III. Antoine Chevrier : l’évangile au milieu des pauvres

Antoine Chevrier (1826-1879) est né dans une famille lyonnaise modeste qui vivait dans un quartier situé entre les Terreaux et Ainay. Son père était, alors, employé de l’octroi municipal et sa mère, ancienne ouvrière en soie, possédait un petit atelier avec deux métiers à tisser ²⁷³⁸ . Antoine fit des études à l’école cléricale de sa paroisse Saint-François-de-Sales ²⁷³⁹ , puis au petit séminaire de l’Argentière. La mère d ‘Antoine pratiquait sérieusement sa religion et habitua son fils à une stricte obéissance ²⁷⁴⁰ . Quand ce dernier entama ses études de théologie au grand séminaire de Saint-Irénée, à la Croix-Rousse, en 1846, le manuel de Bouvier, inspiré de Saint-Alphonse de Liguori, venait de remplacer le manuel jansénisant de Bailly ²⁷⁴¹ . Les journées de février 1848 permirent au jeune séminariste d’entrer en contact avec le monde ouvrier. En effet, les Voraces s’installèrent pendant deux mois au séminaire, à la fin du mois de février 1848. Antoine Chevrier garda de cette rencontre une bonne impression car il remarqua que les hommes de 1848 respectaient les choses de la religion et il pensait que les gens du peuple pouvaient être facilement incités au bien si on savait les aimer ²⁷⁴² . Après avoir été ordonné prêtre par le cardinal de Bonald, le 25 août 1850, il apprécia d’être nommé vicaire de la paroisse Saint-André de la Guillotière où il avait la perspective d’une mission dans un quartier où il y avait beaucoup de bien à faire ²⁷⁴³ .