Destins scolaires et professionnels

Parmi ces 19 anciens élèves de Balan, quatre ont un niveau inférieur à la 4ème, six se sont arrêtés en 5ème, deux en 6ème, et sept ont obtenu le certificat de fin d’études du premier cycle (ces derniers se sont arrêtés au second cycle, entre la 7ème et la 9ème). Près de la moitié ont donc atteint la dernière classe du premier cycle (6ème). Les deux filles se sont arrêtées respectivement en 2ème et 5ème année.

Si l’on s’intéresse à leur résidence et à leur activité actuelles, on constate que la plupart sont établis à Kina et ont une activité agricole, et domestique pour les femmes, qui ne les distingue pas de ceux qui n’ont pas été scolarisés (15 sur les 19). Les autres, ayant souvent un niveau scolaire élevé, sont établis hors du village, à Bamako (Amadou Koné, commerçant, 9ème 230  ;Adama Sanogo, commerçant, 5ème), Dioïla (Toumani Keïta, employé d’une ONG, 8ème) et Man, en Côte d’Ivoire (Birama Koné, activité non précisée, 9ème).

Il faut noter dès à présent que l’activité au sens restreint d’une activité professionnelle est un indicateur qui ne permet pas d’appréhender en finesse les effets de la scolarisation sur le statut social. Ceux-ci se font sentir notamment dans les opportunités données aux anciens scolarisés d’occuper des postes au sein du bureau de l’AV. C’est le cas de tous ceux qui ont atteint la 6ème. Sur les trois AV que compte actuellement le village, les trois secrétaires d’AV, qui occupent le poste de plus grande responsabilité, sont deux anciens élèves de Balan (Modibo Konaté, 6ème et Malick Keïta, 8ème) et un autre ancien élève d’une école classique, Ndiamba Coulibaly (9ème). Ce dernier, fils de Demba Coulibaly, né alors que son père était en fonction hors du village et scolarisé dans un bourg voisin jusqu’en 9ème, a un profil proche en termes d’âge (né en 1965) et de type de scolarisation (en français seulement), des premiers scolarisés à Balan.

On peut y voir un effet d’âge, cette génération lettrée prenant tout simplement la relève de leurs aînés alphabétisés (nés des années 1940 au début des années 1960). Il semble tout de même que l’accession de cette génération à des postes de responsabilité se soit faite relativement tôt, en lien avec leur capital lettré en français, ce qui les distingue de leurs prédécesseurs.

Notes
230.

Nous indiquons ainsi la dernière classe atteinte.