2. Pauline Jaricot conçoit pour les ouvriers l’usine modèle de Rustrel

Dans sa maison de Lorette, sur les pentes de Fourvière, Pauline Jaricot qui, par ses nombreux contacts, directs ou épistolaires, avec les associés du Rosaire Vivant, connaissait bien les réalités du monde du travail, s’efforça de trouver une solution concrète pour améliorer le sort des ouvriers. Elle envisagea une fondation industrielle dont les bénéfices pourraient également profiter aux œuvres catholiques de même qu’aux monastères et aux couvents, privés de leurs biens par la Révolution 2669 .

Pauline Jaricot pouvait suivre l’exemple de son père qui avait élaboré le plan d’une œuvre en faveur de l’ouvrier et, elle-même, avait rédigé un examen de conscience pour sa sœur Sophie, qui tenait un magasin de soieries à coudre, dans lequel elle s’interrogeait sur l’humiliation subie par les ouvriers 2670 . Pour Pauline, la classe ouvrière était tyrannisée par l’avarice et l’impiété : l’avarice provoquait une mauvaise utilisation de l’or et de l’argent pour les heureux du siècle qui multipliaient leurs besoins de jouissance et elle refusait à un travail honnête et chrétien son juste salaire ; l’impiété, quant à elle, exigeait pour les ouvriers, des travaux le dimanche 2671 . Accablés, donc, par un travail pénible, et empêchés de remplir leurs devoirs, les ouvriers cédaient au découragement, à l’immoralité et à l’exaspération. Cette situation était d’autant plus dommageable, disait-elle, que l’ouvrier chrétien ne pouvait même plus disposer de “cette honnête médiocrité qui lui permettait encore de faire l’aumône 2672 ”. Par conséquent, Pauline Jaricot pensait qu’il fallait d’abord rendre à l’ouvrier sa dignité d’homme, sa dignité de père et sa dignité de chrétien. Elle pensait également qu’il était illusoire de vouloir moraliser le peuple, car les voix les plus éloquentes étaient étouffées par les cris de la douleur et de la haine et qu’il fallait d’abord le soulager et l’aimer 2673 .

Pauline Jaricot réfléchit, pria et consulta pendant une dizaine d’années, avant de parfaire sa mission à l’intérieur, avec l’ Oeuvre de la Conservation de la Foi, complément de la Société pour la Propagation de la Foi 2674 . Une des branches de cette mission pour les pays chrétiens devait être la régénération et le relèvement des classes ouvrières. Dans un premier temps , elle voulut mettre en place une caisse de prêts gratuits pour contribuer au maintien de la foi et pour les œuvres commençantes ou souffrantes qui recherchaient le salut des âmes, en formant une congrégation de 15 personnes, dont elle-même, faisant chacune une mise de fond de 100 000 francs. Il s’agissait pour elle de fonder une banque du ciel, car les intérêts seraient, chaque année, placés dans le ciel, c’est à dire prêtés aux œuvres catholiques 2675 . Pour faire fructifier le capital réuni pour sa caisse de prêts, Pauline Jaricot se confia à un banquier de Grenoble, Jean-Pierre Ailloud, responsable de l’ Œuvre de la Propagation de la Foi dans le diocèse de Grenoble et zélateur du Rosaire Vivant, mais qui, ruiné par sa mauvaise gestion, se fit, en 1841, héberger par elle, avec sa famille, pendant trois ans. Ailloud la mit en relation avec un maître de forges du midi, Gustave Perre, un escroc qui avait séjourné en prison et qui proposa à la femme d’œuvres d’utiliser les sommes recueillies pour monter à Rustrel, dans le Vaucluse, une usine de fonderie 2676 . Ce dernier qui, sorti de prison en juillet 1845, avait loué le mois suivant, la maison de Nazareth, où Pauline avait un pied à terre, sut se comporter en dévot et trouver le langage approprié au projet dont elle lui avait fait part 2677 . Finalement, le 8 septembre 1845, Pauline Jaricot signa une convention par laquelle elle contractait une société en commandite, au capital de 150 000 francs, fourni uniquement par elle, dont Perre était le gérant 2678 .

Quels étaient donc les atouts du domaine de Rustrel, acheté par la société le 20 septembre 1845, au nom de Mayer, complice de Perre ? Le domaine où se trouvait l’établissement industriel de Rustrel, appelé Notre-Dame des Anges 2679 par Pauline Jaricot, s’étendait sur plus de 500 hectares. L’usine comprenait quatre hauts fourneaux, un à cuve pour l’élaboration de la fonte en fusion, deux machines à vapeur, plusieurs magasins et hangars pour stocker les approvisionnements, la production de l’usine et pour réparer les machines ; elle comprenait également divers accessoires et outillage, un bâtiment pour les bureaux, des logements pour le maître et les ouvriers et un moulin à farine à l’usage de l’établissement. Par ailleurs, tous ces bâtiments étaient entourés d’une grande étendue de terrains où l’entreprise pouvait s’approvisionner en minerai, en fondants nécessaires à la fusion du minerai et en sable 2680 .

Avec une usine bien équipée et un domaine aussi vaste, Pauline Jaricot pouvait laisser agir son imagination afin de combler son espérance de chrétienne. Elle souhaitait que l’industrie sanctifie ceux dont elle employait les bras et que l’établissement devienne une colonie dirigée par la vertu. Ce dernier avait toutes les caractéristiques d’une usine chrétienne, puisqu’une partie de la production devait être celle d’objets religieux de bonne qualité, comme des crucifix de mission ou des candélabres. De plus, Pauline voulait élever un asile de prière et une école de vertu religieuse 2681 , autour de la chapelle de Notre-Dame des Anges, toute proche. L’usine devait être un asile pour les ouvriers vertueux, ayant conservé la foi et qui manquaient d’ouvrage. Ceux-ci, auxquels on fournirait une nourriture de bonne qualité et moins coûteuse qu’au dehors, pourraient pratiquer librement et facilement la loi de Dieu et de l’Eglise. Les ouvriers de l’usine pourraient ensuite aller dans d’autres établissements, donner le bon exemple aux ouvriers égarés par les mauvaises doctrines. Dans son projet, Pauline Jaricot se préoccupait particulièrement des enfants des ouvriers : on donnerait à ces derniers, le goût du travail, l’amour de Dieu et du prochain, et on encouragerait leurs talents par des récompenses. Des religieux et des religieuses feraient l’école aux enfants 2682 et on formerait des filles , surtout aux travaux de leur sexe 2683  : couture, lavage, etc. . L’enfant, devenu plus âgé, aurait un travail rétribué, afin de l’encourager et d ‘alléger les charges de ses parents. Des artisans et d’autres travailleurs attachés à l’établissement faciliteraient l’apprentissage, gratuit, des enfants des ouvriers : maçons, voituriers, meuniers, bouchers, mineurs …, seraient organisés en compagnies, lesquelles formeraient une petite colonie réglée par des lois paternelles qui devraient s’observer rigoureusement 2684 . Il ne s’agissait donc pas de mettre en place une coopérative où les ouvriers auraient été propriétaires, comme il a été dit parfois 2685  , puisque l’institution de Notre-Dame des Anges “ne donnait à aucun la propriété, mais le travail et la conscience du devoir 2686 ”. De plus, il paraît exagéré d’affirmer que Léon Harmel, industriel filateur au Val des Bois, près de Reims, a repris, à la fin du XIXe siècle, l’idée de Pauline Jaricot 2687 . En effet, s’il a, comme celle-ci, recherché le bien être spirituel et matériel des ouvriers, il a aussi associé les ouvriers les plus capables à ses affaires, concernant, par exemple, les problèmes de fabrication ; or, cela n’était pas prévu à “Notre-Dame des Anges” où les chefs de la grande famille devaient diriger les travaux et maintenir la discipline 2688 .

Le projet pouvait difficilement aboutir, car, une fois la société constituée, l’établissement de Rustrel ne fut entre les mains de Perre qu’une usine fantôme, paravent pour dévorer les capitaux fournis par Pauline et ses amis 2689 . Il combla de générosité le personnel, paya ses dettes, mais l’argent ne fut pas utilisé pour l’usine. Bientôt, Perre annonça qu’il était prêt à former une nouvelle société, nécessaire pour l’exploitation en grand des minerais de Rustrel. Pauline Jaricot, dont l’aveuglement durait, engagea ses amis à souscrire aux actions de 500 francs 2690 de cette société fondée en avril 1846 par Perre, sous le nom de Société Sainte-Anne d’Apt. Ce fut la demande en annulation de la société par Mayer 2691 , en juillet 1846, qui mit à jour la triste réalité : la partie de Rustrel achetée en septembre 1845 n’était pas payée, ni les autres acquisitions faites postérieurement et tous les capitaux versés avaient fondu puisqu’il ne restait que 500 francs en caisse 2692 .

Pauline Jaricot aurait pu se contenter de perdre l’argent qu’elle avait placé, mais comme les hauts fourneaux étaient utilisables, elle préféra relancer la production de Rustrel. Seulement, il lui fallait trouver à nouveau de l’argent, alors qu’il ne lui restait que l’immeuble de Rustrel, celui de Lyon et des dettes 2693 . Par un acte du 25 novembre 1846, elle s’engagea d’honneur à rembourser intégralement ses amis 2694 . Par ailleurs, elle demanda et obtint, en 1847, à la suite de plusieurs procès, la demande en annulation de la Société Sainte-Anne d’Apt, dont elle fut nommée liquidatrice. Elle remit l’usine sur pied : deux hauts fourneaux sur quatre furent allumés et, peu à peu, sept familles de travailleurs y furent installés. Un riche agriculteur, Aurran, improvisé maître de forges, se fit l’associé de Pauline et de riches propriétaires formèrent avec des princes étrangers, un petit groupe qui consentit un emprunt en faveur de l’industrie de Notre-Dame des Anges, établi à Lyon le 10 février 1848 2695 . Mais Perre, sorti de prison, intriguait avec l’espoir de récupérer Rustrel et décourageait tous ceux qui collaboraient avec son ancienne associée, dont Aurran qui se retira.

Ce fut surtout la Révolution du 24 février qui remit tout en question : les hauts fourneaux s’éteignaient en France, faute de ravitaillement et le métal ne trouvait pas d’acheteur. Le citoyen-maire de Rustrel enjoignit à Mlle Jaricot de faire cesser le chômage des usines et celle-ci parvint à rallumer un haut fourneau. Elle ne se découragea pas et partit plaider, de ville en ville, la cause de ses usines 2696 . Elle comptait sur les associés du Rosaire Vivant auxquels elle envoya des appels pressants et fit éditer diverses brochures et notices qui soulignaient les atouts de l’établissement de Notre-Dame des Anges 2697 . Elle eut de nombreux soutiens, dont le pape Pie IX qui écrivit aux membres du Conseil de la Propagation de la Foi, pour leur demander de l’aider. Mais ces messieurs intervinrent, au contraire, pour enrayer la collecte d’argent partout où ils le purent, à Paris 2698 , comme à Lyon. Si Pauline Jaricot réussit à récupérer quelque argent qui lui permit de payer les ouvriers de Rustrel, les principaux prêteurs français et étrangers se retirèrent, dont surtout la marquise Deydé de Grémian qui avait souscrit des sommes importantes et que son homme d’affaires 2699 incita à retirer sa mise. Mlle Deydé provoqua la vente à folle enchère de l’usine de Rustrel le 12 mai 1852 2700 . Mlle Jaricot devait payer une dette énorme de 430 000 francs, représentée par beaucoup de petits et quelques gros souscripteurs, dette qu’elle avait assumée dans l’espoir de remettre l’usine en marche. Il lui restait Lorette, grevé d’hypothèques et qui fut mis sous séquestre immédiatement 2701 .

Que pensa l’archevêque de l’affaire de l’usine de Rustrel ? Après les premiers déboires de Pauline Jaricot, il lui écrivit, en 1846, en soulignant qu’elle s’était engagée, sans doute avec trop de confiance, dans cette malheureuse affaire, même si ses intentions étaient parfaitement pures. Il ajoutait que le désir de faire le bien l’avait trop facilement séduite et qu’il eut mieux valu s’en rapporter à la providence qui dispense tous les biens 2702 . Lorsqu’en 1849, la femme d’œuvres se trouva aux prises avec des difficultés financières inextricables, le cardinal de Bonald essaya de lui apporter un soutien moral, en affirmant qu’elle ne méritait pas ses tribulations, qu’il aurait voulu pouvoir diminuer ses peines et que Dieu, qui l’avait éprouvée, viendrait à son secours 2703 . Plus tard, lorsque, inscrite parmi les indigents au bureau de bienfaisance de la paroisse Saint-Just, elle se trouva dans le malheur, le cardinal Villecourt écrivit au cardinal de Bonald, pour l’informer qu’il allait recevoir une lettre de Rome, le priant de réunir les dirigeants de l’Œuvre pour la Propagation de la Foi, afin de les engager à libérer financièrement Mlle Jaricot 2704 . Ainsi, l’archevêque de Lyon écrivit, le 18 décembre 1856, à André Terret, président du conseil central de l’Œuvre de la Propagation de la Foi, pour lui transmettre la demande du Saint-Père. Le notable répondit, sans surprise, dès le lendemain, que si des fonds étaient détournés, et, à cet égard, nous pourrions évoquer, disait-il le propre témoignage de votre Eminence, les associés seraient surpris et les aumônes cesseraient. Terret précisait également, dans sa lettre, que la famille de Mlle Jaricot était prête à l’aider, mais pas à l’occasion d’une entreprise industrielle et commerciale 2705 . Il était assurément difficile pour l’archevêque de la protéger trop ostensiblement en prenant le contre-pied du point de vue des dirigeants de l’Œuvre de la Propagation de la Foi. Pauline Jaricot fit la part des choses en demandant dans une “Adresse à ses ennemis” de ne pas “impliquer dans leurs actes de violence, de fraude et d’improbité … le digne et saint archevêque de Lyon” 2706 .

Le cardinal Villecourt 2707 fut un des plus fidèles soutiens de Pauline Jaricot. Lorsque celle-ci s’adressa aux associés du Rosaire Vivant, en 1850, elle put joindre une lettre d’approbation de l’évêque de La Rochelle, dans laquelle il affirmait aux associés que, s’ils étaient unanimes, leur offrande de 10 centimes par mois suffisait pour faire réussir l’œuvre. Après avoir fait divers calculs, il indiquait également, que si les autorités ecclésiastiques soutenaient le projet dans les diocèses, il serait possible de réunir rapidement la somme de 360 000 francs qui permettrait de sauver l’entreprise 2708 . L’évêque de La Rochelle envoya aussi à Pauline Jaricot une collaboratrice efficace, Julia Maurain, qui avait été en relation avec elle dès l’époque de la fondation de la Propagation de la Foi. Cette jeune femme, qui rejoignit Pauline à Paris et l’aida ensuite à récolter des fonds, en particulier en Angleterre, a probablement rédigé la brochure de l’Œuvre de Notre-Dame des Anges, imprimée en 1849, dans laquelle elle a joint les témoignages de soutien de plusieurs évêques 2709 . Une autre jeune femme envoyée par le curé d’Ars 2710  , en 1842, Marie Dubouis, fut aussi une collaboratrice fidèle de Pauline Jaricot. Lorsqu’elle l’accompagnait dans ses pérégrinations, elle portait quelques beaux spécimens de pesants médaillons de fonte ouvragés à Rustrel 2711 .

Parmi les ecclésiastiques qui soutinrent également l’œuvre de régénération de la classe ouvrière, figuraient des Pères Maristes, en particulier, Pierre-Julien Eymard qui, pour sa participation financière, a fait vendre un champ par sa sœur 2712 . Le Père Eymard s’arrêta plusieurs fois à la résidence de Lorette pour animer la prière des associées de Pauline Jaricot. Il voulut comme elle, “réveiller la France et l’Europe engourdies dans un sommeil d’indifférence 2713 ”.

Notes
2669.

E. SAINTE-MARIE PERRIN, Pauline Jaricot, fondatrice de la Société pour la Propagation de la Foi (1799-1862) …, pp. 199-200.

2670.

J. SERVEL, Un autre visage. Textes inédits de Pauline Jaricot, présentés et commentés, Le Chalet, 1962, 125 p. (pp. 73-76).

2671.

Adresse de Pauline Jaricot (de 1858 ou 1859) à la Sainte Eglise en la personne de son premier pasteur, Mgr de Bonald. Archives des Œuvres Pontificales missionnaires à Lyon : ADL XXII bis.

2672.

J. SERVEL, Un autre visage …, p. 82 et lettre de Pauline Jaricot de juin 1845 aux associés du Rosaire Vivant pour les entretenir de la détresse ouvrière. O.P.M. à Lyon : ADL V bis.

2673.

Lettre écrite par Pauline Jaricot au comte de Brémont d’Ars, citée par Georges NAÏDENOFF, “Les intuitions créatrices et l’itinéraire de Pauline Jaricot au service de l’Eglise universelle”, Omnis Terra (Union pontificale missionnaire), août 1987, p. 370.

2674.

Georges GORREE, Pauline Jaricot - Une laïque engagée, Le Vieux Colombier, 1962, 131 p. (pp. 64-65).

2675.

Projet de l’ Œuvre de la banque du ciel exposé par Pauline Jaricot dans une lettre qu’elle écrivit en 1852 à une amie, la Mère Saint-Laurent, religieuse ursuline en Vendée. Archives des O.P.M. à Lyon : AAL 13,9.

2676.

Henri HOURS, “Pauline Jaricot”, in G. CHOLVY (dir.), La religion et les femmes …, pp. 119-120. Le domaine de Rustrel avait été vendu à Perre en octobre 1837 pour 180 000 francs. Celui-ci s’était approprié les terrains de Rustrel en payant uniquement les droits d’enregistrement et en août 1844, il était déclaré en faillite. (G. NAIDENOFF, Pauline Jaricot, Mediaspaul, 1986, 108 p. (p. 66) et E. SAINTE-MARIE PERRIN, Pauline Jaricot …, pp. 221-222).

2677.

Perre était recommandé par le supérieur des Pères Oblats, près d’Apt, qui vint exprès à Lyon pour l’appuyer auprès de Pauline ; de plus, Ailloud collaborait étroitement avec Perre et il dissuada cette dernière d’acheter l’usine de Rustrel avec le concours de ses amis, en prétextant que ces derniers n’y connaissaient rien et que seul, Perre, avait les compétences pour tirer le meilleur parti des hauts fourneaux (G. NAÏDENOFF, Les intuitions créatrices …, p. 371 et ColetteYVER, Marie-Pauline de Jésus-Christ – Mademoiselle Jaricot, Spes, 1937, 243 p. (pp. 185-187).

2678.

Un premier pacte avait été conclu pour le compte de cette société, mais au nom de Gustave Perre, Mayer et Cie. Perre, avec un complice, Mayer, avait trouvé des fonds pour s’assurer une des hypothèques mises sur Rustrel (E. SAINTE-MARIE PERRIN, Pauline Jaricot …, p. 224).

2679.

Elle l’appelait ainsi car il était situé près d’une chapelle dédiée à Notre-Dame des Anges.

2680.

Notice sur l’usine, les immeubles et l’industrie de l’établissement de Notre-Dame des Anges (1849). O.P.M. à Lyon : ADL V bis 2 et 3.

2681.

Cette école devait recevoir les pauvres des campagnes (Elle pense entre autres aux bergères près d’Apt, privées de secours spirituels) qui ne peuvent trouver leur place dans aucune maison religieuse. Par ailleurs, elles pourraient continuer à faire paître leurs troupeaux et à filer la laine, en utilisant les immenses pâturages du domaine de Rustrel. (Buts de l’ Œuvre de Notre-Dame des Anges, 1849 : Archives des O.P.M. à Lyon, AAL 10 et brochure de l’ Œuvre de Notre-Dame des Anges, imprimerie Berger, Boulogne sur Mer, 1849, 19 p. : O.P.M., AAL 10, 4.)

2682.

Pour ceux qui auraient des dispositions, on faciliterait les études de l’artiste et de l’ingénieur. (Lettre de Pauline Jaricot du 1er mai 1849, adressée aux associés du Rosaire Vivant : Archives des O.P.M. à Lyon, ADL 5 bis).

2683.

Il était prévu, aussi, qu’une ou deux veuves dévouées formeraient les femmes des ouvriers à l’économie et à la tenue de leur ménage.

2684.

Buts de l’Œuvre de Notre-Dame des Anges, 1849.

2685.

Voir Georges GORREE, Pauline Jaricot, une laïque engagée, Le Vieux Colombier, 1962, 131 p. (p. 61).

2686.

Brochure de l’Œuvre de Notre-Dame des Anges (1849).

2687.

Voir CECILIA GIACOVELLI, Pauline Jaricot, Mame, 2005, 335p. (pp. 226-227).

2688.

Buts de l Œuvre de Notre-Dame des Anges, 1849.

2689.

G. NAÏDENOFF, Pauline Jaricot …, p. 68.

2690.

Perre souhaitait éloigner les personnes riches et pieuses auxquelles avait pensé Pauline Jaricot, car elles auraient été alarmées par leurs hommes d’affaires ; il préférait s’adresser aux personnes à petites ressources qui, disait-il, pourraient ainsi avoir un placement sûr de leurs économies (Projet de l’ Œuvre de la banque du ciel exposé par Pauline Jaricot dans une lettre qu’elle écrivit en 1852 à une amie, la Mère Saint-Laurent).

2691.

Le complice de Perre trouvait sa part de gain trop restreinte au sein de l’association “Gustave Perre- Mayer”.

2692.

E. SAINTE-MARIE PERRIN, Pauline Jaricot …, pp. 224-227.

2693.

Ibid., pp. 227-228 et G. NAIDENOFF, Les intuitions créatrices et l’itinéraire de Pauline Jaricot au sein de l’Eglise universelle …, p. 371.

2694.

A cette date, le nombre des actionnaires de Notre-Dame des Anges était de 87, représentant 364 actions de 500 francs chacune, soit au total 182 000 francs (extrait du traité authentique passé entre les actionnaires et Mademoiselle Jaricot. O.P.M. à Lyon : ADL V Bis 2 et 3. Deux riches propriétaires lui avaient proposé de fournir les fonds nécessaires pour payer l’immeuble de Rustrel : projet de l’ Œuvre de la banque du ciel exposé par Pauline Jaricot dans une lettre qu’elle écrivit en 1852 à une amie, la Mère Saint-Laurent).

2695.

E. SAINTE-MARIE PERRIN, Pauline Jaricot …, pp. 227-280.

2696.

G. NAIDENOFF, Pauline Jaricot …, pp. 71-73.

2697.

Ces mises au point se multiplièrent en 1849 et 1850 : dans la notice de 1849, on démontre, d’après les résultats des derniers mois de 1848, que deux hauts fourneaux en activité peuvent, chaque année, malgré la baisse du prix des fontes, permettre un bénéfice net de 81 000 francs. (O.P.M. : ADL V Bis 2 et 3). Dans ses deux lettres aux associés du Rosaire Vivant de 1849 et 1850, elle propose de souscrire à un prêt avec des sommes au-dessus de 20 francs ou de faire un petit don de deux sous (dix centimes) par mois (O.P.M. : ADL V Bis). Par ailleurs, elle n’a pas abandonné l’espoir de pouvoir soutenir les œuvres religieuses commençantes ou souffrantes (O.P.M. : AAL 10).

2698.

A Paris, un conseil de trois prêtres avait ouvert, à la fin de 1849, une demande de souscription parmi les catholiques (G. NAIDENOFF, Pauline Jaricot …, p. 238).

2699.

Celui-ci, auprès duquel les neveux de Mlle Deydé s’inquiétaient pour leur héritage, se fit confier par Pauline Jaricot le document qui liait la vieille demoiselle et qui disparut (G. NAIDENOFF, Pauline Jaricot …, pp. 74-78).

2700.

L’usine fut revendue à folle enchère 120 000 francs alors qu’elle avait coûté 352 000 francs (Mgr CRISTIANI, J. SERVEL, Marie-Pauline Jaricot, Le Chalet, 1961, 158 p. [p. 108]).

2701.

E. SAINTE-MARIE PERRIN, Pauline Jaricot …, p. 260.

2702.

Lettre de Mgr de Bonald à Pauline Jaricot (O.P. M. de Lyon : ADL XVII, 11). Dans sa lettre aux associés du Rosaire Vivant de l’année précédente, celle-ci avait, d’ailleurs, laissé poindre sa crainte de ne pas respecter la providence, en ne suivant pas le plan de Dieu.

2703.

Lettre de Mgr de Bonald à Pauline Jaricot du 21 mai 1849 (O.P.M. de Lyon : ADL XVII, 11).

2704.

Lettre datée de Rome du 2 novembre 1856 (O.P.M. de Lyon : correspondances diverses). Le cardinal Villecourt, tout en soulignant qu’il était juste d’aider celle qui avait fondé l’Œuvre pour la Propagation de la Foi, reconnaissait toutefois son imprudence et qu’elle aurait dû écouter des conseils, en particulier ceux de son archevêque, ce dont, d’ailleurs, elle ne disconvenait pas.

2705.

DavidLATHOUD, Marie-Pauline Jaricot, victime pour la France et pour la classe ouvrière, T. II, Maison de la bonne presse, 1937, 271 p. (pp. 237-238).

2706.

Ibid., pp. 248-249.

2707.

Clément Villecourt (1787-1867) fut prêtre dans la région lyonnaise, avant d’être nommé évêque de La Rochelle en 1835 et d’être appelé auprès du pape Pie IX, en 1855. (Mgr RICARD, Les grands évêques de l’Eglises de France au XIX e siècle, T. 3, Desclée de Brouwer, 1893, 261 p. [pp.1-30]).

2708.

Lettre d’approbation par Mgr Villecourt de l’Œuvre de Notre-Dame des Anges, du 21 avril 1850 (O.P.M. à Lyon : ADL V bis).

2709.

Figurent le témoignage de soutien de l’évêque de Bristol du 5 décembre 1849, de John Newman, fondateur de l’Oratoire anglais et de l’archevêque coadjuteur de Corfou du 8 décembre 1849. (Brochure de l’ Œuvre de Notre-Dame des Anges … O.P.M de Lyon : AAL 10,4).

2710.

Le curé d’Ars, consulté par Pauline Jaricot à propos de son projet, lui avait dit : “ma sœur, cela est beau, excellent devant le divin Maître, mais le grappin vous le fera payer bien cher” (Georges GORREE, Pauline Jaricot, une laïque engagée …, p. 70).

2711.

G. NAIDENOFF, Pauline Jaricot …, p. 73.

2712.

G. NAIDENOFF, Les intuitions créatrices et l’itinéraire de Pauline Jaricot au sein de l’Eglise universelle …, p. 371.

2713.

Lettre du Père Eymard à Mme Tholin-Bost, tertiaire de Tarare, du 11 février 1852, citée par A. GUITTON, Pierre-Julien Eymard, apôtre de l’Eucharistie …, p. 87.