3. A Saint-Etienne, une collaboration plus difficile entre l’archevêché et la municipalité

Depuis 1820, à la suite de la fondation de la paroisse Saint-Louis en bas de la colline Sainte-Barbe, la ville de Saint-Etienne disposait de 6 paroisses 3040 . Au début de l’épiscopat de Mgr de Bonald, 3 nouvelles églises furent érigées en succursale entre juin 1841 et juin 1842 : l’église Saint-Charles et l’église Sainte-Barbe en juin 1841, l’église Saint-Jean-Baptiste de Montaud en juin 1842. Dès le 11 septembre 1840, l’archevêque bénissait l’église provisoire de Saint-Charles, au centre de la ville, dont le territoire fut pris sur celui de la Grand’Eglise, la plus ancienne paroisse de Saint-Etienne, fondée au XIIe siècle ; mais, si l’administration municipale ne s’opposait pas à cette création, elle affirmait qu’elle ne donnerait aucun subside pendant les 9 premières années 3041 . La deuxième paroisse créée en 1841, celle de Sainte-Barbe, dans la commune d’Outre-Furan, se trouvait au nord-est de la ville, dans le quartier du Soleil, en passe de devenir le quartier des mineurs 3042 . Dans son “tableau de propositions” du 31 août 1840, Mgr de Bonald précisait que pour cette population industrielle de mineurs et autres ouvriers, de 4 000 habitants, on avait installé une église provisoire, car l’église du chef-lieu, celle de Sainte-Marie, était insuffisante, et deux prêtres étaient en fonction depuis un an 3043 . Pour la fondation de la paroisse de Montaud, dans la commune du même nom, l’archevêque souligna l’importance d’une population toute industrielle, éloignée des églises les plus proches 3044 , par ailleurs assez peu spacieuses. A l’exemple de l’Eglise qui créait de nouvelles paroisses dans les quartiers récemment peuplés, l’administration créa de nouvelles communes : Beaubrun, en juillet 1842, formé à partir du territoire de Montaud et la Ricamarie détachée de Valbenoîte, en 1843 3045 .

Après la forte croissance démographique des années 1851-1856 et pouvant compter sur le soutien du gouvernement de Napoléon III, l’autorité diocésaine encouragea et provoqua la création de nouvelles paroisses. Mais le laps de temps écoulé entre la procédure d’érection de la paroisse et l’érection elle-même fut, en général, beaucoup plus long qu’à Lyon, car l’archevêché rencontra dans sa démarche l’hostilité d’un conseil municipal qui devait assumer de lourdes dépenses 3046 . Il fallut, ainsi, attendre une dizaine d’années avant que les églises de Saint-Roch, La Nativité et Saint-Pierre-Saint-Paul, deviennent des succursales.

L’archevêque a la même stratégie pour Saint-Etienne que celle qu’il applique pour Lyon : il vise à assurer le plus rapidement possible l’équipement religieux des quartiers qui se peuplent, souvent des quartiers ouvriers situés à la périphérie de la ville, en mettant l’accent sur les préoccupations morales, garantes de l’ordre public. Ainsi, dans une lettre au préfet de la Loire de juillet 1859, il explique qu’en demandant la création d’une paroisse, il voit “le côté moral …l’intérêt de la ville de Saint-Etienne serait de multiplier les paroisses, car il y a assez d’autres établissements qui pervertissent 3047 , ruinent et dégradent les ouvriers. On ne prend pas des idées de désordre dans une église succursale. Aussi, j’avoue que j’ai pris le parti de favoriser toutes les tentatives de création de succursales nouvelles, à Saint-Etienne comme à Lyon 3048 ”. Le vicaire général utilise, naturellement, la même argumentation et, quand il s’agit de s’adresser au maire de la ville, plus difficile à convaincre, il lui dit que “son Eminence va jusqu’à provoquer la création de nouvelles paroisses … pour ramener certaines populations aux habitudes religieuses qui sont la plus sûre garantie de l’ordre 3049 . L’archevêque trouve aussi, comme à Lyon, “des propriétaires qui se cotisent pour élever une chapelle, en incitant ensuite l’archevêché à faire les démarches nécessaires pour l’érection de cette chapelle en succursale 3050 ”, stratégie qui contrarie le maire de Saint-Etienne, Faure-Belon. En effet, ce dernier souligne que cette érection contraint la ville à assumer les dépenses du culte de la nouvelle église 3051 . La création officielle de la nouvelle succursale est, bien sûr, nécessaire, pour que le desservant qui y a été nommé, puisse bénéficier du traitement de l’Etat, mais le maire et le conseil municipal de Saint-Etienne ne souhaitent ni le morcellement des paroisses, ni grever le budget de la ville, engagée dans de grands travaux d’urbanisme 3052 . Aussi, l’archevêché va-t-il se heurter à leur opposition pour la création des quatre paroisses effectuée sous le second Empire, celles de Saint-Roch, Saint-François, Saint-Pierre-Saint-Paul et la Nativité.

En 1847, des habitants du quartier Saint-Roch, dans la partie sud de la ville, organisèrent une souscription pour la construction d’une église, qui rapporta une somme de 27 000 francs et ils demandèrent le concours du conseil municipal qui accorda, le 10 février 1848, une subvention de 40 000 francs, mais cette somme n’était accordée que si elle suffisait pour terminer l’église, alors que le devis s’élevait à 90 000 francs 3053 . Les travaux ne commencèrent qu’en 1851, mais furent vite interrompus, faute d’argent. Pour redonner vie au projet et attirer des souscriptions, l’archevêque mit en route, en avril 1853, le processus aboutissant à la délimitation de la paroisse et, alors que l’église était à peine sortie de ses fondations, il nomma comme desservant, le 15 décembre 1853, l’abbé Chambeyron, qui transforma le presbytère en chapelle provisoire. Le conseil municipal protesta contre cette nomination qu’il ne voulut pas reconnaître et les travaux reprirent 3054 . La municipalité se fit alors un allié du conseil de fabrique de Saint-Louis, endetté 3055 , et de son curé, qui ne voulaient pas le démembrement de leur paroisse. Dès 1846, le curé Langlois de Saint-Louis, avait fait part de ses inquiétudes à l’archevêché, concernant la création de la paroisse Saint-Roch, et le vicaire général Grange lui avait répondu qu’“ordinairement, il y avait avantage pour la religion à multiplier les églises 3056 ”. Finalement, grâce au soutien du préfet, Mgr de Bonald obtint l’érection en succursale de l’église Saint-Roch en mai 1856. L’année précédente, la ville avait annexé les communes suburbaines et le maire demanda à l’archevêché une nouvelle délimitation des paroisses, afin de réduire les inégalités de population et donc, de ressources. Mais, l’archevêque refusa 3057 .

L’antagonisme entre l’autorité diocésaine et la mairie ne pouvait donc que se poursuivre. Le maire annonça au préfet qu’il s’opposerait à la création envisagée de nouvelles succursales, car les problèmes financiers rencontrés à propos de la fondation de Saint-Roch se poseraient à nouveau inéluctablement 3058 .Pourtant, dit-il, l’archevêché qui a reconnu les sacrifices importants de la ville de Saint-Etienne, persiste, malgré toutes nos représentations, à provoquer, sans besoin réel, de nouvelles créations. L’archevêque, qui avait eu connaissance de la lettre du maire par l’intermédiaire du préfet, répondit à ce dernier, qu’il reconnaissait que l’administration de Monsieur Faure-Belon avait permis la réparation et l’agrandissement des églises, mais il affirmait que la maire ne pouvait pas juger de la nécessité ou de l’inopportunité d’un nouveau secours spirituel à accorder à la population 3059 .

Pour Mgr de Bonald, ce secours spirituel était particulièrement nécessaire, quand il s’agissait d’un quartier industriel, avec quelques puits de mines et quelques établissements métallurgiques, comme c’était le cas au sud de la gare de Châteaucreux. Le vicaire général Pagnon avait averti le préfet, en décembre 1857, que les habitants de ce quartier de Bérard souhaitaient la création d’une succursale 3060 , qui serait constituée à partir, surtout, de la paroisse Sainte-Barbe, dont l’église était trop éloignée du quartier de Bérard. Les membres de la commission mixte nommée par l’archevêché pour examiner le projet, avaient conclu que la population concernée, pouvait d’autant moins facilement parvenir à l’église Sainte-Barbe du Soleil, qu’il lui fallait traverser le nouveau chemin de fer et que, par conséquent, elle était presque abandonnée à elle-même 3061 . L’administration municipale qui s’opposait au projet voulait que la chapelle qui avait été construite soit seulement une annexe de l’église Sainte-Barbe, alors que l’archevêché souhaitait qu’elle devienne tout de suite une église paroissiale ! 3062 L’érection officielle de l’église Saint-François, à Bérard, intervint rapidement, en juillet 1860, car le préfet avait transmis un avis favorable à l’administration des cultes, invoquant l’isolement d’une population ouvrière nombreuse, provoqué par l’établissement de la nouvelle gare 3063 .

A partir de 1865, la municipalité radicale va être encore moins disposée à participer aux frais du culte, d’autant plus qu’elle affirme avoir dépensé près d’un million de francs, pour l’achat de presbytères, les constructions ou réparations d’églises de ses 11 paroisses 3064 . Les tractations avec l’archevêché, au sujet de la fondation des paroisses de Saint-Pierre-Saint-Paul et La Nativité, vont donc être particulièrement longues et difficiles. Au sud de la ville, dans l’espace paroissial de Valbenoîte, près de la route de Saint-Etienne à Annonay, les habitants du hameau de la Rivière, voulurent faire construire, en 1859, une église sur un terrain concédé par le baron de Rochetaillée et demandèrent à l’archevêché de pouvoir fonder une paroisse 3065 . Cette demande fut acceptée de même que celle de l’envoi d’un prêtre qui aurait la responsabilité de terminer l’église dont la construction posait problème et dont le coût, comme ailleurs, dépassait les prévisions. L’abbé Frécon, installé le 26 octobre 1862, le jour où l’église fut bénite sous le vocable de Saint- Pierre-Saint-Paul, avait été professeur à l’Institution des Chartreux de 1848 à 1856, avant d’être nommé vicaire de la paroisse Sainte-Marie, à Saint-Etienne 3066 . Comme l’abbé Callot, à Lyon, pour la fondation de la paroisse du Bon Pasteur, il sut mettre à contribution sa famille fortunée et la famille impériale, mais, à cause de l’opposition de la municipalité de Saint-Etienne, il obtint le résultat espéré beaucoup moins rapidement qu’au Bon Pasteur. En janvier 1866, l’église, complètement aménagée, et le presbytère, furent offerts par le conseil de fabrique à la ville, en compensation de l’acceptation de reconnaissance légale, mais le conseil municipal refusa 3067 . L’abbé Frécon ne se découragea pas, et la pétition, couverte de 400 signatures qu’il avait adressée, en vain, au maire, fut envoyée à l’impératrice. Il y joignit le rapport de Hutter, un état des réalisations dans la paroisse, le tout étant annoté par le cardinal de Bonald. Le conseil municipal, comme le conseil de fabrique de Valbenoîte maintenaient un avis défavorable. Mais la démarche amena le préfet à faire une enquête, la délimitation de la future paroisse fut effectuée et le dossier, avec avis favorable, fut envoyé au ministre des cultes, en juillet 1868. Dans sa deuxième démarche auprès de l’impératrice pour la remercier et lui demander de faire agréer le dossier au ministre, l’abbé Frécon expliquait que “dans un faubourg composé d’ouvriers, nous n’avons aucun personnage influent à qui nous puissions confier la réussite de notre affaire 3068 ”. Cette deuxième démarche fut aussi couronnée de succès puisque, le 6 janvier 1869, un décret impérial érigeait en succursale les deux paroisses Saint-Pierre-Saint-Paul et La Nativité.

L’église de La Nativité, dans le quartier du Treuil 3069 avait été aussi construite rapidement, un desservant avait été installé en 1859 et l’archevêché avait dû effectuer de nombreuses démarches avant d’obtenir satisfaction 3070 . Dans son argumentation, Mgr de Bonald affirmait qu’on ne pouvait contester l’utilité d’une paroisse qui renferme une population entièrement ouvrière de 6 000 à 7 000 âmes, éloignée des autres centres religieux. Il soulignait également que le desservant était privé de tout traitement dans une paroisse pauvre 3071 .

Lorsqu’une riche famille de propriétaires terriens, les Palluat de Besset, avait offert à la municipalité de lui céder gratuitement l’église qu’elle avait fait construire au hameau de Quartier Gaillard, à Côte Chaude 3072 , la réponse avait été également négative. Il fallut, pour faire aboutir le projet, qu’en 1873, la famille offre non seulement l’église, mais les deux rues et les deux places situées à proximité et qu’elle s’engage à contribuer, pour un quart, aux travaux d’achèvement de l’église, évalués à 100 000 francs 3073 .

L’effort fourni par l’archevêché en vue d’améliorer l’encadrement religieux à Saint-Etienne, a-t-il porté ses fruits ? Au cours des années 1820 et 1830, l’augmentation du nombre de paroisses n’avait pas suivi la croissance de la population, devenue importante. Aussi, le nombre moyen d’habitants par paroisse, est-il passé de 5215 en 1806 à 9353 en 1836. Au début de l’épiscopat de Mgr de Bonald, à la suite de la création des paroisses Saint-Charles, Sainte-Barbe et de Montaud, le chiffre est passé à 7552 en 1846. Puis, il a augmenté au début des années 1850, pour se stabiliser entre 7 000 et 8 000, au cours des années 1860.Mgr de Bonald a donc réussi à faire progresser le nombre de paroisses en fonction de la croissance démographique 3074 .

Nous avons vu successivement, dans ce chapitre, comment le cardinal de Bonald jugeait le monde du travail qui l’entourait, quel idéal il lui proposait et quel encadrement religieux il s’est efforcé de lui fournir. Le cardinal a, dans de nombreux écrits épiscopaux, porté un jugement sévère contre les chefs d’industrie qui ne cherchaient que leur enrichissement personnel et qu’il qualifiait souvent de spéculateurs, uniquement préoccupés par leurs opérations financières et commerciales, ce qui les rendait imperméables au message évangélique. En agissant de la sorte, ces derniers imposaient des conditions de travail extrêmement dures à des ouvriers qui, réduits à l’état de machines, ne pouvaient même plus consacrer du temps à Dieu. Mgr de Bonald reprochait aussi aux chefs d’atelier et aux patrons de manufacture de sacrifier les enfants-ouvriers au profit industriel ; aussi voulait-il qu’on leur donne un travail adapté à leur âge et à leur santé. Les théoriciens socialistes ne trouvaient pas grâce, non plus, à ses yeux. Il leur reprochait, essentiellement, de ne voir dans le Christ qu’un réformateur et de ne pas respecter le droit de propriété. Mais il leur fit ses critiques, de manière beaucoup plus ponctuelle, uniquement après les épisodes révolutionnaires de juin 1848 et juin 1849, qui lui avaient paru une menace sérieuse contre le maintien de l’ordre social.

Pour Mgr de Bonald, le travail est la punition de l’homme pécheur et a une valeur rédemptrice, mais il est aussi une forme de participation à l’activité créatrice de Dieu. Mais, si l’artisan peut se sentir concerné par cette collaboration avec le projet de Dieu, que conseiller à l’ouvrier qui ne trouve aucune satisfaction dans son travail ? Comme la grève et l’association pour la défense de ses intérêts ne peuvent lui être proposées, tant que ces droits n’auront pas été reconnus, l’archevêque place tous ses espoirs dans un changement du comportement de l’industriel ; il faut que ce dernier ne soit plus un spéculateur, mais un maître chrétien, attentif au bien-être matériel et spirituel de ses ouvriers. Ce paternalisme peut, alors, permettre d’établir sur le lieu de travail, une plus grande justice, garantissant, entre autres, un salaire plus élevé. Dans ce cas, la religion peut régler l’industrie et, même, la sanctifier, si, pour le moins, le repos du dimanche est respecté. Mgr de Bonald et les autres évêques furent fort préoccupés par la non observation de ce repos, qui fut notoire, à partir des années 1830 ; ouvriers et paysans, perdaient alors le contact avec l’enseignement de l’église, surtout s’ils n’assistaient pas à la messe.

Pour donner à tous la possibilité de sanctifier le jour du Seigneur, l’archevêque encouragea au maximum, au cours de son épiscopat, la construction d’églises et la fondation de nouvelles paroisses. Les érections de succursales furent nombreuses à la campagne, mais, des paroisses apparurent également dans tous les espaces qui s’industrialisaient, autour de Lyon et de Saint-Etienne et à Roanne. L’archevêque put compter sur les souscriptions des fidèles et sur l’appui du préfet, surtout à Lyon où, sous le second Empire, ce dernier exerçait aussi les pouvoirs du maire. Il sut agir avec anticipation et, souvent, la construction de l’église avait commencé et un prêtre avait été envoyé dans la future paroisse, avant que la demande officielle de son érection ait été formulée. Ainsi, il sut assurer une présence de l’Eglise, en conformité avec la croissance de la population des quartiers ouvriers.

Notes
3040.

Voir la liste des paroisses de Saint-Etienne en 1871, avec leurs dates d’érection.

3041.

H. RIVOIRE, Souvenirs – Monographie de la paroisse Saint-Charles à Saint-Etienne – 1825-1927, Imprimerie des Missions africaines, 1927, 160 p. (pp. 15-18). Là aussi, les problèmes financiers furent récurrents puisque l’église définitive ne fut achevée qu’en 1923.

3042.

En 1833, on pouvait déjà relever l’existence, au Soleil, d’une dizaine de puits et de plusieurs centaines d’ “ouvriers charbonniers”. (J.P. BURDY, Le Soleil noir – Un quartier de Saint-Etienne – 184-1940 …, p. 26).

3043.

V52. Erection de cures, chapelles (1839-1844). A.D.L.

3044.

Idem. Proposition du 8 octobre 1841.

3045.

E. FOURNIAL (dir.), Saint-Etienne – Histoire de la ville et de ses habitants …, pp. 227-230.

3046.

Olivier MARTIN, Un catholicisme urbain au XIX e siècle : Saint-Etienne de 1801 à 1914 …, pp.96-97.

3047.

Mgr de Bonald fait sans doute allusion aux nombreux débits de boisson de la ville.

3048.

Lettre de Mgr de Bonald du 18 juillet 1859, qui répond aux critiques du maire de Saint-Etienne, concernant la création de nouvelles paroisses. (V56. A.D.L.).

3049.

Lettre du vicaire général au maire de Saint-Etienne, du 8 novembre 1858, citée par OLIVIER MARTIN, Un catholicisme urbain au XIX e siècle : Saint-Etienne de 1801 à 1914 …, p. 98.

3050.

Lettre du maire de Saint-Etienne au préfet de la Loire du 7 juillet 1859, dans laquelle il montre son hostilité à la création de nouvelles paroisses à Saint-Etienne (V56. A.D.L.). Le cardinal de Bonald reconnaît, d’ailleurs, que des personnes ont un intérêt matériel dans la création des nouvelles paroisses. (Lettre du cardinal de Bonald au préfet de la Loire du 18 juillet 1859).

3051.

Rappelons que la loi de juillet 1837 obligeait les conseils municipaux à voter un secours aux fabriques en déficit.

3052.

Olivier MARTIN, Un catholicisme urbain au XIX e siècle : Saint-Etienne de 1801 à 1914 …, pp. 98-99.

3053.

Ibid., p. 100. Plus tard, dans sa lettre au préfet du 7 juillet 1859, le maire de Saint-Etienne rappellera que les charges de la ville concernant la construction de l’église, s’étaient élevées à 200 000 francs au lieu des 40 000 francs initialement prévus. (V56. A.D.L.).

3054.

O. MARTIN.., p. 100. Les travaux, plusieurs fois interrompus, ne furent achevés qu’en 1860.

3055.

Dans une lettre au préfet de la Loire du 10 juillet 1858, le maire évoquait les conséquences néfastes multiples de la création de la succursale Saint-Roch : non seulement, celle-ci avait des ressources insuffisantes, mais sa création avait provoqué une amputation de l’espace de la paroisse de Saint-Louis, qui ne pouvait plus payer ses dettes (V55. A.D.L.).

3056.

Lettre du vicaire général Grange au curé de Saint-Louis du 7 janvier 1846, citée par Louis DORNA, Histoire de la paroisse Saint-Louis, Dumas, 1956, 206 p. (p. 186). Vingt ans plus tard, le curé Langlois continuait à s’inquiéter de l’endettement de la fabrique de la paroisse Saint-Louis, à cause du presbytère qu’il fallait construire ; or, dans sa lettre du 8 avril 1865, le vicaire général Pagnon se contenta de lui faire comprendre qu’il n’était pas le plus à plaindre, puisque les paroisses de Saint-François, La Nativité et Saint-Roch, étaient dans des conditions plus défavorables encore. (Louis DORNA, Histoire de la paroisse Saint-Louis …, p. 192).

3057.

O. MARTIN …, p. 101. En 1855, les inégalités de population entre les paroisses n’étaient pas très fortes. Si les paroisses anciennes, du centre, avaient entre 10 000 et 14 000 habitants, les autres paroisses, dont les 3 paroisses les plus ouvrières de Sainte-Barbe, de Montaud et de Saint-Roch, avaient entre 6 000 et 8 500 habitants (O. MARTIN…, Tableau de l’évolution de la population paroissiale de Saint-Etienne entre 1855 et 1883, p. 106). Mais, il est vrai que la création d’une nouvelle paroisse provoquait à la fois de nouvelles dépenses, le morcellement des paroisses existantes et donc la diminution de leurs ressources.

3058.

Lettre du maire de Saint-Etienne au préfet du 7 juillet 1859. Le maire est alors particulièrement inquiet car il est question, dans la sphère catholique, de la fondation de 5 succursales à la périphérie de la ville : celles de Saint-François, Saint-Pierre-Saint-Paul, La Nativité, Saint-André et même d’une nouvelle paroisse à Bellevue au sud de la ville.

3059.

Lettre de Mgr de Bonald au préfet du 18 juillet 1859. (V56. A.D.L.). L’archevêque n’avait surtout pas apprécié qu’on puisse dire que l’archevêché provoquait des créations de paroisses “sans besoin réel”.

3060.

Lettre du vicaire général au préfet de la Loire du 5 décembre 1857. (V55. A.D.L.).

3061.

Rapport de la commission au préfet du 26 janvier 1858. (V55. A.D.L.).

3062.

Lettre du maire au préfet du 10 juillet 1858 et lettre du vicaire général Pagnon au préfet du 19 octobre 1858. Un prêtre avait été nommé quelques mois avant que la chapelle soit ouverte au culte en octobre 1858 ; il logeait à côté de l’église en construction, dans un bâtiment tenu à loyer par les habitants (Olivier MARTIN, Un catholicisme urbain au XIX e siècle : Saint-Etienne de 1801 à 1914 …, p. 101).

3063.

Lettre du préfet de la Loire au ministre des cultes, le 28 juin 1860. (V55. A.D.L.).

3064.

O. MARTIN …, p. 99.

3065.

Ibid., pp. 102-103 et J. CANARD, La Rivière – Saint-Pierre-Saint-Paul de Saint-Etienne – Le quartier et le paroisse, 1968, 40 p. (p. 10). Les habitants de ce quartier surtout rural étaient trop éloignés de l’église de Valbenoîte.

3066.

J. CANARD, La Rivière – Saint-Pierre-Saint-Paul de Saint-Etienne – Le quartier et la paroisse …, pp. 13-14.

3067.

Une commission, créée au sein du conseil municipal, dirigée par Thomas Hutter, protestant, directeur des mines de Montrambert, avait pourtant fait un rapport favorable, mais il fut le seul avec Buisson, le maire, à voter pour, alors que 22 conseillers municipaux avaient voté contre (Ibid., pp. 18-19).

3068.

Idem, p. 19.

3069.

L’espace de la future paroisse, tout en longueur, se situait entre celui de la paroisse Sainte-Barbe et celui de la paroisse de Montaud.

3070.

Comme le préfet s’était rangé, en un premier temps, aux vues du conseil municipal, Mgr de Bonald avait tenté, en mai 1867, une nouvelle démarche auprès du ministre des cultes et le préfet avait été contraint de monter un nouveau dossier. (O. MARTIN …, p. 102).

3071.

Lettre de Mgr de Bonald au préfet de la Loire du 10 décembre 1864. (V56. A.D.L.).

3072.

Les futurs paroissiens de ce quartier, au nord ouest de Saint-Etienne, appartenaient en partie aux communes de Saint-Genest-Lerpt et de Villars. Ils vivaient dans des hameaux isolés de la ville par un vaste espace agricole et minier. Un desservant avait été installé en février 1863. (O. MARTIN …, p. 103).

3073.

Ibid., p. 104.

3074.

O. MARTIN …, pp. 105-105 et E. FOURNIAL (dir.), Saint-Etienne – Histoire de la ville et de ses habitants …, p. 232. Voir la carte des paroisses de Saint-Etienne au XIXe siècle dans les annexes du T.2 de la thèse.