En 1789, la ville de Lyon, avec ses faubourgs, regroupait 14 paroisses dont 7 se partageaient la seule rive droite de la Saône 3002 . En 1803, lorsqu’il devint archevêque de Lyon, Mgr Fesch disposa de 16 paroisses pour la ville archiépiscopale et ses faubourgs 3003 . Comme dans le reste du diocèse, on remit en état les églises et vers 1830, on engagea un programme de constructions nouvelles ; des édifices provisoires furent tout d’abord érigés, qui laissèrent place, plus tard, aux églises définitives. Ainsi, l’architecte Crépet ne réalisa la première grande église de la rive gauche, celle de Saint-Pothin, aux Brotteaux, qu’entre 1841 et 1843, alors qu’elle avait été érigée en succursale en 1826 3004 . Auparavant, un local servant d’entrepôt, rue Malesherbes, tenait lieu d’église provisoire et pour la construction de l’église définitive, les Hôpitaux de Lyon cédèrent, en 1835, un terrain au conseil de fabrique 3005 . La succursale de Saint-Pothin et celle de Saint-Charles à Serin, près de la rive gauche de la Saône, furent les seules érigées à Lyon, sous l’administration de Mgr de Pins 3006 , et ces créations ont été dues surtout à des initiatives des notables de ces localités. L’église de Saint-Denis de la Croix-Rousse, au sein d’une paroisse de 16 000 habitants, fut simplement agrandie 3007 et Mgr de Pins ne sembla pas avoir pensé à améliorer l’équipement religieux des quartiers ouvriers, après les insurrections de 1831 et 1834. D’ailleurs, lorsqu’il reçut, en février 1837, une pétition des habitants de la presqu’île de Perrache, réclamant des secours spirituels pour la population du quartier, composée en grande partie d’ouvriers étrangers à la ville, il a attendu 17 mois avant d’envoyer une lettre au préfet, demandant la réalisation de ce projet 3008 .
Sous l’épiscopat de Mgr de Bonald, la ville continua à déborder de ses limites, en particulier sur la rive gauche du Rhône, et l’archevêque, voulant assurer l’évangélisation des nouveaux quartiers, fit ouvrir de nombreux chantiers. Mais, comme ailleurs, les difficultés d’ordre financier firent que nombreuses furent les nouvelles églises restées longtemps inachevées et certaines d’entre elles ne furent jamais terminées, comme l’église Saint-Bernard, à proximité du boulevard de la Croix-Rousse 3009 . Toujours est-il que les millions de francs placés dans les fondations de Sainte-Blandine, Saint-André, de l’Immaculée- Conception “… ont payé la Providence de la prospérité de nos industries, de l’extension de notre commerce, de la solidité de notre crédit 3010 ”. Ces fondations ont permis une forte augmentation du nombre des paroisses, qui, de 18, en 1840, sont passées au nombre de 30, en 1870 3011 .
Quelle est la procédure suivie pour la création des paroisses ? A partir de 1837, l’administration des cultes demande tous les ans au ministère des Finances son accord pour la création de cures et de succursales. Les évêques sont ensuite avisés de la création d’un certain nombre de succursales payées par le Trésor et invitées à faire parvenir leurs projets. L’évêque peut prendre l’initiative à partir de ses constatations personnelles ou d’une pétition émanant du maire, des notables ou du curé. Il saisit alors le préfet de son projet et nomme deux prêtres qui doivent faire partie d’une commission mixte avec deux autres personnes désignées par le préfet. Cette commission se prononce sur l’opportunité de l’érection de la succursale, délimite son espace et recueille les éléments nécessaires à la constitution du dossier. Par ailleurs, le préfet demande son avis au conseil municipal concerné et l’évêque fait de même, avec le ou les conseils de fabrique des paroisses atteintes par la création de la paroisse. Dès lors, le préfet et l’évêque peuvent envoyer à Paris, un “tableau de proposition” qui mentionne les érections demandées, diverses informations les concernant et leurs avis respectifs. L’accord du ministère permet ensuite l’érection de la nouvelle paroisse 3012 .
Les paroisses créées par Mgr de Bonald concernent des espaces en cours de peuplement et en particulier des quartiers ouvriers, puisque 6 paroisses ont été créées sur la rive gauche du Rhône, de 1846 à 1860 et 4 paroisses à la Croix-Rousse, de 1841 à 1856. Certes, la paroisse de la Rédemption, au quartier de la Tête d’Or, dédoublement de la paroisse Saint-Pothin, fut installée dans un quartier aisé 3013 . Il en était de même pour la paroisse Saint-Eucher, au pied de la Croix-Rousse, où les notables du quartier Saint-Clair avaient fait édifier une église et avaient obtenu de Mgr de Pins, l’installation d’un curé en avril 1840 3014 . Mais l’archevêque se préoccupa essentiellement de la population ouvrière nouvellement installée à Lyon, en particulier à la Croix-Rousse, où travaillaient un grand nombre d’ouvriers en soie. Bien sûr, comme le souligne Richard Drevet 3015 , il a fallu attendre 1850, pour que se précise la création d’une paroisse indépendante de Saint-Denis 3016 , sur le plateau de la Croix-Rousse, celle de Saint-Augustin. Mais, pour mener à bien ce projet, la tâche de l’archevêque fut particulièrement difficile. Le manque de moyens pour le réaliser était à l’origine de l’hostilité non seulement de la fabrique de Saint-Denis et des conseillers municipaux, mais même des collaborateurs du préfet 3017 . Pour la création de la paroisse Saint-Bernard, sur la pente orientale de la Croix-Rousse, des problèmes financiers surgirent également pour les travaux de l’église définitive 3018 , mais le conseil de fabrique de la paroisse Saint-Polycarpe, concernée par le projet et fort peuplée, ne s’opposa pas à cette nouvelle fondation. Le cardinal de Bonald “désirait vivement la plus prompte érection possible”, pour fournir les secours religieux à la population nombreuse du quartier des Bernardines, composée d’ouvriers en soie et autres branches d’industrie et il était encouragé par “le succès consolant du service provisoire qu’il y avait organisé 3019 ”. Il invoqua les mêmes raisons lorsqu’il voulut établir une succursale dans le quartier de la Grande-Côte, à la Croix-Rousse, trop éloigné de l’église Saint-Bruno. Pour fonder cette nouvelle paroisse du Bon Pasteur, il s’adressa à l’abbé Callot, professeur aux Chartreux 3020 , qui réussit à faire adopter la paroisse et son église par leurs majestés impériales 3021 .
Pour l’archevêque, il s’agit non seulement de procurer des secours religieux, mais aussi d’améliorer l’état moral d’un quartier, argument avancé, lorsqu’il projeta l’établissement de la paroisse de l’Immaculée-Conception, au centre de la Part-Dieu. Faisant référence à des plaintes dans les journaux, au sujet de ce quartier, il pense que la présence d’“un pasteur zélé y produirait un bien réel et que le voisinage d’une église attirerait une nouvelle population qui régénérerait cette partie de la ville 3022 ” ; pour confirmer le bien-fondé de sa requête, il signale le bien qui est résulté de la création de la paroisse de Saint-Augustin à la Croix-Rousse. Mgr de Bonald n’oublie pas, non plus, que la présence de la religion, non seulement moralise, mais favorise le maintien de l’ordre public ; aussi, le préfet et lui-même ont-ils mis en avant cet argument, lorsqu’a été envoyé en 1842, leur “tableau de proposition”, afin de demander l’établissement d’une succursale pour le sud de la presqu’île, à Perrache, isolé entre le débarcadère du chemin de fer, d’une part, le Rhône et la Saône d’autre part. La population de cette nouvelle paroisse de Sainte-Blandine, travaillait essentiellement dans l’industrie, avec les usines à gaz, dont les ouvriers vivaient dans des cabanes ; elle travaillait également au débarcadère et dans de nombreux entrepôts 3023 . En fait, pour satisfaire les besoins religieux et moraliser, il faut que l’église soit implantée au cœur de l’espace où la population habite et travaille. Ainsi, lorsqu’il s’est agi de créer la nouvelle succursale de l’Annonciation, à Vaise, en 1861, Mgr de Bonald faisait remarquer que “cette agglomération de 13 000 âmes, renfermée dans un périmètre assez vaste, n’avait, pour le service religieux qu’une seule église paroissiale 3024 ”. Effectivement, cette église paroissiale de Saint-Pierre-de-Vaise était distante de près d’un kilomètre du quartier ouvrier de la récente gare de Vaise, tout près de laquelle fut construite l’église de l’Annonciation.
Pour mener à bien cette politique d’équipement paroissial, l’archevêque accepte les propositions de terrains et d’églises provisoires faites par des riverains désireux, souvent, de voir s’accroître les valeurs de leurs propriétés 3025 . Il sollicite aussi des cessions de terrains auprès des Hospices civils de Lyon, qui sont de grands propriétaires de la rive gauche, pour bâtir l’Immaculée-Conception 3026 . Lorsque des fabriques, dont l’espace paroissial va être réduit, ou des conseils municipaux sont hostiles à ses projets, il relativise leur opposition 3027 . A vrai dire, pour parvenir au but, l’archevêque compte surtout sur le soutien du préfet, en particulier à l’époque où le préfet Vaïsse 3028 a administré la ville de Lyon, entre 1853 et 1864, et sur les capacités du prêtre à qui il confie la charge de l’installation de la nouvelle paroisse. Il choisit ce dernier, non seulement pour ses qualités de pasteur, mais pour sa connaissance des notables catholiques du quartier et ses compétences dans le domaine architectural et artistique. Nous avons évoqué déjà l’abbé Callot et l’abbé Reuil, choisi pour la création de la paroisse de l’Annonciation. On peut citer aussi l’abbé Coudour, d’abord aumônier des petites sœurs des pauvres, avant d’être choisi, “à cause de son zèle et de son intelligence, pour solliciter les souscriptions 3029 ”, en faveur de la future église de l’Immaculée-Conception, de même que l’abbé Dartigue qui, avant d’être choisi pour Sainte-Blandine, instruisait, à Saint-Polycarpe, les ouvriers et les domestiques 3030 . Finalement, l’archevêque mettait à contribution trois prêtres pour mener à bien la création d’une nouvelle paroisse : d’un côté, celui qui recueillait les ressources et trouvait éventuellement un local ou un terrain pour l’église dont il allait devenir le pasteur ; et de l’autre, les deux ecclésiastiques, vicaires généraux ou prêtres de paroisses, membres de la commission mixte, créée en vue de l’érection de la succursale. En tout cas, le cardinal de Bonald sait anticiper et souvent, l’église est construite et le prêtre envoyé avant que la demande en reconnaissance légale ait été formulée 3031 .
La stratégie du cardinal a permis souvent des résultats rapides : cinq mois entre l’ouverture de la procédure pour la paroisse du Bon-Pasteur et son érection. L’abbé Callot sut ajouter à son apport personnel les subsides des principales maisons de commerce de Lyon et de la chambre de commerce 3032 . De plus, sous le second Empire, comme le conseil municipal est placé sous la direction du préfet, les finances municipales servent l’équipement paroissial : ainsi, le conseil municipal finança presque la moitié du coût de la construction de l’église définitive de Sainte-Anne du Sacré-Cœur, à la périphérie de la ville, à l’est de la Part-Dieu 3033 . A Saint-Augustin, même si, par la suite, le conseil de fabrique fut endetté (voir la note 960), les délais furent presque aussi courts : huit mois entre la demande de l’archevêque et le décret d’érection. Là, des spéculateurs locaux généreux, et surtout la motivation de l’autorité préfectorale, pour laquelle le maintien de l’ordre public n’allait pas de soi, après l’insurrection de juin 1849, ont été déterminants 3034 . Par contre, pour l’Immaculée-Conception, il a fallu attendre 40 mois entre le premier courrier du vicaire général Barou au préfet et l’érection, en décembre 1855. On a vu que les arguments de l’archevêque ne manquaient pas, mais il fut plus difficile qu’à l’accoutumée de trouver un terrain propice à la construction d’une église et la négociation avec l’administration des hospices civils de Lyon, susceptible de vendre un terrain, fut plus longue que prévue 3035 . Finalement, sous l’administration du cardinal, les délais pour la création d’une paroisse furent en moyenne d’un an et demi, et donc, plutôt courts.
En 1861, Mgr de Bonald avait déjà fondé 12 nouvelles paroisses à Lyon et il en projeta 3 autres, dans la lointaine banlieue, qui furent érigées, de 1873 à 1875, sous l’épiscopat de Mgr Ginoulhiac : l’une, Notre-Dame-de-Bon-Secours, était au nord-est de la ville ; la deuxième, Notre-Dame-des-Rivières, fut érigée au sud de la ville, comme l’avait été sa voisine, la paroisse Saint-Vincent-de-Paul, en 1859. Enfin, Notre-Dame-du-Point-de-Jour fut créée, à l’ouest de la ville, près de Tassin-la-Demi-Lune 3036 .
De 1841 à 1870, le nombre moyen d’habitants par paroisse est passé à Lyon de 11 444 à 10 766 3037 ; l’Eglise de Lyon s’est donc bien adaptée à la croissance démographique de la ville. Par ailleurs, plus de la moitié des 30 paroisses ont, à la fin des années 1860, moins de 10 000 habitants et les paroisses ouvrières de la rive gauche et de la Croix-Rousse ne sont pas plus peuplées que les autres paroisses de la ville 3038 . Le cardinal de Bonald est rapidement intervenu en de nombreux endroits où l’urbanisation s’étendait, précédant toutes les administrations. Celles-ci, d’ailleurs, étaient plutôt enclines à favoriser l’extension du maillage spatial catholique, un des facteurs du maintien de l’ordre social 3039 .
Le cardinal a-t-il pu suivre la même stratégie à Saint-Etienne, où les relations entre l’archevêché et la municipalité ont été beaucoup plus délicates ?
Pierre -Yves SAUNIER, “L’Eglise et l’espace de la grande ville au XIXe siècle : Lyon et ses paroisses”, Revue historique, 1992, n°584, pp. 324-325.
Voir la liste des paroisses de Lyon en 1868, avec leurs dates d’érection et la carte du “Lyon catholique” dans les annexes du T.2 de la thèse.
Dominique E BERTIN, Jean-François REYNAUD, Nicolas REVEYRON, Guide des églises de Lyon, Editions lyonnaises d’Art et d’histoire, 2 000, 95 p. (pp. 14-16).
GEORGES BAZIN, “Les paroisses de la rive gauche – Saint-Pothin”, Rive gauchen°23, décembre 1967, pp. 19-21.
Il créa, par contre, une quarantaine de paroisses dans les communes rurales du diocèse (Circulaire au clergé du diocèse de Lyon, au sujet de la cessation de l’administration apostolique de Mgr de Pins, du 1er juillet 1839, A.A.de Lyon).
Les travaux d’agrandissement de l’église de 1837 à 1848 contraignirent la fabrique à chercher, par la suite, plusieurs solutions pour payer la dette : en 1856, elle sollicita la chambre de commerce en soulignant que l’église achevée serait visitée avec plus d’empressement par les ouvriers. La fabrique eut aussi recours à une loterie (Œuvre paroissiale de l’église Saint-Denis, 1856, fonds social – 8B – Archives de la chambre de commerce de Lyon).
Pierre-Yves SAUNIER, “L’Eglise et l’espace de la grande ville au XIXe siècle : Lyon et ses paroisses” …, p. 335.
Dominique BERTIN, Jean-François REYNAUD, Nicolas REVEYRON, Guide des églises de Lyon …, p. 16.
J.B. MARTIN, Histoire des églises et chapelles de Lyon …, Introduction, p. XXV.
Voir la liste des paroisses de Lyon. A titre de comparaison, le nombre de paroisses à Paris est passé, pendant la même période, de 39 à 69. [Aurélie PETIT, “Le clergé paroissial à Paris : 1840-1870”, in La religion dans la ville. Textes réunis par Philippe Boutry et André Encrevé, Bière, 2003, 270 p. (p. 134)].
Pierre-Yves SAUNIER, “L’Eglise et l’espace de la grande ville au XIXe siècle : Lyon et ses paroisses” …, pp. 330-333.
Le devis pour l’église définitive, place Puvis-de-Chavanne, une des plus vastes de Lyon,dont la construction a commencé en 1867, prévoyait une dépense de plus d’un million de francs (Georges BAZIN, “Les paroisses de la rive gauche - La Rédemption”, Rive gauche , n°30, octobre 1969, pp. 17-18).
Pierre-Yves SAUNIER, “L’Eglise et l’espace de la grande ville au XIXe siècle : Lyon et ses paroisses” …, p. 337.
Richard DREVET, Laïques de France et missions catholiques au XIX e siècle : l’ Œuvre de la Propagation de la Foi, origines et développement lyonnais (1822-1922) …, p. 182.
Il y avait dans la paroisse Saint-Denis, en 1844, un prêtre pour 5 500 habitants (Visite pastorale du 28 mai, I 128, A.A. de Lyon).
On le comprend d’après les sous-entendus de la lettre de Mgr de Bonald au préfet du 13 juillet 1850. Les opposants au projet soulignaient qu’il n’y avait pas de presbytère et qu’il manquait de ressources. Le conseil de fabrique constatait en juillet 1851, que la dette créée par l’achat du terrain et les travaux de construction de l’église, s’élevait à 20 050 francs et que les paroissiens, en majorité ouvriers tisseurs, avaient bien participé aux souscriptions de la première heure, mais n’avaient pas donné ce qu’on espérait. Par la suite, le conseil de fabrique demanda des secours, en 1853, à la chambre de commerce, ainsi qu’à des fabricants en soierie, mais sans succès. Aussi, le conseil démissionna. Les dettes ne furent éteintes qu ‘au bout de 20 ans [2 V22. Paroisse Saint-Augustin. Erection de l’église en succursale (1850-1851). A.D.R. et J.B. MARTIN, Histoire des églises et chapelles de Lyon … T. II, pp. 405-408].
Les travaux prévus pour un coût de 165 000 francs, s’élevèrent finalement à 521 000 francs et, commencés en 1857, ils n’étaient pas complètement achevés en 1866, lorsque l’église fut bénite (J.B. MARTIN …, T. I, p. 301).
L’abbé Dutel avait été installé en août 1852, en même temps qu’un vicaire (Indications du cardinal de Bonald sur le “tableau de proposition” envoyé au ministère des cultes le 25 septembre 1852 et lettre du cardinal envoyée au préfet du Rhône, le 8 janvier 1853 - 2V20 - Paroisse Saint-Bernard – A.D.R.).
Nous avons déjà évoqué ce prêtre comme fondateur de paroisses, dans la deuxième partie du chapitre 4.
Le jour où l’église provisoire fut ouverte aux fidèles, le 16 mars 1856, coïncida avec le jour de la naissance du prince impérial ; aussi, l’abbé Callot sut en tirer bénéfice sous forme de présents pour l’église ; et la famille impériale visita, en août 1860, la jeune paroisse. Par ailleurs, lors de la pose de la première pierre de l’église définitive, en août 1869, l’impératrice fut présente, en compagnie du prince impérial, de même que Mgr Callot, devenu , entre temps, évêque d’Oran (A.M. ODIN, Les Chartreux de Lyon …, pp. 165-167).
Lettre de Mgr de Bonald au préfet du Rhône du 3 août 1854 (Correspondance administrative de Mgr de Bonald – 1842-1855. I 162. A.A. de Lyon). La nouvelle paroisse prit, en 1855, le nom de l’Immaculée-Conception, car le dogme avait été proclamé l’année précédente.
2V7 : érection de nouvelles succursales, A.D.R. Le quartier de Perrache où fut créée, en 1842, la paroisse Sainte-Blandine, avait une population de 4 500 habitants et dépendait de la paroisse d’Ainay, rassemblant près de 20 000 habitants.
Lettre de Mgr de Bonald au préfet du 18 février 1860, citée par J. MULLER, Les charmes trompeurs du second Empire : Mgr de Bonald et le gouvernement de Napoléon III, T. I…, p. 222.
PIERRE-YVES SAUNIER, “L’Eglise et l’espace de la grande ville au XIXe siècle : Lyon et ses paroisses” …, p. 338. On peut citer l’exemple d’André Combalot qui donna le terrain sur lequel on construisit l’église Saint-André à la Guillotière et qui donna son prénom à la paroisse (Eugène BOTTET, “Les paroisses de la rive gauche – Saint-André”, Rive gauche, n°26, octobre 1968, p. 16). La municipalité apprécia aussi la construction d’une église, dans la presqu’île de Perrache, qui donnait de la valeur aux terrains qu’elle y possédait (J.B. MARTIN, Histoire des églises et chapelles de Lyon … T. I, p. 312).
Lettre de Mgr de Bonald au préfet, du 3 août 1854, déjà citée.
Le 29 novembre 1845, 9 conseillers municipaux de la Guillotière ont protesté contre l’érection en succursale de l’église Saint-André, arguant de la spéculation de certains propriétaires et des charges financières trop lourdes pour la municipalité (2V21, Paroisse Saint-André, A.D.R.). L’église provisoire fut tout de même bénite, trois mois plus tard.
Celui-ci a repris l’argumentation du cardinal pour justifier la nouvelle paroisse de l’Immaculée-Conception qui, “à raison de son caractère industriel et de ses habitudes relâchées … exige la présence d’un prêtre” (cité par P.Y. SAUNIER …, p. 338).
Lettre de Mgr de Bonald du 3 août 1854. Voir la note 177.
J.B. MARTIN, Histoire des églises et chapelles de Lyon … T. I, pp. 311-313. L’apostolat de ces prêtres, souvent désignés ensuite pour être desservants de la nouvelle paroisse, était exigeant ; en effet, ils avaient affaire à une population souvent détachée des pratiques religieuses, mais la pauvreté de ces paroissiens excitait leur zèle, comme ce fut le cas pour l’abbé Chevrier).
J. MULLER, Les charmes trompeurs du second Empire : Mgr de Bonald et le gouvernement de Napoléon III, T. I…, p. 223. Lorsque cette reconnaissance légale tardait, comme nous aurons l’occasion de le constater, à Saint-Etienne, à la fin du second Empire, la situation matérielle du desservant devenait très précaire.
Pierre-Yves SAUNIER, “L’Eglise et l’espace de la grande ville au XIXe siècle : Lyon et ses paroisses” …, p. 339.
Pour l’église provisoire, l’abbé Claraz, vicaire à Saint-Augustin, à qui le cardinal avait confié, en 1859, la création de la nouvelle paroisse, s’était entendu avec des propriétaires qui firent aménager une ancienne brasserie de bière et une fabrique de bougies. (J.B. MARTIN, Histoire des églises et chapelles de Lyon … T. II, pp. 265-267).
P.Y. SAUNIER …, p. 339.
On trouve l’annotation suivante, sur une lettre adressée par l’archevêque au préfet, le 8 avril 1853 : “Aucun projet n’est encore arrêté ; le prélat compte sur le zèle des habitants pour aviser à la construction d’une église … La commission municipale a refusé de délibérer sur un projet dont l’instruction n’était même pas à l’état rudimentaire (2V21 – Immaculée-Conception : érection de l’église succursale de la Part-Dieu – A.D.R.).
P.Y. SAUNIER …, p. 341.
D’après les chiffres de population de J.B. PEY, Documents statistiques sur la population de Lyon …, p. 143.
Voir la liste des paroisses de Lyon en 1868.
P.Y. SAUNIER…, p. 347.