. 177).

1198.

Ibid., pp. 176-177.

1199.

Parmi ces derniers se trouvaient Rivière cadet, le républicain phalanstérien dont Considérant lui-même avait rédigé le mémoire justificatif et deux ouvriers en soie de la Croix-Rousse (Idem, pp. 186-187).

1200.

Etienne FOURNIAL, Le grand républicain, Christian Duché (1804-1865) …, p. 25. Caussidière devint en février 1848 préfet de police à Paris.

1201.

“L’Echo de la Fabrique” cessa de paraître après le 4 mai 1834.

1202.

Un rapport du commissaire central de Lyon du 18 août 1835 fixait le nombre des Ferrandiniers autour de 800. (François RUDE, “L’insurrection ouvrière de Lyon en 1831 et le rôle de Pierre Charnier” …, pp. 165-166).

1203.

10 d’entre elles étaient composées de chefs d’atelier (L.R.VILLERME, Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie, T. 1 …, pp. 396-397).

1204.

Ibid., p. 397.

1205.

Douze prévenus furent condamnés en janvier 1843 à une peine de prison pour “coalition en vue de faire cesser le travail … et d’enchérir les travaux des ouvriers chapeliers” : J.P. AGUET, Les grèves sous la Monarchie de juillet (1830-1847) …, p. 240.

1206.

Deux fabricants, pressés d’assurer de grosses commandes d’Amérique, accordèrent l’augmentation demandée et les poursuites du procureur général de Lyon furent ralenties à cause des déplacements qu’il devait effectuer à Rive-de-Gier, à la suite de l’agitation des mineurs. (Ibid., pp. 262-265)

1207.

J. ALAZARD, “le mouvement politique et social à Lyon entre les deux insurrections de novembre 1831 et d’avril 1834 …”, T. XVI, n°1, juillet-août 1911, p. 40.

1208.

La coopérative disparut en 1838 et Derrion qui avait englouti sa fortune dans cette entreprise, quitta Lyon. Il alla par la suite au Brésil où, avec d’autres fouriéristes, il essaya, sans succès, de fonder une colonie sociétaire. (J. MAITRON (dir.), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français. Première partie : 1789-1864, T.II , 1965, pp. 66-67).

1209.

Y. LEQUIN, Les ouvriers de la région lyonnaise (1848-1914) – Les intérêts de classe et la République. , p. 183.

1210.

Il en existait une dizaine à Saint-Etienne en 1843, dont celle des Ferrandiniers, réservée aux compagnons rubaniers célibataires, qui s’est maintenue sans doute, comme à Lyon, sous la forme compagnonnique. (Maurice DUROUSSET, La vie ouvrière dans la région stéphanoise sous la Monarchie de juillet et la deuxième république …, p. 184).

1211.

Etienne FOURNIAL, Le grand républicain, Christian Duché (1804-1865) …, p. 36.

1212.

Lettre de sous-préfet de Saint-Etienne au préfet de Montbrison du 15 janvier 1841, citée par Etienne FOURNIAL …, p. 37.

1213.

Octave FESTY, “Un essai de « société générale des passementiers de la ville de Saint-Etienne » en 1841”, Revue d’histoire de Lyon, T. 6, 1907, p. 266.

1214.

Ibid., p. 267.

1215.

Chaque chef d’atelier apportait à la société ses métiers et les accessoires. La valeur des métiers devait être remboursée au fur et à mesure que le fond d’amortissement le permettrait. Chaque chef d’atelier devait verser dans la caisse de la société 5 francs et chaque compagnon 2,5 francs (Idem, p. 266).

1216.

Les bénéfices annuels se divisaient en deux parties : la première devait être répartie également entre tous les associés et da deuxième devait alimenter le fonds inaliénable et la caisse de secours.

1217.

Nous aurons l’occasion d’évoquer l’influence de Buchez et de ses disciples dans le milieu ouvrier de la région à la fin de ce chapitre.

1218.

Ott fut accusé d’inciter les ouvriers à se coaliser à la suite de la publication de sa brochure “Des associations d’ouvriers” en 1838. Plus tard, on saisit chez lui un message de Nermon qui lui écrivait : “Je vois la révolution tellement près de nous qu’il est de notre devoir d’y collaborer par tous les moyens possibles” (Daniel MANDON, Les barbelés de la culture – Saint-Etienne ville ouvrière, Editions Fédérop, 1976, 380 p. (p. 191).

1219.

Lettre du préfet de la Loire au ministre de l’intérieur du 21 janvier 1841 (A.D.L., documentation sur les sociétés de secours mutuels dans la Loire au milieu du XIXe siècle : X 859).

1220.

Dans une lettre du 27 mai 1841, Laurent précise à Arago que son projet a déjà rallié 800 chefs d’atelier ou ouvriers (Octave FESTY, “Un essai de « société générale des passementiers de la ville de Saint-Etienne » en 1841” …, p. 269-270).

1221.

Lettre du préfet de la Loire au ministre de l’intérieur du 25 février 1841 et lettre du ministre au préfet du 5 mars 1841. Le préfet conclut sa lettre en disant qu’ “il est urgent d’arrêter à sa naissance une véritable association des ouvriers contre les fabricants, de ceux qui n’ont rien contre ceux qui possèdent quelque chose”. Par ailleurs, une lettre du ministre de l’intérieur au Garde des Sceaux du 25 février 1841 précise l’organisation de la société : celle-ci divise la ville de Saint-Etienne en 18 quartiers qui ont élu chacun deux membres responsables et le ministre affirme qu’on connaît “ces 36 membres qui sont en relation avec les communistes de Paris et de Lyon” (Lettres citées par Daniel MANDON, Les barbelés de la culture …, pp. 192 et 193).

1222.

Sur 18 prévenus, 4 seulement eurent une condamnation (Etienne FOURNIAL, Le grand républicain, Christian Duché (1804-1865) …, pp. 44-45).