1. Camille Rambaud : de la Fabrique lyonnaise à la Cité de l’Enfant-Jésus

Camille Rambaud (1822-1902), interrompit ses études au lycée de Lyon, qui l’ennuyaient, pour devenir commis en soieries dans l’importante maison Potton. Après sa journée de travail, en autodidacte, il apprenait l’anglais, la comptabilité et le dessin et il put ainsi, en 1846, devenir l’associé de son patron, M. Potton 2633 . Il s’intéressait aux questions de société, en particulier au problème du paupérisme et cherchait des solutions en lisant Saint-Simon et Fourier 2634 . Bien qu’ayant abandonné la religion à 17 ans, il admirait Lacordaire et Ozanam, il retint surtout le principe de la séparation de la religion et de la politique 2635 . Camille discutait avec les fils Potton, Ferdinand et Louis, dont il devint ami, des remèdes possibles pour atténuer la misère de la classe ouvrière, dont il fut témoin en 1848, comme garde national. Il trouva une solution concrète, dès la fin des années 1848, en créant le syndicat mixte de la “Société de l’industrie lyonnaise”, réunissant à la fois les contributions des fabricants et des ouvriers 2636 . Camille Rambaud put bénéficier de la collaboration de Louis Potton, dont les convictions sociales étaient appuyées par sa foi catholique, pour rédiger ce projet assez révolutionnaire qui fut, malgré tout, accepté par la Chambre de commerce. En effet, celle-ci devait se substituer aux patrons pour gérer leur contribution et opérer les versements de plusieurs milliers de pensions de retraites 2637 .

Après les événements de 1848, Camille Rambaud retourna au comptoir en s’interrogeant non seulement sur les problèmes sociaux, mais aussi sur le sens qu’il pouvait donner à sa vie. Il en parla, naturellement, avec Louis Potton et, après un souper, fin septembre 1849, en compagnie du philosophe Rondelet, au cours duquel il fut à nouveau question de religion, il alla retrouver son ancien curé de la paroisse Saint-Pierre et renoua avec l’Eglise 2638 . Il passa moins de temps, désormais, dans les soirées mondaines et rentra, avec les deux frères Potton, dans la conférence de Saint-Vincent-de-Paul de la paroisse Saint-Pierre. En compagnie de ces derniers et de M. Barbequot, dessinateur de fabrique, il partait, dès le matin, à la découverte des miséreux et se demandait quels moyens utiliser pour instruire l’ouvrier et particulièrement l’enfant d’ouvrier. Il était dans cet état d’esprit, lorsqu’un jour de décembre 1849, un petit garçon vint le trouver à son bureau pour lui vendre des allumettes. Intrigué par cet enfant qui n’allait pas à l’école, comme nombre de ses camarades, il lui proposa d’aller le voir le dimanche suivant. Il put alors constater, avec son ami Barbequot, que le jeune marchand d’allumettes vivait dans des conditions misérables avec d’autres gamins. Camille Rambaud entama alors un apostolat auprès des enfants pauvres car, effrayé également par l’ignorance de ces enfants, il conçut le projet, avec son ami, de réunir, les dimanches suivants, les jeunes garçons dans la même situation, afin de leur apprendre à lire et à écrire et de les instruire de leur religion 2639 .

En janvier 1850, Barbequot recruta les premiers gamins dans le quartier de la Guillotière et Camille Rambaud les reçut dans deux petites chambres qu’il avait louées aux Brotteaux. Il leur donna une petite leçon de religion, termina par la prière et leur distribua quelques bonbons. Le dimanche suivant, comme le nombre des enfants augmentait, on loua une autre chambre dans la même maison et à l’école du dimanche matin fut ajoutée, deux à trois fois par semaine, une école du soir, à laquelle collaborèrent, pour le catéchisme, des confrères de la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Lorsqu’on essaya de conduire les enfants aux instructions données à l’église Saint-Pothain, leur familiarité posa quelques problèmes, mais Camille Rambaud ne se découragea pas et, à cause de l’exiguité du local, il fit bâtir, derrière l’église, une petite maison, la Maison de l’Enfant-Jésus, où l’installation eut lieu à l’automne 1850 2640 . Le dimanche, on rassemblait une soixantaine d’enfants autour d’une soupe aux choux puis, après la messe à l’église toute proche, se déroulait la leçon de catéchisme, et on chantait 2641 .

Camille Rambaud se trouva alors à un autre tournant de sa vie, car les frères Potton rentrèrent dans un ordre religieux et lui-même se demanda s’il allait abandonner le commerce. Finalement, il rompit son contrat avec la maison Potton en mai 1854 et décida de vivre pauvre parmi les pauvres : il prit la blouse, les galoches et la casquette, comme les enfants dont il s’occupait et se fit appeler frère Camille. Comme la petite Maison de l’Enfant-Jésus ne suffisait plus aux besoins grandissants de son œuvre, il loua aux hospices civils de Lyon, un vaste terrain de 13 000 m2, plus proche du quartier ouvrier de la Guillotière, au coin des rues Duguesclin et Rabelais. Là, il fit bâtir une chapelle et une nouvelle maison, afin que des enfants puissent, pendant six mois, s’y instruire et se préparer à la première Communion 2642 . Frère Camille eut alors le réconfort d’être rejoint dans son apostolat, par Paul Dubourg, un peu plus jeune que lui, petit-fils du banquier Guérin, qui s’interrogeait aussi sur sa vocation. Il venait souvent se promener à cheval aux Brotteaux et rentra, un jour, à la Maison de l’Enfant-Jésus. Paul Dubourg revêtit, à son tour, la blouse bleue, devint frère Paul et procéda, avec frère Camille, au déménagement et à l’installation dans la nouvelle maison, qui eut lieu le 22 décembre 1854 2643 . Au début, on fit le catéchisme et la classe à 16 enfants, qui furent remplacés par 32 autres, en juin suivant ; de plus, quelques petits malades recevaient toujours des soins. Frère Paul et frère Camille 2644 reçurent des dons pour leur œuvre et le vendredi, ils allaient quêter en ville afin de pouvoir nourrir tout le monde.

Les inondations de 1856 provoquées par la crue du Rhône donnèrent une autre orientation à l’apostolat de frère Camille. Ces inondations interrompirent les travaux de la construction d’une chapelle sur un terrain qu’il avait loué aux Brotteaux pour assurer les besoins religieux des nouveaux arrivants et elles entraînèrent aussi l’évacuation de la nouvelle maison de l’Enfant-Jésus 2645 . Les maisons du quartier en pisé, où s’entassait une population ouvrière misérable, avaient été détruites et, comme la maison de l’Enfant-Jésus était restée debout, frère Camille hébergea les personnes sans abri et des amis lui fournirent de quoi manger. Mais cette situation ne pouvait être que provisoire et Camille Rambaud conçut alors l’idée d’une Cité ouvrière bâtie sur les terrains vagues qu’il avait loués aux hospices et qui entouraient la maison de l’Enfant-Jésus 2646 . Il recueillit des dons importants provenant de personnes charitables 2647 et Mgr de Bonald approuva le projet.

Ses relations avec l’archevêque avaient commencé en 1850, car tous deux figuraient parmi les administrateurs de la “Société lyonnaise de Secours Mutuels” née, par la volonté du Prince-Président, de la “Société de l’industrie lyonnaise” de Camille Rambaud. Le cardinal s’était pris d’affection pour ce jeune homme 2648 passionné, audacieux à concevoir et énergique. Aussi, lorsque ce dernier endossa la blouse de l’ouvrier, il le couvrit de son approbation et le défendit même contre son clergé 2649 . Mgr de Bonald donna 3 000 francs pour la Cité de l’Enfant-Jésus et promit 500 francs pour les 40 premières familles qui entreraient dans les maisons. Il vint bénir la première pierre de l’immeuble le dimanche 24 juin 1856, du haut d’une fenêtre de la salle des malades, car tout était encore sous la boue 2650 . Même lorsque, à l’incitation du père Chevrier, frère Camille envisagea des études théologiques à Rome pour devenir prêtre, sans en avoir informé au préalable le cardinal, celui-ci finit tout de même par donner son accord 2651 . Le séminariste interrompit ses études à Rome plusieurs fois, afin de venir régler à Lyon, les problèmes de la Cité de l’Enfant-Jésus et il dut terminer sa théologie à Fourvière au début de l’année 1861, avant d’être ordonné prêtre par le cardinal de Bonald, le 25 mai 1861 2652 . Ce dernier acquiesça à nouveau lorsqu’il fut informé par l’abbé Rambaud de la transformation de la cité ouvrière en asile pour les vieillards, pourvu, dit-il, “que l’œuvre soit en rapport avec les ressources dont vous pouvez disposer 2653 ”.

En 1856, Camille Rambaud souhaitait non seulement que la Cité de l’Enfant-Jésus, véritable petite ville de 1 000 à 1 200 âmes, loge plus convenablement et à meilleur marché la population ouvrière , mais il visait également un but moral, en réunissant autour de l’église, de nombreuses familles qui seraient placées à l’abri des mauvais exemples 2654 . Pour le financement de la Cité, il put compter sur des dons, mais il lui fallait aussi trouver des souscripteurs à un emprunt par obligations garantie sur les loyers 2655 payés par les occupants, même si les locations étaient fixées à un prix inférieur à celui pratiqué dans le voisinage. En juin 1857, 75 familles, rassemblant 300 personnes, étaient installées dans les maisons construites. Les enfants des locataires pouvaient recevoir l’instruction primaire et religieuse dans une école de filles et une école de garçons. Les habitants de la Cité devaient aussi pouvoir disposer d’un lavoir, de salles de bains, d’une boulangerie et d’un marché couvert 2656 . Mais frère Camille devait résoudre deux problèmes difficiles, celui de la liberté laissée aux locataires dans une cité où tout devait être fait pour Jésus, et celui du faible recouvrement des loyers 2657 .

Un ancien clerc de notaire, Pierre Louhat et l’abbé Chevrier, vicaire à Saint-André de la Guillotière, qui se proposa comme aumônier de la Cité, vinrent collaborer quelques années avec Camille Rambaud et Paul du Bourg, mais pensant qu’il n ‘était pas possible de mener de front l’Œuvre de la Cité ouvrière et celle de la première communion, ils quittèrent la cité en 1860, pour réaliser ailleurs, l’ Œuvre de la première communion 2658 . Lorsque frère Camille revint de Rome, en janvier 1861, la situation de la Cité ouvrière était préoccupante : l’église se dressait, inachevée, au milieu de la Cité, les locations ne rentraient pas, l’Œuvre des catéchistes avait émigré au “Prado” de l’abbé Chevrier, le désordre et le mauvais esprit étaient partout. Il redressa quelque peu la situation, surtout grâce à une aide financière importante, fournie par plusieurs négociants et industriels lyonnais 2659 , qui lui permit, entre autres, de reprendre la construction de l’église, achevée en 1866. Mais, constatant par ailleurs que les jeunes gens, pour lesquels il avait essayé d’organiser des réunions, ne fréquentaient pas l’église et ne s’amélioraient pas, l’abbé Rambaud conçut alors l’idée de transformer sa Cité en cité asile pour les vieillards 2660 .

Il ne s’agissait pas d’imiter l’apostolat des Petites Sœurs des pauvres. Les vieillards, accueillis à partir de 65 ans, avaient la possibilité de vivre avec leur femme, n’étaient soumis à aucune obligation religieuse 2661 et ne payaient pas leur logement. Toutefois, ils devaient subvenir à leurs besoins et pour cela, on leur procurait souvent du travail à domicile 2662 . Les vieillards n’étaient donc pas isolés comme à l’hospice, puisqu’ils disposaient d’un “chez-eux” où leurs enfants et leurs petits-enfants pouvaient librement les visiter et les secourir de leurs économies, quand ils ne pourraient plus exercer leur ancien métier. En 1867, près de 400 vieillards entrèrent à la Cité de l’Enfant-Jésus, accueillis par l’abbé du Bourg, alors que l’abbé Rambaud consacrait son temps à l’organisation générale de la Cité et à ses ouvrages sur l’enseignement. En effet, les deux prêtres s’étaient souciés, au moment où résidaient des familles ouvrières, de l’absence d’écoles à leur portée. Aussi, l’abbé Rambaud songea-t-il à transformer son œuvre de catéchisme en école 2663 . Pour cela, il avait fait appel, depuis le début des années 1860, à plusieurs enseignants, dont les Frères des Ecoles Chrétiennes, mais l’enseignement primaire, tel qu’il était prodigué, ne lui convenait pas. En effet, il souhaitait que les enfants d’ouvriers et de petits artisans accèdent, à partir de questions simples stimulant leur curiosité, à une réflexion sur le monde qui les entourait, et qu’on ne leur apprenne pas seulement l’orthographe et le calcul. Il privilégiait trois types d’enseignement : la religion, la philosophie et l’économie. En 1866, il confia l’école, selon la méthode qu’il souhaitait, , à des jeunes femmes de la Congrégation de la Sainte-Vierge fondée à la Cité de l’Enfant-Jésus et qui étaient prêtes à appliquer sa méthode pédagogique 2664 . L’école de la Cité de l’Enfant-Jésus, qui réunissait un petit nombre d’enfants, s’est maintenue jusqu’à la mort de l’abbé Rambaud.

Après la guerre de 1870, au cours de laquelle il partagea la captivité de soldats français à Kœnigsberg, l’abbé Rambaud reprit son activité à la Cité de l’Enfant-Jésus, se préoccupant surtout des problèmes de l’éducation des jeunes filles et de la formation sociale des jeunes. Il écrivit sur ces sujets plusieurs ouvrages dont “l’Economie sociale et politique” ou “Science de la vie”, en 1887, où il défendait l’idée que la femme est le cœur de la société et de la civilisation 2665 . Il créa, par ailleurs, deux autres résidences à Lyon : la Cité de l’industrie à Vaise et la Cité Lafayette aux Brotteaux.

Camille Rambaud a servi d’exemple à son cousin Louis Boisard (1851-1938) qui entendit beaucoup parler de lui dans sa famille, à l’époque de sa première communion, en 1863. Louis Boisard a d’abord été ouvrier, puis, chef d’usine. Devenu prêtre, il fut nommé aumônier du patronage Notre-Dame de la Guillotière, juste après la mort de l’abbé Chevrier, en 1879. Très actif, comme son cousin, il a aussi exercé son apostolat dans le monde ouvrier, en ouvrant des ateliers d’apprentissage et en fondant l’Institut séculier de Saint-Joseph Artisan 2666 .

Finalement, l’abbé Rambaud était très attaché à la liberté, non seulement pour lui-même, mais surtout pour les autres. Vu sa grande attention pour les pauvres et sa persévérance, il n’est pas étonnant qu’il ait fait sienne la formule de Blanc de Saint-Bonnet : “L’homme sort de chez lui pour lutter et rentre de la lutte pour aimer” 2667 . Par ailleurs, il n’était pas hostile au machinisme qui pouvait contribuer à améliorer la condition ouvrière, mais il voulait de meilleurs rapports humains sur les lieux de travail 2668 , comme l’imagina Pauline Jaricot dans l’usine modèle qu’elle projeta.

Notes
2633.

Joseph BUCHE, L’abbé Camille Rambaud de Lyon. Sa vie, ses œuvres sociales …pp. 5-10.

2634.

Jules AESCHIMANN, Une grande figure de prêtre social : l’abbé Rambaud (1822-1902), Georg, 1905, 36 p. (p. 8).

2635.

M. BUFFENOIR, “Le mouvement social catholique à Lyon avant 1848”, Revue des études historiques … pp. 554-555.

2636.

Voir dans deuxième partie du chapitre 9, le paragraphe consacré à la multiplication des associations et coopératives ouvrières sous la seconde République.

2637.

Henri HOURS, “Camille Rambaud et la Cité de l’Enfant-Jésus”, Rive Gauche, n° 25, juin 1968, p. 7 et préface d’Edouard Aynard dans l’ouvrage de J. BUCHE, L’abbé Camille Rambaud de Lyon …, pp. 23-30.

2638.

J. BUCHE, L’abbé Camille Rambaud de Lyon …, pp. 23-30.

2639.

Jules AESCHIMANN, Une grande figure de prêtre social : l’abbé Rambaud (1822-1902) …, pp. 10-11.

2640.

A cette époque, Camille Rambaud et Louis Potton, après avoir visité l’ “Œuvre des Dames du Calvaire” de Mme Garnier, consacrée aux femmes cancéreuses, accueillirent aussi, au premier étage de leur maison, des enfants incurables dont ils pansaient les plaies. (Ibid., pp. 11-12). Ils s’essayèrent aussi à la vie religieuse et firent construire quatre cellules sous le toit (J. BUCHE, L’abbé Camille Rambaud …, p. 43).

2641.

Henri HOURS, “Camille Rambaud et la Cité de l’Enfant-Jésus”, Rive Gauche, n° 25, juin 1968, p. 8.

2642.

Jules AESCHIMANN, Une grande figure de prêtre social : l’abbé Rambaud (1822-1902) …, pp. 13-17.

2643.

Ibid., pp. 16-17.

2644.

Tous deux sont entrés dans le tiers ordre franciscain et quelques jeunes gens appelés “frères” vinrent partager leur vie de 1854 à 1856. (Henri HOURS, “Camille Rambaud et la Cité de l’Enfant-Jésus”, Rive Gauche, n° 26, juin 1968, p. 11).

2645.

Ibid., p. 11.

2646.

J. BUCHE, L’abbé Camille Rambaud de Lyon …, pp. 82-86.

2647.

Frossard, directeur des chantiers de la Buire, à la Guillotière, donna pour sa part 35 000 francs. (Rapport au préfet du Rhône du commissaire spécial de Lyon du 3 novembre 1869, concernant la Cité de l’Enfant-Jésus. A.M. de Lyon. 744 WP 075).

2648.

Dans quelques billets conservés, le cardinal lui donne toujours ce titre : “Mon ami” (J. BUCHE, L’abbé Camille Rambaud de Lyon …, p. 95).

2649.

Lorsqu’un curé d’une paroisse voisine se plaignit des œuvres faites par M. Rambaud, “un homme sans mission”, le cardinal lui répondit : “Vous m’oubliez, M. le curé, j’approuve M. Rambaud. Je réponds de lui”. (Idem, pp. 94-95).

2650.

Idem, pp. 84-85.

2651.

Mgr de Bonald qui se trouvait à Rome à la fin de l’année 1858, fut surpris de recevoir la visite de Camille Rambaud et de l’abbé Chevrier qui l’accompagnait, mais frère Camille put tout de même rentrer au séminaire français de Rome le 4 janvier 1859, après avoir attendu quelques jours la décision du cardinal. [J.F. SIX, Un prêtre. Antoine Chevrier. Fondateur du Prado, Le Seuil, 1965, 537 p. (pp. 161-163)].

2652.

Jules AESCHIMANN, Une grande figure de prêtre social : l’abbé Rambaud (1822-1902) …, p. 19.

2653.

Lettre du vicaire général, l’abbé Pagnon, du 7 avril 1866, citée par J. BUCHE, L’abbé Camille Rambaud de Lyon …, p. 103.

2654.

Notice sollicitant des souscripteurs pour l’emprunt concernant la construction de la Cité de l’Enfant-Jésus. (A.M. de Lyon . 744 WP 075). Voir la lithographie et le plan de la Cité de l’Enfant-Jésus dans les annexes du tome 2 de la thèse.

2655.

Ces obligations rapportaient un intérêt de 5% l’an et étaient remboursables par un tirage annuel sur un tableau d’amortissement calculé sur 55 ans. Par la suite, les immeubles et les terrains devinrent la propriété des administrateurs de la Cité et devinrent donc également la garantie des obligations. Il semble que les souscriptions ont été réunies difficilement (Rapport sur la Cité de l’Enfant-Jésus, du 17 juin 1857, envoyé au sénateur-maire de Lyon par le premier adjoint du troisième arrondissement de Lyon. A.M. de Lyon. 744 WP 075).

2656.

Chaque matin, des fournisseurs de comestibles viendront dans ce marché couvert “vendre leurs marchandises à des prix réduits déterminés à l’avance avec la direction de l’établissement”. (Ibid., rapport du 17 juin 1857).

2657.

Les locataires devaient rentrer à leur logis avant des heures indues de la nuit et assister à la messe du dimanche (Idem, rapport du 17 juin 1857). Le commissaire spécial de Lyon affirme que des locataires, hostiles aux contraintes du règlement, s’empressaient de chercher un logement ailleurs ; de plus, ils partaient souvent sans payer, considérant que les dons recueillis par leurs bienfaiteurs étaient largement suffisants (Rapport du commissaire spécial de Lyon au préfet du Rhône du 3 novembre 1869. A. M. de Lyon. 744 WP 075 et J. BUCHE, L’abbé Camille Rambaud de Lyon …, pp. 88-90).

2658.

R. BLANCHON, L’abbé Paul du Bourg, second fondateur de la Cité de l’Enfant-Jésus à Lyon (1827-1898), Lardanchet, 1915, 271 p. (p. 67). Mgr de Bonald trouva une solution administrative pour l’abbé Chevrier, arrivé en 1857 à la Cité ouvrière de l’Enfant-Jésus, en lui faisant desservir la Cité sous la juridiction du curé de la paroisse, M. Coudour. (J. BUCHE, L’abbé Camille Rambaud de Lyon …, p. 92). Pour l’apostolat de l’abbé Chevrier à la Guillotière, voir la 3e partie de ce chapitre.

2659.

Nous avons déjà évoqué dans le paragraphe du chapitre 7 consacré aux relations entre l’Eglise du diocèse et la bourgeoisie des villes, les diverses aides reçues par Camille Rambaud. Lorsque fut mise en place, par la suite, l’Œuvre des vieillards, qui ne procurait aucune rentrée d’argent, l’abbé Rambaud et l’abbé du Bourg durent à nouveau aller en ville, solliciter leurs habituels donateurs.

2660.

J. BUCHE, L’abbé Camille Rambaud de Lyon …, p. 99-103. En janvier 1865, le dimanche de l’Epiphanie, il annonça du haut de la chaire à ses locataires, qu’ils avaient trois mois pour trouver une nouvelle habitation. Ceux-ci, bien sûr, montrèrent leur mécontentement. (J. AESCHIMANN, … L’abbé Rambaud …, p. 19).

2661.

Le règlement, toutefois, n’était pas le même pour les vieillards privés de ressources suffisantes et appelés “hospitalisés” : on demandait à ceux-ci, l’assistance régulière à la messe du dimanche et à la prière du soir. (R. BLANCHON, L’abbé Paul du Bourg, second fondateur de la Cité de l’Enfant-Jésus à Lyon (1827-1898) …, p. 103).

2662.

Article de Roger VOOG, concernant Camille RAMBAUD , in Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, T. 6, Le Lyonnais…, p. 357.

2663.

R. BLANCHON, L’abbé Paul du Bourg, second fondateur de la Cité de l’Enfant-Jésus à Lyon (1827-1898) …, pp. 102-107. Notons que Paul du Bourg, moins entreprenant et inquiet lorsque Camille Rambaud lançait une nouvelle œuvre, a tout de même joué un rôle majeur à la Cité de l’Enfant-Jésus, d’autant plus qu’il a dû diriger parfois seul, la Cité. A l’époque de la Cité ouvrière, il a réussi à former une Congrégation de la Sainte-Vierge, avec un noyau zélé d’ouvrières en soie, venues de l’Ardèche. (R. BLANCHON …, p. 106).

2664.

J. BUCHE, L’abbé Camille Rambaud de Lyon …, pp. 106-110 et Henri HOURS, “Camille Rambaud et la Cité de l’Enfant-Jésus”, Rive Gauche, n° 26, octobre 1968, p. 13. L’abbé Rambaud fit bénir par le pape, en juillet 1869, sa “Méthode raisonnée d’enseignement primaire” et il l’exposa à Genève sur l’invitation de Mgr Mermillod. (J. BUCHE, …, pp. 111-130).

2665.

Article de R. VOOG, concernant Camille Rambaud, in Dictionnaire du monde religieux … , T. 6, pp. 357-358. Camille Rambaud souhaitait que la femme soit libre de remplir sa mission d’épouse et de mère, ce qui explique son opposition au travail des femmes hors du foyer.

2666.

Antoine LESTRA, Le père Boisard, prêtre ouvrier, Lardanchet, 1949, 311 p. (p. 19) et article de R. VOOG, concernant Louis Boisard, in Dictionnaire du monde religieux … T. 6…, p. 82.

2667.

Passage de l’ouvrage de Blanc de Saint-Bonnet dans La Douleur (pp. 28-29) cité par J. BUCHE, L’abbé Camille Rambaud de Lyon …, p. 192. On peut rapprocher à ce sujet la personnalité de Camille Rambaud et celle du buchézien Jérôme Morin, qui, lui aussi, partageait le point de vue de Blanc de Saint-Bonnet concernant le côté bienfaisant de la douleur. (Voir dans la troisième partie du chapitre 9, le paragraphe consacré à Jérôme Morin).

2668.

Article de R. VOOG, concernant Camille Rambaud, in Dictionnaire du monde religieux … , T. 6, p. 358.