1. Des écrivains découvrent le monde ouvrier et les nouveaux paysages urbains

Lamennais avait séjourné à Lyon avec Lacordaire et Montalembert au moment où s’essoufflait la révolte ouvrière, fin novembre 1831 1224 , et il avait donné, on l’a vu, une appréciation louangeuse sur la conduite des canuts. On a vu également qu’en 1834, il leur manifesta une solidarité encore plus marquée. Par la suite, dans son historique du “Procès d’avril”, il glorifia à nouveau les vaincus qui voulaient “établir sur la large base de l’égalité et de la liberté bien comprises, le règne de la vraie justice sociale 1225 ”. Deux poètes lyonnais, Marceline Desbordes-Valmore et Louis-Agathe Berthaud 1226 , rappelèrent aussi, avec beaucoup d’émotion et une grande sensibilité, les insurrections lyonnaises. Mme Desbordes-Valmore écrivait à un correspondant parisien, un mois après l’émeute de 1831 que cette dernière s’expliquait par la faim et le désespoir et qu’elle recommencerait plus terrible peut-être, car le peuple dans “son règne de cinq jours, avait été sublime de clémence, d’ordre et de générosité 1227 ”. Trois ans et demi plus tard, les faits lui avaient donné raison et elle confiait alors qu’il restait à bien des cœurs dont le sien, “d’horribles échos de tous ces bruits de tocsins, de canons, de barricades et d’égorgement” 1228 . Les vers qu’elle écrivit à cette époque et qui parurent dans son recueil de poèmes intitulé “Pauvres fleurs” en 1839, traduisaient l ‘angoisse qu’elle avait ressentie :

‘“Quand le sang inondait cette ville éperdue,
Quand la bombe et le plomb, balayant chaque rue,
Excitaient les sanglots des tocsins effrayés,
Quand le rouge incendie aux longs bras déployés
Etreignait dans ses nœuds les enfants et les pères,
Refoulés sous leurs toits par les feux militaires …,
J’étais là ! J’écoutais mourir la ville en flammes … 1229 ”’

Les vers de Berthaud rappelaient également la faim des révoltés mais remettaient aussi en cause l’ordre politique et social. Dans “L’homme rouge”, satire hebdomadaire où il collaborait avec un poète de son âge venu de Savoie, Jean-Pierre Veyrat, il écrivait en mai 1833 : il faut

‘“Harmoniser le gain avec le travailleur, …
Le monde trop longtemps sur l’or s’est arrêté,
Le travail aujourd’hui vaut la propriété 1230
Lyon, vaste atelier où s’élabore enfin
Une loi dont l’esprit abolira la faim ! …
Ouvrez mieux votre bourse à ses 1231 travaux sans fin
Si vous ne voulez pas qu’en un jour de bataille,
Se levant devant vous, grand de toute sa taille,
Il vous rejette encore ce dilemme brûlant :
Mourir en combattant ou vivre en travaillant ”’

Stendhal, qui a séjourné à Lyon en mai et juin 1837 et a trouvé la ville dévote et vertueuse, souligne lui aussi la pauvreté de l’ouvrier en soie, pénalisé à la fois par l’octroi qui le contraint à payer sa viande et son pain beaucoup plus cher et par les crises de la Fabrique qui lui enlèvent son salaire tous les cinq ou six ans. Il constate la baisse du niveau de vie de l’ouvrier en soie qui en est réduit à demander l’aumône. “Ce genre de pauvres dont j’ai pitié me gâte absolument la tombée de la nuit, le moment le plus poétique de la journée ; c’est l’heure à laquelle leur nombre redouble dans les rues 1232 ”. Stendhal oppose la situation des ouvriers de Lyon à celle qu’il avait constatée en 1828 et 1829, époque où dit-il, ces derniers étaient aussi bien vêtus que lui : “ils ne travaillaient que trois jours par semaine, et ils passaient gaiement leur temps dans les jeux de boules et les cafés des Brotteaux 1233 ”. Constatant l’extrême pauvreté des ouvriers en soie qui ne pouvaient périodiquement subvenir aux besoins de leur famille, Stendhal en concluait qu’ils n’auraient pas dû se marier, contrairement à ce que leur demandait le clergé de Lyon 1234 . D’une manière générale, Stendhal n’appréciait pas le milieu de la Fabrique où “l’attention continue aux détails, l’habitude de dépenser moins qu’on ne gagne et la crainte de tout ce qui est extraordinaire produisait petitesse et niaiserie égoïste 1235 ”.

L’historien Michelet qui, également, a résidé une quinzaine de jours à Lyon, peu de temps après Stendhal en 1839, a, pour sa part, été frappé par la différence de condition et par les tensions qui pouvaient se produire entre le chef d’atelier, le compagnon et l’apprenti. Le premier, dit-il, moins ouvrier qu’autrefois, surveillant le travail et vivant en partie au café, “doit être détesté du compagnon dont il exige un travail assidu 1236 ”. Le compagnon, impatient de s’établir à son tour, doit tyranniser l’apprenti, écrit-il, car en l’absence du chef d’atelier, il est son maître. Michelet a eu l’occasion de se rendre chez un tisseur, à la Croix-Rousse, en accompagnant Arlès-Dufour, fabricant soyeux qui se préoccupait du monde ouvrier 1237 . Il put ainsi constater de visu la pauvreté d’une famille de tisseur de huit enfants dont quatre travaillaient sur un métier à tisser et le plus jeune des quatre, âgé de cinq ans, travaillait debout devant un petit métier. De petites soupantes contenaient les lits des enfants. Arlès-Dufour avait réussi, en 1834, à éviter au père qui était républicain et venait de passer sept mois dans la prison de Perrache, d’être envoyé à la Cour des pairs ; de plus, pendant son emprisonnement, il avait secouru la femme du tisseur et ses enfants 1238 . Dans sa prise de position concernant les changements dans le monde du travail à partir du milieu du XIXe siècle, Michelet souligne le conditionnement de l’ouvrier par la machine : “La machine ne comporte aucune rêverie, nulle distraction … Il faut bien que l’être de sang et de chair … subisse l’invariabilité de cet être d’acier 1239 ”. Ce nouveau sort réservé à l’ouvrier, Michelet l’admet encore moins pour l’“ouvrière ! mot impie, sordide qu’aucune langue n’eut jamais, qu’aucun temps n’aurait compris avant cet âge de fer … 1240 ”. Il repousse l’argument des économistes qui affirment que le travail de l’ouvrière est à la fois nécessaire pour le ménage ouvrier et pour l’industrie, en soulignant que “la paysanne meurt de travail et l’ouvrière de faim 1241 ” et que les enfants deviennent de plus en plus des avortons.

Les écrivains ont pu aussi percevoir d’autres aspects du monde du travail en découvrant le deuxième centre ouvrier du diocèse, Saint-Etienne. Le stéphanois, Jules Janin, dans la description de sa ville, en 1828, nous la montre toute entière vouée à l’industrie et à un travail intense et précis, à toute heure du jour et de la nuit : “Il faut entrer par la rue de Lyon … étroite et bruyante, encombrée d’un peuple en guenilles, au visage noir, aux dents blanches … A sept heures du soir, 500 forges bruyantes sont en mouvement … A minuit va commencer le commerce de la ville … Vous entendez tout à coup un grand bruit de chariots roulant avec un bruit de tonnerre … Voilà l’heure où la ville de houille envoie à tout l’univers le produit de son travail 1242 ”. Lorsque, le matin venu, explique le conteur stéphanois, tous les marchands qui ont beaucoup gagné dans la nuit mais se sont cachés l’un de l’autre, se saluent comme de vrais amis et se plaignent entre eux des temps difficiles, cela rappelle le point de vue de Stendhal sur la petitesse des négociants lyonnais et leur crainte de ne pas gagner 1243 . Le voyageur qui est entré le soir dans Saint-Etienne “au bruit méthodique de trente mille marteaux” et “s’est endormi au bruit de mille deux cents chariots”, peut observer, le matin “une armée de jeunes filles … se rendant à l’ouvrage au pas accéléré d’un bataillon. Ce sont les ouvrières de la ville … Elles font des rubans … des lacets 1244 ”. Mais si Saint-Etienne a du charbon, de la soie, des fusils, des couteaux …, la ville se passe de bibliothèque et de spectacle ; à peine y trouverait-on par hasard un bon tableau 1245 . Pour tout divertissement, il y a un cercle, mais il ferme à huit heures, et à neuf heures, tout le monde est couché. Stendhal en conclut que c’est “une ville anglaise … les rues sont noires comme en Angleterre 1246 ”. Le voyageur qui va de la rue de Lyon vers le centre de la ville marche au milieu d’un fracas terrible : au bruit du fer s’ajoute celui de la scie puis des chars qui se heurtent, de l’aboiement des chiens auxquels se mêlent les chansons des hommes et les jurements des femmes 1247 . Quant à la vision donnée par la ville, à partir d’une colline, dans la campagne environnante, elle est associée à la présence de diverses fumées : “l’épaisse fumée de la pompe à feu, l’infecte fumée du four à chaux, la noire fumée du charbon purifié 1248 ”. Ces sont ces fumées et les hautes cheminées que Michelet a d’abord perçues lorsqu’il se rendit de Lyon à Saint-Etienne le 3 avril 1839, en utilisant la ligne de chemin de fer 1249 . Il a surtout été frappé en apercevant les nouveaux paysages nés de l’industrie, à partir de Rive de Gier, par une violente et rapide conquête de la nature par l’homme ; mais cette conquête, mal maîtrisée puisque les eaux inondaient les mines et les champs s’affaissaient, lui déplaisait car, dans sa force, il sentait une fatalité susceptible d’être nuisible à l’homme. En tout cas, Michelet a été rassuré lorsqu’au retour, il revit Fourvière de même que les nobles et doux horizons de la grande ville 1250 .

Les paysages urbains des agglomérations lyonnaises et stéphanoises étaient-ils donc à ce point différents ? Non, puisqu’à Lyon, le brouillard épais, qui règne deux fois par semaine pendant six mois, fait tout paraître noir 1251 . De plus, dans les deux villes existent des rues étroites et tortueuses de même que des maisons étagées pour les ouvriers en soie.

Nous ne pouvons terminer cet aperçu sur les liens tissés par les écrivains avec le monde du travail sans insister sur l’intense débat provoqué par le roman, au milieu de XIXe siècle, et, en particulier, sous la monarchie de Juillet. En effet, comme le roman participe à la vaste entreprise d’exploration de la société, il est jugé. On se prononce à son sujet aussi bien dans les revues et feuilleton littéraires, dans les livres pédagogiques et religieux que dans la presse, le discours médical et dans les tribunaux ou à la Chambre 1252 . Il est surtout reproché au roman de décrire les plaies sociales, car sa lecture selon une opinion alors très répandue, provoque un réflexe d’imitation. Ainsi, Jules Janin, lui-même romancier, condamne “Un grand homme de province à Paris”, de Balzac, dans la Revue de Paris, en juillet 1839, non à cause de son style, mais parce que ce dernier évoque les vils héros des bas-fonds de la société 1253 . Janin justifie sa critique en prenant un autre exemple, celui de l’ouvrage du médecin et hygiéniste parisien Parent-Duchâtelet, paru en 1836, concernant la prostitution à Paris. “Ce rigide chrétien de Port-Royal”, dit-il, “raconte qu’un jour …on le fit entrer dans une vaste maison où sur une montagne de chiffons … , dormaient pêle-mêle avec des voleurs une centaine de filles de joie”. Janin ajoute : “Parce que la chose existe, est-ce donc à dire que le roman et la comédie, le crochet à la main, se puissent occuper de ce pandemonium 1254 grouillant sur ce tas d’immondices ?” On va retrouver, bien sûr, cette exigence du bon goût et surtout de la moralité, en ce qui concerne les romans, dans la presse catholique et cette exigence sera renouvelée maintes fois au cours de l’archiépiscopat de Mgr de Bonald. Dans son instruction pastorale pour le carême de 1845, l’archevêque reproche au régénérateur moderne de vouloir répandre la lumière et réformer les mœurs non avec les évangiles, mais avec un roman 1255 et à la fin de sa lettre pastorale de carême de 1854, il conseille carrément aux parents de brûler dans leur bibliothèque les romans passionnés 1256 . En effet, Mgr de Bonald constate que le romancier est toujours ingénieux à trouver des excuses pour le crime. “Lisez, Nos Très Chers Frères, la statistique des crimes d’une année. Nous ne craignons pas de le dire ; les romans à quatre sous en font presque tous les frais 1257 ”.

Philanthropes et économistes se sont eux aussi, naturellement, intéressés, comme les écrivains, à tout ce qui gravite autour du monde ouvrier et ils ont proposé des solutions et des réformes.

Notes
1224.

Gerard CHOLVY, Frédéric Ozanam …, p. 166.

1225.

Fernand RUDE, Les révoltes des canuts – 1831-1834 …, p. 192. Stendhal, pour sa part, dans Lucien Leuven, prit le parti de “ces jeunes et respectables fous” qu’on appelait les conspirateurs d’avril (Ibid., p. 190).

1226.

Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) était installée à Lyon depuis 1827 [Jacques PREVOSTO,“ Deux siècles de vie politique contemporaine”, in G. GARRIER (dir.), Le Rhône et Lyon de la préhistoire à nos jours …, p. 319] . Louis-Agathe Berthaud (1810-1843), venu très jeune habiter Lyon avec sa famille, écrivait dans le journal républicain “La Glaneuse”. (F. RUDE, “Un poète oublié : L.A. Berthaud”, 1848 et les révolutions du XIX e siècle, été 1947, T. XXVIII, pp. 5-6).

1227.

Citée par Jacques PREVOSTO, “Deux siècles de vie politique contemporaine”, in G. GARRIER (dir.), Le Rhône de la préhistoire à nos jours …, p. 319.

1228.

Lettre de Mme Desbordes-Valmore à M. Quinebaux, rue Rochechouart à Paris, citée par J. ALAZARD, “le mouvement politique et social à Lyon entre les deux insurrections de novembre 1831 et d’avril 1834 …”, T. XVI, n° 3, novembre-décembre 1911, p. 298.

1229.

FERNAND RUDE, Les révoltes des canuts – 1831-1834 …, p. 191.

1230.

On voit là l’influence du saint-simonisme.

1231.

Berthaud fait allusion ici au peuple. Ces vers sont cités par F. RUDE, “Un poète oublié : L.A. Berthaud” …, pp. 12-13.

1232.

STENDHAL, Mémoires d’un touriste, Calman-Lévy, T. I, 1953, 362 p. (pp.115 et 162)

1233.

Ibid., p. 162.

1234.

Idem, p. 162.Stendhal a pu être informé de la fondation, en 1837, année au cours de laquelle il a séjourné à Lyon, de la Société charitable de Saint-François-Régis, qui, à Lyon, comme à Paris, avait pour but de prévenir et faire cesser les unions illégitimes (Annuaire départemental administratif et statistique du Rhône et du ressort de la Cour royale, Mougin-Rusand, janvier 1848, pp. 332-333).

1235.

STENDHAL, Mémoires d’un touriste …, p. 109.

1236.

Jules MICHELET, Journal, T. 1, (1828-1848), texte intégral publié avec une introduction, des notes et des documents inédits par Paul Viallanex, Gallimard, 1959, 934 p. (p. 298).

1237.

François-Bathélemy Arlès-Dufour (1797-1872), saint-simonien, était une forte personnalité lyonnaise qui s’impliqua dans la vie économique et sociale. Devenu fabricant, il avait d’abord vécu parmi les ouvriers, dans une fabrique parisienne de châles. Aussi essaya-t-il, par la suite, de soulager leur misère matérielle et morale (B. ANGLERAUD et C. PELLISSIER, Les dynasties lyonnaises …, pp. 33-35).

1238.

Après une autre visite chez un chef d’atelier fabriquant de riches ornements d’église, Michelet a pu constater que ce type d’ouvrier faisait à la fois le bonheur du clergé et la fierté des autorités de la ville (Jules MICHELET, Journal, T. 1, (1828-1848) …, p. 302).

1239.

Jules MICHELET, Le peuple, cité par Gérard NOIRIEL, Les ouvriers dans la société française …, p. 24. Tout en critiquant le machinisme, Michelet a conscience que les travailleurs des grands établissements mécanisés ne représentent qu’une part minime des ouvriers (Ibid., p. 30).

1240.

Jules MICHELET, La femme, Flammarion, 1981 (rééd.), 364 p. (p. 54).

1241.

Ibid., p. 55.

1242.

Jules JANIN, Contes fantastiques et Contes littéraires, Collection Ressources, 1979 (Réimpression de l’édition de Paris, 1863), 310 p. ( pp. 291-293).

1243.

Ibid., p. 293 et STENDHAL, Mémoires d’un touriste …, p. 109.

1244.

Jules JANIN, Contes fantastiques et Contes littéraires …, pp. 294-295.

1245.

Ibid., pp. 289-290.

1246.

STENDHAL, Mémoires d’un touriste …, p. 150.

1247.

Jules JANIN, Contes fantastiques et Contes littéraires …, p. 292.

1248.

Ibid., p. 302.

1249.

Réalisé par la compagnie Seguin, le chemin de fer de Lyon à Saint-Etienne était alors très rudimentaire puisque les locomotives peu puissantes n’étaient utilisées qu’en terrain plat de Lyon à Givors. Sur les longues pentes, en allant de Givors à Saint-Etienne, des chevaux tiraient les wagons alors qu’au retour, le poids pouvait entraîner le convoi. (Transports et échanges dans la région lyonnaise de l’antiquité à nos jours, livret d’accompagnement de documents, centre régional de documentation pédagogique de l’académie de Lyon, 1979, 64 p. (p. 45).

1250.

Jules MICHELET, Journal, T. 1, (1828-1848) …, pp. 300-301.

1251.

STENDHAL, Mémoires d’un touriste …, p. 113.

1252.

Judith LYON-CAEN, “Le romancier, lecteur du social dans la France de la monarchie de Juillet”, Revue d’histoire du XIX e siècle, n° 24, 2002, pp. 23-24.

1253.

Ibid., p. 24.

1254.

Etymologiquement, le pandemonium est l’endroit où sont réunis tous les démons ; c’est donc un lieu où règnent la corruption et le désordre.

Idem pour la citation de ce passage, pp. 24-25.

1255.

Instruction pastorale du 19 janvier 1845 (J. MIGNE, Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés, T. 81, col. 717).

1256.

Lettre pastorale du 2 février 1854 : “Contre les mauvaises lectures”. (A.A. de Lyon).

1257.

Lettre pastorale du 2 février 1855 : “Ce qui allume la colère de Dieu” (J. MIGNE, Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés, T. 81, col. 864).