3. Les chrétiens et l’esprit de 1848 : une place majeure occupée par Ozanam.

En 1848, les socialistes chrétiens sont à la recherche du “royaume de Dieu”, celui de l’Eglise primitive dont les membres attendaient le retour glorieux du Christ et se montraient particulièrement fraternels, ou le royaume qu’ils avaient à bâtir, à l’envers du modèle de la société de la monarchie de Juillet, bourgeoise, injuste et opprimante 2136 . Les catholiques sociaux, qui voyaient en Jésus-Christ celui qui a tendu la main aux exclus, étaient alors en marche, également, vers ce royaume. Dans l’esprit de 1848, il y a donc un élément religieux et social ; on y trouve aussi la volonté de réformer le monde 2137 et la révolution de février 1848 pouvait en fournir l’occasion 2138 . Aussi, les journées de février et les semaines qui suivirent, permirent un rapprochement plus marqué entre socialistes et catholiques sociaux. Ces derniers partageaient le côté utopique du socialisme, à l’image de Frédéric Ozanam qui manifestait un enthousiasme généreux et affirmait qu’on ne pouvait déchirer une page de notre évangile sans déchirer également un des trois mots : liberté, égalité, fraternité 2139 . Depuis les années 1840, le catholicisme social prenait de l’ampleur : citons les succès de la Société de Saint-François-Xavier auprès des ouvriers, que nous aurons l’occasion d’évoquer, et la fondation par l’abbé Maret, professeur à la faculté de théologie de Paris, et par Ozanam, le 15 avril 1848, du journal des démocrates chrétiens et du catholicisme social, l’“Ere nouvelle” 2140 .

Si les socialistes chrétiens et les catholiques sociaux se rejoignaient pour prôner la conciliation au sein de la société, les divergences qui les séparaient, restaient importantes, surtout entre fouriéristes et catholiques. Lorsqu’Ozanam publia dans l’“Ere nouvelle”, le 18 juillet 1848, un article sur les origines du socialisme et qu’il rangea les fouriéristes parmi les socialistes matérialistes, le directeur du journal, Lacordaire, reçut une lettre d’un fouriériste, Désiré Laverdant, qui venait de se convertir au catholicisme 2141 . Ce dernier reprochait à Ozanam d’avoir jugé trop rapidement les fouriéristes et précisait qu’il devait à la théorie de l’association de Fourier, qui était une application des principes de solidarité chrétienne, d’avoir retrouvé la foi catholique. Ozanam répondit dans le numéro du 24 juillet que pour accepter le dogme catholique, il faudrait que les fouriéristes acceptent le dogme de la déchéance et de la rédemption 2142 . Les critiques d’Ozanam n’empêchaient pas “Démocratie pacifique” de citer avantageusement l’“Ere nouvelle” et avant les élections du 23 avril 1848, les rédacteurs du journal fouriériste de Saint-Etienne, la “Voix du peuple”, espérèrent de la part du clergé, un vote en faveur des candidats, considérés comme catholiques républicains, capables de satisfaire les besoins des classes ouvrières 2143 .

Le rapprochement entre les catholiques sociaux et les buchéziens, dont la morale était plus exigeante que celle des fouriéristes, paraissait plus aisée. En tout cas l’esprit de fraternité qui prévalait en 1848, s’adaptait bien à leur moralisme. Ainsi, on pouvait lire dans le premier numéro du “Réformateur”, journal des buchéziens de Lyon qui avait pris la suite du “Vingt-quatre février 2144 ” : nous voudrions que “dans les rangs des travailleurs, le bourgeois, le négociant, les chefs d’industrie, puissent trouver une large place” ; nous voudrions “une fraternisation qui sera … la préface de ce règne de la solidarité … qui doit relier un jour …, en un immense faisceau, le genre humain tout entier. 2145 ”. Les buchéziens, qui virent deux des leurs, Buchez et l’ateliériste Corbon, présider l’assemblée constituante, étaient des adversaires acharnés de la lutte des classes ; aussi furent-ils débordés, après le soulèvement populaire de juin 1848, à Paris 2146 . A Lyon, le buchézien René Serve, un des fondateurs du “Vingt-quatre février” avait, dans la nuit du 25 février 1848, attaché au balcon de l’Hôtel de Ville de Lyon, le drapeau de la République. Il était commis de magasin, comme plusieurs membres du petit groupe buchézien 2147  ; un de ses amis, Clair Tisseur 2148 , architecte et écrivain lyonnais, faisait partie d’un petit groupe d’artistes, également buchéziens, dont un ancien élève de l’abbé Noirot, Brosse, qui rédigea la profession de foi du Club national, en vue des élections d’avril 1848 2149 . Clair Tisseur, qui avait découvert chez un bouquiniste, la préface rédigée par Buchez et Roux d’une édition populaire des évangiles, fut impressionné, comme ses jeunes amis, par les accents de foi et de dévouement de l’ouvrage. Aussi s’abonnèrent-ils à la “Revue Nationale” de Buchez, à l’“Atelier”, à l’“Ere nouvelle” et à toutes les publications qui réclamaient le règne social du christianisme 2150 . Malgré la disparition du journal “Le Réformateur”, le 23 avril 1848, et malgré les déceptions qu’il dut surmonter par la suite, le groupe des buchéziens lyonnais se manifestait, encore en 1849. Leur dirigeant, Jérôme Morin et les deux autres cofondateurs du “Vingt-quatre février”, Serve et Joanny Paradis, envoyèrent une adresse au nom des catholiques démocrates de Lyon à Frédéric Arnaud 2151 , député de l’Ariège que celui-ci publia, à la suite de sa profession de foi du 1er mai 1849 2152 . Dans cette dernière, Arnaud de l’Ariège affirmait que la démocratie, fille du christianisme, vaincrait, comme lui, mais qu’elle avait besoin du christianisme pour la guider 2153 .

Cette position ne pouvait qu’être approuvée par Frédéric Ozanam qui fut comme Frédéric Arnaud, rédacteur de l’“Ere nouvelle”. Si, au début des années 1830, le jeune Lyonnais n’était pas encore démocrate, il abordait déjà la question sociale en analysant le saint-simonisme dont il rejetait les formules collectivistes 2154 . De plus, les révoltes ouvrières de 1831 et 1834, à Lyon, et la visite des pauvres qu’il effectua avec ses confrères de Saint-Vincent-de-Paul, lui confirmèrent l’acuité de cette question à laquelle il donna la priorité après une visite à Saint-Etienne, en 1836, où il put constater les “effroyables labeurs auxquels se livraient des milliers d’hommes pour mettre du pain sous leurs dents 2155 ”. Ozanam avait reçu quelques rudiments d’économie politique lorsqu’il était élève de l’abbé Noirot, à Lyon ; puis étudiant, à Paris, il eut l’occasion de suivre les conférences de Charles de Coux, disciple de Lamennais, et spécialiste des questions économiques dans le groupe de “L’Avenir 2156 ”.

Dans les cours de droit commercial qu’il donna à Lyon en 1839 et 1840, Ozanam condamna comme de Coux, le “laissez faire, laissez passer” des partisans du libéralisme absolu, qui mettait l’ouvrier à la merci de l’entrepreneur 2157 . Ce cours comprenait 47 leçons et la 24ème était consacrée aux ouvriers. Il y abordait successivement les questions du travail, qu’il définissait comme un acte volontaire de l’homme cherchant la satisfaction de ses besoins, puis celle du salaire, qui, proportionné au profit, devait permettre à l’ouvrier de subvenir à l’éducation de ses enfants et à sa retraite 2158 . Il rejetait l’intervention autoritaire du gouvernement pour la fixation d’un tarif mais tolérait une intervention officieuse de ce dernier dans des circonstances extraordinaires. Il se montrait, par là, assez proche des idées exprimées par Villeneuve Bargemont dans son “Traité d’économie politique chrétienne” (1834), qui préconisait une sorte de salaire minimum mais souhaitait éviter toute intervention du gouvernement entre patrons et ouvriers 2159 . Lorsque les circonstances extraordinaires se présentèrent, plus tard, sous la seconde République, Ozanam fut amené à préciser quel type d’intervention de l’Etat il souhaitait : dans un article de l’“Ere nouvelle” du 15 octobre 1848, il précise que le rôle de l’Etat est d’instruire et d’éduquer le peuple en ouvrant des “Sorbonnes populaires, où le fils du mécanicien … trouverait, comme celui du médecin … les plaisirs de l’intelligence 2160 ”. L’Etat devait aussi exiger que les entrepreneurs auxquels seraient adjugés les travaux du gouvernement et des communes, respectent le dimanche 2161 . Ozanam terminait sa 24ème leçon de son cours de droit commercial en soulignant les “aberrations dans les rapports du maître et de l’ouvrier”. Il dénonçait les abus des ouvriers, comme le fanatisme contre les machines et surtout l’exploitation de l’ouvrier par le patron 2162 . Finalement, il proposait une voie médiane entre le dirigisme et le libéralisme absolu et l’idée majeure qui ressort de son cours de droit commercial est celle d’opérer une réconciliation entre les classes, bien dans l’esprit de 1848 ; or la religion chrétienne pouvait seule parvenir à ce but, d’autant plus qu’il fallait obtenir des classes riches le maximum de sacrifices 2163 .

Comme les travaux littéraires d’Ozanam l’amenèrent à affirmer les progrès de la civilisation par le christianisme et à montrer les espoirs justifiés que l’Eglise avait placés dans les barbares après la chute de l’empire romain 2164 , celui-ci nourrit de plus en plus l’espoir de voir l’Eglise de son temps, passer au peuple de manière similaire. Il pensa voir cet espoir se réaliser après son séjour en Italie de décembre 1846 à mai 1847 au vu des premiers actes du pape Pie IX 2165 . A la suite d’un mandement du cardinal de Bonald du 12 octobre 1847, ordonnant des prières pour Pie IX, il s’était formé à Lyon, un comité chargé de recevoir des souscriptions pour le pape, promu sans doute par Ozanam et dans lequel on trouvait plusieurs de ses amis. Au début de 1848, la souscription proposée par ce dernier prit le nom d’œuvre du denier de Pie IX et, afin de donner plus d’importance à cette œuvre, Ozanam prononça à Paris, au Cercle catholique 2166 , un discours qui, remanié, fut publié le 10 février 1848, dans “Le Correspondant”, sous le titre “Les dangers de Rome et ses espérances 2167 ”. Après avoir évoqué le danger représenté par les forces réactionnaires en Italie, l’écrivain catholique soulignait les raisons d’espérer, avec la possibilité de concilier religion et liberté, grâce au pape qui se tournait du côté de la démocratie, du côté de ces barbares des temps nouveaux ; aussi, concluait-il par cette formule, passée à la postérité : “Passons aux barbares et suivons Pie IX 2168 ”. A ses contradicteurs, nombreux parmi les catholiques pour qui les barbares étaient des anticléricaux et des hommes sans Dieu, Ozanam répondit que le pape, en passant du côté des barbares, allait sortir “du camp des hommes d’Etat de 1815 pour aller au peuple … Je demande que nous fassions comme lui, qu’au lieu d’épouser les intérêts … d’une bourgeoisie égoïste, nous nous occupions du peuple … qui réclame avec raison … des garanties pour le travail et contre la misère 2169 ”.

La candidature d’Ozanam dans sa ville de Lyon, à l’assemblée constituante, fut pour lui l’occasion de mieux préciser quel programme social il préconisait en faveur du peuple. Une lettre envoyée de Lyon le 28 mars 1848, l’informa qu’il avait été porté candidat à l’assemblée nationale 2170 . L’auteur de la lettre, Louis Gros, ancien étudiant au quartier latin, devenu avocat et membre de la Société de Saint-Vincent-de-Paul à ses débuts, était président du Club national, qui regroupait des buchéziens et des catholiques attachés à la République. Gros connaissait Ozanam, qui, d’abord, hésita, puis accepta. La profession de foi du Club national, rédigée par le secrétaire Léonce Brosse, lue et adoptée par acclamations, le 15 mars 1848, avait des accents menaisiens : “Enracinée en Dieu, la souveraineté s’établit d’abord sur une tête, puis elle descend dans une classe … et de là, se répand dans les masses. Nous voulons l’égalité devant la loi industrielle … L’égalité industrielle, c’est avant tout la garantie au travail”. La proclamation se terminait par la devise : “Dieu et le peuple 2171 ”. L’abbé Noirot écrivit à Ozanam que le bureau du club était composé “de très jeunes gens républicains”, mais qui avaient négligé “de s’adjoindre quelques travailleurs 2172 ”. L’abbé l’informa également que le Club n’avait pas un grand succès car il était désigné sous le nom de néo-catholique et de congréganiste. D’ailleurs dans son numéro du 8 avril 1848, la “Tribune du Peuple” rangeait Ozanam parmi les “légitimistes parti-catholique, propagateur de théories de soumission passive et de fanatisme 2173 ”. Le Club national proposa d’abord plusieurs listes comptant jusqu’à 42 noms alors qu’il y avait 14 représentants à élire. Ozanam, l’abbé Noirot, Victor de Laprade, le buchézien Jérôme Morin, le philosophe Blanc de Saint-Bonnet, le duc de Mortemart, y voisinaient avec l’ouvrier Joseph Benoît 2174 . Toutefois, le Club national finit par établir une liste définitive de 14 candidats 2175 et envoya 4 membres le représenter, le 29 mars, au Palais Saint-Pierre au Comité général des clubs, où ils retrouvèrent des membres d’autres clubs, monarchistes et catholiques conservateurs, donc “républicains du lendemain”. Aussi n’est-il pas étonnant que le Comité général des clubs 2176 de Lyon, de même que les comités des cantons ruraux des arrondissements de Lyon et Villefranche avec lesquels il avait fusionné, n’ont retenu de la liste du Club national, que Laforest, Auberthier, le marquis de Mortemart, Paulian et Lacroix. Tous, à l’exception de Laforest, n’étaient pas des républicains particulièrement fervents.

Le 15 avril 1848, Ozanam publia une adresse “Aux électeurs du département du Rhône”. Le dernier paragraphe était consacré aux problèmes sociaux : il y défendait le principe sacré de la propriété, osait proposer le système d’un impôt progressif qui diminuerait les impôts de consommation 2177 , soutenait les associations d’ouvriers entre eux, ou d’ouvriers et d’entrepreneurs qui réuniraient volontairement leur industrie et leurs capitaux. 2178 . Encore plus tardivement, le 18 avril 1848, Ozanam écrivit à Louis Gros pour l’informer des relations qu’il pouvait avoir à Lyon ; il indiquait qu’il avait été autrefois en rapport d’amitié avec de jeunes ouvriers du quartier des Capucins, lorsque, congréganiste, il allait au patronage de Saint-Polycarpe. Par ailleurs, son cousin, Pierre Jaillard, l’avait assuré des vœux en sa faveur de leurs amis, Dugas, Terret, Chaurand et La Perrière ; mais ces derniers étaient légitimistes 2179 . Finalement, la candidature d’Ozanam ne se présentait pas sous de bons auspices puisqu’il était peu connu dans les quartiers ouvriers et que ses convictions démocratiques n’étaient pas celles de ses amis lyonnais. Il ne recueillit que 15 367 suffrages, en 33ème position sur la liste, un peu moins que Victor de Laprade qui avait obtenu 18 119 voix 2180 .

Même après les évènements de juin 1848 2181 , Ozanam garda intact son esprit de fraternité et rappela dans l’“Ere nouvelle” qu’il ne fallait pas oublier de lutter contre le fléau du paupérisme, et que l’assemblée devait traiter la question du travail 2182 . Des journaux catholiques lyonnais se préoccupèrent aussi de cette question du travail, au cours des années 1840.

Notes
2136.

Pierre PIERRARD, L’Eglise et les ouvriers en France (1840-1940)…, pp 125-126

2137.

Jean-Baptiste DUROSELLE, “ L’esprit de 1848”, in 1848Révolution créatrice, Bloud et Gay, 1948, 231p.(pp. 188-189).

2138.

L’esprit de fraternité partagé par des personnes de tous les milieux sociaux qui souhaitaient la formation d’un gouvernement à la recherche du bonheur général, ne s’est épanoui que pendant deux à trois mois, après la constitution du gouvernement provisoire à Paris, le 24 février 1848. Dès le 16 avril, la fraternité fut remise en cause à la suite de la manifestation des socialistes et républicains démocrates qui réclamèrent, en vain, un report des élections.

2139.

Article d’Ozanam dans Le Correspondant, revue du catholicisme libéral, le 10 mars 1848, cité par G. CHOLVY, Frédéric Ozanam …p. 600.

2140.

J.B. DUROSELLE, Les débuts du catholicisme social en France (1822-1870) ... pp. 291-294. Ozanam publia 59 articles dans ce journal dont 20 consacrés à la question sociale.

2141.

Ibid, pp. 306-307.

2142.

Idem, p. 307. Ozanam n’avait pas d’amitié personnelle avec des fouriéristes, comme en eurent le père Gratry, aumônier de l’Ecole normale, et Arnaud de l’Ariège, rédacteur à l’Ere nouvelle, avec Abel Transon. Ozanam fut plus proche de Buchez et de ses disciples, comme Feugueray. (Christine MOREL, Un journal démocratechrétien en 1848-1849 : “L’Ere nouvelle”, Revue d’histoire de l’Eglise de France, T. LXIII – n° 170, janvier-juin 1977, p. 48).

2143.

Article du 14 avril 1848, dont l’auteur, afin d’être plus persuasif, affirmait que la République garantirait au clergé la liberté qu’il n’avait jamais eue sous la monarchie. Le rédacteur de “La Voix du peuple”, Clovis Mortier, fut candidat aux élections pour l’assemblée constituante du 23 avril 1848, de la liste du comité de l’Union, sur laquelle figurait l’abbé Tranchand, qui, on l’a vu, était fouriériste. (B.M. de Saint-Etienne. FAR – J006).

2144.

Voir la fin du chapitre 6.

2145.

Article du 15 avril 1848 (B.M. de Lyon : 5641). Remarquons que le journal souhaita pour les élections du 23 avril, la présence de six ouvriers dans la liste qu’il avait rédigée, dont le communiste Benoît, qui, malgré sa doctrine, avait “les sympathies universelles des travailleurs” (“Le Réformateur” des 20 et 22 avril 1848).

2146.

J.B . DUROSELLE, Les débuts du catholicisme social en France (1822-1870)…p.359.

2147.

NIZIER DU PUITSPELU, Souvenirs lyonnais – Lettres de Valère-Colligées, T. 1er, Meton, 1881, 194 p. (pp. 44-50 de l’introduction).

2148.

Clair Tisseur (1827-1895) qui a souvent utilisé le pseudonyme de Nizier du Puitspelu, avait été apprenti dans un atelier de canut, puis à 18 ans, il entra à l’école des Beaux-Arts d’où il sortit architecte. Il construisit entre autre l’église du Bon Pasteur, sur les pentes de la Croix Rousse et celle de Sainte-Blandine, derrière Perrache. (B. PLESSY et L. CHALLET, La vie quotidienne des canuts …, p. 122).

2149.

Maximilien BUFFENOIR, “Le mouvement social catholique à Lyon avant 1848”, Revue des études historiques, 1922, p. 543.

2150.

Ibid, p. 544.

2151.

Arnaud de l’Ariège (1819-1878) avait été en contact avec les fouriéristes et surtout avec les buchéziens ; il avait été le seul député catholique a défendre, à l’assemblée constituante, le droit au travail, le 13 septembre 1848. [J. MAITRON (dir.), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français. Première partie : 1789-1864, T. I, … pp. 108-111]

2152.

J.B. DUROSELLE, Les débuts du catholicisme social en France (1822-1870) …, p. 374.

2153.

J.B. DUROSELLE, “L’attitude politique et sociale de catholiques français en 1848”, Revue d’histoire de l’Eglise de France, 1948, T. XXXIV, p. 50.

2154.

Voir dans le chapitre 6, le début du paragraphe consacré au saint-simonisme.

2155.

Lettre d’Ozanam à Emmanuel Bailly du 22 octobre 1836, citée par G. CHOLVY, Frédéric Ozanam … p. 235. Au cours de ce voyage, il apprécia à Saint-Chamond, les œuvres sociales mises en place par le métallurgiste Neyrand,dont les 250 ouvriers formaient une communauté dans laquelle on n’admettait que les hommes de bien, et qui avait une chapelle et un aumônier (Daniel MOULINET, “Le catholicisme social à Lyon”, in Frédéric Ozanam, Actes du colloque des 4 et 5 décembre 1998…p. 72).

2156.

Charles de Coux (1787-1864) déplorait le système industriel avec l’insuffisance des salaires et l’allongement des journées de travail. Il préconisait une alliance de l’action de l’Eglise avec un régime de liberté politique. En 1844 et 1845, il donna des cours d’économie politique à Louvain, qui sont à l’origine de l’école catholique sociale de Liège. (J. GADILLE, “Libertés publiques, question sociale”, in Histoire du christianisme, T. 11 …, pp. 21 et 41.

2157.

J.B. DUROSELLE, Les débuts du catholicisme social en France … ,p. 170.

2158.

Daniel MOULINET, “Le catholicisme social à Lyon”, in Frédéric Ozanam, Actes du colloque des 4 et 5 décembre 1998… pp. 69-70.

2159.

Ibid., pp. 70-72 et 88.

2160.

Cité par G. CHOLVY, Frédéric Ozanam …, p. 620. A Lyon, déjà, Ozanam avait souhaité un enseignement professionnel et le 15 mars 1848, avait eu lieu chez lui, une réunion de professeurs en vue d’ouvrir des cours publics pour ouvriers, avec le concours d’ecclésiastiques des Carmes (lettre de F. Ozanam à l’abbé Ozanam du 15 mars 1848, citée par G. CHOLVY, F. Ozanam …, p. 601).

2161.

Ibid. p. 620.

2162.

Daniel MOULINET, “Le catholicisme social à Lyon”…, p. 71.

2163.

J.B. DUROSELLE, Les débuts du catholicisme social en France …, p. 167.

2164.

Jean LABBENS, “Le christianisme, matrice de la civilisation européenne selon Frédéric Ozanam”, in Frédéric Ozanam, Actes du colloque des 4 et 5 décembre 1998 …, pp. 151-158.

2165.

Ce pape prêche “au peuple, ce qui ne s’était pas vu depuis six siècles … visite les familles indigentes” écrivait-il à J.J. Ampère le 31 mars 1847. (Cité par G. CHOLVY, Frédéric Ozanam …, p.578).

2166.

Fondé en 1841, le Cercle catholique, qui rétablissait sur de nouvelles bases les conférences de M. Bailly, tâchait de concilier la religion et la science (Ibid., pp. 497-498).

2167.

Idem, p. 586.

2168.

Idem, pp. 587-591. Sans doute, Ozanam se souvenait-il de l’article de Saint-Marc Girardin du 8 décembre 1831, comparant les prolétaires à des barbares menaçant la société (Voir dans le chapitre 6, le début du paragraphe “Philanthropes et économistes explorent le monde ouvrier”).

2169.

Lettre à son ami Théophile Foisset, qui faisait partie des contradicteurs du 22 février 1848, quelques jours avant le déclenchement de la Révolution à Paris. Il pourra écrire alors (Lettre à Alexandre Dafieux du 6 mars 1848) : “Voilà que, bon gré mal gré, nous avons passé aux barbares”. (Lettres citées par G. CHOLVY, Frédéric Ozanam …, pp. 591-592 et 614).

2170.

La lettre précisait : “Personne mieux que vous ne pourra contribuer à la fondation de notre France nouvelle”. Citée par J.B. DUROSELLE, Les débuts du catholicisme social en France … p. 301. Ozanam avait été sollicité à Paris par le comité électoral des libertés politiques, civiles et religieuses, le comité Montalembert, mais il avait refusé, ne s’estimant pas assez connu (G. CHOLVY, Frédéric Ozanam … p. 602).

2171.

NIZIER DU PUITSPELU, Souvenirs lyonnais …pp. 44-50 de l’introduction.

2172.

G. CHOLVY, Frédéric Ozanam …p. 602.

2173.

J.B. DUROSELLE, Les débuts du catholicisme social en France … p. 301. La forte animosité des ouvriers tisseurs contre les providences en février 1848 (voir le chapitre suivant) explique l’hostilité du milieu ouvrier républicain contre les initiatives catholiques. Ainsi, les Voraces interrompirent une séance du Club national et prirent la place des membres du bureau (NIZIER DU PUITSPELU…pp. 44-50 de l’introduction). Même la “Tribune lyonnaise ” qui avait un point de vue nuancé concernant l’Eglise de Lyon, pensait qu’Ozanam, homme de mérite, présentait peu de garanties sous le rapport des opinions (G. CHOLVY, Frédéric Ozanam … p.604).

2174.

G. CHOLVY, Frédéric Ozanam …p.603. On peut trouver surprenant la présence dans cette liste de Joseph Benoît, qui était aussi candidat du Club central, sous l’étiquette “communiste babouviste” [J. MAITRON (dir.), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français. Première partie : 1789-1864, T I … p. 193.

2175.

Il s’agissait de Laforest, maire provisoire de Lyon ; Ozanam , homme de Lettres ; de Laprade, homme de Lettres ; Baron, fabricant ; Auberthier, chef d’atelier et adjoint du maire de La Croix Rousse ; Meffier, chef d’atelier ; Couthy, ouvrier en soie ; Lacroix, propriétaire ; le marquis de Mortemart, propriétaire ; Pinet, propriétaire ; Paulian, propriétaire agriculteur ; Bacot, avocat ; Morin, juge de paix ; Glas, adjoint au maire de Givors. (Liste des candidats aux élections de 1848 : B.M. Lyon – Fonds Coste – 111502). On peut noter une forte représentation dans la liste, de la Fabrique et du monde rural.

2176.

En dehors du Comité général des Clubs, deux autres grandes organisations regroupaient les nombreux clubs de Lyon et du département du Rhône : le Club Central, de tendance démocrate et socialiste et le Comité du quai de Retz, de tendance républicaine gouvernementale et soutenu par le journal “Le Censeur” (F. DUTACQ, Histoire politique de Lyon pendant la révolution de 1848…, p. 291).

2177.

Les droits d’octroi pourraient ainsi être remplacés. Ozanam suggérait d’établir trois classes : les grands propriétaires payant 25% de leur revenu, la moyenne propriété payant 10%, et la petite 5% (G. CHOLVY, Frédéric Ozanam …p.615).

2178.

Fonds Coste : 111545, B.M. de Lyon.

2179.

G. CHOLVY, Frédéric Ozanam …p. 604.

2180.

Ibid., p. 605. Le dernier élu dans le Rhône avait obtenu 45 943 voix.

2181.

Ozanam, au cours de ces évènements, avait montré son esprit de fraternité et de conciliation, en demandant avec M.M. Cornudet et Bailly, à Mgr Affre de se rendre sur les lieux des affrontements afin d’y tenter une médiation. Il se sentit, par la suite, une part de responsabilité dans mort du prélat. Idem, pp. 608-609.

2182.

Article de l’“Ere nouvelle” du 28 juin 1848, cité par G. CHOLVY, Frédéric Ozanam …p. 623.