3. La multiplication des associations et coopératives ouvrières sous la Seconde République.

Plusieurs décisions des pouvoirs publics, en 1848, facilitèrent la création de sociétés de secours mutuels et de coopératives. Un décret du gouvernement provisoire du 25 février 1848 donne la complète liberté aux réunions et aux associations professionnelles 2255 et un décret du 28 juillet 1848 supprima l’autorisation préalable à laquelle étaient soumises les sociétés de secours mutuels 2256 . L’enquête sur le travail agricole et industriel, qui fut décrétée le 25 mai 1848, se préoccupa, pour sa part, du présent et du devenir de l’association, en formulant à ce sujet deux questions 2257 . Les députés de l’assemblée constituante, élus en avril 1848, avaient également le souci, le 5 juillet 1848, d’ouvrir un crédit de 3 millions de francs, destiné à servir de caisse de prêt aux associations ouvrières et patronales en formation. Aussi, à Lyon, le comité de l’organisation du travail, nomma, en son sein, une commission, pour soumettre les projets, dont il avait eu connaissance, aux représentants du gouvernement 2258 .

Comme l’association était largement inconnue dans la plupart des cantons, il fallait, au comité de l’organisation du travail, garantir les bonnes intentions des ouvriers qu’on accusait volontiers de vouloir détruire la propriété 2259 . Toutefois, le projet de mise en place d’une coopérative de consommation et surtout de production, avait déjà connu, à Lyon et à Saint-Etienne, sous la monarchie de juillet, dans le milieu de la Fabrique, un grand engouement 2260 . Le printemps 1848 a été plus propice au développement des coopératives de production que des sociétés de secours mutuels, mais il y eut deux exceptions notables dans la Loire, chez les mineurs 2261 et chez les rubaniers. A la différence du mouvement coopératif, le mutuellisme ne représentait pas l’espoir d’une libération ouvrière et d’une transformation sociale, mais il débouchait plus facilement sur l’action collective, avec un support matériel : au sein de la société de secours mutuels, on pouvait mettre en place une caisse de grève et cette société, devenue société de résistance, pouvait devenir un syndicat 2262 .

Parmi la multitude de projets de coopératives dont a été saisi le comité de l’organisation du travail, à Lyon, et émanant surtout de milieux fouriéristes et saint-simoniens, figuraient ceux des féministes, Elisa Morlet 2263 et Eugénie Niboyet. La première œuvra pour l’établissement de magasins pour les ouvrières sans travail 2264 . La seconde, qui s’était signalée par la fondation de journaux féminins, à Lyon et à Paris, se replia sur Lyon en juin 1848 et créa dans le quartier de Saint-Georges, une société coopérative de production et de consommation, rassemblant environ 200 ouvrières. Mais elle n’obtint sans doute pas les résultats escomptés, puisque sa demande d’allocations fut rejetée par le conseil d’encouragement pour les associations ouvrières 2265 .

Quelques essais d’association entre maîtres et ouvriers furent tentés en 1848 : les patrons de Rive-de-Gier signalent deux tentatives qui échouèrent, car le capital rassemblé avait été absorbé après une exploitation de quelques années. A Saint-Etienne, cependant, la plupart des ouvriers et même des patrons, qui pensaient que se trouvait là le seul moyen de sortir les ouvriers de l’abrutissement, souhaitaient que le gouvernement les aide à mettre en place ce type d’entreprise 2266 . Un projet original dont le financement était garanti, et qui supposait également une entente entre patrons et ouvriers, vit le jour à Lyon, grâce à Camille Rambaud, associé du fabricant de soieries, Potton. Après avoir réuni une commission composée de huit personnes, Rambaud rédigea un projet qui se présenta sous la forme d’une pétition signée par 25 fabricants et fut envoyé le 14 septembre 1848 à la chambre de commerce de Lyon, qui l’accepta. Rambaud, qui voulait à la fois un rapprochement entre patrons et ouvriers et le soulagement de la misère de ces derniers souhaitait créer une sorte de syndicat mixte réunissant 15 patrons et 15 ouvriers, représentant toute la Fabrique, avec un pouvoir de délibération et de décision. Les ressources de ce syndicat mixte, fournies par une surtaxe de 6 centimes par kilogramme de soie, passant à la Condition, devaient procurer le bien intellectuel, moral et matériel de ses membres. Plus concrètement, une somme annuelle de 100 000 francs permettrait d’assurer une pension de retraite à 6 000 ouvriers qui devraient, de leur côté, fournir la cotisation de mutualité pour la maladie : 24 francs par an pour les hommes et 18 francs pour les femmes 2267 . Après l’accord de la chambre de commerce, la commission réunie par Rambaud travailla afin de mettre en route le projet mais l’intervention du Prince-Président le dénatura ; ce dernier envoya à Lyon, en février 1850, un fonctionnaire du ministère des finances afin de parvenir à contrôler la nouvelle association et le 9 avril 1850, deux décrets reconnaissaient, comme établissement d’utilité publique, deux sociétés distinctes : la Société lyonnaise de secours mutuel et la caisse de retraite pour les ouvriers en soie 2268 .

L’objectif des coopératives de production était d’assurer à l’ouvrier un travail régulier et celui des coopératives de consommation était de vendre, au prix coûtant à l’ouvrier, les objets nécessaires à la vie. Les projets de coopérative de production émanaient, le plus souvent, à Lyon, des chefs d’atelier de la Fabrique, dont les brochures se prononçaient pour une association générale des travailleurs avec participation aux bénéfices, au prorata de l’effort de chacun 2269 . Parmi les coopératives de production approuvées à Lyon, en 1848, par le comité de l’organisation du travail, citons celles des menuisiers, des tailleurs de pierre, des charpentiers qui se rassemblèrent en une “association générale des travailleurs du bâtiment” 2270 . En 1849, le mouvement de création continua, alors que des sociétés avaient déjà disparu. Ce fut le tour des cordonniers de la Croix Rousse, des bottiers, des fabricants de châles, des tisseurs … Le veloutier Brosse donna son nom en mai 1849, à la première coopérative de la Fabrique, l’“Association Brosse et Compagnie”, qui reçut un prêt gouvernemental de 200 000 francs. Cette coopérative rassemblait 280 chefs d’atelier versant 300 francs par métier et 1 000 francs par paiements échelonnés 2271 . A la même époque apparut une coopérative similaire des tisseurs, “Félix Martin et Compagnie” réunissant 88 chefs d’atelier et qui bénéficia également d’un crédit gouvernemental. Les ouvriers versaient d’abord 100 francs et le reste était retenu sur les salaires 2272 . Un projet, particulièrement ambitieux, d’inspiration fouriériste, celui de l’“Union des travailleurs”, envisageait de rassembler 6 000 ouvriers dans une armée industrielle pour prendre en adjudication la construction de la ligne de chemin de fer, de Paris à Lyon et à Avignon 2273 .

En dehors de Lyon, des tentatives de coopératives de production eurent lieu, à Rive-de-Gier chez les verriers, et à Roanne, chez les tisseurs, où trois essais successifs n’aboutirent pas, par manque de ressources. En 1848, le capital de l’“Union des tisseurs Roannais” était de 200 000 francs divisé en actions de 500 francs souscrites par des associés travailleurs, et de 100 francs souscrites par des commanditaires, ouvriers dans d’autres métiers 2274 . Finalement certaines coopératives de production ne sont restées qu’au stade du projet et seul, un petit nombre d’entre elles ont survécu 2275 . Les échecs ont été dus au manque d’argent et de compétence des ouvriers qui les dirigeaient, aux désaccords nés de la gestion et aussi à leur orientation socialiste qui a joué de plus en plus contre elles, en particulier au lendemain du coup d’Etat de décembre 1851 2276 .

La seconde République a donné aussi une nouvelle impulsion aux coopératives de consommation, moins nombreuses, mais au devenir plus assuré que celui des coopératives de production. La chaîne des “Travailleurs réunis”, née à Lyon en janvier 1849, rassemblait 25 boulangeries ; puis cette coopérative s’est diversifiée et assurait le fonctionnement, fin 1851, de sept épiceries de détail, d’une boulangerie, d’une pâtisserie, de deux caves à charbon et d’un entrepôt de vin 2277 . 1 500 canuts y adhéraient dont Lacroix, conseiller municipal de La Croix-Rousse et Murat, gérant du journal “Le Censeur”. Parmi les autres coopératives, moins importantes, citons celles de Perrache et la “Société fraternelle des Castors” : ces sociétés coopératives fondées sur un capital fourni par parcelles d’actions, trouvèrent leurs actionnaires dans le milieu populaire, qui pouvait s’approvisionner à meilleur compte 2278 .

Pour leur part, les sociétés de secours mutuel, qui avaient été nombreuses sous la monarchie de Juillet et particulièrement revendicatives, dans la Fabrique lyonnaise et stéphanoise, purent toutes, vivre au grand jour en 1848. En effet, les passementiers stéphanois qui avaient déjà essayé, en 1833, puis en 1841, d’obtenir une rémunération équitable, dans le cadre d’une société de secours mutuels puis d’une coopérative de production, tentèrent à nouveau le premier type d’association en 1848 : le notaire Antide Martin, ancien rédacteur du journal républicain “La Glaneuse” les aida à organiser, au début de 1849, l’“Association industrielle ou de secours mutuels”, dite aussi “Société populaire”. Elle eut 200 sections réunissant 8 000 adhérents 2279 . Les tisseurs lyonnais, quant à eux, rétablirent la “Société du Devoir Mutuel”, dont l’existence avait été clandestine depuis 1834 : elle aurait eu encore, en 1848, 766 membres organisés en 37 “ateliers” 2280 . En dehors de ces deux sociétés de résistance, il faut ajouter celle des chapeliers 2281 , la “Société auxiliaire”. Celle-ci, qui s’appuyait sur une comptabilité secrète depuis 1833, réussit, avec succès, en 1848, à négocier un “tarif” collectif avec les patrons. D’autres sociétés de secours mutuels, plus classiques, apparurent à Lyon 2282 et dans d’autres centres industriels urbains : à Limonest, à Saint-Genis Laval avec les imprimeurs de papiers peints, à Villefranche, à Saint-Rambert sur Loire avec les mariniers. Ces sociétés avaient des modes de fonctionnement similaires : en échange d’un droit d’entrée et d’une cotisation mensuelle, on recevait une indemnité en cas de maladie et un semblant de retraite à partir d’un certain âge. Les patrons, chefs d’ateliers ou notables cotisaient à ces sociétés comme membres honoraires ou adhérents 2283 .

Toutes les coopératives et les sociétés de secours mutuels de la région, qui risquaient de porter atteinte au maintien de l’ordre, furent dissoutes, en décembre 1851, par le maréchal de Castellane, commandant en chef de l’armée de Lyon. Si, après quelques années, il y eut un nouvel essor du mutualisme pour les sociétés qui acceptaient de perdre leur indépendance, afin d’être reconnues et aidées par le gouvernement de Napoléon III, les autres ont juxtaposé aux sociétés de secours mutuels, comme avant 1848, des “sociétés de résistance”, à l’exemple des corroyeurs lyonnais. Ces formations occultes devinrent de véritables organisations syndicales dans la Fabrique lyonnaise, de même que chez les rubaniers et les mineurs stéphanois 2284 . Un renouveau se produisit également pour les coopératives à partir de la fin des années 1850 2285 , mais leurs membres ne voyaient plus dans l’idée d’association un moyen de transformer la société et des membres de la bourgeoisie libérale se trouvaient parmi les administrateurs. Les coopératives de production connurent à nouveau un échec rapide, d’autant plus que les fabricants leur étaient hostiles, alors qu’ils accueillaient favorablement les coopératives de consommation 2286 . Ces dernières ont permis tout de même aux militants des futures sociétés de résistance et de l’Internationale de faire leurs premiers pas et la coopération engendra, à partir de 1868, une autre forme d’association, celle des cercles d’échanges. Il s’agissait d’échanger des renseignements sur les métiers, de développer la culture intellectuelle et professionnelle et aussi, de divertir. Ces cercles, comme celui des Travailleurs des Brotteaux, développaient une idéologie pro-républicaine et anticléricale dans le domaine de l’instruction populaire 2287 .

Plusieurs des coopératives qui apparurent sous la seconde République comptèrent parmi leurs dirigeants de fervents catholiques, comme l’association des ouvriers tailleurs du département du Rhône 2288 . Il en était de même des sociétés de secours mutuels 2289 qui, d’ailleurs gardèrent parfois l’invocation religieuse, même s’il ne s’agissait pas d’association catholique. N’oublions pas, non plus, l’association voulue, en 1848, au sein de la Fabrique lyonnaise, par Camille Rambard, qui était alors séduit par le fouriérisme. Or, celui-ci deviendra plus tard un prêtre qui sera à la tête de la Cité ouvrière de l’Enfant-Jésus. Il s’agit là d’une nouvelle illustration, pour les années 1840, du rapprochement entre le catholicisme et le socialisme chrétien, comme ce fut le cas, ainsi que nous allons le découvrir, au sein d’une œuvre d’Eglise implantée à Lyon au cœur du monde ouvrier, la Société de Saint-François-Xavier.

Notes
2255.

A. DEWERPE, Le monde du travail en France. 1800-1950 … p. 91.

2256.

P. ROUGIER, Les associations ouvrières. Etude sur leur passé, leur présent, leurs conditions de progrès, De Guillaumin, 1864, 467 p. (p. 159).

2257.

15ème question : Existe-t-il dans le canton des associations, soit entre ouvriers, soit entre patrons et ouvriers ? 16ème question : Quelles applications nouvelles pourrait-on faire des principes de l’association ?

2258.

C. LEVY, “La Fabrique de soie lyonnaise en 1848 d’après les documents de l’époque”, 1848 et les révolutions du XIX e siècle, été 1947, T. XXXVIII, p. 45.

2259.

J. CHARON-BORDAS, Ouvriers et paysans au milieu du XIX e siècle. L’enquête sur le travail de 1848 …, pp. 93-96.

2260.

Voir dans le chapitre 6, la fin de la partie concernant “Les insurrections de Lyon de 1831 et 1834.”

2261.

Nous avons déjà évoqué, à la fin du paragraphe concernant la région stéphanoise, dans le chapitre 5, le rôle d’un “comité central des mineurs”, qui était alimenté par une retenue sur les salaires et qui conserva son influence jusqu’en 1852, où trois de ses membres furent reçus à Paris par l’empereur.

2262.

Y. LEQUIN, Les ouvriers de la région lyonnaise. (1848-1914). “Les intérêts de classe et la République”… , pp. 195-196.

2263.

Nous avons déjà évoqué, à la fin du chapitre 5, sa participation à l’organisation d’un atelier ouvert pour les canutes.

2264.

Un article de “L’Union nationale” du 11 avril 1848 cite la lettre envoyée le 6 mars 1848 par la vice-présidente de la commission du travail pour les femmes, à Lyon, Elisa Morlet, qui demande au journal d’annoncer une quête pour pourvoir aux premiers frais de l’établissement de ces magasins. Ainsi, fin 1848, le comité de l’organisation du travail put autoriser la coopérative de production “Les Fourmies réunies” des couturières et des lingères qui ouvrirent un atelier et un magasin de vente [Y. LEQUIN, Les ouvriers de la région lyonnaise (1848-1914). Les intérêts de classe et la République … p. 184].

2265.

Claude RENNETIER (dir.), “Biographies nouvelles”, in J. MAITRON (dir.) Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, T. 44, L’Atelier, 437 p. (pp.318-319).

2266.

J. CHARON-BORDAS, Ouvriers et paysans au milieu du XIX e siècle. L’enquête sur le travail de 1848 …, pp. 93-96.

2267.

Par ailleurs, des sociétaires honoraires s’obligeaient à verser annuellement 24 francs sans participer aux avantages de la société. [Joseph BUCHE, L’abbé Camille Rambaud de Lyon. Sa vie, ses œuvres sociales, Cermin et Masson, 1907, 332 p. (pp. 16-17) et ROGER VOOG, Article sur Camille Rambaud, in Xavier DE MONTCLOS (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, T. 6, Lyon … p. 356].

2268.

J. BUCHE, L’abbé Camille Rambaud…et ROUGIER, Les associations ouvrières. Etude sur leur passé, leur présent, leur condition de progrès …, pp. 161-162.

2269.

C. LEVY, “La Fabrique de soie lyonnaise en 1848, d’après les documents de l’époque” p. 45.

2270.

Y. LEQUIN, Les ouvriers de la région lyonnaise (1848-1914). Les intérêts de classe et la République..,.p.184

2271.

Ibid., p. 184. Brosse était le vice-président de cette coopérative dont le président Corillard dut lui-même se rendre à Paris pour défendre son projet et obtenir un crédit substantiel. (C. LEVY, “La Fabrique de soie lyonnaise en 1848, d’après les documents de l’époque” p. 46).

2272.

Cette association de 1 000 métiers au capital de 500 000 francs divisé en actions de 500 francs chacune fonctionnait comme un comptoir d’achat et de vente de soie à ouvrier et de vente d’étoffes de soie (C. LEVY, “La Fabrique de soie lyonnaise” p. 45 et L. LEVY-SCHNEIDER, “Les débuts de la Révolution de 1848 à Lyon”, Revue d’histoire moderne et contemporaine, 1911, T. 15, p. 54).

2273.

Y. LEQUIN, Les ouvriers de la région lyonnaise (1848-1914). Les intérêts de classe et la République …, p. 184.

2274.

M. GODINET, Histoire de Roanne et de sa région, T. 2 …, p. 178.

2275.

Ainsi l’association des veloutiers “Brosse et Compagnie” n’a subsisté que quelques mois (C. LEVY, “La Fabrique de soie lyonnaise en 1848”…, p. 46). Il en a été de même de la vaste association des ouvriers du bâtiment. (Y. LEQUIN …, p. 186).

2276.

Y. LEQUIN …, p. 186 et M. GODINET …, p. 178.

2277.

La coopérative qui fabriquait elle-même son pain et son chocolat, employait une cinquantaine de commis ; elle s’occupait, un moment, de deux écoles primaires et d’une caisse d’invalides du travail. (Y. LEQUIN, Les ouvriers de la région lyonnaise (1848-1914). Les intérêts de classe et la République …, pp. 184-185).

2278.

Ibid., p. 185.

2279.

Idem, p. 192 et S. PRALONG,Saint-Etienne - Histoire de ses luttes économiques, politiques et sociales. Livre II …, pp. 73-74.

2280.

Y. LEQUIN …, p. 196.

2281.

Nous avons évoqué, au début du chapitre 6, la société de secours mutuels qu’ils avaient créée en 1817 et qui soutint une grève en faveur d’un tarif.

2282.

L’enquête de 1848 distingue celle des teinturiers, des métiers du livre où on envisage une fédération professionnelle animée par une banque centrale, des fabricants de bijoux … (Y. LEQUIN, “Les intérêts de classe et la République”…, p. 192).

2283.

Ibid., pp. 193-194.

2284.

Idem, pp. 195-203.

2285.

En 1867, à Lyon, on trouvait une quinzaine de coopératives de production et une vingtaine de coopératives de consommation, avec une extension du mouvement au domaine du crédit. A Saint-Etienne, une “Société de consommation de matières premières” est apparue, au milieu des années 1860, avec sa boulangerie, sa fabrique de chocolat, sa scierie et sa casserie de sucre ; elle prit le nom de “Ruche stéphanoise” (Idem, pp. 187-190).

2286.

Streten MARITCH, Histoire du mouvement social sous le second Empire à Lyon, Rousseau, 1930, 275 p.(p.140). Toutefois, les coopératives de production eurent à nouveau les faveurs de Napoléon III, à partir de 1864, parce qu’elles faisaient contrepoids à la loi de 1864 qui autorisaient les coalitions (J. LORCIN, La région de Saint-Etienne de la grande dépression à la deuxième guerre mondiale … T. 2, p. 427).

2287.

Georges J. SHERIDAN “Idéologies et structures sociales dans les associations ouvrières à Lyon de 1848 à 1877”, Bulletin du centre d’histoire économique et sociale de la région lyonnaise, 1976, n° 2, pp. 6-7.

2288.

J. PRALONG, Saint-Etienne. Histoire de ses luttes politiques, économiques et sociales, Livre II …, pp. 73-74.

2289.

Ces sociétés, dans le Roannais, sous le second Empire, inspirées par des prêtres ou des notables, portèrent souvent des noms de saints comme celle de Saint-François-Xavier à Charlieu. (M. GODINET, Histoire de Roanne et de sa région, T. 2 …, pp. 177-178).