2.1.2.2. Lire et écrire ?

Rappel : une corrélation statistique

Dans la construction du questionnaire, nous avons tenté de limiter le biais de légitimité en posant la question de la maîtrise des compétences lectorales et scripturales à propos d’une pratique de lecture ou d’écriture particulière : lire ou écrire une lettre. Nous avons indiqué en 1ère partie les raisons de ce choix, liées au fait que savoir lire et savoir écrire une lettre sont des compétences souvent sollicitées, et que le cercle familial a des chances de connaître. Rappelons également que nous reconnaissons le caractère imprécis de la modalité de réponse lire ou écrire « un peu ».

Nos statistiques permettent de comparer les aptitudes déclarées de lecture et d’écriture, et ce selon chacune des trois langues de l’écrit. Nous avons commenté plus haut les tableaux qui permettent d’effectuer cette comparaison, en fonction des langues et des filières d’alphabétisation. Dans les trois langues de l’écrit et quel que soit le parcours d’alphabétisation, lecture et écriture apparaissent globalement liées, avec des cas minoritaires de compétences lectorales plus développées. Ce résultat est toutefois à nuancer concernant l’arabe, car les personnes ayant appris par cœur des passages du Coran ne déclarent en majorité aucune compétence de lecture ni d’écriture, alors qu’ils ont pu avoir une fréquentation des textes et des pratiques de copie.

Ces données sont tout de même à prendre avec les réserves qu’impose l’outil statistique tel que nous l’avons mis en œuvre. Aussi nous attacherons nous ici à poursuivre l’analyse à partir des matériaux qualitatifs pour préciser cette question des rapports entre lecture et écriture.