Il nous faut d’abord faire le portrait du prêtre modèle, selon Antoine Chevrier : “Il doit être la plus parfaite image de Jésus-Christ sur la terre 2812 ”. En conséquence, il doit être pauvre comme lui dans la crèche 2813 , et travailler, comme il l’a fait jusqu’à trente ans 2814 . Dans son ouvrage de formation sacerdotale, qui est resté inachevé, “Le prêtre selon l’évangile”, il emploie souvent le mot “travail”. Nous avons été condamnés au travail par Dieu, dit-il, et nous sommes nés pour le travail 2815 . Le travail du prêtre, poursuit-il, consistant à prêcher et à catéchiser, est particulièrement important. Or, il constate qu’on voit souvent les prêtres inoccupés, passer leur temps inutilement et qu’ils ont la réputation de se promener. N’est-ce pas, s’interroge-t-il, “parce que le prêtre n’a pas travaillé ou mal travaillé … que l’ignorance a envahi nos pauvres ouvriers et qu’ils se soulèvent contre nous 2816 ?” Il affirme qu’il faut savoir travailler comme les pauvres 2817 , pour lesquels il a une prédilection. Qui sont exactement ces pauvres ? Ce sont les ouvriers et les ouvrières 2818 de la Guillotière, dont les enfants, de même que les chômeurs et les vagabonds. Les “gamins des rues” qu’il recueille sont, pour la plupart, étrangers au milieu où on fréquente l’école, de même qu’à celui des canuts où l’enfant est indispensable pour la production de l’atelier 2819 . Pour le Père Chevrier, la pauvreté volontaire et recherchée ne valait pas cette pauvreté effective du monde des pauvres de la terre, car leur souffrance n’était pas comparable. Aussi admirait-il Saint-François d’Assise qui avait envié le sort et avait travaillé à devenir semblable à eux 2820 .
Lorsqu’il était vicaire à Saint-André, Antoine Chevrier venait se confesser chez les Capucins, franciscains réformés 2821 , attiré par leur renom spirituel. Devenu aumônier à la Cité de l’Enfant-Jésus, il apprit surtout à connaître le Tiers-Ordre de Saint-François, puisque Frère Camille et Frère Paul étaient tertiaires. Gagné à son tour à la cause du Tiers-Ordre, il se prépara à la vêture dont il reçut le certificat lors de son premier séjour à Rome, le 9 janvier 1859 2822 . Il éprouva aussi une grande joie spirituelle, lorsque les Capucins obtinrent du pape Pie IX, un Bref en faveur de l’œuvre de la première Communion des enfants pauvres.
A ses confrères qui voulaient, comme lui, retrouver une place dans le cœur des peuples, le Père Chevrier proposait donc surtout un idéal de pauvreté. Plus nous serons pauvres et désintéressés, moins nous serons exigeants, plus nous serons amis du peuple 2823 ; et il ajoutait : “N’est-ce pas souvent pour punir notre avarice et notre attachement aux biens de la terre que Dieu envoie des révolutions et nous fait dépouiller par les fidèles eux-mêmes de tout ce que nous possédons ?” 2824 Dans une lettre à un prêtre qui désirait le rejoindre au Prado, il affirmait que “Le prêtre est, comme Jésus-Christ, un homme dépouillé, un homme crucifié, un homme mangé ; mais, pour être mangé par les fidèles, il faut être un bon pain bien cuit par la mort à soi-même, bien cuit dans la pauvreté, … 2825 ”. En effet, dès le début de son séjour à la Cité de Camille Rambaud, il promit à Jésus de “chercher des confrères de bonne volonté, afin de les associer pour vivre ensemble de la même vie de pauvreté et de sacrifice, afin de travailler plus efficacement à notre salut et à celui de nos frères” 2826 . Il souhaitait donc mener avec des confrères une vie évangélique, comme dans les communautés, tout en s’adonnant au ministère paroissial. Le Père Chevrier pensa d’abord réaliser son projet avec l’abbé Rambaud, puis, au Prado, il chercha encore à établir son œuvre avec des prêtres tout formés, qui lui viendraient du dehors. Ainsi, au commencement de 1864, un premier prêtre vint s’installer au Prado, l’abbé Bernerd, prêtre du diocèse de Nevers 2827 , avec l’agrément de l’archevêché. Le Père Chevrier prit aussitôt des résolutions, pour commencer avec lui une vie de communauté : il s’agissait de réciter le bréviaire ensemble, d’accomplir la règle du Tiers-Ordre et d’observer la stricte pauvreté.
Dès lors, comme l’abbé Boulachon, ami du Père Chevrier, avait informé ce dernier qu’un prêtre de Rome, Don Palotti, projetait également une communauté de prêtres 2828 , le fondateur du Prado décida d’informer le pape de ses intentions. A l’automne 1864, au cours de son second voyage à Rome, il fit parvenir une supplique au pape Pie IX, lui exposant le désir que plusieurs prêtres, dont lui-même, avaient de se réunir, autant que l’autorité diocésaine le leur permettrait, pour mener une vie régulière et exercer le Saint ministère sans autre rétribution que celle que les fidèles leur offriraient spontanément 2829 . Dans sa réponse, le pape fit savoir que l’œuvre était bonne, mais qu’il s’agissait d’une affaire très grave dans laquelle le Saint-Siège procédait avec toute lenteur et prudence ; par conséquent, avant de l’approuver, il fallait que les années s’écoulent et que les évêques en témoignent l’opportunité et le succès 2830 . Le Père Chevrier en tira la conclusion que le Saint Père approuvait ses intentions et qu’il pouvait donc demander la permission d’exercer le ministère gratuitement, en ne recevant que les offrandes données librement par les fidèles à l’occasion des messes et des sacrements 2831 . Mais lorsqu’il accepta d’être curé de la paroisse du Moulin-à-Vent, l’évêque de Grenoble refusa, en 1869, d’accorder cette permission 2832 . Au moment, sans doute, où il devint curé de cette paroisse, il écrivit un projet de règlement pour le ministère des paroisses, qui devait être présenté au cardinal de Bonald, afin d’obtenir son approbation. Ce projet évoquait la solitude du prêtre, même si ce dernier vivait, parfois, avec des confrères, car il ne savait pas à qui communiquer ses idées, ni comment les réaliser. Aussi n’accomplissait-il pas entièrement la mission que Jésus-Christ lui avait confiée. C’est pourquoi, disait-il, quelques prêtres désirant se sauver et sauver les autres, s’engageaient à vivre dans la pauvreté 2833 , l’obéissance aux supérieurs et l’union entre eux ; à prier, à étudier et à se livrer à toutes les œuvres de zèle qui conviennent au ministère des paroisses. A ce projet était jointe une supplique avec une note au bas de la page, qui sollicitait l’exercice du saint ministère “dans une paroisse ouvrière populeuse, peu éloignée, s’il est possible, afin de pouvoir nous occuper tous, si la providence augmente notre nombre 2834 ”.
A la suite de l’abbé Bernerd, quelques prêtres vinrent rejoindre le Père Chevrier au Prado, mais malgré quelques réussites temporaires, ce dernier n'obtint pas le succès de son entreprise, d’autant plus que l’autorité diocésaine ne semblait pas souhaiter la réunion de ces prêtres. Ainsi, l’abbé Gourdon, vicaire à Millery, près de Lyon, qui souhaitait un sacerdoce en milieu ouvrier, ne put venir au Prado, en 1866, car l’archevêque ne voyait pas la nécessité de la présence d’un nouveau prêtre auprès du Père Chevrier 2835 . Toutefois, en décembre 1869, le curé de Larajasse, l’abbé Dutel, put rejoindre l’œuvre du Prado, avec l’accord de l’autorité diocésaine 2836 . A ce moment-là, le Père Chevrier réunissait autour de lui, outre les abbés Bernerd et Dutel, l’abbé Martinet qui devint son vicaire au Moulin-à-Vent, de même que deux séminaristes qui venaient d’être ordonnés prêtres, les abbés Jaricot et Salignat 2837 . Ce dernier avait remplacé, deux ans plus tôt, le professeur de l’école cléricale du Prado, l’abbé Jacquier, qui était malade.
En effet, devant les difficultés rencontrées pour former une communauté de prêtres, le Père Chevrier s’était décidé à former des jeunes gens dans la ligne du Prado. Pour cela, il voulut fonder une école cléricale, mais dans un premier temps, en 1865, il dut envoyer ses élèves dans l’école cléricale de l’abbé Jacquier, dans la paroisse Saint-Bonaventure 2838 . Comme il espérait voir l’abbé Jacquier s’installer au Prado, le Père Chevrier acheta un terrain situé en face de la chapelle en 1866, sur lequel une construction habitable abrita les religieuses et les petites filles. Ainsi, le local devenu libre, accueillit l’école cléricale dont les élèves pouvaient côtoyer les enfants de la première Communion 2839 . L’école cléricale du Prado, qui réunit bientôt une vingtaine d’élèves, recevait, après leur première Communion, les enfants dont les parents étaient honnêtes et bons chrétiens, qui devaient subir un examen en français et présenter une lettre de recommandation de leurs maîtres et de leur curé. Le Père Chevrier voulut aussi accueillir dans cette école des enfants qui avaient fait leur première Communion au Prado, mais il dut y renoncer, car les familles les retiraient et les enfants partaient également d’eux-mêmes. Il y recevait aussi, éventuellement, les élèves des autres diocèses. L’école cléricale comprenait les postulants, qui pouvaient devenir clercs, après avoir montré des dispositions pour le sacerdoce, et ces derniers devenaient tertiaires après avoir été reçus dans le Tiers-Ordre de Saint-François 2840 . Dans le règlement de l’école cléricale du Prado, on retrouvait, bien sûr, des pratiques de pauvreté : le mercredi, jour de promenade, habituellement, devenait parfois un jour de travail, car il fallait allier le travail et l’étude, et se rappeler que le pauvre devait travailler avant de se promener ; de plus, les élèves de l’école cléricale faisaient eux-mêmes tout le travail de la maison, en se rappelant, là aussi, que les pauvres et les ouvriers apprenaient à se servir eux-mêmes, comme ils étaient appelés à le faire pendant toute leur vie 2841 .
Lorsque, peu de temps avant sa mort, le Père Chevrier précisa le but essentiel de son œuvre, il rappela les engagements majeurs de sa vie sacerdotale : aimer et imiter Jésus-Christ en rapprochant la vie apostolique des prêtres de celle des religieux, avec, en particulier, la pratique de la pauvreté ; assurer le salut des âmes en catéchisant les pauvres gens 2842 , les ignorants, les enfants et, si possible, dans tous les milieux de vie et de travail. En agissant de la sorte, il accomplit un sacerdoce en milieu urbain exemplaire aux yeux de la société, par son œuvre d’assistance 2843 et en permettant au clergé de se démarquer de la bourgeoisie. Les initiatives du Père Chevrier furent aussi, comme on a pu le constater, le plus souvent appréciées et encouragées par l’archevêque. D ‘ailleurs, lorsque Mgr de Bonald accepta que Mgr Ginoulhac, évêque de Grenoble, le nomme curé au Moulin-à-Vent, il fit savoir au Père Chevrier qu’il s’agissait seulement d’aller de temps en temps dans cette nouvelle paroisse, et qu’il ne fallait pas songer à quitter le Prado où sa présence était plus nécessaire qu’au Moulin-à-Vent 2844 . Ce dernier avait une profonde estime pour le cardinal de Bonald et, quand il annonça sa mort, à la chapelle du Prado, il souligna la grande perte que venait de faire le diocèse de Lyon et que son premier pasteur les avait soutenus, dirigés, conseillés et encouragés dans la fondation du Prado 2845 .
L’apostolat des abbés Rambaud, Eymard et Chevrier que nous avons évoqué dans ce chapitre et qui s’est effectué au cœur du monde ouvrier, doit être revu à la lumière des événements de 1848 à Lyon, qui les ont fortement interpellés à propos de la question sociale. En effet, ces trois prêtres ont jugé plutôt favorablement les ouvriers républicains qu’ils ont alors rencontrés et Camille Rambaud voulut assurer un avenir meilleur à ceux qui travaillaient dans la Fabrique, en créant la “Société de l’industrie lyonnaise”. Tous trois ont aussi probablement tiré de la leçon de 1848, un idéal plus grand de pauvreté et le désir de christianiser le monde du travail.
Antoine Chevrier , devenu d’abord vicaire dans une paroisse peu pratiquante, celle de Saint-André de la Guillotière, décida en 1856, de vivre le plus pauvrement possible, à la suite de sa rencontre avec Camille Rambaud, qui accueillait les ouvriers sans logement dans sa future Cité de l’Enfant-Jésus et après avoir vécu une expérience spirituelle lors de la nuit de Noël. Devenu aumônier à la Cité, l’abbé Chevrier orienta surtout son apostolat vers la préparation à la première Communion des enfants d’ouvriers. Comme le fondateur de la Cité, il partagea la vie des pauvres, et, à ce titre, tous deux reçurent une aide financière importante du patronat lyonnais, qu’il soit catholique ou protestant ; mais il ne désirait pas entreprendre d’action sociale, comme Camille Rambaud. En effet, ce dernier s’efforça, à la Cité, de fournir aux ouvriers une habitation louée à un prix modéré et un cadre de vie chrétien ; mais après l’échec financier de son œuvre, il transforma sa cité ouvrière en asile pour les vieillards où il innova en laissant à ces derniers une large autonomie. Mais le Père Chevrier qui ne pouvait faire le catéchisme dans de bonnes conditions à la Cité, loua, en 1860, une ancienne salle de bal, à la Guillotière, celle du Prado. La providence du Prado accueillit, comme celles que nous avons étudiées, des enfants pauvres qu’on éduquait chrétiennement, mais il n’était pas question de leur apprendre un métier. L’entreprise du Père Chevrier était aussi originale, dans la mesure où lui-même et ses collaborateurs, appliquaient strictement l’idéal de pauvreté des Franciscains ; de plus, il eut l’intention de rassembler autour de lui des prêtres partageant cet idéal et lorsqu’il exposa son projet à Rome, il mit dans l’embarras le pape Pie IX qui ne pouvait l’approuver sans tenir compte des habitudes du clergé, ni de l’avis des évêques. Il s’orienta alors, vers la formation de futurs prêtres, capables, comme lui, de devenir de véritables disciples du Christ.
Le Père Eymard, pour sa part, ne résida dans le diocèse, à Lyon, qu’entre 1845 et 1850, au titre de Provincial des Pères maristes ; mais il fonda une œuvre similaire à celle du Père Chevrier, en 1858, à Paris, celle de la première Communion des adultes, également dans un quartier ouvrier, celui du faubourg Saint-Jacques. S’il ne put établir de liens entre leurs deux œuvres, il trouva, du moins, des Lyonnais parmi ses collaborateurs. Avec “l’Œuvre du travail de Marie”, fondée en 1848 par le curé de Saint-Paul et des Dames de charité, on retrouve les préoccupations sociales de cette époque. Il s’agissait de procurer aux ouvrières sans emploi, un travail de couturière et d’entretenir, par la même occasion, leur foi chrétienne. L’œuvre s’est fortement développée sous le second Empire, mais des commerçants lyonnais reprochèrent à ses dirigeants de trop bien rémunérer leurs confectionneuses. Les jeunes femmes employées dans les magasins et les ateliers, avaient aussi la possibilité de confier leurs enfants de moins de deux ans à la crèche de la paroisse Saint-Paul et les jeunes filles éloignées de leur famille purent trouver un foyer d ‘accueil à la maison familiale des religieuses de Marie-Auxiliatrice qui s’installèrent à Ainay en 1869.
Parmi les catholiques du diocèse qui ont échafaudé des projets en vue d’une plus grande justice sociale, Pauline Jaricot occupe aussi une place originale et importante. Cette laïque lyonnaise côtoya, on l’a vu, le monde ouvrier, dès sa jeunesse, et à partir des années 1830, elle chercha déjà une solution pour le soulager et le régénérer. En 1845, elle engagea toute sa fortune dans l’achat d’une usine sidérurgique à Rustrel, dans le Vaucluse, qui, dirigée dans un esprit paternaliste, devait être un asile pour des ouvriers vertueux. Mais, ruinée par des escrocs, elle consacra les quinze dernières années de sa vie à trouver des solutions pour rembourser les actionnaires qui avaient souscrit en faveur de son œuvre. Elle avait le soutien de Rome, mais pas celui des dirigeants de l’Œuvre pour la Propagation de la Foi, qui refusèrent de l’aider. Mgr de Bonald, qui soutint Pauline Jaricot, tout en lui reprochant ses imprudences, ne put infléchir la position de ceux qui auraient pu la libérer financièrement.
Pour mieux appréhender l’intérêt que l’archevêque portait à la classe ouvrière et le soutien qu’il a apporté à tous ceux qui œuvraient pour son bien, il nous reste à connaître toutes ses réponses à la question du travail.
Antoine CHEVRIER, Le prêtre selon l’évangile …, p. 29.
C’est ce qu’il écrit en janvier 1866 à un ami qui avait le désir de le rejoindre au Prado pour partager sa vie [Antoine CHEVRIER, Ecrits spirituels choisis et présentés par Yves Musset, prêtre du Prado, Le Cerf, 1995, 118 p. (p.42)].
Antoine CHEVRIER, Le prêtre selon l’évangile …, p. 190.
Ibid., p. 190.Comme modèle de travailleur, il fait référence au Christ, et aussi à Saint-Paul, qui appartenait entièrement à Jésus-Christ et qui disait : “Celui qui ne travaille pas ne doit pas manger”.
Idem, p. 191. Pour sa part, le Père Chevrier a beaucoup travaillé, ne serait-ce que dans la rédaction de près de 2 000 pages pour ses catéchismes, ses instructions … Pour faire le travail matériel, disait-il, il trouvait assez de monde, mais très peu pour bien faire le catéchisme et mettre l’amour de Notre Seigneur dans les âmes. (Y. MUSSET, “Traits caractéristiques de la pastorale d’Antoine Chevrier en matière de catéchèse” …, pp. 44-46).
Dans Le prêtre selon l’évangile”, il emploie encore plus souvent le mot “pauvre” que le mot “travail”.
Le Père Chevrier avait beaucoup d’estime pour ces ouvrières, “qui comprennent de suite les choses de Dieu et savent mieux les expliquer que bien d’autres” (Le prêtre selon l’évangile, p. 218).
Marius ALLIOD et Jacques DERIGAUX, Un fondateur d’action sociale, Antoine Chevrier …, p. 153.
Antoine CHEVRIER, Le prêtre selon l’évangile …, p. 524.
A Lyon, les Capucins s’étaient établis à partir de 1833, autour de la chapelle dite des Martyrs, au cœur des Brotteaux. Ils donnaient des missions (J.F. SIX, Un prêtre, Antoine Chevrier, fondateur du Prado …, pp. 148-156).
P. THEOTIME DE SAINT JUST, Les Capucins de Lyon, de la fin de la Révolution française à nos jours, 1942, 349 p. (pp. 42-44). Lors de son second séjour à Rome en 1864, le Père Chevrier obtint le pouvoir de recevoir les fidèles dans le Tiers-Ordre de Saint-François et reçut les titres de Directeur et de Visiteur du Tiers-Ordre pour le diocèse de Lyon (C. CHAMBOST, Vie nouvelle du vénérable Antoine Chevrier…, p. 278).
Antoine CHEVRIER, Le prêtre selon l’évangile …, p. 316. Un autre manuscrit contient cette même phrase avec l’expression “Aimés du peuple”.
Ibid., p. 316.
Lettre à l ‘abbé Gourdon, écrite en janvier 1866 (Antoine CHEVRIER, Ecrits spirituels choisis et présentés par Yves Musset, prêtre du Prado …, p. 42).
Résolution prise au cours de sa retraite à Maubec (C. CHAMBOST, Vie nouvelle du vénérable Antoine Chevrier…, p. 118). Peut-être voulait-il, comme l’abbé Dubuis, qui avait eu la mission d’évangéliser les Comanches, essayer de rompre l’isolement des prêtres en milieu non chrétien (Marius ALLIOD et Jacques DERIGAUX, Un fondateur d’action sociale, Antoine Chevrier …, p. 138).
L’abbé Bernerd, originaire de la Loire, eut l’occasion de visiter l’œuvre du Prado, lorsqu’il revint chez sa sœur, Mme Laforest, qui habitait la Guillotière et qui était une bienfaitrice du Père Chevrier (C. CHAMBOST …, p. 275).
J.F. SIX, Un prêtre, Antoine Chevrier, fondateur du Prado …, pp. 269-278.
Supplique datée du 1er octobre 1864 (Antoine CHEVRIER, Le prêtre selon l’évangile …, p. 314).
Réponse du 1er novembre 1864, adressée au Père Chevrier par le secrétaire de Sa Sainteté, le Père Piscivillo (Ibid., p. 314).
Il voulait ne plus avoir à répondre à la question des fidèles ( “Combien est-ce ?” ) et pouvoir mettre de côté ces affiches et ces tarifs qui sentent le commerce et qui annoncent au peuple, surtout quand il s’agit de personnes qui viennent rarement à l’église, qu’il faut payer aux messes et aux offices (Idem, p. 315). Notons qu’à l’église de la Cité ouvrière, Camille Rambaud avait prévu également que les baptêmes et les mariages seraient administrés sans frais pour les habitants de la Cité (Rapport sur la Cité du premier adjoint du troisième arrondissement de Lyon , au maire de la ville, du 17 juin 1857 – A.M. de Lyon. 744 WP 075).
Antoine CHEVRIER, Le prêtre selon l’évangile …, p. 281.
Pour ce qui est de la pauvreté, les prêtres concernés s’engageaient à ne recevoir aucun cadeau, à ne rien exiger pour honoraires dans l’exercice de leurs fonctions, à recevoir avec reconnaissance ce qu’on voudrait bénévolement leur donner, excepté pour les enterrements dont le tarif était fixé par la fabrique (C. CHAMBOST, Vie nouvelle du vénérable Antoine Chevrier…, pp. 310-314).
Ibid., p. 314. On ne sait si ce projet et cette supplique ont été effectivement présentés au cardinal de Bonald.
Idem, pp. 283-284.
Idem, p. 324. Les relations de ce prêtre avec le Père Chevrier furent difficiles car il était en désaccord avec lui sur l’orientation du Prado (J.F. SIX, Un prêtre, Antoine Chevrier, fondateur du Prado …, p. 459).
Idem, p. 325.A la même époque étaient présents aussi au Prado, une dizaine d’employés, une dizaine de religieuses et des professeurs pour l’école cléricale.
Les élèves partaient tous les matins, avec leurs provisions, accompagnés par Frère Suchet et rentraient le soir (Idem, pp. 289-290).
Le Père Chevrier put donc, comme il le souhaitait avoir des prêtres formés avec ses enfants, puisque l’abbé Jacquier reçut, en septembre 1866, l’autorisation de l’archevêché de venir comme professeur de la nouvelle école cléricale (CHAMBOST, Vie nouvelle du vénérable Antoine Chevrier…, pp. 290-293). Toutefois, il ne pouvait garder les élèves que jusqu’à la rhétorique ; ensuite, il devait les confier au grand séminaire ; même s’il continuait à avoir des contacts avec eux, il aurait souhaité leur donner une formation spéciale, ce que Mgr Caverot finit par lui accorder, en 1876 (Alfred ANCEL, Le Prado …, p. 192).
C. CHAMBOST …, pp.293-297.
Idem, p. 295 et A. ANCEL, Le Prado …, p. 52.
Dans son testament spirituel, le Père Chevrier remercie ces pauvres ouvriers et ouvrières qui économisaient sur leur nécessaire pour lui apporter leurs aumônes chaque dimanche ou chaque mois (C. CHAMBOST …, p. 546 et 567).
Dans l’ouvrage “Un fondateur d’action sociale, Antoine Chevrier”, que nous avons cité à plusieurs reprises, Marius Alliod, et Jacques Dérigaux soulignent les services que ce prêtre a réussi à rendre à la société. Mais ils opposent aussi son modèle de vie partagée avec les enfants, sans leur émancipation, à celui de “l’œuvre de patronage pour les enfants pauvres des deux sexes de la ville de Lyon et de ses faubourgs” fondée en 1840, par des bourgeois lyonnais. Les administrateurs de cette société avaient décidé de laisser, autant que possible, ces enfants en danger, dans leur milieu naturel et ils les responsabilisaient en leur demandant plus tard, de cotiser pour les plus jeunes (pp. 214-215)
A. LESTRA, Le Père Chevrier …, pp. 105-106.
Déposition de François Duret, successeur du Père Chevrier au Prado, au procès de béatification (1897-1901) – Dépositions – Volume IV – Article 110, p. 163 – Archives du Prado à Limonest, près de Lyon.