Chapitre 7. Les catholiques du diocèse face au monde du travail : entre formules éprouvées et innovations

Dans le nouveau contexte économique et social de la monarchie de Juillet, quel type de rencontre l’Eglise catholique du diocèse de Lyon pouvait-elle réaliser avec le monde du travail ? L’élite dynamique de cette Eglise pouvait-elle concurrencer les socialismes utopiques sans proposer de changement de société ? Cette élite était, bien sûr, représentée, en premier lieu, par la Congrégation de Lyon dont l’activité ne fut pas remise en question par les secousses politiques de la première moitié du XIXe siècle. La Congrégation polarise alors les initiatives prises en direction du monde ouvrier, qu’elles émanent de sa commission des bonnes œuvres, ou qu’elles soient lancées à titre personnel par un membre de la Congrégation des Demoiselles, comme ce fut le cas pour Pauline Jaricot. Même un des fondateurs de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, l’étudiant lyonnais Frédéric Ozanam, fit partie pendant quelques années de la Congrégation des Jeunes Gens. Nous évoquerons donc l’apostolat de la Congrégation, de la Société de Saint-Vincent-de-Paul et de Pauline Jaricot dans le monde du travail, avec pour cette dernière, une attention particulière portée aux jeunes ouvrières, puis il nous restera à préciser les liens que le clergé du diocèse a pu garder avec la population laborieuse des villes et des campagnes.