2. Un encadrement difficile à trouver pour les providences de garçons?

Si on entend par providence, un établissement de bienfaisance, recueillant en internat des enfants orphelins, pauvres ou à la conduite immorale, leur donnant une éducation chrétienne, leur apprenant un métier de l'industrie textile, le plus souvent, revendant le produit de leur travail à un fabricant, il y avait dans le diocèse de Lyon au milieu des années 1840, moins de dix providences de garçons rassemblant moins de trois cents enfants. (Voir le tableau des providences de garçons dans les annexes du tome 2 de la thèse.) Ce chiffre est donc nettement inférieur à la cinquantaine de providences de filles qu'on a comptabilisées à la même époque. Si les providences de filles ont été créées surtout sous la Restauration alors que celles de garçons sont apparues, pour la plupart, sous la monarchie de Juillet, il faut remarquer que le mouvement de mise en place des providences s'est réalisé pour l'essentiel sous l'administration apostolique de Mgr. de Pins.

Après avoir évoqué les caractéristiques des providences de garçons, nous montrerons l'importance des initiatives prises par l'abbé Rey, en lien avec la mise en place de la Société du patronage pour les jeunes libérés du département du Rhône, et nous expliquerons les causes des difficultés de création de providences de garçons. Au début de l'histoire des providences de garçons, on retrouve également quelques enfants indigents et si, généralement, il n'y a pas la présence d'une femme pieuse, c'est aussi un prêtre qui est l'initiateur de l'œuvre. Ainsi, à la Croix-Rousse, l'abbé André Coindre, déjà à l'origine de la providence de filles de Saint-Bruno, fonda la providence du “Pieux Secours” en 1817, après avoir installé cinq ou six garçons dans une cellule de la Chartreuse, sous la direction d'un ouvrier nommé Jenton, qui leur apprenait le maniement du métier à tisser 1973 . Il en fut de même pour l'abbé Collet qui fonda une autre providence de garçons à la Croix-Rousse en 1824 et pour l'abbé Rey qui eut l'idée de fonder une providence de garçons lors de la révolte des canuts en avril 1834, alors qu'il était aumônier des sœurs de Jésus Marie à Fourvière. Comme les insurgés qui occupaient le haut de la colline voulaient investir l'établissement, il leur fit visiter les lieux et leur expliqua le but de l'orphelinat. Et lorsque l'un d'entre eux lui demanda pourquoi il ne faisait pas la même chose pour les garçons, il prit cela comme une indication de la providence 1974 . Il se mit alors à rechercher dans Lyon les jeunes garçons voyous et vagabonds, les accueillit dans son logement pour les catéchiser, et son charisme fit que le nombre augmenta et, bientôt, son logement fut trop petit 1975 . On verra comment, par la suite, l'abbé Rey a été amené à créer une providence de type original en participant à la mise en place du refuge d'Oullins.

Trois providences de garçons ont été fondées à la suite d'un legs après le décès d'un ou d'une riche propriétaire : ainsi, la providence Denuzière et la fondation Richard, créées respectivement en 1829 à la montée du chemin neuf, et en 1847 à Saint-Alban la Guillotière, portaient le nom de leurs donateurs. La providence Caille créée à Fourvière en 1841 devait aussi son existence à la donation d'une propriété par l'abbé Caille qui était chanoine honoraire de la cathédrale 1976 . Toutes les providences de garçons étaient généralement administrées par un conseil composé d'ecclésiastiques et de laïcs, notables de la ville de Lyon, et elles étaient dirigées le plus souvent par des frères maristes.

La création, en 1835, du refuge d'Oullins, la principale providence de garçons, est à mettre en relation avec le sentiment d'une croissance de la criminalité au cours des années 1830, et la conviction d'un échec de la prison. En effet, la bourgeoisie catholique et les autorités lyonnaises pensèrent alors réformer les individus en créant des institutions en amont et en aval des établissements pénitentiaires 1977 . On a déjà évoqué une stratégie similaire à propos des principaux refuges et providences pour jeunes filles : refuge de la Solitude, refuge Saint-Michel, providence de l'Antiquaille et société lyonnaise de patronage pour les jeunes filles. Pour les garçons, l'abbé Barbier avait projeté, en 1823-1824, de fonder à Lyon une maison de retraite correctionnelle, et il avait proposé à des notables lyonnais d'accueillir dans un refuge des enfants de moins de seize ans graciés en raison de leur manque de discernement, mais pour qui l'article 66 du Code pénal prévoyait l'incarcération s'ils ne pouvaient être remis à leurs parents 1978 . L'entreprise échoua, mais lorsqu'en 1833, le préfet décida 1979 la création, dans les prisons lyonnaises, d'un quartier réservé aux jeunes détenus de moins de seize ans, la commission administrative des prisons et l'abbé Valois, aumônier des prisons, recrutèrent de jeunes ouvriers qui devinrent des Frères des prisons et, comme certains religieux demandèrent une direction sacerdotale pour ces frères à l'archevêché, le vicaire général s'adressa à Joseph Rey qui essayait alors de fonder un refuge pour jeunes garçons et le nomma supérieur des Frères en 1835 1980 . Ces derniers prirent le nom de frères de Saint-Joseph, membres de la Société de Saint-Joseph, dont Rey devint le président et Babouin de la Barollière, qui était vice-président de la commission des prisons, en devint le vice-président. L'abbé Rey s'occupa de recruter, de former et de surveiller les religieux et c'est après être rentré en contact avec les abbés Valois et Salignat (aumônier de la prison de Perrache en 1831) qu'il s'engagea avec eux dans la fondation d'une nouvelle institution 1981 . Des personnalités laïques jouèrent aussi un rôle dans cette fondation, en particulier le notaire Victor Coste qui avait participé au projet de Barbier en 1823 et l'imprimeur Antoine Périsse, éditeur de l'archevêché.

Le “Règlement pour le conseil extérieur-laïque de l'œuvre de Saint-Joseph” de novembre 1835 présenta l'état définitif du projet de cette nouvelle institution : l'établissement devait abriter une providence de type classique pour les jeunes garçons abandonnés ou négligés par leurs parents, comme les providences Caille ou Denuzière ; on prévoyait aussi, à titre préventif, une Maison de correction et de travail pour les garçons vicieux, paresseux et vagabonds et enfin, pour les garçons qui sortaient de la prison de Perrache, et pour ceux dont les parents avaient subi une condamnation, un Asile du repentir ou Maison pénitentiaire 1982 . Il était prévu aussi un noviciat de frères, dirigé par le supérieur pour les former au service de l'œuvre. Grâce à une souscription lancée auprès des notables lyonnais, une propriété fut achetée à Oullins en octobre 1835 ; les abbés Valois, Rey et Salignat, qui en devinrent les propriétaires, fondèrent l'œuvre de Saint-Joseph et l'abbé Rey fut nommé gérant et administrateur de la société. L'immeuble servit de chapelle et d'habitation pour les deux prêtres, les vingt frères, les six sœurs et les onze enfants qui s'y installèrent la première année en 1836 1983 .

En 1836, l'entreprise fut prolongée par la création d'une société de patronage sous l'impulsion de l'inspecteur Lucas, qui devait placer et surveiller les libérés du pénitencier. Rey favorisa la collaboration avec la Société de patronage qui envoyait à Oullins les placés qui se conduisaient mal. En indiquant que l'œuvre visait “l'instruction religieuse, sociale et industrielle d'une foule de malheureux”, Rey considérait moins le condamné comme un criminel que comme une victime de l'enfance défavorisée et il rejoignait ainsi la position des philanthropes lyonnais de l'époque, le baron de Gérando qui encouragea l'œuvre d'Oullins en 1837 et le docteur Montfalcon. Rey ne partageait pas, semble-t-il, l'angoisse des notables locaux qui aidèrent à la création de l'œuvre et qui insistaient sur le péril social 1984 .

Qui étaient ces notables? Il faut d'abord remarquer que les deux tiers des membres du conseil “extérieur-laïque” de la société de Saint-Joseph qui assistaient l'abbé Rey, se retrouvaient dans le conseil d'administration de la société de patronage des jeunes libérés 1985 . A côté d'un conseil “intérieur-ecclésiastique” qui était chargé de la règle et de la discipline dans l'établissement d'Oullins, le conseil “extérieur-laïque” donnait un avis sur les dépenses à engager, récoltait des fonds et statuait sur les demandes d'admission d'enfants 1986 . Les administrateurs de ce conseil appartenaient à la haute et moyenne bourgeoisie catholique, présente dans les professions libérales, du commerce et de la production et souvent pratiquante. Sur les quatorze administrateurs laïcs du conseil en 1836, onze faisaient partie de la Congrégation de Lyon dont le négociant Mathieu Garnier et l'imprimeur Antoine Périsse qui furent respectivement président et vice-président du bureau du conseil extérieur. Dans son histoire de la Congrégation dont il a été un des fondateurs, l'agent de change Benoît Coste écrit que l'œuvre de Saint-Joseph à Oullins “s'élevait presque entièrement sous les hospices de la Congrégation” et que cette dernière fut très bien représentée dans le bureau qui s'était formé pour le patronage des jeunes libérés 1987 . Toutefois, la Congrégation n’eut pas toute la paternité de l’œuvre dans la mesure où des personnalités comme Victor Coste ou les abbés Valois, Rey et Salignat n’en faisaient pas partie.

L’abbé Rey non seulement organisa un noviciat pour former des frères, mais il dut aussi envisager la formation de religieuses spécialisées : vers 1842-1843, quelques desservants dont le curé d’Ars, lui envoyèrent des filles qui vaquèrent aux travaux ménagers. Ces dernières voulurent prendre l’habit, mais Mgr. de Bonald refusa dans un premier temps que des religieuses officient parmi des “garnements”. Toutefois, le Père Rey sut persuader le cardinal qui, finalement, autorisa l’émission de vœux simples pour un an et une prise d’habit, qui eurent lieu pour cinq postulantes en février 1845 1988 . Elles furent appelées les Filles de Saint-Joseph.

L’établissement d’Oullins connut dès le départ des difficultés matérielles, car il fallait trouver de l’argent pour mettre le terrain en état. Au début des années 1840, l’œuvre ne fut sauvée que par des collectes extraordinaires :cinq mille francs donnés par l’archevêque en 1841 et cinq mille francs donnés par le ministère de l’intérieur en 1842. Aussi, la vente des produits de la maison fut indispensable et l’abbé Rey s’occupa lui-même de trouver de l’ouvrage à son établissement. Il allait à pied à Lyon et traitait avec les fabricants. Il passait des contrats, envoyait les frères chercher la matière première et rapporter les produits, mais il tenait à ce que les prix fussent ceux du marché pour ne pas fausser la concurrence 1989 .

Joseph Rey eut surtout des difficultés pour rassembler des Frères suffisamment nombreux et compétents pour l’éducation des enfants en situation difficile, ministère nouveau dans l’Eglise pour lequel il reçut le soutien du pape Grégoire XVI qui l’incita à persévérer et à établir une règle spéciale 1990 . La tâche des frères de Saint-Joseph au refuge d’Oullins était lourde, comparable à celle qu’ils effectuaient au Pénitencier. Ils étaient à la fois surveillants, instituteurs et chefs d’ateliers et J. Rey exigeait des candidats une naissance légitime, une bonne santé, une intelligence normale, un caractère droit, ferme mais docile et un certificat de bonne conduite délivré par le desservant de la paroisse d’origine. Ces derniers permirent tout de même à J. Rey de créer un établissement qui, privilégiant le souci d’apprentissage et l’éducation, ressemblait à la maison de sauvetage bâtie par Wichern à Horn près de Hambourg pour les jeunes garçons abandonnés 1991 .

Même si l’apostolat fut moins rude pour les Frères qui fournirent l’encadrement des autres providences de garçons, leur recrutement s’avéra, semble-t-il, aussi difficile. Ainsi, l’abbé Pousset qui avait demandé à l’abbé Valois en 1831 de lui permettre de prendre contact avec de pieux ouvriers qu’il évangélisait, échoua dans sa tentative de créer une “Sainte-Famille d’hommes”. Cinq frères de la Sainte-Famille firent leurs vœux en février 1833, mais, dix ans plus tard, tous s’étaient dispersés 1992 . L’abbé Bez, qui dans son ouvrage sur les œuvres de charité de la ville de Lyon s’interroge sur la disproportion entre les providences de filles et celles de garçons, affirme que ce sont les “instruments capables de diriger et de surveiller” ces dernières qui sont insuffisants ; il ajoute que les congrégations religieuses de femmes peuvent entretenir des providences de filles grâce à l’abnégation des religieuses, mais que les tentatives faites jusqu’alors par des laïcs pieux pour diriger des providences de garçons ont échoué parce qu’il leur manque d’être soumis à une règle fixe, qu’on ne trouve que dans une congrégation 1993 . Et il donne en exemple la congrégation des Maristes, qui était présente, on l’a vu, dans la plupart des providences de garçons. Seulement, même si le nombre des petits Frères de Marie a augmenté rapidement, ceux-ci étaient très sollicités pour fonder 1994 des écoles primaires, d’autant plus que la loi Guizot avait créé une forte demande en obligeant les municipalités à avoir leur école et qu’ils coûtaient peu car ils admettaient la rétribution scolaire contrairement aux Frères des Ecoles Chrétiennes qui tenaient à enseigner gratuitement. En tout cas, le fait que la Société de Saint-Vincent-de-Paul de Lyon ait essayé de fonder une providence de garçons en 1839 et qu’elle n’y soit parvenue que douze ans plus tard en 1851, montre bien les difficultés de mise en route de ce genre de providence 1995 .

En dehors des problèmes d’encadrement, il semble par ailleurs que la longueur du séjour dans les providences, qu’on aura l’occasion d’évoquer plus loin, ait été la source de conflits entre les dirigeants des providences de garçons et ces derniers ou leurs familles. Les problèmes de la providence de l’abbé Collet, providence de garçons la plus contestée, en sont une illustration, avec en particulier l’affaire Collet-Piollet, portée devant le conseil des prud’hommes en juin et juillet 1840 : le jeune Piollet avait demandé au conseil la résiliation du contrat verbal qui le liait encore pour huit mois, à l’établissement de l’abbé Collet, en qualité d’apprenti veloutier, à cause de l’altération de sa santé due au régime intérieur de la providence et de l’illégalité selon l’usage de la durée de l’apprentissage 1996 .

Ce problème d’un internat de longue durée ne se posait pas pour les apprentis ou les jeunes ouvriers qui se rendaient aux cours de la théorie de la soie 1997 chez les Frères des Ecoles Chrétiennes de la Montée Saint-Barthélemy à Fourvière. Mais là, il ne s’agissait plus d’une providence, mais plutôt d’une école professionnelle. Toutefois, comme on aura l’occasion de le constater, les activités des Frères dans leur pensionnat provoquèrent elles aussi l’animosité des journaux ouvriers. Mais, avant d’évoquer la polémique concernant les providences, il nous faut d’abord décrire leur mode de fonctionnement et, en premier lieu, leurs objectifs spécifiques et leur type d’implantation.

Notes
1973.

Gabriela- Maria, RJ.M., MONTESINOS , En cette nuit-là, aux Pierres Plantées, Claudine Thévenet…, p.262 . Comme le nombre de protégés du père Coindre augmentait, il chercha en 1818 un local plus grand et le trouva en achetant avec l’aide de son père, l’ancienne ferme des Chartreux (Yannick ESSERTEL, L’aventure missionnaire lyonnaise. 1815-1962 …, p. 69). Constatant que les maîtres et les surveillants de sa providence ne répondaient pas suffisamment à ses vues, il leur proposa de devenir Frères. Deux d’entre eux acceptèrent, auxquels se joignirent sept jeunes gens qui vivaient déjà en communauté dans la paroisse de Valbenoîte, près de Saint-Etienne. Ainsi est née le 3 septembre 1821, une nouvelle congrégation enseignante, celle des Frères du Sacré-Cœur. (Biographie d’André Coindre par X.de Montclos, in Dictionnaire du monde religieux, T.6, Le Lyonnais … p. 121)

1974.

E. BARATAY, Le Père Joseph Rey, serviteur de l’enfance défavorisée. Une expérience d’insertion au XIX e siècle,Beauchesne, 1996, 210 p., (pp. 10 à 15). Avant d'être nommé aumônier, à cause de son état de santé, en 1829, Joseph Rey avait été vicaire à Nervieux et à Saint-Germain Laval dans la Loire, à Chaponest dans le Rhône, puis desservant à Mizérieux dans la Loire.

1975.

P. ZIND, “Une société de Frères enseignants spécifiquement au service des refuges pénitentiaires ou colonies agricoles au XIXe siècle”, in Actes du XCVIIe Congrès des Sociétés savantes, Nantes, 1972, Assistance et assistés de 1610 à nos jours. Actes parus dans la Société d'Histoire moderne et contemporaine, t. 1, Paris, 1977, 560 p. (p. 179).

1976.

Annuaires de Lyon de 1859 pp. 345-346, 349-351. La fondation Richard recevait les jeunes garçons pauvres, infirmes et incurables de la paroisse Saint-Nizier de même que ceux de la ville de Lyon, proportionnellement aux ressources. Le produit du travail de quelques incurables équilibrait le budget.

1977.

E. BARATAY, Le Père Joseph Rey …, pp. 28 à 30.

1978.

E. BARATAY, ibid., pp. 31-32.

1979.

Décision prise sous l'impulsion de Charles Lucas, inspecteur général des prisons, venu à Lyon en 1832. Ce dernier, qui tenait à un encadrement assuré dans les prisons par des religieux et des religieuses, s'intéressa à l'expérience lyonnaise en ce domaine, depuis les “Charlottes”, visiteuses bénévoles laïques des prisons de la Révolution et de l'Empire qui s'agrégèrent ensuite à la Congrégation des religieuses de Saint-Joseph, jusqu'au noviciat pour le service des prisons du refuge de la Solitude dont on a parlé.

1980.

E. BARATAY, Le Père Joseph Rey …, pp. 18-19.

1981.

Ibid., p. 24.

1982.

Idem, p. 26.

1983.

Idem, p. 35. Cet immeuble s'avéra insuffisant et, en 1838, on éleva un grand bâtiment en pierres destiné à recevoir des ateliers, des dépendances agricoles et des dortoirs. Il s'agissait d'une œuvre pionnière puisque ce fut seulement en 1839 que Demetz et de Bretinières de Courcelles fondèrent la colonie agricole de la Mettray et que l'abbé Fissieux ouvrit son établissement de Marseille. (P. ZIND, “Une société de Frères enseignants … au service des refuges pénitentiaires …”, p. 179)

1984.

E. BARATAY, …, pp. 33-34.

1985.

Cette société qui voulait préserver des dangers de la récidive, maintenir dans les sentiments religieux et dans les habitudes d'une vie laborieuse les jeunes libérés de la Maison pénitentiaire, s'occupait de leur placement comme apprentis ou ouvriers, pourvoyait chacun d'eux d'un patron et assurait les dépenses nécessaires pour les vêtements et les frais d'apprentissage. De plus, à partir de 1841, la Société de patronage a pratiqué, comme celle de Saint-Joseph, le patronage de préservation en faveur des jeunes garçons en péril d'être réprimés par la justice. (Annuaire départemental du Rhône de 1848, pp. 329-330).

1986.

E. BARATAY, Le Père Joseph Rey …, pp. 36-37.

1987.

Rédaction imprimée à partir du manuscrit de Benoît Coste, p. 267-268 (O.P. M., rue Sala, Lyon). Il ne faut pas oublier que les Congréganistes étaient très impliqués dans les œuvres consacrées aux hôpitaux et aux prisons.

1988.

E. BARATAY, …, p. 42. En ce qui concerne la congrégation des Frères de Saint-Joseph, l’archevêque approuva les statuts en 1853.

1989.

Ibid., pp. 45-49. A cause des difficultés financières et du manque de place, le nombre de garçons accueillis augmenta lentement : 11 en 1836, 45 en 1839, 100 en 1843, 112 en 1846.

1990.

Pour fonder cette Congrégation spécialisée, J. Rey pouvait être encouragé par l’exemple des sœurs des prisons autorisées en 1841 par Mgr. de Bonald à constituer une congrégation indépendante de celle des sœurs de Saint-Joseph. Elles devinrent les sœurs de Marie-Joseph et s’installèrent au Dorat dans la Haute-Vienne (E. BARATAY …, p. 45)

1991.

E. BARATAY, …, pp. 40-41-58. Entre 1835 et 1838, sur 150 volontaires venant surtout des campagnes pratiquantes, 34 firent leurs vœux simples et reçurent l’habit, 30 restèrent postulants et 86 renoncèrent.

1992.

J. POUSSET-CARCEL et B. CARCEL, Deo Soli – La vie d’un prêtre : Pierre Pousset (1794-1883) …, p. 136.

1993.

N. BEZ, La ville des aumônes, …, pp. 272-273.

1994.

Le nombre de maristes est passé de cent en 1830 à deux cent quatre-vingt en 1840 ; Ils étaient implantés dans quarante écoles en 1848 (André LANFREY, Une congrégation enseignante : les frères maristes de 1850 à 1904, Thèse de 3e cycle, Lyon 2, 1979, 385 p. (pp. 8 à 10).

1995.

Rapport sur les œuvres de Saint-Vincent-de-Paul de Lyon du président P. Brac de la Perrière, 1883, p.15. (SSVP de Lyon). Il faut dire que cette providence, appelée Maison de charité pour les petits garçons, accueille, à Oullins, des enfants orphelins très jeunes, entre trois et cinq ans, qui sont encadrés par les religieuses de Saint-Vincent de Paul jusqu’à leur première communion. Malgré leur jeune âge, on a tenté, en 1858, de les faire travailler, en dévidant du coton, en fabriquant des chapelets et en tressant de la paille pour faire des chapeaux. (Conseil de Lyon : rapport sur les œuvres de la SSVP du 19 juillet 1858 au 19 juillet 1859).

1996.

La durée habituelle des apprentissages était de quatre ans alors que le contrat avait été passé verbalement pour six ans : articles de “L’Echo des ouvriers” de juillet 1840 et de la “Démocratie lyonnaise” du six septembre 1840. L’absence d’indépendance de l’adolescent devait, elle aussi, être d’autant moins acceptée que la mentalité du canut, sans lien paternaliste avec le marchand-fabricant, était en contradiction avec le type de relations existant dans les providences.

1997.

Ces cours ont été créé en 1845 pour ceux qui désiraient perfectionner le métier du tissage de la soie (F. MONTIBERT, Vie et rayonnement des Frères des Ecoles Chrétiennes au pensionnat lyonnais “aux lazaristes” (1839-1914), Mémoire de maîtrise, Lyon II, 1988, 170 p. (p. 95). Ces cours s’adressaient en particulier à la petite bourgeoisie lyonnaise travaillant dans l’artisanat. On peut noter d’ailleurs, au passage, que les providences ne s’adressaient pas seulement aux enfants pauvres et vagabonds, puisque l’établissement du Pieux Secours offrait “des chambres particulières aux enfants des familles honnêtes et aisées désirant apprendre la Fabrique par pratique et par théorie, sans être confondus avec la classe ouvrière” (B.M. Lyon, Fonds Coste, 352833).