Conclusion

Nous nous demandions, dans l’introduction de cette thèse, si les catholiques du diocèse de Lyon, sous l’épiscopat de Mgr de Bonald, avaient plutôt poursuivi leurs pratiques charitables traditionnelles, en considérant l’ouvrier comme un pauvre parmi d’autres, ou s’ils avaient pensé qu’un nouveau type de pauvreté était apparu avec les changements économiques, exigeant de nouvelles solutions. Naturellement, il est difficile de dissocier les deux attitudes, mais si la deuxième, caractéristique du catholicisme social, a pris de l’ampleur, le nouvel archevêque de Lyon n’y est pas étranger. Toujours est-il que les pratiques charitables qui ont perduré, ont permis de fournir une aide pécuniaire aux œuvres créées à destination du monde du travail, et, d’autre part, les fondateurs de ces œuvres, de même que ceux qui en percevaient la nécessité, ont contribué à leur financement.

Pour faire le bilan des diverses œuvres catholiques que nous avons étudiées, il serait sans doute pertinent de montrer d’abord combien l’élite catholique du diocèse était en recherche. Ainsi la période de chômage des années 1846-1848 a donné naissance, à Lyon, à deux œuvres, a priori, semblables, mais qui n’avaient pas la même portée. : L’Ouvroir de Marie et L’Œuvre du travail de Marie. En effet, si la première, dirigée par les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, était un asile de préservation pour les jeunes filles sans ressources et sans travail, la deuxième fournissait du travail à domicile pour des jeunes femmes, dont le salaire garantissait une autonomie et évitait, de la sorte, leur marginalisation. L’ouverture la plus notable en direction du prolétariat ouvrier, a été réalisée par deux prêtres, l’abbé Rambaud et l’abbé Chevrier qui, dans le quartier industrialisé de la Guillotière, ont voulu mieux respecter l’esprit de pauvreté demandé par l’évangile, en partageant la vie de la population. Ils ne voulaient pas seulement faire œuvre de christianisation, mais donner plus de dignité à ceux qu’ils côtoyaient. Si Camille Rambaud n’a pas réussi à loger durablement des ouvriers dans sa Cité de l’Enfant-Jésus, celle-ci a tout de même pu, par la suite, accueillir des vieillards qui, à la différence de ceux qui étaient dans les hospices, gardaient une certaine autonomie. Le Père Chevrier, pour sa part, essayait de donner des atouts aux enfants pauvres qu’il préparait à la Première Communion pour qu’ils soient capables, après avoir été accueillis fraternellement et avoir suivi assidûment le catéchisme pendant quelques mois, de réussir leur vie d’ouvrier. Quant à l’apostolat de Pauline Jaricot, s’il fut exercé dans les paroisses plus bourgeoises de la presqu’île et sur la colline de Fourvière, tout de même, elle réussit à impliquer de jeunes ouvrières dans deux œuvres à vocation universelle, celles de la Propagation de la Foi et du Rosaire Vivant. A la différence des abbés Chevrier et Rambaud, elle n’attendait rien, toutefois, de la société issue de la Révolution et, dans sa vision millénariste, elle voulait préparer le retour du Christ, en rapprochant les bons chrétiens des diverses classes de la société. Aussi, l’usine modèle de Rustrel dans le Vaucluse, qu’elle projeta, devait être un refuge pour des ouvriers vertueux dont l’exemple, par la suite, aurait permis une régénération de la classe ouvrière. Cette usine aurait fonctionné en quasi autarcie, comme certaines usines-internats, fondées par des fabricants lyonnais et stéphanois, à partir du milieu du XIXe siècle. Ces derniers employaient surtout des jeunes filles et non des ouvriers avec leur famille, comme l’envisageait Pauline Jaricot ; mais les manufacturiers souhaitaient, comme elle, faire de leur établissement une usine chrétienne, en confiant la surveillance des jeunes ouvrières à des religieuses.

Le monde du travail induisait, en définitive, dans le diocèse, une forte présence féminine, non seulement à cause de l’extension du travail féminin dans les ateliers et les usines, mais aussi à cause de la présence de religieuses dans les usines-internats, et surtout dans les refuges et les providences de filles où elles collaboraient également avec de jeunes femmes. Laïques, religieux, religieuses ou ecclésiastiques qui dirigeaient les providences étaient partie prenante du processus d’adaptation de l’industrie de la soie aux nouvelles conditions économiques, comme les patrons des usines-internats. En effet, la stratégie paternaliste et de l’enfermement, assurait non seulement la christianisation des jeunes gens, mais aussi la présence d’une main d’œuvre peu rémunérée. Seulement, les providences n’avaient pas le statut d’une entreprise et avaient l’inconvénient de concurrencer, en ville, les ateliers des ouvriers en soie. Aussi furent-elles non seulement contestées, mis elles subirent des violences au début de la seconde République. Quelques providences, comme celles qui dépendaient du patronage pour les jeunes filles, fondé à Lyon par la Congrégation des Dames, ne pratiquèrent qu’un enfermement partiel, en plaçant leurs filles en apprentissage dans des ateliers lyonnais. Mais, bien que placées dans des ateliers susceptibles de garantir une morale chrétienne, ces dernières étaient visitées et surveillées par une tutrice. Nous retrouvons, de la sorte, cette méfiance à l’égard de la société et ici, tout particulièrement sur le lieu de travail, où les mauvaises influences étaient à redouter. Aussi n’est-il pas surprenant que l’encadrement du travail des garçons par l’Eglise de Lyon ait posé de redoutables problèmes. En effet, lorsque le garçon était placé dans une providence, ses parents voulaient, en général, le retirer après un bref séjour, pour le placer dans un atelier ; lorsque, plus âgé, il pouvait être placé comme apprenti, par exemple sous le patronage de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, les confrères de la Société avaient à redouter les exigences financières du maître d’atelier et ses insuffisances en tant qu’éducateur. Enfin, quand il devenait adulte, les difficultés rencontrées pour maintenir des liens avec lui, apparaissaient insurmontables. On a constaté à cet égard, que la Société de Saint-Vincent-de-Paul n’était pas parvenue à organiser l’accueil des ouvriers de ville en ville, comme elle avait réussi à le faire, pendant un certain temps, pour les indigents, dans le cadre de son œuvre des “Voyageurs”.

A vrai dire, à partir de la fin des années 1840, le catholicisme social, à Lyon comme à Paris, ne parvient pratiquement plus à nouer des liens notables avec les ouvriers adultes 3078 . Cette situation s’explique sans doute par la remise en cause du discours des catholiques à destination des ouvriers et de leur stratégie paternaliste. On a pu remarquer, à ce sujet, que la Société de Saint-François-Xavier, qui permettait à la fois l’association des ouvriers au sein d’une société de secours mutuel et leur accès à une certaine culture, répondait mieux à leurs aspirations démocratiques, comme le prouve l’adhésion à une des sections de la Société, à Lyon, du buchézien Jérôme Morin. Mais cette Société concurrençait trop fortement les associations ouvrières qui visaient le même but, tout en rejetant le patronage de l’Eglise. La Société de Saint-Vincent-de-Paul, qui ne s’adressait pas seulement aux ouvriers, eut une plus grande longévité, car ses œuvres étaient beaucoup plus diversifiées et ainsi, ses conférences réussirent à s’implanter dans un grand nombre de villes. A Lille et à Arras, elle a même réussi à regrouper l’essentiel des œuvres catholiques. Des prêtres, comme l’abbé Halluin à Arras, ont tenté, ainsi qu’à Lyon et Saint-Etienne, un apostolat auprès des ouvriers. Mais l’attitude des catholiques sociaux du Nord à l’égard du monde ouvrier se différenciait de celle qui était pratiquée dans le diocèse de Lyon, dans la mesure où la solution de l’externat fut beaucoup plus utilisée, puisque les jeunes gens et les jeunes filles étaient accueillis après leurs heures de travail. Les évêques du Nord, pour leur part, en particulier Mgr Giraud, archevêque de Cambrai, sont intervenus, comme Mgr de Bonald, en faveur des ouvriers d’industrie.

Mgr de Bonald s’était déjà préoccupé du monde du travail, lorsqu’il était évêque du Puy et il avait aussi manifesté de plus en plus un esprit de conciliation et de modération à l’égard du pouvoir politique. Cette attitude 3079 fut en partie à l’origine de sa nomination sur le siège de Lyon par le roi Louis-Philippe et de son ouverture en direction des ouvriers de la Fabrique, dès son arrivée dans la ville archiépiscopale. Le cardinal fut relativement bien perçu par les rédacteurs des journaux ouvriers. Ainsi, à la “Tribune lyonnaise”, on a pu critiquer son mandement de Carême de 1846 “Sur la liberté de l’Eglise”, mais, au début de la seconde République, lorsqu’il a ordonné des prières “pro populo” et non “pro Republica”, décision dénoncée par la “République de Lyon”, la “Tribune lyonnaise” a pris sa défense 3080 . Les chefs d’atelier de la Fabrique qui souhaitaient, pour leur part, l’intervention du cardinal, pour limiter le travail de la soie dans les providences ou dans l’établissement des Frères des Ecoles Chrétiennes, l’ont sollicité à plusieurs reprises et ont obtenu partiellement satisfaction.

Nous devons surtout souligner à quel point Mgr de Bonald a tenu à encourager toutes les œuvres catholiques capables d’assurer la présence de l’Eglise dans le monde du travail. S’il assistait à des réunions de la Congrégation et de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, il s’engageait encore plus volontiers dans le soutien des œuvres nouvelles comme celle de l’Institut catholique, susceptible d’impliquer les catholiques dans les questions économiques ou celle de la Société de Saint-François-Xavier qui permettait de rassembler un grand nombre d’ouvriers. Il a, par ailleurs, accordé un soutien efficace à ses prêtres qui ont le plus côtoyé la pauvreté ouvrière. Ainsi, il a autorisé l’abbé Chevrier, à Lyon, et l’abbé Monnier, à Saint-Etienne, à quitter leur ministère paroissial pour se consacrer à la jeunesse abandonnée des quartiers industriels. Malgré les critiques, il a continué à accorder sa confiance à Camille Rambaud et à Antoine Chevrier, dont l’apostolat paraissait peu orthodoxe aux yeux des autres prêtres lyonnais.

L’archevêque a répondu à la question du travail en créant des paroisses dans les quartiers ouvriers. De plus, rappelons qu’il recommandait un salaire décent pour l’ouvrier, qu’en période de crise de la Fabrique, il alertait toujours ses curés pour l’organisation de quêtes, et qu’il a sollicité les chefs d’industrie pour prendre des mesures afin de réduire les effets du chômage. Il admirait les progrès de l’industrie, mais souhaitait que les nouveaux produits et les nouvelles machines soient fabriqués dans des ateliers et des manufactures où on aurait maintenu les vertus familiales du travail domestique. Aussi appréciait-il ces patrons proches de leurs ouvriers, comme Petin et Gaudet 3081 à Rive-de-Gier, et ceux qui collaboraient avec des religieuses dans les usines-internats, îlots chrétiens pour les jeunes filles, protégées de l’immoralité régnant dans les ateliers de la ville. Les providences de Lyon et de Saint-Etienne lui causaient plus de souci, car il ne trouvait pas très naturel que les religieuses soient aussi des ouvrières et que l’Eglise soit impliquée dans le processus économique de la Fabrique. Mais il pensait qu’en définitive, la question du travail ne pouvait être résolue que dans une usine chrétienne, aussi a-t-il admonesté à plusieurs reprises, dans ses écrits épiscopaux, les industriels qui imposaient des conditions de travail inhumaines à leurs ouvriers et qui ne respectaient pas le repos du dimanche.

Mgr de Bonald a donc dynamisé le catholicisme social 3082 en son diocèse, dont les idées et les œuvres ont pu servir de référence, en 1891, à l’encyclique “Rerum Novarum”. La déshumanisation de l’ouvrier est d’ailleurs dénoncée en des termes semblables dans les écrits épiscopaux du cardinal et dans l’encyclique 3083 . A la fin de son archiépiscopat, le cardinal aurait sans doute fait partie, si son état de santé le lui avait permis, des évêques français qui, au concile Vatican I (1869-1870), ont souscrit à un “postulatum”, posant en termes véhéments l’ensemble de la question ouvrière ; d’ailleurs, un décret fut préparé sur la misère ouvrière 3084 , mais les événements empêchèrent qu’il arrivât en discussion.

Demandons-nous, pour terminer, si le cardinal de Bonald a bien préparé l’Eglise de Lyon à affronter l’anticléricalisme des années 1870 et ce qu’il est advenu des initiatives qui avaient été prises dans le domaine social. Rappelons tout d’abord que les premiers successeurs du cardinal n’ont pas prêté un grand intérêt à la question ouvrière 3085 . Or, il en a été de même, semble-t-il, des autres évêques qui, entre autres, n’ont pas pris en compte la loi du 19 mai 1874 limitant les horaires de travail des enfants et des jeunes filles 3086 . Toutefois, à la fin des années 1870, les évêques ont commencé à dépasser l’effroi causé par la Commune de Paris ou par les thèses socialistes et se sont ouverts aux problèmes économiques et sociaux concrets 3087 .

A Lyon, le nombre de conférences de la Société de Saint-Vincent-de-Paul a continué à augmenter et, la Congrégation, qui demeurait un pôle essentiel du mouvement catholique lyonnais, rassemblait les dirigeants de la plupart des œuvres lyonnaises ; elle s’intéressait au problème social, essentiellement pour combattre l’irréligion constatée chez les pauvres 3088 . La défense religieuse était devenue, dans les années 1870-1890, la priorité et, contre la mise en place du programme anticlérical, les catholiques lyonnais ont été tentés de demander aux œuvres traditionnelles d’être un moyen de sauvegarder au moins l’influence sociale du christianisme. Ces œuvres étaient subventionnées par une riche bourgeoisie catholique, qui a formé l’Association catholique des patrons lyonnais et l’Association des jurisconsultes catholiques au sein du barreau de Lyon, dont les membres voulaient s’opposer à la sécularisation des institutions et des lois. Un des fondateurs de cette association de juristes, Lucien Brun, qui fut député, puis sénateur, a été appelé, en 1879, par Mgr Caverot, pour présider un comité local de défense des intérêts catholiques 3089 . Lucien Brun a correspondu avec l’économiste Le Play et s’intéressait au problème social, qui demeurait d’actualité pour les catholiques lyonnais, à travers quelques corporations et quelques cercles catholiques d’ouvriers, même si la participation des ouvriers y était infime. Les dirigeants de l’Œuvre des cercles ont patronné à Lyon, les débuts de l’Association Catholique de la Jeunesse Française, dont un des groupes qui lui était affilié, a soutenu, à la fin des années 1880, l’hebdomadaire “Travailleurs du sud-est”, qui traitait les questions ouvrières et économiques dans un sens catholique. Un autre groupe lyonnais, l’Union de la paix sociale, fidèle aux méthodes d’analyse de son fondateur, Le Play, organisait des conférences 3090 .

Si on jette un regard sur la situation du des paroisses du diocèse à la fin du XIXe siècle, on constate que, globalement, les prêtres desservant les paroisses des villes ouvrières sont proportionnellement moins nombreux qu’ils ne l’étaient au milieu du XIXe siècle. Ainsi, à Givors, on note, en 1888, un prêtre pour 3 600 habitants, alors qu’en 1844, le rapport était de 1 prêtre pour 2 000 habitants ; de même, à Roanne, on trouve un prêtre pour 4 100 habitants en 1895, alors qu’en 1844, la moyenne était de 1 prêtre pour 1 500 habitants 3091 . Qu’est-il advenu de l’esprit religieux dans les paroisses ouvrières, et tout particulièrement dans les paroisses créées ou prévues par le cardinal de Bonald ? L’esprit religieux reste bon dans la vallée de l’Ondaine 3092 .A Roanne, dans la nouvelle paroisse Saint-Louis du Faubourg Clermont, créée en 1864, si les 9/10e de la population sont “travaillés par le socialisme et l’impiété”, il y a tout de même 23% de pascalisants 3093 . A Saint-Etienne, si dans la nouvelle paroisse Saint-Pierre-Saint-Paul, à la Rivière, la population assiste en grande partie aux offices, dans la paroisse Saint-François, au sud de la gare de Châteaucreux, l’esprit religieux est peu favorable et, seule, une bonne minorité de la population assiste aux offices 3094 . A Lyon, sur la rive gauche du Rhône, dans le quartier de la Guillotière, les résultats sont assez contrastés : dans la paroisse Notre-Dame de bon secours, l’assistance aux messes est satisfaisante, comme à Saint-Maurice, où on trouve 35% de pascalisants. Par contre, à Saint-André de la Guillotière, où Antoine Chevrier avait été nommé vicaire, on note beaucoup d’indifférence, on déplore le travail le dimanche et 16 % seulement des paroissiens font leurs Pâques. La paroisse Sainte-Anne du Sacré cœur, quant à elle, est considérée comme un pays de mission ; on y remarque des enterrements civils mais on s’y félicite également de l’augmentation des communions de piété 3095 . La déchristianisation était donc très variable suivant les paroisses et les atouts des décennies précédentes jouaient encore : ouvriers originaires des chrétientés rurales voisines, forte influence des notables catholiques dans certaines paroisses, nombreuses ouvrières dont la pratique religieuse était plus élevée que celle des ouvriers 3096 .

Le rôle qu’ont pu jouer les catholiques lyonnais et leur archevêque au milieu du XIXe siècle dans la prise de conscience par l’Eglise des problèmes apparus dans le monde ouvrier et en expérimentant diverses solutions, est donc notable. Mgr de Bonald, un des premiers évêques qui se sont préoccupés de la question sociale, encouragea les catholiques du diocèse à ne pas se contenter de porter secours aux pauvres. Il fut un de ceux qui ont préparé l’encyclique de Léon XIII, et ce n’est pas un hasard si Lyon a pu devenir, par la suite, un foyer majeur du catholicisme social, avec entre autres, les dirigeants de la “Chronique sociale de France”, Victor Berne et Marius Gonin.

Notes
3078.

J. O. BOUDON note qu’à Paris, si les œuvres catholiques à destination de l’enfance et de la jeunesse tenaient une place de choix sous le second Empire, dans le domaine de la mutualité, les catholiques sociaux avaient moins réussi. (Paris, capitale religieuse sous le second Empire …, p. 137).

3079.

Mgr de Bonald a continué à manifester, par la suite, cet état d’esprit. Ainsi, le Père Gratry, que le cardinal avait félicité pour la restauration de l’Oratoire, lui écrivait, le 18 novembre 1853 : “Nous nous efforcerons, Monseigneur, de travailler à cette pacification dont vous parlez, et qui est profondément désirable. (Cahiers de Saint-Philippe, n°9 – mai 1957 – Lettres inédites de prêtres, p. 42. Archives de la Société des Lettres de l ‘Aveyron, à Rodez).

3080.

La “République de Lyon” était un journal d’extrême-gauche (Roger VOOG, “Les problèmes religieux à Lyon pendant la monarchie de Juillet et la seconde République, d’après les journaux ouvriers”, Cahiers d’histoire, T. VII, 1963, p. 416.

3081.

Voir la fin du chapitre 7.

3082.

On peut remarquer d’ailleurs que la question sociale n’était pas la préoccupation majeure de l’Eglise de France en 1870, année de la disparition de Mgr de Bonald, si on se réfère au contenu de l’oraison funèbre du cardinal prononcée au service solennel de quarantaine, dans la primatiale Saint-Jean, à Lyon, au mois d’avril, par le Père Caussette, Supérieur des missionnaires de Toulouse. Dans une oraison, correspondant à une soixantaine de pages, on ne trouve que deux petites allusions aux préoccupations sociales du cardinal : “son premier regard fut pour les modestes travailleurs de son troupeau” (p. 14) … “Il fut … un intelligent instrument de préservation sociale dans ce grand centre industriel” (p. 15). (Fascicule édité par Bauchu et Cie, 62 p.).

3083.

Quand, dans son mandement de 1842, “Sur la sanctification du dimanche”, Mgr de Bonald indique que l’homme, pour la cupidité, n’est pas “autre chose qu’une machine qui fonctionne”, on peut penser au paragraphe 16 de l’encyclique où il est dit qu’il est inhumain de n’“estimer l’homme qu’en proportion de la vigueur de ses bras”.

3084.

Dans ce décret étaient stigmatisés les patrons qui se conduisaient à l’égard de leurs ouvriers contre toutes les lois de la justice. (P. DROULERS, “Catholicisme et mouvement ouvrier en France, au XIXe siècle : l’attitude de l’épiscopat”, Le mouvement social, octobre-décembre 1966, p. 36).

3085.

Voir la conclusion de la troisième partie de notre thèse. Remarquons d’ailleurs, que Mgr Foulon, dans sa lettre circulaire portant communication de l’encyclique “Rerum Novarum”, le 1er juin 1891, met l’accent sur une magistrale doctrine de l’Eglise, mais n’évoque pas son contenu.

3086.

J. GADILLE, La pensée et l’action politique des évêques français au début de la III e République –1870-1883, T. 1 …, p. 322.

3087.

P. DROULERS, “Catholicisme et mouvement ouvrier en France, au XIXe siècle : l’attitude de l’épiscopat”, Le mouvement social, octobre-décembre 1966, pp. 37-43.

3088.

Christian PONSON, Les catholiques lyonnais et la Chronique sociale (1892-1914), P.U. de Lyon, 1979, 269 p. (pp. 20-24).

3089.

Ibid., pp. 26 et 32 et J. GADILLE, Le diocèse de Lyon …, p. 250. Lucien Brun, Laurent-Paul Brac de la Perrière et Charles Jacquier, qui participèrent à la création des facultés catholiques de Lyon, étaient les militants les plus actifs de la cause catholique. Quant à Joseph Rambaud , directeur du journal “Le Nouvelliste”, il répondait aux attaques des anticléricaux.

3090.

Christian PONSON, Les catholiques lyonnais et la Chronique sociale (1892-1914) …, pp. 32, 47-49.

3091.

E. BARATAY, La pratique religieuse dans le diocèse de Lyon de 1827 à 1908 …, p. 98.

3092.

Visites pastorales à la Ricamarie du 14 juin 1888 et à Firminy du 13 juillet 1888 (I 134, A.A. de Lyon).

3093.

Visite pastorale de 1895 (I 134).

3094.

Visites pastorales à Saint-Pierre-Saint-Paul du 10 septembre 1888 et à Saint-François, du 24 septembre 1888 (I 134).

3095.

Visites pastorales du 11 février 1890 à Notre-Dame de bon secours, du 27 mars 1890 à Saint-Maurice, du 12 avril 1890 à Saint-André de la Guillotière et du 22 avril 1890 à Sainte-Anne du Sacré Cœur (I. 132).

3096.

D’après les visites pastorales, les femmes sont deux à cinq fois plus nombreuses que les hommes à faire leurs Pâques.