3. La société de Saint-Vincent-de-Paul et l’œuvre des patronages d’apprentis

Nous avons déjà évoqué les patronages d’apprentis ou de jeunes ouvriers de la société de Saint-Vincent-de-Paul, dans la région du Nord, où on donnait la priorité aux activités de détente de même qu’à la formation chrétienne et professionnelle des jeunes gens. A Lyon, la Congrégation des Dames a aussi, comme nous le verrons dans le chapitre huit, fondé l’“Œuvre du patronage des jeunes filles”. Mais, là, il s’agissait de patronner seulement une minorité d’entre elles dans leur apprentissage et, pour la majorité, de les accueillir comme pensionnaires et de leur fournir une éducation chrétienne et du travail dans un refuge ou une providence. Au départ, le but poursuivi dans les milieux catholiques a été, dès le début du XVIIIe siècle, de préserver les jeunes ouvriers et ouvrières des mauvaises influences. Mais pour y parvenir, deux solutions furent envisagées : soit, prendre en charge totalement garçons ou filles pendant plusieurs années en internat, soit, leur procurer un patronage individuel pour leur vie professionnelle 1602 , leur permettre de compléter leur formation à la vie chrétienne au cours de réunions et leur offrir l’occasion de jouer avec leurs camarades 1603 . Cette deuxième solution, prévue surtout pour les garçons, et qui leur laissait plus d’autonomie, fut inaugurée par la Congrégation de Paris, au début du XIXe siècle, puis poursuivie par la société de Saint-Vincent-de-Paul et l’homme d’œuvre catholique, Armand de Melun 1604 . Dans le cadre de la société de Saint-Joseph, créée en 1822 par la Congrégation de Paris, l’abbé Lowenbruck proposa à des chefs d’atelier catholiques de leur fournir des ouvriers honnêtes. Pour cela, il offrait à des ouvriers arrivés à Paris munis de bons certificats, l’hospitalité gratuite jusqu’à ce qu’on leur trouve un atelier, puis la possibilité de profiter d’une table peu coûteuse et de distractions innocentes le dimanche. La société prospéra jusqu’à réunir 7 000 ouvriers mais elle fut dissoute en 1830, comme filiale de la Congrégation 1605 .

Pour leur part, les confrères parisiens de la société de Saint-Vincent-de-Paul, devant les difficultés rencontrées par les apprentis et leur ignorance religieuse, commencèrent par donner des leçons d’orthographe à de jeunes ouvriers et dès 1836, fonctionnait, rue Copeau, une maison de famille pour des apprentis orphelins adoptés par la Société et auxquels, chaque dimanche, s’ajoutaient des apprentis externes, enfants des familles visitées par les conférences 1606 . Mais les débuts des premiers patronages d’apprentis furent difficiles et Armand de Melun qui, après son expérience dans plusieurs œuvres d’orphelins, pensait avoir trouvé une solution en remplaçant l’internat par un patronage 1607 , accepta en juin 1840 de diriger l’Œuvre du patronage des apprentis de la Société. Les Frères des Ecoles Chrétiennes fournirent un local pour les réunions du dimanche ; toutefois, à la suite d’un conflit avec la société de Saint-Vincent-de-Paul 1608 , en avril 1843, une scission aboutit à l’existence de deux institutions : d’un côté, le patronage des apprentis, sous la direction de la Société, de l’autre, l’Œuvre des apprentis dirigé par Melun, qui collaborait avec les Frères des Ecoles Chrétiennes 1609 . Désormais, les membres des conférences parisiennes visitèrent les enfants placés en apprentissage et l’œuvre des apprentis de Melun et des Frères, plus ambitieuse, se chargeait non seulement du placement des apprentis mais les accueillait le soir, avec l’aide de jeunes gens de milieux aisés 1610 .

A partir du milieu des années 1840, l’histoire des patronages catholiques devient complexe car d’autres institutions sont créées pour améliorer l’efficacité des premiers patronages d’apprentis apparus à Paris ou dans d’autres villes comme Orléans, Rennes ou Lyon. En 1845, Jean-Léon Le Prévost (1803-1874), président de la conférence de Saint-Sulpice et dirigeant de l’ Œuvre des apprentis, fonda à Paris, avec son ami Maurice Maignen et avec Clément Myionnet, à l’origine de la conférence d’Angers, les Frères de Saint-Vincent-de-Paul, afin que des laïcs se consacrent entièrement à l’amélioration morale et matérielle du monde ouvrier 1611 . L’année suivante, à Marseille, l’abbé Timon-David (1823-1891), fondait “L’ Œuvre de la jeunesse ouvrière de Marseille”. Son livre, Méthode de direction des Œuvres de jeunesse (1859), s’imposera comme référence pour les patronages. Il insistait sur l’importance du jeu pour les enfants, sur leur encadrement par des jeunes gens formés dans le patronage et croyait surtout aux moyens spirituels pour sauver les jeunes ouvriers 1612 . Lorsqu’une œuvre avait adopté sa méthode, elle s’affiliait à “l’archiconfrérie du Très-Saint-Enfant-Jésus”. A la fin des années 1860, neuf œuvres étaient agréées à l’“archiconfrérie”, canoniquement érigée par Pie IX, le 8 juillet 1859, dont l’ “ Œuvre de la jeunesse ouvrière” de l’abbé Monnier, à Saint-Etienne, agréée en 1867 1613 . Les confrères de Saint-Vincent-de-Paul fondèrent dans la ville et dans deux autres villes du diocèse, Tarare et Saint-Chamond, l’Œuvre des apprentis. Quant à Lyon, cette dernière œuvre y fut implantée en 1839 par la Société, mais ce fut à la suite de multiples tâtonnements qu’elle parvint à des résultats conformes à ses espérances.

Dès les débuts de la conférence de Saint-François, ses membres placèrent les enfants des familles pauvres chez de bons maîtres d’apprentissage 1614 et les surveillèrent, puis le Conseil de Lyon se fixa un programme ambitieux. Il s’agissait de juxtaposer trois œuvres : pour la première, concernant l’enfance des ouvriers, la Société envisageait d’agir par le patronage des familles et par l’éducation dans les providences ; pour la seconde, correspondant à l’ Œuvre des apprentis, les confrères prévoyaient non seulement d’assurer l ‘apprentissage mais d’établir entre ceux qui persévéreraient des liens de fraternité pieuse et de contribuer à la conservation de leur foi en même temps qu’au succès de leur instruction professionnelle. La troisième œuvre concernait l’âge viril et là, il s’agissait d’accueillir et d’aider, de ville en ville, les apprentis devenus ouvriers 1615 . Mais cette œuvre ne put se concrétiser. La première œuvre ne vit le jour qu’en 1851, à cause des problèmes financiers et se concrétisa par la fondation d’une Maison de charité pour les petits garçons à Oullins, sorte de providence destinée à de très jeunes enfants orphelins 1616 . Pour la deuxième œuvre qu’ils mirent tout de suite en route, celle des apprentis, les confrères se trouvèrent face à un dilemme ; en effet, ils voulaient à la fois mettre les jeunes gens en contact avec le monde ouvrier et leur éviter les mauvaises influences qui pouvaient en résulter. Ils donnèrent tout d’abord la priorité au placement des apprentis : pour cela, ils créèrent un comité de placement et un comité de surveillance comprenant les patrons visitant leur pupille dans les ateliers 1617 . Par ailleurs, un comité d’éducation dirigeait les réunions du dimanche auxquelles étaient convoqués tous les apprentis, en fin de matinée dans un local appartenant à la Société 1618 . Le nombre des apprentis patronnés par la Société a beaucoup varié, de 7 enfants au début, jusqu’à 75, au milieu des années 1850, dont une majorité était placée chez des maîtres, alors qu’une dizaine de confrères se dévouaient à cette œuvre 1619 . Les enfants apprenaient des métiers très divers : fabricants de châles, serruriers, ébénistes, mécaniciens sur métaux, doreurs, etc., mais les maîtres demandaient à la Société de payer le logement et la nourriture 1620 . Finalement, le placement des jeunes garçons posait beaucoup de problèmes à cause de l’incertitude du travail, du prix de la nourriture et de la réticence des maîtres pour les loger. De plus, une fois la Maison de charité pour les petits garçons d’Oullins créée, il paraissait difficile d’exposer ces derniers aux influences corruptrices des ateliers, où les maîtres étaient rarement de bons éducateurs, alors qu’ils venaient d’être élevés pieusement par les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul 1621 . Aussi le Conseil de Lyon changea-t-il de stratégie et envisagea, en 1854, d’ouvrir une maison qui logerait les apprentis, lesquels seraient placés sous une direction religieuse grâce aux sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, et sous une direction militaire avec des contremaîtres choisis parmi les anciens sous-officiers de l’armée 1622 . De plus, on essaya de rendre les réunions du dimanche plus attractives en introduisant des jeux et en donnant des bons points qui servaient de monnaie deux fois l’an pour que les jeunes gens puissent acheter des objets désirés et utiles 1623 .

En 1860, l’Œuvre des apprentis fut réorganisée : les réunions du dimanche furent supprimées provisoirement et les quelques enfants qui apprenaient encore un état, furent pris en charge par les confrères qui s’étaient antérieurement occupés du placement des apprentis. Le 21 novembre 1840, la Maison des apprentis, achetée, montée Saint-Barthélemy, était ouverte avec sept enfants, trois religieuses et un adjudant 1624 . En dehors des heures passées dans les ateliers, de sept heures, le matin, à sept heures et demie, le soir, les enfants étaient logés, nourris et instruits dans l’établissement 1625 . Ce nouveau système de semi-indépendance semblait satisfaisant, mais la Maison des apprentis, qui ne réunit jamais plus de seize apprentis, coûtait cher, et le manque de ressources a conduit à sa suppression momentanée 1626 .

A la fin des années 1860, les confrères lyonnais axèrent leur priorité sur l’accueil des jeunes apprentis le dimanche et grâce à des souscriptions suffisantes, achetèrent un terrain aux Chartreux 1627 pour y construire une Maison du patronage pour les apprentis. Il s’agissait toujours de surveiller l’apprentissage des jeunes gens en assurant une inspection semestrielle chez des patrons qui garantissent le repos du dimanche, d’assurer leur éducation morale et chrétienne avec l’assistance aux offices du dimanche et à une instruction, dans la Maison du patronage 1628  ; mais il s’agissait aussi, de donner la possibilité aux apprentis de recevoir des cours de dessin, de calcul ou de géographie et de s’y livrer à des jeux de même qu’à des exercices de gymnastique. De plus, la Maison du patronage eut une bibliothèque et, dès ses débuts, elle mit en place une caisse d’épargne qui permettait aux jeunes ouvriers, à la fin de leur apprentissage, de retrouver l’argent qu’ils avaient placé, augmenté d’un intérêt et des primes d’encouragement 1629 . La bénédiction solennelle de cette maison de patronage pour les apprentis, appelée Patronage de Notre-Dame-de-Bon-Conseil, eut lieu, rue des Chartreux, le 14 novembre 1869. La Maison, fréquentée, au début, par 25 enfants, en recevait près d’une centaine en août 1870 1630 . Lorsque M. Brac de la Perrière prit la parole le 14 novembre, il salua la résurrection de l’Œuvre des apprentis dans l’établissement de la rue des Chartreux, sur le modèle de quelques Maisons de patronage, dont celle de Saint-Etienne, de l’abbé Monnier, que nous allons évoquer 1631 .

Célestin Monnier est arrivé à Saint-Etienne en juin 1861 comme vicaire de la paroisse Saint-Roch, paroisse ouvrière où se trouvait un fort pourcentage d’armuriers. Il constata rapidement que peu de jeunes hommes fréquentaient l’église et que deux seulement assistaient régulièrement aux offices. Chargé du catéchisme des petits garçons, il  remarqua également que plus de moitié des 60 à 80 jeunes gens qui se préparaient à la première communion étaient déjà dans les ateliers et qu’une trentaine d’entre eux ne savaient ni lire, ni écrire. Dans le cadre de son ministère, il chercha sans succès à ranimer l’ardeur religieuse de ces garçons et comme son entourage lui conseilla d’aller consulter l’abbé Timon-David, il se rendit deux fois à Marseille, en 1861 et en 1863 1632 . Avant de retourner à Marseille, en mai 1863, il proposa vainement au président du Conseil particulier de la société de Saint-Vincent-de-Paul, Auguste Gerin, de diriger l’œuvre qu’il projetait pour la jeunesse ouvrière, mais ce dernier accepta, de même que quelques laïcs et trois curés stéphanois, de s’engager pendant son absence à réunir les ressources matérielles nécessaires à la fondation d’une œuvre à Saint-Etienne. De plus, revenu de Marseille en septembre 1863, après avoir étudié la fondation de l’abbé Timon-David, l’abbé Monnier sollicita auprès de son archevêque, Mgr de Bonald, l’autorisation de quitter son ministère afin de pouvoir se consacrer à la mise en place d’une œuvre, “qui recevrait les enfants pour les former aux pratiques chrétiennes” 1633 . Mais l’abbé Monnier était déçu, car les promesses faites avant son départ en présence de Mgr de Bonald n’avaient pas été tenues ; seul, Auguste Gerin était véritablement motivé pour l’établissement d’une maison de patronage pour les jeunes ouvriers. Toutefois, l’abbé réussit à rassembler, le 8 décembre 1863, un certain nombre de notables catholiques stéphanois qui allaient devenir les bienfaiteurs de l’œuvre 1634 .

L’abbé Monnier accueillit, le 2 février 1864, les 27 premiers enfants, au rez-de-chaussée de la maison du fabricant de rubans Epitalon, rue Mi-Carême. Mais le local était trop petit pour accueillir les 400 enfants qui se présentèrent au cours de la première année et ne leur permettait pas de s’amuser en toute liberté, au risque de fatiguer les propriétaires 1635 . Cinq ans plus tard, les administrateurs de l’œuvre de l’abbé Monnier trouvèrent un terrain et des bâtiments plus fonctionnels rue Saint Michel, près de la place Jacquard. La grande majorité des enfants, fils de mineurs, passementiers, découpeuses, maçons, etc. , venaient de milieux modestes 1636 . En 1865, une société civile fut fondée pour quinze ans afin de donner à l’ Œuvre son assise juridique et financière, à l’issue d’une réunion tenue à la Grande Eglise et organisée par l’abbé Froget, curé de Saint-Etienne. Le comité qui patronnait cette “Œuvre de la jeunesse et du patronage des jeunes apprentis” était présidé par le baron Vital de Rochetaillée et composé des plus éminents bienfaiteurs catholiques stéphanois 1637 . Le comité visait dans l’ Œuvre du Patronage un but similaire à celui des confrères lyonnais dans le cadre de leur Œuvre des apprentis : réunir les enfants de la classe ouvrière le dimanche et quelquefois la semaine pour parfaire leur éducation morale et professionnelle et leur procurer des divertissements honnêtes 1638  ; en deuxième lieu, s’occuper, de concert avec les parents, du choix d’un état pour les enfants patronnés et du placement de ces enfants dans de bons ateliers 1639 . Par rapport à cet objectif, l’abbé Monnier voulait replacer l’enfant du peuple sous la salutaire influence de l’école, de la famille et de l’Eglise. Comme l’atelier est une école d’immoralité, il faut, disait-il, continuer l’éducation du jeune ouvrier pendant les périlleuses années de son apprentissage en lui inculquant, entre autres, le sentiment du devoir. Pour cela, les enfants doivent être sortis de la rue et attirés à des réunions plusieurs fois dans la semaine et surtout le dimanche, seul jour qui soit à eux. Ces réunions leur permettront de développer en eux les qualités d’un ouvrier chrétien prévoyant, mais aussi de se divertir et d’avoir “des jouissances plus émouvantes que celles qu’on leur présente dans leur famille où le nécessaire manque souvent”. On retrouve là les idées chères à l’abbé Timon-David concernant l’importance du jeu pour l’enfant, et de même, quand l’abbé Monnier souhaite former au sein du Patronage une élite d’une dizaine d’enfants, vertueux par tempérament et qui, dévoués au directeur, deviendraient ses auxiliaires 1640 . Ces derniers étaient réunis par l’abbé, de bonne heure, le matin, avant qu’il reçoive les enfants et leur parle chacun en particulier. Cet établissement de relations entre le directeur et chacun des enfants, qui durait deux heures, était prolongé en fin de journée par son “Grand Avis du soir” qui était “le résumé des observations de la journée et un arsenal de conseils en tous genres” 1641 .L’abbé Monnier voulut aussi, en 1868, donner aux jeunes gens qui étaient ses collaborateurs un moyen efficace pour défendre leur foi, en leur donnant des cours de logique : trois fois par semaine, la grande salle était pleine d’auditeurs qui venaient lui faire des objections sur une question fixée d’avance par eux au cours précédent 1642 .

L’abbé Monnier n’était pas le seul à se préoccuper activement de la jeunesse ouvrière stéphanoise. Plusieurs initiatives visant le même but furent prises à la fin des années 1860. On a déjà évoqué l’Œuvre des apprentis mise en place par la conférence Saint-Vincent-de-Paul de Saint-Etienne en 1845, qui concerna, au cours des années suivantes, une douzaine d’enfants et qui donna lieu à l’établissement d’une école du soir 1643 . S’ajouta la mise en place de deux patronages : en 1867, Anatole Rondel, vice-président du Conseil particulier de la société de Saint-Vincent-de-Paul à Saint-Etienne, fonda une œuvre de patronage pour les enfants pauvres qui rassembla en 1869 environ 300 enfants. Les familles assistées par les conférences y envoyaient leurs enfants dont plusieurs, par la suite, devinrent prêtres ou religieux 1644 . En 1869, à Valbenoîte, fut fondée une société de Saint-Louis de Gonzague, ouverte aux adolescents de plus de quinze ans, qui visait les mêmes buts que les œuvres pour les apprentis que nous avons évoquées. Pour en faire partie, il fallait payer une cotisation annuelle de deux francs, et subir un temps d’épreuve pendant six mois. Au patronage, qui était ouvert le dimanche, les jours de fêtes et les soirs de semaine, les jeunes pouvaient assister à des cours d’écriture et d’arithmétique, participer à une chorale et avaient à leur disposition une bibliothèque et des jeux. Le patronage était fréquenté surtout par des fils de passementiers 1645 .

L’abbé Monnier s’est retiré de son patronage de jeunes apprentis en 1876, pour des raisons de santé et surtout parce qu’un différend l’opposait au président du comité qui patronnait l’Œuvre, Vital de Rochetaillée. Il fit appel, en accord avec le dirigeant de la société de Saint-Vincent-de-Paul, Gerin, à la Congrégation des Frères de Saint-Vincent-de-Paul, pour poursuivre son œuvre 1646 . Comme l’abbé Monnier, une jeune lyonnaise très pieuse, Pauline Jaricot, alla aussi à la rencontre de la jeunesse ouvrière, surtout féminine, de manière originale, comme nous allons le constater.

Notes
1602.

Si possible avec contrat d’apprentissage et visite à l’atelier.

1603.

Alain HOURY, “Patronages chrétiens de garçons”, in Dictionnaire historique de l’éducation chrétienne d’expression française …, p. 502.

1604.

Armand de Melun (1807-1877) était un notable de l’Aisne qui rentra en 1841 au Conseil général de la Société à Paris.

1605.

J.B. DUROSELLE, Les débuts du catholicisme social en France (1822-1870) …, pp. 29-36. A la même époque, à Paris, en 1823, le Comité des Jeunes gens de la Société de la Morale chrétienne, fondait un patronage pour placer des orphelins en apprentissage dans des fabriques ou chez des maîtres ouvriers [Catherine DUPRAT, Usage et pratiques de la philanthropie. Pauvreté, action sociale et lien social à Paris au cours du premier XIX e siècle, Comité d’histoire de la Sécurité sociale, Paris, 1996, T. II, 819 p. (pp. 721-725)].

1606.

J.B. DUROSELLE, p. 183 et P. PIERRARD, L’Eglise et les ouvriers en France (1840-1940) …, p. 180.

1607.

P. PIERRARD …, p. 180.

1608.

Duroselle évoque un conflit entre la Société et les Frères alors que Pierrard pense que le système de Melun, excluant l’internat, a rencontré l’hostilité de nombreux confrères.

1609.

P. PIERRARD, L’Eglise et les ouvriers en France (1840-1940) …, p. 181.

1610.

A Paris, les patronages d’apprentis de la société de Saint-Vincent-de-Paul et l’ Œuvre des apprentis d’Armand de Melun touchaient, moins de cinq ans après leur établissement, environ 2 000 apprentis. En province, de nombreuses conférences s’occupaient d’apprentis, mais elles se contentaient en général de les surveiller dans les ateliers (J.B. DUROSELLE, Les débuts du catholicisme social en France (1822-1870) …, pp. 190-197).

1611.

P. PIERRARD, L’Eglise et les ouvriers en France (1840-1940) …, p. 181. Myionnet, Maignen et Le Prévost s’installèrent avec le patronage des apprentis, rue du Regard. Les apprentis au nombre de 120 en 1850 sont visités chaque semaine dans leur atelier et pris en charge le dimanche où alternent la messe, le repas, les jeux, le salut du Saint-Sacrement… L’œuvre est patronnée par la société de Saint-Vincent-de-Paul.

1612.

Alain HOURY, “Patronages chrétiens de garçons”, in Dictionnaire historique de l’éducation chrétienne d’expression française …, p. 502 et J.B. DUROSELLE, Les débuts du catholicisme social en France (1822-1870) …, p. 564.

1613.

J.B. DUROSELLE, …, pp. 565-567 et Michel SIGOURE, Le patronage Saint-Joseph de Saint-Etienne de sa fondation aux noces d’or – 1864-1914 …, p. 23.

1614.

Lettre d’Arthaud au Conseil général de Paris du 6 décembre 1839 (dossier J. Arthaud, 1838-1839, département du Rhône ; Archives de la S.S.V.P. à Paris).

1615.

Rapport du Conseil particulier de Lyon du mois d’août 1836 au 19 juillet 1841, pp. 17-19, in comptes-rendus des Conseils de Lyon de la S.S.V.P. (1836-1860), Archives de la Société à Lyon.

1616.

Voir le paragraphe consacré aux providences de garçons dans le chapitre 8.

1617.

Rapport du Conseil de Lyon du 19 juillet 1841 au 19 juillet 1843, pp. 9-12. Le contrat entre la Société et le chef d’atelier stipule la liberté du dimanche et le patron en charge d’un pupille adresse tous les mois son rapport au comité de surveillance.

1618.

Au cours des séances du dimanche, les enfants, au nombre d’environ 200, venus des divers quartiers de la ville, recevaient des leçons de calcul et d’écriture auxquelles succédait une instruction religieuse [Bilan des conférences de la Société à Lyon en 1843 dans le dossier Arthaud (1838-1849) et rapport du Conseil de Lyon du 19 juillet 1848]

1619.

Rapport du 19 juillet 1855. Un certain nombre d’apprentis étaient renvoyés à cause de leur conduite et quelques-uns étaient placés chez des fermiers à la campagne.

1620.

Dans le rapport du Conseil de Lyon du 19 juillet 1851, les confrères qui ont su qu’à Paris et à Mâcon, les apprentissages étaient gratuits, regrettaient qu’à Lyon, ce ne fût le cas que pour une minorité de maîtres.

1621.

Rapports du Conseil de Lyon du 19 juillet 1854 et du 19 juillet 1859.

1622.

Deuxième session du Conseil central de Lyon des 27 et 28 mai 1854 (Comptes-rendus des Conseils de Lyon – 1836-1860 )

1623.

Rapport du Conseil de Lyon du 19 juillet 1855.

1624.

Rapport du Conseil de Lyon du 19 juillet 1860 et neuvième session du Conseil central de Lyon du 20 avril 1861. (Comptes-rendus des Conseils de Lyon : 1861-1880).

1625.

Rapport du Conseil de Lyon du 19 juillet 1861.

1626.

La caisse de la Maison des apprentis et de l’établissement d’Oullins pour les jeunes enfants, présentait un découvert de 5 000 francs. (Session du Conseil central de Lyon du 2 décembre 1871).

1627.

L’abbé Bernard, prêtre de la maison des Chartreux, contribua également à la fondation de cette Maison du patronage (A. VACHET, Lyon et ses œuvres, 1900, Vitte, 322 p., [pp. 95-96]).

1628.

Rapport du Conseil de Lyon du 19 juillet 1869 et rapport de M. Baudrand, président de la commission administrative de l’Œuvre des apprentis le 14 novembre 1869 (Brochure du patronage de Notre-Dame-de-Bon-Conseil du 25 décembre 1869, in Archives de la S.S.V.P. à Paris, département du Rhône, carton II, Lyon – 1853-1883). Notons que lorsque les réunions du dimanche avaient lieu au local de la Société, les apprentis ne pouvaient y assister que de onze heures à treize heures alors qu’ils pouvaient se rendre à la Maison de patronage des Chartreux du huit heures du matin à huit heures du soir. (Session du Conseil central de Lyon du 2 décembre 1871, in Comptes-rendus des Conseils de Lyon – 1861-1880).

1629.

Rapport de M. Baudrand du 14 novembre 1869.

1630.

Brochure de la Maison de patronage pour les apprentis du 31 décembre 1870, in Archives de S.S.V.P. à Paris, département du Rhône, carton II, Lyon – 1853-1883.

1631.

Brochure du patronage de Notre-Dame-de-Bon-Conseil du 25 décembre 1869. Comme le préconisait l’abbé Timon-David à Marseille, imité en cela par l’abbé Monnier, les enfants de la Maison du patronage, rue des Chartreux, étaient encadrés par ceux qui, parmi eux, étaient des exemples de bonne conduite et de zèle et qu’on appelait les “Dignitaires”. (Brochure de la Maison de patronage pour les apprentis du 31 décembre 1870).

1632.

Michel SIGOURE, Le patronage Saint-Joseph de Saint-Etienne de sa fondation aux noces d’or – 1864-1914 …, pp. 6, 12, 15, 18, 19.

1633.

Ibid., pp. 15 et 19.

1634.

Idem, pp. 20-21.

1635.

Idem, p. 21.

1636.

Idem, pp. 21 et 24.

1637.

Joseph MABON, Histoire du patronage Saint-Joseph de Saint-Etienne – 2 février 1864-28 juin 1914, imprimerie Cannier, 1914, 153 p. (pp. 7-8) et Michel SIGOURE, Le patronage Saint-Joseph de Saint-Etienne de sa fondation aux noces d’or – 1864-1914 …, p. 22.

1638.

Les jeux de cartes, le billard et le tabac furent interdits (M. SIGOURE …, pp. 24-25).

1639.

Rapport de fondation du comité patronnant l’ “Œuvre de la jeunesse et du patronage des jeunes apprentis”, placé dans les annexes du mémoire de M. Sigoure.

1640.

Rapport lu par l’abbé Monnier lors de la constitution, en 1865, de la société civile et du comité patronnant son œuvre. Ce rapport suit, dans les annexes du mémoire de M. Sigoure, celui de la fondation du comité. L’abbé Monnier avait réuni les enfants, en général plus âgés, qui étaient devenus ses collaborateurs, dans une Congrégation des Saints-Anges, lorsque son œuvre était installée rue Mi-Carême. Installé rue Saint-Michel, il fonda la Congrégation du Sacré-Cœur, devenue par la suite la Congrégation de Notre-Dame de la Salette (Joseph MABON, Histoire du patronage Saint-Joseph de Saint-Etienne …, p. 10).

1641.

Lettres de l’abbé Monnier à M. Darbois en 1876, cité par M. SIGOURE, Le patronage Saint-Joseph de Saint-Etienne …, pp.23-24.

1642.

Ibid., p. 24 et J. MABON, Histoire du patronage Saint-Joseph de Saint-Etienne …, p. 12. Ces réunions prirent une telle extension que l’abbé dut les transférer dans l’église de Montaud. Notons également qu’un manuel,“L’Echo du Patronage”, devant diffuser l’esprit de l’œuvre, fut lancé en février 1869 et parut pendant deux ans ( M. SIGOURE …, p. 25).

1643.

Les confrères stéphanois semblent avoir été aux prises avec les mêmes difficultés que leurs collègues de Lyon puisque le nombre d’apprentis patronnés se réduisait à quelques unités (Deuxième, troisième et cinquième session du Conseil central de Lyon des années 1854, 1855 et 1857 : comptes-rendus des Conseils de Lyon – 1836-1860, Archives de la S.S.V.P. à Lyon)

1644.

Livret de la société de Saint-Vincent de-Paul de Saint-Etienne à l’occasion du cinquantenaire en 1893 …, pp. 23-24.

1645.

Olivier MARTIN, Un catholicisme urbain au XIX e siècle : Saint-Etienne de 1801 à 1914 …p. 126.

1646.

Michel SIGOURE, Le patronage Saint-Joseph de Saint-Etienne de sa fondation aux noces d’or – 1864-1914 …, pp. 27-28 et Livret de la société de Saint-Vincent de-Paul de Saint-Etienne à l’occasion du cinquantenaire en 1893 …, p. 26. L’abbé Monnier s’est éteint dans sa nouvelle paroisse Sainte-Blandine à Lyon, le 7 mai 1881 (M. SIGOURE …, p. 29).